Les sites d'Amazon en Europe ciblés par des actions contre le «Black Friday»

«Make Amazon Pay» (Faire payer Amazon), une coalition internationale d'une quarantaine d'organisations, dont Greenpeace et Oxfam, accuse le groupe de Seattle de placer les profits avant le bien-être de ses employés. (Photo, AFP)
«Make Amazon Pay» (Faire payer Amazon), une coalition internationale d'une quarantaine d'organisations, dont Greenpeace et Oxfam, accuse le groupe de Seattle de placer les profits avant le bien-être de ses employés. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 27 novembre 2021

Les sites d'Amazon en Europe ciblés par des actions contre le «Black Friday»

  • À Londres, entre 20 et 30 membres de l'association «Labour Behind the Label» ont manifesté devant le siège de l'entreprise
  • Des militants du mouvement écologiste Extinction Rebellion ont quant à eux organisé des blocages de centres de distribution d'Amazon

LONDRES : Des militants anti "Black Friday" ont ciblé vendredi lors de plusieurs actions les sites d'Amazon au Royaume-Uni et ailleurs en Europe pour dénoncer la surconsommation encouragée selon eux par le géant américain de la vente en ligne.

À Londres, entre 20 et 30 membres de l'association "Labour Behind the Label" ("le travail derrière l'étiquette") ont ainsi manifesté devant le siège de l'entreprise dans le pays, scandant "Amazon, Amazon, nous ne sommes pas des robots" et appelant à "faire payer" la firme américaine, a constaté une journaliste de l'AFP.

"Arrêtez de saccager la planète", "souriez, c'est Black Friday" ou encore "arrêtez de voler les salaires des ouvriers", pouvait-on lire sur les pancartes brandies par les manifestants. L'un d'entre eux portait un masque représentant le PDG d'Amazon Jeff Bezos.

"Le Black Friday est une fête massive pour acheter des choses" alors que "l'urgence climatique" impose au contraire de "freiner notre consommation", a dénoncé Anna Bryher, une militante de l'association, jugeant qu'Amazon profite de la situation.

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Un militant du groupe de lutte contre le changement climatique Extinction Rebellion (XR) est assis sur une fusée en bois géante alors qu'il bloque la sortie d'un centre de distribution d'Amazon à Tilbury, à l'est de Londres, le 26 novembre 2021. (Photo, AFP)

"Nous avons laissé des entreprises massives comme Amazon pendant trop longtemps bafouer les droits des travailleurs", a-t-elle ajouté.

Amazon, qui a lancé sa campagne promotionnelle jeudi, concentre l'essentiel des attaques contre les offres promotionnelles offertes vendredi par de nombreux commerçants, lançant la saison des achats de Noël.

"Make Amazon Pay" (Faire payer Amazon), une coalition internationale d'une quarantaine d'organisations, dont Greenpeace et Oxfam, accuse le groupe de Seattle de placer les profits avant le bien-être de ses employés et soutient les salariés souhaitant manifester contre leurs conditions de travail ou se mettre en grève vendredi.

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Un militant du groupe de lutte contre le changement climatique Extinction Rebellion (XR), portant un masque représentant Jeff Bezos, participe à une manifestation devant le siège d'Amazon dans le centre de Londres, le 26 novembre 2021. (Photo, AFP)

«Pas besoin»

Des militants du mouvement écologiste Extinction Rebellion ont quant à eux organisé des blocages de centres de distribution d'Amazon pour protester contre l'"obsession de la surconsommation" symbolisée selon eux par le "Black Friday".

Les 13 sites britanniques visés dès le petit matin par l'organisation représentent, selon elle, plus de la moitié des livraisons du groupe américain dans le pays.

Au centre écossais de Dunfermline, une vingtaine de militants empêchaient les véhicules de rentrer et certains de sortir, a rapporté l'agence Press Association, qui dénombrait en fin de journée 13 arrestations de militants par la police sur trois des sites bloqués.

"Cette action vise à exposer les crimes d'Amazon tout en faisant un exemple d'un système économique plus large conçu pour nous pousser à acheter des choses dont nous n'avons pas besoin à un prix que nous ne pouvons nous permettre", a expliqué Extinction Rebellion (XR) dans un communiqué.

Le mouvement écologiste a indiqué cibler également deux sites en Allemagne et aux Pays-Bas, où des militants ont notamment bloqué l'accès à un dépôt d'Amazon à l'aéroport d'Amsterdam.

"Les employés d'Amazon sont confrontés aux contrats à court terme, aux longues journées de travail, aux bas salaires et à des pauses toilettes programmées", a dénoncé la branche néerlandaise du groupe sur Twitter.

Contacté par l'AFP, Amazon a indiqué travailler pour utiliser son réseau de manière à minimiser les conséquences pour ses clients.

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Des manifestants défilent lors d'une manifestation de soutien aux travailleurs d'Amazon et de Starbucks, à New York, le 26 novembre 2021. (Photo, AFP)

"Nous prenons nos responsabilités au sérieux, cela inclut notre engagement pour atteindre la neutralité carbone d'ici à 2040", a souligné un porte-parole du groupe souvent critiqué pour ses pratiques sociales et fiscales. 

Il a assuré fournir "un environnement de travail sûr et moderne" et soutenir "des dizaines de milliers de petites entreprises qui vendent" sur sa plateforme.

Au Royaume-Uni, la fédération représentant les détaillants indépendants (Bira) estime que 85% de ces petits commerçants vont boycotter le "Black Friday".


Le Soudan du Sud annonce un accord avec les belligérants soudanais sur un champ pétrolier frontalier

Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
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  • Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises
  • "Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes"

JUBA: Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi.

Le site de Heglig, qui abrite la principale installation de traitement du pétrole sud-soudanais destiné à l'exportation via Port-Soudan, est situé à l'extrême sud de la région soudanaise méridionale du Kordofan, frontalière du Soudan du Sud.

Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises (SAF) depuis 2023.

"Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes", a déclaré le porte-parole du gouvernement du Soudan du Sud, Ateny Wek Ateny.

Le Soudan du Sud, préoccupé par l'insécurité croissante le long du champ pétrolier, a "toujours plaidé en faveur d'une solution pacifique et diplomatique", a souligné M. Ateny lors d'une conférence de presse, sans donner de détails supplémentaires sur le contenu de l'accord.

Importantes réserves pétrolières 

"La production pétrolière se poursuit", a assuré le porte-parole, assurant ne pas avoir d'informations sur des "dégâts importants ayant pu faire cesser la production".

L'AFP n'a pas pu vérifier ces informations.

Contactés par l'AFP, le RSF et l'armée soudanaise n'ont pas réagi dans l'immédiat sur l'accord.

Les FSR ont annoncé en début de semaine avoir pris le contrôle de Heglig "après la fuite de l'armée" soudanaise.

Selon Juba, quelque 1.650 sous-officiers et 60 officiers ayant abandonné leurs positions sur le site pétrolier et déposé leurs armes au Soudan du Sud devraient être rapatriés vers le Soudan.

Les FSR ont cette semaine accusé l'armée soudanaise d'avoir mené une attaque de drone contre le champ pétrolier, qui aurait tué "des dizaines" de personnes, dont des ouvriers et des ingénieurs.

Lors de son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud a hérité de 75% des réserves pétrolières du Soudan pré-sécession, mais, enclavé, continue de dépendre des infrastructures soudanaises pour l'exporter.

Malgré l'exploitation de ce pétrole, le plus jeune pays du monde connaît depuis des années une grande instabilité et un très fort taux de pauvreté.

Au Soudan, la guerre entre l'armée et les paramilitaires a tué depuis deux ans et demi des dizaines de milliers de personnes et provoqué le déplacement de douze millions d'habitants, mais aussi dévasté les infrastructures du pays.


Le Premier ministre espagnol appelle à «élever la voix» pour ne pas «oublier» les Palestiniens

Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. (AFP)
Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. (AFP)
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  • Pedro Sánchez a également assuré de son "soutien" l'Autorité palestinienne, celle-ci devant "jouer un rôle central et fondamental dans la conception des mécanismes de gouvernance qui définiront l’avenir du peuple palestinien"
  • "Cette année 2025, qui touche à sa fin, a été terrible pour le peuple palestinien", a-t-il encore déclaré.

MADRID: Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Se prononçant une nouvelle fois à la mise en oeuvre d'une solution à deux Etats, "la seule solution possible" pour mettre fin au conflit opposant Israéliens et Palestiniens, le chef du gouvernement espagnol s'est engagé à la promouvoir en "élevant la voix pour que la situation dramatique dans laquelle se trouve le peuple palestinien ne tombe pas dans l'oubli".

"Oui, il y a eu un accord de cessez-le-feu mais cet accord doit être réel ; il ne peut pas être factice. C’est pourquoi nous ne nous reposerons pas tant que les attaques contre la population n'auront pas cessé et qu'il n'y aura, par conséquent, plus aucune victime", a-t-il poursuivi,

Pedro Sánchez a également assuré de son "soutien" l'Autorité palestinienne, celle-ci devant "jouer un rôle central et fondamental dans la conception des mécanismes de gouvernance qui définiront l’avenir du peuple palestinien".

"Cette année 2025, qui touche à sa fin, a été terrible pour le peuple palestinien", a-t-il encore déclaré.

"Pour reconstruire l'espoir, nous avons besoin d'une véritable paix et cette véritable paix doit reposer sur la justice. C’est pourquoi je veux être très clair : (...) les responsables de ce génocide devront rendre des comptes, tôt ou tard, afin que les victimes obtiennent justice, réparation et un certain apaisement", a-t-il ajouté.

A ses côtés, Mahmoud Abbas a quant à lui notamment remercié l'Espagne, qui avait reconnu l'Etat de Palestine en mai 2024, "pour son rôle moteur dans la création d’une coalition internationale visant à obtenir une reconnaissance plus large de notre pays", appelant également à "mettre fin à la violence sous toutes ses formes", dans la bande de Gaza mais aussi en Cisjordanie.

L'Espagne, où la cause palestinienne est très populaire, est en Europe l'un des critiques les plus véhéments de l'offensive militaire d'Israël dans la bande de Gaza déclenchée après les attaques du 7 octobre 2023 commises par le Hamas.


Ukraine: une proposition sur les concessions territoriales soumises à Trump (Merz)

Des délégués de pays européens assistent à une commémoration en l'honneur des défenseurs tombés au combat en Ukraine, dans un cimetière militaire à Lviv, en Ukraine. (AFP)
Des délégués de pays européens assistent à une commémoration en l'honneur des défenseurs tombés au combat en Ukraine, dans un cimetière militaire à Lviv, en Ukraine. (AFP)
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  • L’Allemagne a transmis à Washington une proposition portant sur de possibles concessions territoriales ukrainiennes, tout en soulignant que seules les autorités ukrainiennes peuvent en décider
  • Les Européens cherchent à influencer les négociations de paix sans céder aux exigences russes, tandis que Washington presse pour une avancée rapide dans les discussions

BERLIN: Une proposition concernant des concessions territoriales ukrainiennes dans le cadre d'un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine ont été soumises mercredi au président américain Donald Trump, a annoncé jeudi le chancelier allemand Friedrich Merz.

"Il existe une proposition dont (M. Trump) n'avait pas encore connaissance au moment où nous nous sommes entretenus au téléphone (mercredi), car elle n'avait pas encore été transmise aux Américains. Nous l'avons fait hier en fin d'après-midi. Il s'agit avant tout de (savoir) quelles concessions territoriales l'Ukraine est prête à faire", a déclaré M. Merz lors d'une conférence de presse à Berlin avec le secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte.

Le chancelier n'a pas apporté de précisions, relevant que c'est "au président ukrainien et au peuple ukrainien" de répondre à cette question.

M. Merz, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Keith Starmer se sont entretenus mercredi avec M. Trump.

Les Européens, qui font bloc autour de Kiev, tentent de peser sur les pourparlers visant à mettre fin à la guerre en Ukraine sans céder pour autant aux revendications maximalistes de la Russie.

Le président Trump s'est lui montré impatient, disant avoir eu des "mots assez forts" lors de l'entretien, et prévenant que les États-Unis ne voulaient "pas perdre (leur) temps".

M. Merz a, lui, décrit "un entretien téléphonique très constructif au cours duquel les positions respectives ont été clairement exposées et le respect mutuel exprimé".

Selon de hauts responsables ukrainiens interrogés par l'AFP mercredi, l'Ukraine a envoyé à Washington une nouvelle version du plan de sortie du conflit, sans en divulguer les détails.

La proposition américaine initiale était jugée bien trop favorable à Moscou, celle-ci prévoyant notamment de céder à la Russie des territoires ukrainiens qu'elle n'a pas conquis.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a confirmé mardi que le plan en cours d'élaboration avait été divisée en trois documents: un accord-cadre en 20 points, un document sur la question des garanties de sécurité et un autre sur la reconstruction de l'Ukraine après la guerre.

Le chancelier allemand a, lui, relevé jeudi que le plan devant poursuivre trois objectifs: un cessez-le-feu, des garanties de sécurité "robustes" pour l'Ukraine et une solution négociée préservant les intérêts sécuritaires européens, Moscou étant considéré comme la menace continentale.