Le nouveau variant Omicron se répand sur la planète

Les voyageurs font la queue dans une zone pour les tests Covid-19 à l'aéroport international OR Tambo de Johannesburg le 27 novembre 2021. (Photo, AFP)
Les voyageurs font la queue dans une zone pour les tests Covid-19 à l'aéroport international OR Tambo de Johannesburg le 27 novembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 29 novembre 2021

Le nouveau variant Omicron se répand sur la planète

Les voyageurs font la queue dans une zone pour les tests Covid-19 à l'aéroport international OR Tambo de Johannesburg le 27 novembre 2021. (Photo, AFP)
  • Les autorités marocaines ont décidé dimanche de suspendre tous les vols directs de passagers à destination du Maroc pour une durée de deux semaines à compter de lundi
  • Les autorités allemandes ont confirmé dimanche un nouveau cas de contamination au variant Omicron de Covid-19, chez un voyageur arrivé d'Afrique du Sud à l'aéroport de Francfort

LA HAYE/ PRETORIA/ RABAT/ BERLIN/ GENÈVE: Le nouveau variant du coronavirus, Omicron, continuait dimanche à se propager dans le monde entier, notamment aux Pays-Bas où 13 cas ont été détectés, semant l'inquiétude et poussant Israël à fermer ses frontières aux ressortissants étrangers.  

Alors que la pandémie a déjà fauché plus de cinq millions de vies dans le monde depuis fin 2019, l'arrivée durant la semaine écoulée du variant Omicron a été jugé « préoccupante » vendredi par l'Organisation mondiale de la santé.  

Identifié en Afrique du Sud, il a poussé de nombreux pays à fermer leurs frontières à l'Afrique australe alors qu'ils venaient parfois à peine de se rouvrir au monde.  

Les autorités sanitaires suisses ont annoncé dimanche la découverte d'un « premier cas probable » du variant Omicron du coronavirus en Suisse sur une personne revenue d'Afrique du Sud.

« Premier cas probable du variant Omicron en Suisse chez une personne revenue d'Afrique du Sud il y a environ une semaine. Le séquençage apportera des certitudes dans les jours à venir », a indiqué l'Office fédéral de la santé, dans un tweet.

Aux Pays-Bas, les autorités sanitaires ont annoncé dimanche que treize passagers partis d'Afrique du Sud et diagnostiqués positifs à la Covid-19 vendredi à leur arrivée à Amsterdam étaient porteurs de variant. Au total 61 personnes avaient été testées positives au virus.  

Israël, où un cas a été confirmé chez un voyageur revenant du Malawi, va interdire à partir de dimanche soir l'entrée des étrangers sur son territoire et imposer à ses ressortissants vaccinés un test PCR et trois jours de quarantaine (sept pour les non-vaccinés). Le pays venait à peine de rouvrir ses frontières le 1er novembre et s'apprête à célébrer huit jours durant la fête juive de Hanouka.  

Au Danemark, deux cas de contaminations par le nouveau variant ont été détectés chez des passagers arrivant d'Afrique du sud, selon les autorités sanitaires dimanche.  

En Australie, les autorités ont détecté le variant Omicron chez deux passagers vaccinés venus d'Afrique australe et arrivés la veille à Sydney via Doha, le jour même ou l'Australie fermait ses frontières à neuf pays d'Afrique australe. Douze autres passagers du même vol sont en quarantaine.  

L'Australie a récemment levé l'interdiction pour ses ressortissants vaccinés de voyager à l'étranger sans autorisation et doit ouvrir d'ici la fin de l'année aux travailleurs qualifiés et étudiants internationaux ses frontières fermées depuis plus de 18 mois.  

Outre Israël et l'Australie, le variant Omnicron est présent en Afrique du Sud, au Botswana, à Hong Kong et dans plusieurs pays d'Europe (Belgique, Grande-Bretagne, Allemagne, Italie et République tchèque).  

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Informations sur le variant Omicron de Covid-19 détecté en novembre 2021 en Afrique du Sud (Graohique, AFP)

 

Rabat suspend pour 2 semaines tous les vols de passagers vers le Maroc (officiel)

Les autorités marocaines ont décidé dimanche de suspendre tous les vols directs de passagers à destination du Maroc pour une durée de deux semaines à compter de lundi à 23h59 (22h59 GMT).  

« Cette décision intervient en raison de la propagation rapide du nouveau variant du virus de Covid-19, Omicron, notamment en Europe et en Afrique, et afin de préserver les acquis réalisés par le Maroc dans la lutte contre la pandémie et protéger la santé des citoyens », a précisé, dans un communiqué, le Comité interministériel de suivi de la pandémie. 

Une évaluation de la situation « sera entreprise régulièrement afin d'ajuster, au besoin, les mesures nécessaires », a ajouté le communiqué.

Les modalités des vols de retour vers l'étranger des personnes actuellement présentes au Maroc n'ont pas été précisées.

Cette mesure drastique a été prise alors que le Maroc -- pays où le tourisme est un secteur économique clé -- a déjà interdit l'accès de son territoire aux ressortissants des pays d'Afrique australe après la détection du variant Omicron, identifié pour la première fois en Afrique du Sud et potentiellement très contagieux.

Le royaume chérifien avait auparavant décidé de suspendre les vols réguliers à destination et en provenance de France, ainsi que les liaisons maritimes, en raison de la recrudescence de l'épidémie de Covid-19, en Europe, à partir de dimanche soir. 

En quarantaine  

En France, la détection du variant Omicron est « très probablement une question d'heures », a affirmé le ministre de la Santé Olivier Véran.  

Le nouveau variant B.1.1.529 représente un risque « élevé à très élevé » pour l'Europe, selon l'agence de santé de l'Union européenne.  

Avant même son apparition, l'Europe affrontait une flambée épidémique liée au variant Delta, avec le rétablissement de restrictions sanitaires pas toujours bien acceptées comme aux Pays-Bas, dans les Antilles françaises ou en Suisse qui a néanmoins largement validé dimanche un pass Covid.  

En Autriche, des dizaines de milliers de personnes ont défilé ce week-end contre l'obligation vaccinale.  

Selon le groupe d'experts de l'OMS, les données préliminaires suggèrent que le variant Omicron présente « un risque accru de réinfection » par rapport aux autres variants dont le Delta, dominant et déjà très contagieux. Jamais un variant n'avait provoqué autant d'inquiétude dans le monde depuis l'émergence de Delta.  

Sur tous les continents, notamment en Europe, nombreux sont les Etats qui se ferment à des pays d'Afrique australe dont l'Afrique du Sud, le Botswana, le Zimbabwe, la Namibie, le Lesotho, l'Eswatini, le Mozambique, mais aussi la Zambie, le Malawi ou l'Angola selon les cas. Ils durcissent aussi les règles d'entrée pour tous les voyageurs.  

Dimanche, l'Angola, lui-même placé sur liste rouge par le Royaume-Uni, est devenu le premier pays d'Afrique australe à suspendre ses vols dans la zone.  

Les Philippines ont pour leur part annoncé la suspension des vols en provenance de pays où le variant a été détecté.  

Au Royaume-Uni, de nouvelles restrictions entreront en vigueur mardi, avec notamment le retour du port du masque et un durcissement des mesures d'entrée sur le territoire.  

L'Arabie saoudite a allongé la liste des pays avec lesquels elle suspend ses liaisons, les portant à 14. Le Koweït et le Qatar - important hub aérien - ont aussi annoncé des restrictions respectivement envers neuf et cinq pays africains.  

Un nouveau cas du variant Omicron confirmé

Les autorités allemandes ont confirmé dimanche un nouveau cas de contamination au variant Omicron de Covid-19, chez un voyageur arrivé d'Afrique du Sud à l'aéroport de Francfort (ouest). 

« Le résultat du séquençage complet (du génome) (...) a confirmé le soupçon qu'une personne qui était arrivée le 21 novembre en Allemagne à l’aéroport de Francfort en provenance d'Afrique du Sud, était infectée par (le variant) Omicron », a annoncé le ministère régional des Affaires sociales de Hesse, dans un communiqué. 

Cette personne « est complètement vaccinée, a développé des symptômes durant la semaine et pour cette raison a effectué un test » de détection du virus, a-t-il ajouté, précisant que cette personne avait été placée à l'isolement à son domicile. 

« Transparence »   

Aux Etats-Unis, qui venaient tout juste de se rouvrir au monde entier début novembre, les frontières seront fermées à partir de lundi aux voyageurs venant de huit pays d'Afrique australe.  

Après un commentaire amer de l'Afrique du Sud s'estimant « punie » pour avoir détecté le variant Omicron, Washington a félicité samedi soir ce pays pour sa »transparence dans le partage de ces informations qui devrait servir de modèle pour le monde ». Une allusion à peine voilée aux accusations américaines envers Pékin dans la gestion initiale du coronavirus.  

Du côté des fabricants de vaccins, AstraZeneca comme Pfizer/BioNTech, Moderna et Novavax se sont déclarés confiants dans leur capacité à combattre la souche Omicron.  

Il faudra « plusieurs semaines » pour comprendre le niveau de transmissibilité et de virulence du nouveau variant, a souligné vendredi le porte-parole de l'OMS.   

Près de 54% de la population mondiale a reçu au moins une dose de vaccin contre la Covid-19, mais seulement 5,6% dans les pays à faible revenu, selon le site Our World in Data. En Afrique du Sud, pays le plus touché du continent, seuls 23,8% des habitants sont complètement vaccinés.  

Le nouveau variant suscite aussi des craintes pour la reprise économique mondiale après une journée noire vendredi pour les cours du pétrole et les indices boursiers. 

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Images de la structure de la protéine spike des variants Delta et Omicron présentées par l'hôpital Bambino Gesu de Rome et montrant les variations observées par rapport à celle originale du SARS-CoV-2 (Graphique, AFP)

 

Patients Omicron: «symptômes légers» pour l'instant (médecin sud-africain)

Des « symptômes légers »: un médecin sud-africain, qui a traité une trentaine de patients Covid contaminés par le nouveau variant Omicron, dit n'avoir constaté pour l'instant que des convalescences sans hospitalisation.  

Depuis une dizaine de jours, Angelique Coetzee, qui est aussi présidente de l'Association médicale sud-africaine, a reçu ces patients aux tests Covid positifs mais aux symptômes inhabituels.  

« Ce qui les a amenés dans mon cabinet » de Pretoria, »c'est une fatigue extrême », raconte-t-elle à l'AFP. 

La majorité étaient des hommes âgés de moins de 40 ans. Un peu moins de la moitié étaient vaccinés.  

Outre la fatigue, ils souffraient de courbatures, d'une toux sèche ou »d'une gorge qui gratte », a-t-elle détaillé. Seulement quelques uns avaient une faible fièvre.  

Le Dr Coetzee a alerté les autorités sanitaires le 18 novembre sur ce « tableau clinique ne correspondant pas à Delta » - le variant jusque-là dominant en Afrique du Sud. Elles n'ont pas été surprises, le phénomène était déjà à l'étude.  


Le Parlement ukrainien déserté par crainte de frappes russes

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  • L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP
  • La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP

KIEV: Le Parlement ukrainien a annulé vendredi sa séance par crainte de frappes russes en plein coeur de Kiev, au lendemain du tir par la Russie d'un nouveau missile balistique et de menaces de Vladimir Poutine à l'adresse de l'Occident.

Après ce tir, le président russe s'était adressé à la nation jeudi soir en faisant porter la responsabilité de l'escalade du conflit sur les Occidentaux. Il a estimé que la guerre en Ukraine avait pris désormais un "caractère mondial" et menacé de frapper les pays alliés de Kiev.

Le Kremlin s'est dit confiant vendredi sur le fait que les Etats-Unis avaient "compris" le message de Vladimir Poutine.

L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP.

La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP.

En plein coeur de Kiev, ce quartier où se situent également la présidence, le siège du gouvernement et la Banque centrale, a jusqu'à présent été épargné par les bombardements. L'accès y est strictement contrôlé par l'armée.

Le porte-parole du président Volodymyr Zelensky a de son côté assuré que l'administration présidentielle "travaillait comme d'habitude en respectant les normes de sécurité habituelles".

"Compris" le message 

S'adressant aux Russes à la télévision jeudi soir, Vladimir Poutine a annoncé que ses forces avaient frappé l'Ukraine avec un nouveau type de missile balistique hypersonique à portée intermédiaire (jusqu'à 5.500 km), baptisé "Orechnik", qui était dans sa "configuration dénucléarisée".

Cette frappe, qui a visé une usine militaire à Dnipro, dans le centre de l'Ukraine, est une réponse, selon M. Poutine, à deux frappes menées cette semaine par Kiev sur le sol russe avec des missiles américains ATACMS et britanniques Storm Shadow, d'une portée d'environ 300 kilomètres.

M. Poutine a ainsi estimé que la guerre en Ukraine avait pris un "caractère mondial" et annoncé que Moscou se réservait le droit de frapper les pays occidentaux car ils autorisent Kiev à utiliser leurs armes contre le sol russe.

"Le message principal est que les décisions et les actions imprudentes des pays occidentaux qui produisent des missiles, les fournissent à l'Ukraine et participent ensuite à des frappes sur le territoire russe ne peuvent pas rester sans réaction de la part de la Russie", a insisté vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Il s'est dit persuadé que Washington avait "compris" ce message.

La veille, les Etats-Unis, qui avaient été informés 30 minutes à l'avance du tir russe, avaient accusé Moscou de "provoquer l'escalade". L'ONU a évoqué un "développement inquiétant" et le chancelier allemand Olaf Scholz a regretté une "terrible escalade".

La Chine, important partenaire de la Russie accusé de participer à son effort de guerre, a appelé à la "retenue". Le Kazakhstan, allié de Moscou, a renforcé ses mesures de sécurité en raison de cette "escalade en Ukraine".

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a lui appelé la communauté internationale à "réagir", dénonçant un "voisin fou" qui utilise l'Ukraine comme un "terrain d'essai".

"Cobayes" de Poutine 

Au-delà du tir de jeudi, la Russie a modifié récemment sa doctrine nucléaire, élargissant la possibilité de recours à l'arme atomique. Un acte "irresponsable", selon les Occidentaux.

Interrogés jeudi par l'AFP sur le tir de missile russe, des habitants de Kiev étaient inquiets.

"Cela fait peur. J'espère que nos militaires seront en mesure de repousser ces attaques", a déclaré Ilia Djejela, étudiant de 20 ans, tandis qu'Oksana, qui travaille dans le marketing, a appelé les Européens à "agir" et "ne pas rester silencieux".

M. Poutine "teste (ses armes) sur nous. Nous sommes ses cobayes", a affirmé Pavlo Andriouchtchenko cuisinier de 38 ans.

Sur le terrain en Ukraine, les frappes de la Russie, qui a envahi le pays il y a bientôt trois ans, se poursuivent.

A Soumy, dans le nord-est du pays, une attaque de drones a fait deux morts et 12 blessés, a indiqué le Parquet ukrainien.

Le ministre russe de la Défense, Andreï Belooussov, s'est lui rendu sur un poste de commandement de l'armée dans la région de Koursk, où les forces ukrainiennes occupent, depuis début août, des centaines de kilomètres carrés.

Il s'est félicité d'avoir "pratiquement fait échouer" la campagne militaire ukrainienne pour l'année 2025 en "détruisant les meilleures unités" de Kiev et notant que les avancées russes sur le terrain se sont "accélérées".

Cette poussée intervient alors que Kiev craint que Donald Trump, de retour à la Maison Blanche à partir de janvier prochain, ne réduise ou stoppe l'aide militaire américaine, vital pour l'armée ukrainienne.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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  • "La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau
  • "Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu

JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.