BEYROUTH: Des manifestants ont coupé des routes ce matin à Beyrouth et dans plusieurs régions du Liban afin de protester contre la détérioration des conditions de vie et la dévaluation de la monnaie locale qui a atteint un nouveau plus bas de 25 000 livres libanaises pour un dollar (1 dollar = 0,89 euro) ce week-end sur le marché noir, rapportent divers médias locaux.
Depuis l’effondrement économique et financier du pays enclenché en 2019, les salaires des Libanais n'en finissent plus de chuter dans le pays où près de 80 % de la population vit désormais dans la pauvreté. La livre libanaise, qui a perdu plus de 90 % de sa valeur face au dollar, vaut sur le marché noir seize fois moins que sa valeur officielle de 1 500 livres libanaises.
«Nous sommes contre les méthodes du directeur de la Banque du Liban, des patrons des banques, et des trois présidents», déclare un porte-parole des manifestants dans le quartier sunnite de Corniche Mazraa à Beyrouth au micro de la chaîne locale Al Jadeed, alors que plus d'une centaine de manifestants étaient mobilisés. «Ce sit-in symbolique aujourd'hui, ce n'est que le début. Les gens ont faim et veulent nourrir leur famille, ne les obligez pas à avoir recours à d'autres moyens non pacifiques», a-t-il mis en garde.
D'autres routes sont coupées à Tripoli dans le nord du Liban, dans la Bekaa et dans le district du Akkar, rapporte Al Jadeed.
La monnaie nationale s'était appréciée avec la formation, en septembre, d'un gouvernement après treize mois de blocage politique. Mais le gouvernement de Najib Mikati ne se réunit plus depuis plus d'un mois en raison de divergences politiques entre ses composantes.
Quatre Libanais sur cinq vivent désormais en dessous du seuil de pauvreté, selon l'Organisation des nations unies (ONU), une paupérisation accélérée notamment par une inflation à trois chiffres. Le salaire minimum vaut désormais moins de trente dollars, alors que les autorités, après avoir entièrement levé les subventions sur les carburants, ont réduit progressivement celles sur les médicaments et la farine.
(Avec AFP)