PARIS: Le parquet de Paris a appelé mercredi à transmettre aux enquêteurs "toute information susceptible d'aider à l'identification" des 27 migrants, dont deux adolescents et un enfant, décédés lors du naufrage dans la Manche de leur embarcation il y a une semaine.
Toute information utile à l'identification des victimes peut être transmise à l'adresse [email protected], indique dans un communiqué la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau.
Le 24 novembre, 17 hommes, sept femmes, deux adolescents et un enfant sont morts dans le naufrage de leur embarcation, dans la mer séparant la France du Royaume-Uni. Seuls deux hommes ont survécu, de nationalité somalienne et irakienne.
L'Unité gendarmerie d'identification des victimes de catastrophes (UGIVC) de l'Institut de recherches criminelles de la gendarmerie nationale (IRCGN) "s'assure du recueil des renseignements ante mortem, obtenus auprès des proches des victimes et des associations en lien avec les naufragés, et post mortem résultant de l'examen des corps et de la mise en exergue d'éléments identifiants (notamment empreintes digitales, relevés dentaires, prélèvements ADN)", précise-t-elle.
Les résultats sont ensuite étudiés lors d'une commission d'identification, sous l'autorité de la procureure, "afin de certifier formellement l’identité des victimes et de délivrer les permis d'inhumer."
La Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) à Paris s'est saisie de l’enquête ouverte notamment pour homicides involontaires, aide à l'entrée, à la circulation ou au séjour irrégulier d'un étranger en France en bande organisée, traite des êtres humains en bande organisée et participation à une association de malfaiteurs.
L'enquête a pour objectif de déterminer les circonstances du naufrage, d'identifier les victimes et de démanteler les réseaux de passeurs.
Les investigations ont été confiées à la section de recherches de la gendarmerie maritime, à l'Office central pour la répression de l'immigration irrégulière et de l'emploi d'étrangers sans titre (Ocriest) et la brigade mobile de recherches de Coquelles (Pas-de-Calais) de la direction centrale de la police aux frontières.
Ce drame, le plus meurtrier survenu en Manche, a relancé les tensions entre la France et le Royaume-Uni au sujet de la lutte contre les traversées du "Channel", qui se sont développées depuis 2018.