La langue française en Arabie Saoudite, une histoire qui débute en 1839 

Le Consul general de France a Djeddah, Mostafa Mihraje. (Photo fournie par le Consulat de France).
Le Consul general de France a Djeddah, Mostafa Mihraje. (Photo fournie par le Consulat de France).
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Publié le Mardi 14 juillet 2020

La langue française en Arabie Saoudite, une histoire qui débute en 1839 

  • La francophonie en Arabie saoudite, ce sont d’abord des chiffres : en 2019, quelque 1 500 étudiants ont suivi des cours à l'Alliance française et plus de 1 000 candidats ont obtenu une certification en langue française
  • Pour le consul de France Mostafa Mihraje, la présence française s’est renforcée grâce à l'enseignement de la langue française, qui s’est développé, notamment par le biais de l’Alliance française. 

Il y a 180 ans, en 1839, l’ambassade de France prenait ses quartiers dans le vieux Djeddah. Au cours de ces longues années, la langue française a lentement creusé son sillon, devenant de plus en plus répandue au sein de la jeunesse saoudienne.  

La francophonie en Arabie saoudite, ce sont d’abord des chiffres : en 2019, quelque 1 500 étudiants ont suivi des cours à l'Alliance française et plus de 1 000 candidats ont obtenu une certification en langue française. Au total, depuis sa création en 2011, l'Alliance française a accueilli et formé plus de 15 000 étudiants saoudiens. 

Dans un entretien accordé à Arab News, Mostafa Mihraje, consul général de France de Djeddah affirme « qu’au cours de cette période, nous avons partagé les joies et les peines de Djeddah et de ses habitants ; nous étions là durant les deux guerres mondiales, les horribles épidémies (en particulier l'épidémie de choléra de 1893), mais aussi pendant les grands moments de l'histoire de l'Arabie saoudite. Cette présence qui se poursuit depuis près deux siècles me permet aujourd’hui d’affirmer que nous avons créé une relation intime avec Djeddah et l'Ouest du royaume, et je suis honoré de faire partie de cette histoire au long cours », explique M. Mihraje à Arab News.

« Aujourd'hui, il y a 3000 français à Djeddah et 6000 dans l’ensemble du Royaume. Il y a aussi des entrepses françaises bien intégrées et dynamiques : Total, Sanofi, Servier, Bouygues, Groupe Naval, ADPI, Michelin, Société Générale, Véolia, Engie, L'Oréal, Cartier, Louis Vuitton, et bien d’autres. En d'autres termes, nous couvrons l'ensemble des secteurs essentiels pour accompagner la Vision 2030 du Royaume », poursuit le consul.

Pour lui, cette présence s’est renforcée grâce à l'enseignement de la langue française, qui s’est développé, notamment par le biais de l’Alliance française. 

 « Elle est présente en Arabie Saoudite depuis 2011 et ses principaux objectifs sont l'enseignement du français en tant que langue étrangère, la promotion de la langue française et la diffusion des cultures francophones, en plus d’un centre culturel qui promeut les échanges culturels entre l'Arabie Saoudite et la France », soutient-il, avant d’ajouter que les étudiants saoudiens sont « très intéressés par l'apprentissage du français ».

« L'Alliance française répond aux besoins croissants de la population saoudienne, notamment dans les domaines académique et professionnel, puisqu’en 2019, ce sont pas moins de 1 500 étudiants qui ont suivi des cours à l'Alliance française et plus de 1 000 candidats qui ont obtenu une certification en langue française. Il ajoute que « plus de 70 % des étudiants de l'Alliance française sont des ressortissants saoudiens » et que depuis sa création, « l'Alliance française a accueilli et formé plus de 15 000 étudiants saoudiens ». 

 

Le français à la Mecque

« Dans le cadre de deux grands projets de coopération entre l'Arabie Saoudite et la France, l'Alliance a montré sa capacité à répondre de manière adaptée aux besoins des jeunes Saoudiens. Dans le secteur médical, celle-ci prépare chaque année une centaine de médecins à poursuivre leurs études en France pour se spécialiser ». Quid du français dans le domaine culturel ?  « Dans le cadre du projet saoudo-français d’Al-Ula, l'Alliance française forme une centaine de jeunes femmes et hommes de la région d’Al-Ula avant qu'ils ne poursuivent leur formation dans les secteurs liés au tourisme et à l'hôtellerie en France », précise-t-il. A cette initiative vient s’ajouter la signature, en mars 2019, d’un accord avec la Chambre de commerce et d'industrie de La Mecque (MCCI) ayant pour objectif l’enseignement du français dans la ville de La Mecque, afin de mieux répondre aux besoins du tourisme religieux. « Parmi les visiteurs de la ville sainte de la Mecque, un nombre important vient des pays francophones européens et africains, dont beaucoup ne parlent ni l'arabe ni l'anglais ».

 « En un an, plus de 130 étudiants se sont inscrits à ces cours de français. Les habitants de La Mecque montrent un grand intérêt et une grande curiosité pour l'apprentissage du français, et j'en suis ravi. Un an après la signature de cet accord, l'Alliance française et la MCCI sont confiantes dans leur capacité à développer davantage les cours de français au profit des habitants et des acteurs de la vie économique de la ville », souligne le consul.

Dans le même esprit, il explique que l'Alliance française a également signé un accord similaire avec la Chambre de commerce de Yanbu (YCCI), qui détient un fort potentiel grâce à la Commission royale de Yanbu et aux perspectives de développement industriel.

La langue française est enseignée à Djeddah depuis des années pour différentes raisons, en particulier la présence de l'école française internationale de Djeddah, qui fait partie du paysage de la ville depuis 1966, et scolarise 1 200 élèves.

En outre, les écoles francophones de Djeddah, comme l'école internationale de Djeddah, Al-Nawras, l'école de l’Arc de Triomphe et les écoles africaines, enseignent toutes le français à plus de 2 800 enfants.

« Le français est également enseigné dans des établissements d'enseignement supérieur tels que l'Université du Roi Abdul Aziz, l'Université Effat et l'Université de technologie des affaires (UBT). Nous constatons ainsi que le français est enseigné à Djeddah à plus de 5000 personnes, et c'est une source de fierté pour nous », poursuit-il.

En février dernier, la Banque islamique de développement (BIsD) et Campus France ont signé à Paris un accord visant à favoriser la mobilité et le partage des connaissances entre la France et les 57 États membres de l'OCI. Cet accord vise à soutenir environ 200 étudiants internationaux chaque année, en leur offrant des bourses et un suivi personnalisé, renforçant ainsi l'attractivité de nos établissements d'enseignement supérieur français.  

À cet égard, M. Mihraje a déclaré que la coopération universitaire est un élément clé de l'action internationale de la France, et qu'ils croit profondément au pouvoir de la connaissance et de l'interaction humaine comme moyen de favoriser des relations internationales durables et pacifiques ainsi que le développement économique. 

« L'accord entre la BID et Campus France s'inscrit dans le cadre de cette politique globale. Ainsi, la France s'est fixée comme objectif d'accueillir un demi-million d'étudiants étrangers d'ici 2027 au plus haut niveau international. C’est dans cette optique que notre Premier ministre Edouard Philippe a lancé l'année dernière la stratégie « Choisir la France ». Cette nouvelle stratégie repose sur une simplification des politiques de visas, le renforcement des programmes en français langue étrangère (FLE) et des programmes universitaires enseignés en anglais, ainsi que le développement d'une campagne de communication de portée mondiale », souligne M. Mihraje. Le consul fonde ainsi beaucoup d’espoirs sur ce programme : « Nous espérons qu'ils (les étudiants NDLR) amélioreront leurs connaissances dans des domaines d'études spécifiques, tels que l'ingénierie, la santé, l'agriculture et les sciences politiques pour devenir d'excellents professionnels très impliqués dans le développement de leurs pays respectifs. En d'autres termes, il s'agit d'un véritable programme de développement ».

 


Le chef de la diplomatie libanaise décline une invitation de l'Iran

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
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  • Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a refusé une invitation à se rendre en Iran, évoquant des conditions inappropriées, et a proposé une rencontre dans un pays tiers neutre
  • Ce refus intervient sur fond de pressions américaines pour désarmer le Hezbollah, soutenu par l'Iran, alors que Beyrouth insiste sur la non-ingérence dans ses affaires internes

BEYROUTH: Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a décliné mercredi une invitation de son homologue à se rendre en Iran, qui soutient le Hezbollah islamiste, et proposé une rencontre dans un pays tiers.

Le gouvernement libanais est soumis à une intense pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, affaibli par une guerre avec Israël, alors que l'Iran a affiché son opposition à cette mesure.

Début décembre, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi avait invité M. Raggi à se rendre à Téhéran pour évoquer "les relations bilatérales" ainsi que les "développements régionaux et internationaux", selon le ministère iranien des Affaires étrangères.

En réponse à M. Araghchi, "j'ai déclaré que je ne pouvais pas accepter son invitation à me rendre à Téhéran dans les circonstances actuelles", a annoncé mercredi M. Raggi sur X.

"Cela ne signifie pas un refus d'engager le dialogue, mais plutôt que les conditions ne sont pas propices à cette visite", a-t-il ajouté.

Il a proposé à son homologue de s'entendre pour se rencontrer "dans un pays tiers neutre", soulignant que les relations entre le Liban et l'Iran devaient être basées sur le principe de "non ingérence dans les affaires internes" de chaque pays.

L'Iran arme et finance le puissant Hezbollah, qu'une guerre a opposé à Israël d'octobre 2023 à novembre 2024.

En août, le Liban avait signifié à un haut responsable iranien, Ali Larijani, en visite à Beyrouth, son refus catégorique de "toute ingérence" dans ses affaires internes, après des critiques par Téhéran de la décision du gouvernement de désarmer le Hezbollah.

Téhéran dénonce régulièrement les frappes israéliennes qui le visent. Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient appelé en novembre à "venger" l'assassinat par Israël au Liban du chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.