Tournée du président français dans le Golfe: enjeux stratégiques et politiques

Le président français se rend vendredi et samedi aux Émirats arabes unis, au Qatar et en Arabie saoudite. Photo d'illustration AFP.
Le président français se rend vendredi et samedi aux Émirats arabes unis, au Qatar et en Arabie saoudite. Photo d'illustration AFP.
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Publié le Vendredi 03 décembre 2021

Tournée du président français dans le Golfe: enjeux stratégiques et politiques

  • Le président français se rend vendredi et samedi aux Émirats arabes unis, au Qatar et en Arabie saoudite
  • Au menu des discussions figurent des enjeux stratégiques vitaux pour la France dans le Golfe et des échanges sur le contexte régional bouillonnant, du nucléaire iranien à la crise libanaise

PARIS: L’attachement du président Emmanuel Macron aux liens de la France avec l’Arabie saoudite et les autres partenaires du Golfe, s’exprime, à cinq mois de la fin de son mandat, par une tournée qui le conduit, dès ce vendredi, successivement à Abu Dhabi, Doha et Riyad. Les enjeux de sécurité, les liens bilatéraux et les crises régionales seront à n’en point douter à l’ordre du jour du périple présidentiel. Dans une région hautement stratégique, la France compte consolider sa place et se montrer crédible. En somme, être une puissance active sur laquelle peuvent compter les pays du Golfe.

Malgré les contraintes imposées par la pandémie et diverses tergiversations, Emmanuel Macron a tenu à effectuer cette tournée, en particulier en Arabie saoudite (soulignons que les anciens présidents François Mitterrand et Jacques Chirac ont choisi Riyad comme première capitale du Moyen-Orient à visiter), pour plusieurs raisons: l’importance d’enjeux stratégiques vitaux pour la France et la nécessité de mener des échanges sur le contexte régional bouillonnant, du nucléaire iranien à la crise libanaise.

 La position médiane de la France observée à la loupe

Le voyage d’Emmanuel Macron intervient dans le contexte de la relance, le 29 novembre, d’un nouveau cycle de pourparlers sur la question nucléaire iranienne à Vienne. Dossier dans lequel l’Élysée, à l’initiative du président français, s’est beaucoup investi. Il devrait rassurer ses interlocuteurs sur la position de l’Hexagone, qui, à l’instar des États-Unis et de l’Union européenne, souhaite stopper toute velléité de fabrication de la bombe atomique par l’Iran. Après la décision de Trump de se retirer unilatéralement de l’accord de 2015, la France s’est retrouvée coincée entre le marteau américain et l’enclume iranienne. Des sociétés comme Total et Peugeot, qui étaient leaders dans leur domaine en Iran, ont dû quitter le pays par peur d’être sanctionnées par le Trésor américain.

Macron aura l’occasion de confirmer que la France demeure engagée dans le monde post-Afghanistan et particulièrement dans cette zone où elle est liée par des accords de défense avec les Émirats et le Qatar, et apporte un soutien opérationnel à l’armée saoudienne.

Sur l’autre rive, la démarche française pour sauver coûte que coûte l’accord sur le nucléaire  est observée à la loupe, car Riyad et ses sœurs craignent à juste titre que ni la sécurité régionale ni les intérêts du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ne soient assurés en cas de deal qui ne traiterait pas de la question des «missiles balistiques et drones iraniens» et de l’expansionnisme de la République islamique. Alors que Téhéran cherche à gagner du temps pour accroître son stock de matières fissiles et devenir un «pays seuil» du nucléaire, au même titre que le Japon par exemple, le président français compte réitérer la position ferme de Paris.

De surcroît, Macron aura l’occasion de confirmer que la France demeure engagée dans le monde post-Afghanistan et particulièrement dans cette zone où elle est liée par des accords de défense avec les Émirats et le Qatar, et apporte un soutien opérationnel à l’armée saoudienne. La France, qui défend la sécurité régionale, entend aussi garantir ses approvisionnements pétroliers et la liberté de navigation. Mais la tournée du président ne va pas se concentrer seulement sur les questions de défense et d’énergie.

Les multiples dossiers de l’étape saoudienne

Des sources diplomatiques françaises précisent que lors de sa visite à Riyad, le président Macron devrait notamment rencontrer le roi Salmane ainsi que le prince héritier, Mohammed ben Salmane, et nombre de hauts responsables, dont les ministres de l'Énergie et des Affaires étrangères. Cette visite préparée soigneusement par les équipes diplomatiques respectives est forte en attentes des deux côtés.

Sur le plan bilatéral, les relations multidimensionnelles se développent. L’offre française se distingue notamment dans les secteurs de l'énergie, de la santé, de l'industrie aéronautique, des nouvelles technologies et de la culture. Près de 120 firmes françaises sont installées en Arabie saoudite. La visite présidentielle sera l’occasion de consolider et d’améliorer la présence française.

Sur le plan régional, outre la question de la sécurité et le dossier nucléaire iranien, les deux parties discuteront de l’Irak, du Yémen et du Liban. Concernant l’Irak, Macron a marqué un point en coprésidant une conférence régionale à Bagdad en août dernier. Un rôle qui souligne le degré de l’engagement français dans une région sensible, marquée aujourd’hui par le retrait partiel américain, l’irruption de la Russie et l’intérêt croissant de la Chine. Riyad apprécie cet intérêt français pour un Irak indépendant et reconstruit. Les deux parties soutiennent le Premier ministre Moustapha al-Kazimi dans sa rude mission.

Le pays du Cèdre ne sera pas absent de l’ordre du jour, car Emmanuel Macron, qui constate «l’impasse libanaise» malgré ses efforts sans relâche depuis quatorze mois, va plaider pour une reprise des liens entre Riyad et Beyrouth.

Sur le Yémen, la France a soutenu à plusieurs reprises – et encore récemment, lors de la dernière visite de Jean-Yves Le Drian dans le Royaume – l’initiative de l'Arabie saoudite pour mettre fin à la crise dans le pays et la résoudre pacifiquement. La France a dénoncé à plusieurs reprises les attaques des Houthis. Mais une source indépendante à Riyad observe que «Paris et Bruxelles qui mettent tout en œuvre pour sauver l'accord nucléaire avec l'Iran, devraient aussi exercer des pressions sur Téhéran pour qu'il ne s'ingère pas dans les affaires yéménites et cesse de nuire à la sécurité régionale en soutenant les Houthis».

Le pays du Cèdre ne sera pas absent de l’ordre du jour, car Emmanuel Macron, qui constate «l’impasse libanaise» malgré ses efforts sans relâche depuis quatorze mois, va plaider pour une reprise des liens entre Riyad et Beyrouth (envenimés récemment par une crise diplomatique majeure). Plusieurs pays arabes, et à leur tête l’Arabie saoudite, estiment que le Liban est pratiquement sous la coupe du Hezbollah, qui accentue la crise économique-financière du Liban, tout en jouant un rôle néfaste comme bras armé de l’Iran au Moyen-Orient.

Depuis septembre 2020 et le lancement de l’initiative de Macron au Liban, Riyad a mis ses interlocuteurs en garde contre tout pari sur un rôle positif du Hezbollah et de son parrain iranien. Au fil des mois, on constate que cette lecture est réaliste et le repli saoudien justifié. Les diplomates français chargés du dossier commencent à admettre que le Hezbollah joue l’obstruction et que l’idée d’un «arrangement franco-iranien au Liban» n’est pas exact. Malgré ce constat tardif, Macron estime qu’il faut éviter à tout prix la chute finale du Liban.

À en croire une source diplomatique française, Paris est convaincu que «le Liban a besoin de sa profondeur arabe et que sa survie dépend surtout d’une couverture arabe». Cette même source a laissé entendre que la rencontre entre Macron et Mohammed ben Salmane serait «cruciale et productive» à plusieurs niveaux et sur diverses questions régionales. Cette tentative de Macron à Riyad représente l’une de ses dernières cartes en faveur du Liban avant qu’il ne se consacre à sa campagne présidentielle.


La culture et l'histoire du Royaume sont célébrées dans le cadre de l'événement « Mémoire de la terre »

Le ministère de la Culture d'Arabie saoudite a organisé un événement intitulé « Mémoire de la terre », qui se déroule jusqu'à dimanche dans plusieurs régions du Royaume pour commémorer la Journée de la fondation. (SPA)
Le ministère de la Culture d'Arabie saoudite a organisé un événement intitulé « Mémoire de la terre », qui se déroule jusqu'à dimanche dans plusieurs régions du Royaume pour commémorer la Journée de la fondation. (SPA)
Le ministère de la Culture d'Arabie saoudite a organisé un événement intitulé « Mémoire de la terre », qui se déroule jusqu'à dimanche dans plusieurs régions du Royaume pour commémorer la Journée de la fondation. (SPA)
Le ministère de la Culture d'Arabie saoudite a organisé un événement intitulé « Mémoire de la terre », qui se déroule jusqu'à dimanche dans plusieurs régions du Royaume pour commémorer la Journée de la fondation. (SPA)
Le ministère de la Culture d'Arabie saoudite a organisé un événement intitulé « Mémoire de la terre », qui se déroule jusqu'à dimanche dans plusieurs régions du Royaume pour commémorer la Journée de la fondation. (SPA)
Le ministère de la Culture d'Arabie saoudite a organisé un événement intitulé « Mémoire de la terre », qui se déroule jusqu'à dimanche dans plusieurs régions du Royaume pour commémorer la Journée de la fondation. (SPA)
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  • L'événement fait revivre le patrimoine à travers des expositions, de la musique, de l'artisanat et des expériences interactives.
  • Organisé près du parc du roi Abdulaziz, il propose une série d'activités inspirées par le patrimoine naturel et culturel de l'Arabie saoudite.

RIYAD : Le ministère de la Culture d'Arabie saoudite a organisé une manifestation intitulée « Mémoire de la terre », qui se déroule jusqu'à dimanche dans plusieurs régions du Royaume pour commémorer la Journée de la fondation.

L'événement propose un voyage immersif à travers la riche histoire et le patrimoine culturel du pays, avec des expositions interactives, des spectacles musicaux et des démonstrations d'artisanat qui, selon un rapport de l'agence de presse saoudienne, « donnent vie aux récits historiques ».

À Qassim, une zone est réservée aux enfants et propose des expériences attrayantes pour découvrir l'histoire du Royaume, tandis qu'un espace familial comprend des « activités de divertissement telles que des puzzles et des jeux passionnants », selon la SPA.

L'événement comprend également des spectacles musicaux, des expositions d'arts du spectacle, un espace de restauration pour tous les publics et une section d'artisans soutenant l'initiative de l'Année de l'artisanat.

L'événement a pour but de mettre en valeur le patrimoine culturel du Royaume, de raviver les célébrations de sa fondation et de renforcer la prise de conscience nationale de son histoire.

Dans la région du nord du pays, des expositions comprenant des stations interactives détaillent les étapes importantes qui ont façonné l'État saoudien. 

L'événement vise à sensibiliser la population nationale en recréant des événements, des personnages et des costumes historiques, tout en mettant en valeur le patrimoine culturel grâce à un mélange de styles traditionnels et modernes, a déclaré la SPA.

La zone des artisans a présenté les compétences de ces derniers, offrant aux visiteurs un aperçu du riche patrimoine artisanal du Royaume. Une zone pour les enfants proposait des leçons d'histoire interactives, et il y avait également une zone familiale avec des puzzles et des jeux.

À Najran, l'événement a attiré un nombre « remarquable » de citoyens et de résidents qui ont pu « explorer la création de l'État saoudien à travers des éléments clés de l'histoire, de la culture et du patrimoine, ainsi que des personnages notables et des vêtements traditionnels », a rapporté l'agence SPA.

Organisé près du parc du roi Abdulaziz, l'événement proposait une série d'activités inspirées par le patrimoine naturel et culturel de l'Arabie saoudite. L'espace réservé aux artisans a été l'un des points forts de l'événement, avec la présentation d'objets traditionnels tels que les brûleurs d'encens et le tissage Sadu, ainsi que l'Al-Khous, une méthode de tissage traditionnelle utilisant des feuilles de palmier, qui constitue une part importante du patrimoine culturel et social de Najran. 

« Le processus consiste à les couper, les laver, les sécher et les empaqueter, puis à les tremper dans l'eau pour les ramollir. Elles sont ensuite cousues ensemble, façonnées en tissu et soigneusement découpées pour éliminer les épines. Une fois préparées, les frondes sont colorées et transformées en produits finis », explique la SPA.

À Jazan, les habitants ont exprimé leur fierté nationale en portant des vêtements traditionnels et en arborant des drapeaux et des symboles saoudiens. Accompagnés de leurs parents, les enfants ont pu explorer l'événement et découvrir l'histoire de l'Arabie saoudite, qui s'étend sur plus de trois siècles.

L'événement comprenait également une série d'activités s'inspirant des éléments naturels et culturels de l'Arabie saoudite et apportant une touche de modernité. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le président du Conseil de la Choura dirige la délégation saoudienne à la conférence du Parlement arabe

Le président du Conseil de la Shoura, Cheikh Abdullah bin Mohammed bin Ibrahim Al-Sheikh, a conduit la délégation saoudienne à la septième conférence du Parlement arabe et des présidents des conseils et parlements arabes, qui s'est tenue  samedi au siège de la Ligue des États arabes au Caire. (SPA
Le président du Conseil de la Shoura, Cheikh Abdullah bin Mohammed bin Ibrahim Al-Sheikh, a conduit la délégation saoudienne à la septième conférence du Parlement arabe et des présidents des conseils et parlements arabes, qui s'est tenue samedi au siège de la Ligue des États arabes au Caire. (SPA
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  • La conférence a porté sur le renforcement de l'unité parlementaire arabe, avec un point clé de l'ordre du jour consacré au soutien du peuple palestinien.
  • Les participants ont travaillé à la formulation d'une position parlementaire arabe unifiée pour défendre les droits des Palestiniens.

Le Caire : Cheikh Abdullah bin Mohammed bin Ibrahim Al-Sheikh, président du Conseil de la Choura, a conduit la délégation saoudienne à la 7e Conférence du Parlement arabe et des présidents des conseils et parlements arabes.

La conférence, qui s'est tenue samedi au siège de la Ligue des États arabes au Caire, portait sur le renforcement de l'unité parlementaire arabe.

Un point de l'ordre du jour était consacré au soutien du peuple palestinien et au rejet de toute proposition de déplacement forcé. Dans le cadre des discussions, les participants ont travaillé à la formulation d'une position parlementaire arabe unifiée pour défendre les droits des Palestiniens. Le résultat a été la publication d'un plan d'action parlementaire arabe unifié décrivant les mesures concrètes que les parlementaires arabes pourraient prendre.

Avant son approbation officielle, les présidents des conseils et parlements arabes ont tenu une session consultative à huis clos pour finaliser les principaux aspects du plan, qui sera soumis au sommet arabe pour adoption.

La délégation du Royaume à la conférence comprenait le secrétaire général du Conseil de la Choura, Mohammed bin Dakhil Al-Mutairi, ainsi que les membres du Conseil Saad bin Salib Al-Otaibi, Tariq bin Saeed Al-Shammari, Hanan bint Abdullah Al-Sammari, Abdullah bin Abdulaziz bin Aifan et Amal bint Abdulaziz Al-Hazani.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'ambassade saoudienne en Syrie célèbre le jour de la fondation du Royaume

Le vice-ministre des affaires étrangères, Yasser Al-Jundi, des membres du corps diplomatique accrédité en Syrie et un groupe d'hommes d'affaires et d'intellectuels ont assisté à la célébration. (Photo Fournie)
Le vice-ministre des affaires étrangères, Yasser Al-Jundi, des membres du corps diplomatique accrédité en Syrie et un groupe d'hommes d'affaires et d'intellectuels ont assisté à la célébration. (Photo Fournie)
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  • Le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Yasser Al-Jundi, ainsi que des membres du corps diplomatique accrédité en Syrie et un groupe d'hommes d'affaires et d'intellectuels ont assisté à la célébration.
  • Le ministre saoudien des Communications et des Technologies de l'information, Abdullah Al-Swaha, a rencontré des cadres supérieurs de grandes entreprises mondiales lors de la Future Investment Initiative à Miami.

DAMAS : L'ambassade d'Arabie saoudite en République arabe syrienne a organisé une réception à l'occasion de la Journée de la fondation du Royaume à son siège dans la capitale syrienne, Damas.

Le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Yasser Al-Jundi, ainsi que des membres du corps diplomatique accrédité en Syrie et un groupe d'hommes d'affaires et d'intellectuels ont assisté à la célébration, a rapporté samedi l'agence de presse saoudienne.

Parallèlement, le ministre saoudien des Communications et des Technologies de l'information, Abdullah Al-Swaha, a tenu des réunions de haut niveau avec des cadres supérieurs de grandes entreprises mondiales lors de la Future Investment Initiative à Miami, afin de renforcer les partenariats dans les domaines de la technologie, de l'intelligence artificielle, de l'investissement et du secteur spatial.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com