A la recherche des migrants morts ou disparus sur la route des Canaries

Mamadou, un migrant malien de 21 ans, arrivé dans un bateau en août 2020, est photographié dans un "cimetière de bateaux" à Arinaga le 18 novembre 2021, sur l'île espagnole des Canaries de Gran Canaria. (AFP)
Mamadou, un migrant malien de 21 ans, arrivé dans un bateau en août 2020, est photographié dans un "cimetière de bateaux" à Arinaga le 18 novembre 2021, sur l'île espagnole des Canaries de Gran Canaria. (AFP)
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Publié le Vendredi 03 décembre 2021

A la recherche des migrants morts ou disparus sur la route des Canaries

  • "Ces personnes ne devraient pas mourir", martèle Teodoro Bondyale de la Fédération des Associations africaines des Canaries (FAAC), à côté de la tombe d'une enfant malienne de deux ans, morte au printemps après la traversée. 
  • Depuis deux ans, le nombre d'arrivées de migrants aux Canaries sur des bateaux surchargés partant du Sahara occidental, voire du Sénégal à 1.500 kilomètres au sud, a bondi en raison des contrôles en Méditerranée et de l'impact social de la pandémie. En co

PARIS: Sans nouvelles de sa femme et de sa fille de 6 ans, dix jours après leur départ vers les Canaries, Hamido, Ivoirien installé en France, a pris un avion vers l'archipel espagnol pour découvrir que sa femme était morte lors de la traversée et sa fille traumatisée de l'avoir vu mourir.

"Cet homme nous a contactés car il était désespéré que personne ne lui donne d'informations", raconte Helena Maleno, de l'ONG Caminando Fronteras.  Pour les familles des migrants morts ou disparus sur la dangereuse route migratoire qui sépare les côtes du nord-ouest de l'Afrique des Canaries, obtenir des informations sur leur sort tourne souvent au cauchemar.

Depuis deux ans, le nombre d'arrivées de migrants aux Canaries sur des bateaux surchargés partant du Sahara occidental, voire du Sénégal à 1.500 kilomètres au sud, a bondi en raison des contrôles en Méditerranée et de l'impact social de la pandémie. En conséquence, le nombre de morts a augmenté aussi. 

L'Organisation Internationale des Migrations (OIM) a compté 202 décès en 2019 et déjà 937 cette année, ce qui ferait de 2021 l'année "la plus meurtrière" sur cette route depuis 1997, selon des données collectées par l'OIM dans le cadre du projet "Migrants disparus" et par l'ONG espagnole APDHA.

Des données sous-évaluées de l'aveu même de l'agence onusienne. Pour Caminando Fronteras, le chiffre serait de 2.087 sur les six premiers mois de l'année, contre 2.170 sur l'ensemble de 2020.

"Cela a été une année horrible, les migrants savent que partir en mer peut leur coûter la vie", insiste Helena Maleno.

 Des bateaux devenus des cercueils 

Pour nombre de migrants, ces bateaux censés les conduire à une vie meilleure en Europe peuvent devenir des cercueils. 

"Je savais que prendre ce bateau n'était pas une bonne chose mais il y avait la guerre au Mali", confie Mamadou, qui préfère ne pas donner son vrai nom. Il avait 17 ans lorsqu'il a quitté Nouadhibou en Mauritanie en août 2020 avec 58 autres migrants.

Après trois jours en mer, les réserves d'eau et de nourriture étaient épuisées et nombre de migrants à bord ont commencé à mourir. Seuls 11, dont Mamadou, ont survécu. Cinq corps ont été retrouvés à bord par les sauveteurs, les autres avaient été jetés par-dessus bord, allongeant la longue liste des disparus. 

Errant dans le "cimetière des bateaux" de migrants sur le port d'Arinaga à Grande Canarie, le jeune homme regarde en silence les vieilles coques en bois des "pateras", comme on appelle en Espagne ces bateaux de fortune, submergé par les souvenirs traumatisants de ses deux semaines en mer.

"Ces personnes ne devraient pas mourir", martèle Teodoro Bondyale de la Fédération des Associations africaines des Canaries (FAAC), à côté de la tombe d'une enfant malienne de deux ans, morte au printemps après la traversée. 

Un ours en peluche est posé sur la tombe. Sur une plaque, ces mots: "Tu seras toujours dans mon coeur, ma fille". Selon l'OIM, au moins 83 enfants sont morts cette année sur cette route migratoire.

"Si l'immigration pouvait être effectuée normalement, avec un passeport et un visa, les gens pourraient voyager et tenter d'avoir une vie meilleure" mais "nous les condamnons à voyager sur des routes migratoires dangereuses avec des trafiquants sans scrupules", ajoute Teodoro Bondyale.

 Plus de bateaux, plus de morts 

"La situation empire, le nombre de bateaux et de morts a beaucoup plus augmenté cette année que l'année dernière", insiste Daniel Arencibia, avocat spécialiste des questions migratoires qui réclame la création d'un office central de recherche des disparus.

"Il n'y a pas d'organisme chargé" de cette recherche, "ce sont donc les familles (...) qui s'en chargent. Mais bien souvent, elles ne les trouvent jamais", dit-il.

Le prêtre José Antonio Benitez tente, grâce à ses relations avec les autorités et les ONG, d'aider ces familles à obtenir des informations sur leurs proches, en contactant les hôpitaux ou les centres de rétention.

"Tant que l'on a pas trouvé le corps, on ne peut pas être sûr qu'une personne est morte", explique-t-il.

Le mois dernier, des Marocains installés en Espagne s'étaient adressés à lui après le sauvetage d'un bateau dont 10 passagers sont morts.

"Ils ont passé plusieurs jours à aller dans les hôpitaux mais personne n'a pu leur donner de réponse car ils devaient prouver leur lien de parenté", ajoute Benitez en dénonçant les lourdeurs bureaucratiques.

Finalement, ils ont trouvé leur réponse... à la morgue. 

Depuis mi-juin, Caminando Fronteras a aidé 570 familles à tenter de retrouver leurs proches. La Croix Rouge espagnole a reçu 359 requêtes.

Mais la plupart des personnes mortes en mer ne seront jamais retrouvées.

"Que se passe-t-il pour ces familles quand il n'y a pas de corps ? Il faut trouver d'autres moyens" de les aider à obtenir des informations sur leurs proches, estime Jose Pablo Baraybar.

Cet anthropologue légiste est en charge d'un projet pilote de la Croix Rouge aux Canaries dont le but est de comprendre qui était à bord des bateaux et ce qu'il s'est passé durant la traversée en rassemblant de multiples sources.

"Les familles ont le droit de savoir et nous avons l'obligation de leur garantir ce droit", dit-il.

Témoins de la «tragédie» des migrants, ils changent de vie pour les aider

Assister, impuissant, à un drame de l'immigration a changé l'existence de José Antonio Benitez, amenant ce prêtre à laisser derrière lui une vie passée à enseigner pour aider les migrants arrivant en Espagne.

Vivant à Séville, ce religieux de 57 ans n'était pas totalement étranger au sort des migrants et avait pour habitude d'emmener des jeunes à Tanger au Maroc pour les sensibiliser.

"Je me suis rendu compte qu'il y avait énormément de préjugés sur l'immigration et les préjugés ne volent en éclats que lorsqu'on se confronte à la réalité, qu'on la touche", explique-t-il.

Mais lors d'un voyage retour vers l'Espagne, le prêtre et les adolescents aperçoivent un frêle canot pneumatique secoué par une mer agitée, avec cinq personnes à bord.

Leur bateau s'approche mais heurte l'embarcation de fortune. "Ils sont tous tombés à l'eau. On criait tous" mais en vain et "on les a vus se noyer", raconte-t-il. Trois sont morts, deux ont pu être sauvés. Un des membres de l'équipage s'est jeté à l'eau pour tenter de les aider mais est mort également.

"C'est une tragédie absolue. Un drame que je porte et que je revis constamment. Cela a été l'expérience qui a tout changé", poursuit le prêtre qui a décidé depuis de se consacrer à plein temps aux migrants et a déménagé à l'été 2019 à Grande Canarie, où il aide les nouveaux arrivés ou les familles cherchant leurs proches morts dans la traversée.

« Leur maison  »

Adelina Abdola, 56 ans, a elle décidé d'ouvrir un nouveau chapitre dans sa vie après une manifestation de soutien aux migrants en avril.

Inquiète pour ceux qui ne cessaient d'arriver à Grande Canarie, "sans abri ni rien", cette habitante du petit port de La Isleta, près de Las Palmas, se demande ce qu'elle peut faire.

Lors de la manifestation, "nous étions là, uniquement des personnes blanches, et soudain les migrants sont arrivés de la plage avec des pancartes disant +nous voulons juste une chance+ et là, j'ai explosé en sanglots. C'est là que j'ai décidé de prendre certains de ces jeunes chez moi", se souvient-elle.

Grâce à "Somos Red" (nous sommes un réseau), une association d'aide aux migrants, elle a accueilli chez elle Modu et Mamadou, deux Sénégalais de 26 ans, qui ont "très vite fait partie de la famille".

Elle héberge actuellement Ousmane, arrivé en octobre. 

"Adelina m'a dit que je pouvais rester chez elle et m'a inscrit dans une école" pour apprendre l'espagnol, "elle m'a vraiment beaucoup, beaucoup aidé", sourit ce Sénégalais de 32 ans, qui veut se former au métier de mécanicien ou de soudeur, en sirotant avec elle un thé dans la cuisine.

"Ils font partie de la famille maintenant et ils me donnent tant en retour. Ils sont jeunes, ils ne réclament pas d'aides du gouvernement, ils veulent juste travailler", souligne Adelina. Bien que Mamadou et Modu aient déménagé, ils viennent souvent lui rendre visite. "Je leur ai dit que cela sera toujours leur maison".

Aux Canaries, d'autres habitants voient en revanche d'un mauvais oeil ces nouveaux venus et de nombreux rassemblements anti-immigration se sont tenus depuis le début de l'année.

« A l'aide, on coule »

Défenseuse des droits humains, chercheuse et journaliste, Helena Maleno travaillait depuis des années avec des migrants lorsqu'en 2007, elle a reçu un coup de fil qu'elle n'a jamais oublié.

"Une nuit, j'étais chez moi et un homme qui avait mon numéro, m'a appelée. Il criait: +à l'aide à l'aide, à l'aide, je suis sur un bateau, et on coule+", se remémore cette femme de 51 ans. "On n'avait aucune info, mais il nous a dit qu'il allait à Almeria, alors j'ai cherché sur internet et j'ai trouvé le numéro des secours en mer, j'ai appelé et je leur ai donné son numéro de téléphone".

Elle fait alors les cent pas toute la nuit jusqu'à ce qu'elle apprenne que les passagers du bateau étaient sains et saufs. "C'était une nuit horrible et je me suis dit plus jamais ça, que plus personne ne m'appelle comme ça". 

Mais les gens ont continué à appeler. Depuis, les migrants s'échangent son numéro et Helena Maleno a fondé l'ONG Caminando Fronteras (traverser les frontières), qui alerte les secours sur les bateaux en détresse.

"C'est vrai, ça a un coût, c'est compliqué, c'est difficile, mais d'un autre côté on défend la vie, et là où il y a la vie, elle doit être protégée".


Des milliers de fidèles place Saint-Pierre avant les funérailles du pape

Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
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  • La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde
  • De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News

CITE DU VATICAN: Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi.

La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde, dont les accès sont filtrés par un lourd dispositif de sécurité qui ralentit l'avancée des fidèles, a constaté l'AFP.

De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News. Les portes, qui devaient fermer à minuit, sont finalement restées ouvertes jusqu'à 05H30 du matin pour accueillir le flot de fidèles.

"Ce fut un moment bref mais intense devant sa dépouille", a témoigné jeudi matin auprès de l'AFP Massimo Palo, un Italien de 63 ans vivant à Rome. François "a été un pape au milieu de son troupeau, de son peuple, et j'espère que les prochains pontificats seront un peu comme le sien", a-t-il également confié.

Rupture avec la tradition, le cercueil en bois clair ouvert du défunt pape, vêtu d'une mitre blanche et d'une chasuble rouge, les mains enserrant un chapelet, ne repose pas sur un catafalque, mais est posé sur un support à même le sol, devant le maître-autel, à la demande de Jorge Bergoglio, qui aspirait à plus de sobriété dans les rites funéraires papaux.

Le père des "laissés-pour-compte" 

"C'était un grand homme, c'était le père des laissés-pour-compte, des invisibles", a également confié jeudi à l'AFP Amerigo Iacovacci, un Romain de 82 ans.

Florencia Soria, une Argentine de 26 ans en voyage à Rome pour deux jours avec une amie, n'a pas hésité à rejoindre la file d'attente, armée d'un café, pour vivre ce "moment historique". Surtout pour nous "parce que nous sommes argentines. Nous étions des petites filles lorsque le pape a entamé son pontificat. Nous nous souvenons de ce moment", a-t-elle ajouté.

Les cardinaux, qui rejoignent progressivement Rome, se réunissaient jeudi matin pour la troisième fois, au lendemain d'une nouvelle "congrégation" en présence de 103 d'entre eux - électeurs et non électeurs.

Ces réunions préparatoires fixent les modalités des événements avant le conclave, auquel 135 électeurs - ceux âgés de moins de 80 ans - sont invités à prendre part. Certains ont toutefois déjà annoncé qu'ils ne viendraient pas pour raison de santé.

Mercredi, sur la place Saint-Pierre encadrée par la célèbre colonnade du Bernin, les fidèles ont dû patienter entre trois et plus de quatre heures pour entrer dans la basilique, selon plusieurs témoignages recueillis par l'AFP.

Un important dispositif de sécurité y était déployé, comprenant notamment des équipes de l'armée de l'air et de la défense munies de fusils brouilleurs de drones.

Le Vatican avait annoncé que jeudi, les fidèles pourraient rendre hommage au pape jusqu'à minuit. Mais mercredi, les visites ont finalement pu se poursuivre au-delà. Vendredi, les portes de la basilique seront ouvertes de 07H00 à 19H00.

Funérailles samedi 

L'affluence a également été massive mercredi à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où le pape sera inhumé samedi conformément à sa volonté. Selon le préfet de Rome Lamberto Giannini, plus de 10.000 personnes s'y sont pressées à l'heure du déjeuner.

Plus tôt dans la matinée, la dépouille du pape avait été escortée par des dizaines de cardinaux, évêques, religieux et laïcs depuis la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où il a vécu de son élection en 2013 jusqu'à sa mort, vers la basilique couronnée par la coupole de Michel-Ange.

Le Vatican observera neuf jours de deuil à partir de samedi. Au cours de ces "novemdiales", des célébrations solennelles auront lieu chaque jour à Saint-Pierre, jusqu'au 4 mai.

Le cercueil sera fermé vendredi soir lors d'une cérémonie présidée par le cardinal camerlingue, l'Américain Kevin Farrell, qui gère les affaires courantes jusqu'au conclave.

Les funérailles de François se dérouleront samedi matin à partir de 08H00 GMT sur la place Saint-Pierre, où devraient converger au moins 200.000 fidèles, et 170 délégations étrangères.

"Il est impossible de savoir" combien de personnes seront présentes le jour des funérailles, "quelques centaines de milliers au minimum", a déclaré à l'AFP Pierfrancesco Demilito, chef du service de presse de la Protection civile italienne.

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées assisteront aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité.

Parmi eux, le président américain Donald Trump, ses homologues français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky ou encore le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Le roi Felipe VI et la reine Letizia d'Espagne, le prince William, Albert II de Monaco et son épouse Charlène seront aussi présents.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.