Italie: le rêve (in)avoué de Berlusconi - devenir chef d'Etat

Magnat des médias milliardaire, ex-chef du gouvernement italien, crooner de croisière et criminel condamné - après une carrière haute en couleur, Silvio Berlusconi, 85 ans, pourrait-il bientôt ajouter chef d'État à son CV? (Photo, AFP)
Magnat des médias milliardaire, ex-chef du gouvernement italien, crooner de croisière et criminel condamné - après une carrière haute en couleur, Silvio Berlusconi, 85 ans, pourrait-il bientôt ajouter chef d'État à son CV? (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 01 décembre 2021

Italie: le rêve (in)avoué de Berlusconi - devenir chef d'Etat

  • Le président italien, théoriquement un poste sans grands pouvoirs, joue en fait, dans les fréquentes situations de crise en Italie, un rôle de pompier
  • M. Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne, a refusé de dire publiquement s'il était intéressé par le poste de chef d'Etat italien

ROME: Magnat des médias milliardaire, ex-chef du gouvernement italien, crooner de croisière et criminel condamné - après une carrière haute en couleur, Silvio Berlusconi, 85 ans, pourrait-il bientôt ajouter chef d'État à son CV? 

Quelques semaines seulement avant un vote parlementaire qui se tiendra en janvier pour choisir le nouveau président de l'Italie, aucun candidat clair n'a émergé pour un rôle crucial en temps de crise. 

Les spéculations vont bon train quant à la possibilité que le chef du gouvernement Mario Draghi prenne le poste, mais entre-temps, M. Berlusconi - malgré ses récents problèmes de santé dont une infection au coronavirus l'an dernier - est à la manœuvre. 

"Berlusconi va essayer (de se faire élire), et pourrait réussir", a déclaré à l'AFP Gianfranco Pasquino, professeur de sciences politiques à l'université Johns Hopkins de Bologne. 

Le président Draghi ?

Le président italien, théoriquement un poste sans grands pouvoirs, joue en fait, dans les fréquentes situations de crise en Italie, un rôle de pompier.

Le président sortant, Sergio Mattarella, qui part après un mandat de sept ans, a joué un rôle déterminant dans l'arrivée de M. Draghi à la tête d'un gouvernement d'unité nationale en février, après l'effondrement de la coalition précédente. 

M. Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne, a refusé de dire publiquement s'il était intéressé par le poste de chef d'Etat italien.

Il a actuellement fort à faire pour gérer un vaste fonds de relance post-pandémie de plus de 190 milliards d'euros provenant de l'Union européenne, et pour mettre en œuvre les réformes que Bruxelles attend en échange. 

Nombreux sont ceux, y compris M. Berlusconi, qui estiment que M. Draghi, 74 ans, devrait rester en poste jusqu'aux législatives prévues en 2023 afin de faire adopter les changements jugés essentiels au redressement économique de l'Italie. 

D'autres pensent qu'il pourrait y parvenir même en tant que président, Lorenzo Codogno, ancien économiste en chef du Trésor italien, affirmant qu'il "exercerait une influence considérable... en tant que garant vis-à-vis du reste de l'UE des réformes et des investissements de l'Italie".

Un ministre de premier plan occuperait temporairement le poste de chef du gouvernement avant l'approbation d'un nouveau Premier ministre par le Parlement. 

Ce scénario risque cependant de déclencher des querelles entre partis et d'entraîner des élections anticipées, pour lesquelles les partis de droite et d'extrême droite sont donnés gagnants, selon les sondages.

Homme d'État et fêtes du sexe

M. Berlusconi, qui a fait irruption sur la scène politique en 1994, séduisant des millions d'Italiens grâce à son vaste empire télévisuel, n'a ni confirmé ni infirmé sa candidature. 

Plusieurs autres noms circulent, dont celui de la ministre de la Justice Marta Cartabia, de l'ancien président de la chambre basse Pierferdinando Casini et du commissaire européen à l'économie et ex-chef de gouvernement Paolo Gentiloni. 

"Le centre droit votera probablement de manière unie pour Berlusconi au premier tour. Ce sera une sorte de prix pour l'ensemble de sa carrière", a déclaré M. Codogno. 

Toutefois, il estime qu'il n'y a "aucune chance" qu'il puisse réunir suffisamment de voix pour obtenir une majorité.

Lors des trois premiers tours le candidat doit obtenir les deux tiers des voix du collège électoral - sénateurs, députés et représentants des régions -- tandis qu'à partir du 4e tour la majorité simple suffit.

Le magnat, qui a effectué un an de travaux d'intérêt général pour fraude fiscale en 2014, a cependant "un passé très compliqué" qui jouerait contre lui, selon M. Pasquino. 

M. Berlusconi est actuellement impliqué dans deux procès où il est accusé d'avoir payé des témoins pour qu'ils mentent sur ses soirées "Bunga Bunga", décrites par les filles présentes comme des fêtes du sexe. 

Pourtant, le leader du parti de centre-droit Forza Italia s'efforce de se présenter comme un modéré raisonnable, un homme d'État compétent capable de contenir les dérives de l'extrême droite indisciplinée et anti-Union européenne. 

Il fait même des ouvertures au Mouvement 5 étoiles (M5S), le plus grand parti du Parlement, autrefois anti-établissement, qu'il avait décrit en 2018 comme étant un groupe si peu qualifié qu'il ne les engagerait même pas pour nettoyer ses toilettes. 

Franco Pavoncello, professeur de sciences politiques à l'Université John Cabot de Rome, a assuré à l'AFP que la probabilité que Berlusconi soit élu était "faible". 

"Compte tenu de son âge et de ses antécédents, je pense que les gens à l'échelle internationale se poseraient des questions", a-t-il ajouté. 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.