«Les Maisons de Beyrouth», un livre pour préserver le patrimoine architectural de la ville

Selon Julie, la version originale du livre, publiée en anglais et en français, avait connu un grand succès auprès des Libanais. (Photo fournie)
Selon Julie, la version originale du livre, publiée en anglais et en français, avait connu un grand succès auprès des Libanais. (Photo fournie)
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Publié le Samedi 04 décembre 2021

«Les Maisons de Beyrouth», un livre pour préserver le patrimoine architectural de la ville

  • La renaissance du livre a été rendue possible grâce aux deux filles de Mme Audi, Yasmine et Julie, qui ont réédité l’ouvrage à la suite de l’explosion du port de Beyrouth
  • Les sœurs ont donc décidé que tous les bénéfices de la vente du livre seraient reversés à la Beirut Heritage Initiative, lancée en 2020 pour restaurer les bâtiments historiques gravement endommagés

DUBAÏ: Il y a vingt-quatre ans, Nayla Audi a publié son seul ouvrage, intitulé Les Maisons de Beyrouth. Il s’agit d’un livre surdimensionné en forme de maison qui a été créé pour les enfants. Mais à la Dubai Design Week le mois dernier, les adultes aussi ont ouvert les «portes» de sa couverture pour découvrir les aquarelles traditionnelles qu’il renferme, réalisées par l’amie de Mme Audi, la peintre Flavia Codsi.

La renaissance actuelle du livre a été rendue possible grâce aux deux filles de Mme Audi, Yasmine et Julie, qui ont réédité l’ouvrage à la suite de l’explosion du port de Beyrouth l’année dernière, après avoir trouvé un exemplaire du livre un souvenir nostalgique de leur enfance , qui avait survécu aux dégâts infligés à leur maison familiale dans le quartier de Gemmayzé.

 

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Nayla, Yasmine et Julie Audi. (Photo fournie)

 

«Cela nous a vraiment affectées personnellement», confie Julie, qui habite à Londres, à Arab News. «Nous avons pensé qu’il fallait que nous fassions tout notre possible pour préserver ce livre, le rééditer et faire de notre mieux pour que ces maisons restent. Nous avons grandi en prenant toutes ces choses pour acquises. Mais maintenant, avec un peu de maturité et d’âge, nous réalisons aussi qu’il est important pour nous de continuer ce que notre mère a commencé.»

Selon Julie, la version originale du livre, publiée en anglais et en français, avait connu un grand succès auprès des Libanais.

«Beaucoup de jeunes de notre génération ont grandi avec ce livre, explique-t-elle. Grâce à ce projet, nous avons reçu de nombreux messages disant: “Ça me rappelle mon enfance” ou “Ce livre était mon préféré quand j’étais enfant”.»

Les images détaillées et idylliques rappellent au lecteur des moments petits mais significatifs de la vie quotidienne: des élèves rentrant à la maison après l’école, des jeunes courant avec le drapeau libanais, un vendeur ambulant remplissant un panier de légumes et le bleu serein de la mer le long de la corniche.

 

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Mais, comme l’indique le titre, ce sont les longues maisons traditionnelles avec leurs toits en briques rouges et leurs triples arches, que l’on peut voir dans les rues de la capitale libanaise, qui occupent une place centrale.

 «Elle s’est rendu compte de l’importance des maisons patrimoniales à Beyrouth et de l’importance pour nous, qui étions très petites à l’époque, de nous en souvenir», souligne Yasmine.

 La plupart de ces maisons patrimoniales, dont certaines ont été construites il y a plus d’un siècle, ont été gravement touchées par l’explosion. Les sœurs ont donc décidé que tous les bénéfices de la vente du livre seraient reversés à la Beirut Heritage Initiative, lancée en 2020 pour restaurer les bâtiments historiques gravement endommagés.

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 Outre le fait que c’est leur mère qui l’a écrit, Les Maisons de Beyrouth est très personnel pour les sœurs à d’autres égards. Julie et Yasmine (et leur chat) figurent en effet dans les pages charmantes et colorées du livre et elles ont grandi dans l’une des maisons patrimoniales représentées dans le livre, la «Maison blanche».

 «L’intérieur est disposé de manière ouverte et traditionnelle: le salon se trouve au milieu et les chambres sur le côté», explique Yasmine. «Quand nous étions enfants, le balcon était notre endroit préféré. C’était un peu comme notre terrain de jeu.»

Pour la réimpression de ce livre relié à la main, les sœurs ont gardé l’histoire telle quelle, bien qu’elles aient seulement imprimé la version anglaise; elles ont même eu recours à la même imprimerie de famille, Anis, créée à la fin des années 1950, qui avait publié l’ouvrage à l’origine. Comme beaucoup de commerces à Beyrouth, l’imprimerie Anis a été pratiquement détruite, si bien que le relèvement a été difficile.

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«Nous ne cessions de penser au fait que nous faisons cela aussi pour aider le Liban, raconte Yasmine. Alors, pourquoi imprimerions-nous le livre ailleurs et n’aiderions-nous pas les véritables artisans du Liban, qui ont été touchés par la crise économique et par tout ce qui s’est passé?»

 Julie et Yasmine sont toutes deux nées aux États-Unis mais se sentent très attachées au Liban. Elles se sont rendues à Beyrouth après l’explosion et cette expérience a renforcé leur conviction de la nécessité de conserver les traditions architecturales de la ville.

 «C’est ce cycle, qui fait que chaque génération doit traverser les mêmes épreuves ce qui est un peu triste quand on vient du Liban», estime Julie. «Il y a tellement de problèmes aujourd’hui, mais il est vraiment important de préserver notre patrimoine.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le 87ème prix Albert Londres sera remis le 25 octobre à Beyrouth

Le journaliste français et président du Prix Albert Londres, Hervé Brusini, s'exprime lors du dévoilement d'une plaque commémorative en hommage au caméraman de l'AFP Arman Soldin, tué en Ukraine, sur l'esplanade du Centre universitaire de Vichy, dans le centre de la France, le 7 mai. (AFP)
Le journaliste français et président du Prix Albert Londres, Hervé Brusini, s'exprime lors du dévoilement d'une plaque commémorative en hommage au caméraman de l'AFP Arman Soldin, tué en Ukraine, sur l'esplanade du Centre universitaire de Vichy, dans le centre de la France, le 7 mai. (AFP)
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  • La capitale libanaise devait l'an dernier accueillir les délibérations de la plus prestigieuse récompense de la presse francophone, mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban ont obligé le jury à rapatrier ses travaux sur Paris
  • "Il y a d'abord Beyrouth, Beyrouth est une ville heureuse", écrit Albert Londres en novembre 1919, cité par le communiqué de l'association

PARIS: Le 87ème prix Albert Londres, qui récompense le meilleur reportage écrit et audiovisuel francophone de l'année, sera remis le 25 octobre à Beyrouth, a annoncé mercredi l'association.

La capitale libanaise devait l'an dernier accueillir les délibérations de la plus prestigieuse récompense de la presse francophone, mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban ont obligé le jury à rapatrier ses travaux sur Paris.

"Il y a d'abord Beyrouth, Beyrouth est une ville heureuse", écrit Albert Londres en novembre 1919, cité par le communiqué de l'association.

"Mais l'histoire en décida autrement. Quand le journaliste est revenu dans la région dix ans plus tard, les mots massacres et assassinats se sont imposés sous sa plume. Le conflit israélo-palestinien voyait ses premières victimes", poursuit le texte.

"Déjà ! Près de cent ans plus tard, la tragédie est massive. Informer est un enjeu vital malgré les bombes, malgré les murs. Le Prix Albert Londres se devait d'aller y voir. Le propre du reportage, en somme".

L'association Albert Londres a dévoilé la liste des articles, films et livres pré-sélectionnés pour l'édition 2025, sur 134 candidatures.

Pour le 87ème prix de la presse écrite, ont été choisis : Eliott Brachet (Le Monde), Julie Brafman (Libération) , Emmanuel Haddad (L'Orient-Le Jour), Iris Lambert (Society, Libération), Ariane Lavrilleux (Disclose), Célian Macé (Libération), Matteo Maillard (Libération, Jeune Afrique) et Arthur Sarradin (Libération, Paris Match).

Pour le 41ème prix audiovisuel, ont été retenus : Solène Chalvon-Fioriti pour "Fragments de guerre" (France 5), Marianne Getti et Agnès Nabat pour "Tigré : viols, l'arme silencieuse" (Arte), Jules Giraudat et Arthur Bouvart pour "Le Syndrome de La Havane" (Canal+), Julien Goudichaud pour "Calais-Douvres, l'exil sans fin" (LCP), Louis Milano-Dupont et Elodie Delevoye pour "Rachida Dati, la conquête à tout prix" (France 2) et Solène Oeino pour "Le Prix du papier" (M6).

Pour le 9ème prix du livre, ont été désignés Charlotte Belaich et Olivier Pérou pour "La Meute" (Flammarion), Siam Spencer pour "La Laverie" (Robert Laffont), Quentin Müller pour "L'Arbre et la tempête" (Marchialy) et Elena Volochine pour "Propagande : l'arme de guerre de Vladimir Poutine" (Autrement).

L'an dernier, la journaliste du Monde Lorraine de Foucher avait remporté le prix pour l'écrit pour ses reportages et enquêtes sur les viols de Mazan, les migrantes violées et encore les victimes de l'industrie du porno.

Le prix de l'audiovisuel avait été décerné à Antoine Védeilhé et Germain Baslé pour leur film "Philippines: les petits forçats de l'or" (Arte) et le prix du livre avait couronné Martin Untersinger pour "Espionner, mentir, détruire" (Grasset), une enquête sur les attaques dans le cyberespace.

Créé en 1933 en hommage au journaliste français Albert Londres (1884-1932), père du grand reportage moderne, le prix est doté de 5.000 euros pour chacun des candidats, qui doivent avoir moins de 41 ans.


Des projets architecturaux saoudiens parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA

Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
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  • Deux projets innovants situés à Riyad – le parc King Salman et le centre d’expérience de Wadi Safar – ont été sélectionnés parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA
  • Ce prix célèbre des projets ayant un impact social fort et une vision durable

DUBAÏ : Riyad s'impose comme un centre du design de pointe, alors que le Royal Institute of British Architects (RIBA) a dévoilé les 15 finalistes de son tout premier prix des bâtiments les plus transformateurs du Moyen-Orient.

Cette nouvelle distinction récompense les projets architecturaux récents ayant le plus d’impact social et de transformation à travers le Golfe, et deux des candidats les plus remarquables se trouvent dans la capitale saoudienne.

Au cœur de la contribution de Riyad figure le parc King Salman, une vaste opération de réhabilitation de l’ancien aéroport de la ville, réalisée par Gerber Architekten, Buro Happold et Setec. Ce projet ambitieux transforme une relique de l’ère aérienne en une oasis urbaine immense, offrant aux habitants et visiteurs un réseau de jardins, de plans d’eau et d’espaces de loisirs. Il met en œuvre des techniques novatrices de régénération des sols désertiques, d’utilisation durable de l’eau et de plantation résistante au climat.

Non loin de là, le centre d’expérience de Wadi Safar sert de porte d’entrée au développement plus large de Wadi Safar. Conçu par Dar Al Omran – Rasem Badran, il s’inspire du style vernaculaire najdi, avec des cours intérieures et un aménagement paysager en bermes de terre créant une atmosphère fraîche et contemplative tout en valorisant le patrimoine régional.

La liste des finalistes met également en lumière l’excellence dans tout le Moyen-Orient. Aux Émirats arabes unis, le sanctuaire des tortues et de la faune de Khor Kalba (Hopkins Architects) soutient la réhabilitation des tortues et oiseaux en danger dans la mangrove ancestrale de Sharjah, avec des pavillons arrondis se fondant dans le paysage côtier. À Dubaï, le centre Jafar du Dubai College (Godwin Austen Johnson) offre un espace STEM flexible, baigné de lumière naturelle, où l’acoustique et l’efficacité énergétique sont prioritaires.

À Doha, le centre Al-Mujadilah et sa mosquée pour femmes (Diller Scofidio + Renfro) réinterprètent de manière contemporaine un espace sacré, avec un toit percé de plus de 5 000 puits de lumière diffusant une lumière naturelle apaisante dans les salles de prière et les espaces communautaires.

Plusieurs projets revisitent les formes patrimoniales dans un contexte contemporain. À Sharjah, The Serai Wing, Bait Khalid Bin Ibrahim (ANARCHITECT) transforme deux maisons familiales des années 1950, autrefois propriétés d’un marchand de perles, en un hôtel boutique alliant préservation du patrimoine et design contemporain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cate Blanchett sera à l’honneur au Festival du film d’El Gouna

Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
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  • L’actrice australienne sera l’invitée d’honneur du festival égyptien et recevra le Champion of Humanity Award pour son engagement humanitaire auprès des réfugiés en tant qu’ambassadrice du HCR
  • Reconnue pour ses rôles marquants au cinéma et son implication sur scène, Blanchett est aussi saluée pour son action sur le terrain dans des camps de réfugiés, incarnant la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité

DUBAÏ : L’actrice et productrice australienne Cate Blanchett sera mise à l’honneur lors de la 8e édition du Festival du film d’El Gouna, en Égypte, qui se tiendra du 16 au 24 octobre.

Elle sera l’invitée d’honneur de cette édition et recevra le Champion of Humanity Award (Prix de la Championne de l’Humanité).

« De ses rôles emblématiques dans Elizabeth, Blue Jasmine et TÁR, à ses collaborations remarquables avec les plus grands réalisateurs, Cate Blanchett a laissé une empreinte indélébile sur le cinéma mondial », a publié le festival sur Instagram.

« Au-delà de son art, elle continue de défendre des causes humanitaires urgentes en tant qu’ambassadrice de bonne volonté mondiale pour le HCR, reflétant ainsi la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité », ajoute le communiqué. « Pour saluer son engagement en faveur des réfugiés et des personnes déplacées de force, Cate Blanchett recevra le Champion of Humanity Award du Festival du film d’El Gouna. »

Cate Blanchett est également connue pour son travail sur scène, ayant été co-directrice artistique de la Sydney Theatre Company. Elle est aussi cofondatrice de Dirty Films, une société de production à l’origine de nombreux films et séries récompensés.

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Depuis 2016, elle occupe le rôle d’ambassadrice de bonne volonté pour le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. À ce titre, elle utilise sa notoriété pour sensibiliser à la cause des réfugiés et encourager le soutien international. Elle a visité des camps de réfugiés et des communautés hôtes dans des pays comme la Jordanie, le Liban, le Bangladesh, le Soudan du Sud, le Niger et le Brésil.

En 2018, elle a reçu le Crystal Award lors du Forum économique mondial en reconnaissance de son engagement humanitaire.

Amr Mansi, fondateur et directeur exécutif du Festival d’El Gouna, a déclaré : « C’est un immense honneur d’accueillir une artiste du calibre de Cate Blanchett. Son talent exceptionnel fascine le public depuis des décennies, et son engagement humanitaire à travers le HCR est véritablement inspirant.

Ce partenariat avec le HCR et la Fondation Sawiris, ainsi que sa venue, illustrent parfaitement la mission essentielle de notre festival : utiliser la force du cinéma pour promouvoir un changement positif et soutenir l’humanité. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com