Pékin bouscule Washington dans la course aux armements hypersoniques

«Ces récents tests constituent un grand bond en avant technologique pour la Chine, même si les Etats-Unis restent loin devant en terme de technologie militaire globale». (Photo, AFP)
«Ces récents tests constituent un grand bond en avant technologique pour la Chine, même si les Etats-Unis restent loin devant en terme de technologie militaire globale». (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 24 novembre 2021

Pékin bouscule Washington dans la course aux armements hypersoniques

  • Pékin a mené en août un essai de planeur hypersonique, capable de se déplacer à une vitesse supérieure à Mach 5 qui a fait le tour de la Terre en orbite avant de descendre vers sa cible, finalement manquée d'une trentaine de kilomètres
  • Ce test, dévoilé mi-octobre par le Financial Times et confirmé par le Pentagone, a poussé les militaires américains à reconnaître avoir été pris par surprise par la performance technologique chinoise

PARIS : La course aux armements hypersoniques semble avoir franchi une nouvelle étape avec un récent test chinois montrant des capacités inédites qui ont pris de court les Etats-Unis, dans ce domaine devenu un enjeu de compétition stratégique entre puissances.

Pékin a mené en août un essai de planeur hypersonique, capable de se déplacer à une vitesse supérieure à Mach 5 - soit plus de 6 000 km/h -, qui a fait le tour de la Terre en orbite avant de descendre vers sa cible, finalement manquée d'une trentaine de kilomètres.

Ce test, dévoilé mi-octobre par le Financial Times et confirmé par le Pentagone, a poussé les militaires américains à reconnaître avoir été pris par surprise par la performance technologique chinoise. Le plus haut gradé américain, le général Mark Milley, a comparé ce test au lancement en 1957 par l'URSS du premier satellite artificiel, Spoutnik, qui avait surpris Washington et lancé la course à la conquête spatiale.

Selon de nouvelles révélations publiées dimanche, le planeur hypersonique chinois a lancé pendant sa course un projectile qui est tombé dans la mer. D'après le FT, "les experts du Darpa, l'agence de recherche du Pentagone, ne savent pas comment la Chine a réussi à tirer un projectile d'un véhicule volant à une vitesse hypersonique".

"Déployer un missile ou un leurre d'une soute créé des frottements. Les Chinois semblent avoir réussi à maîtriser ces effets de choc thermique et aérodynamique à vitesse hypersonique", ce qui "demande des capacités de calcul énormes", explique Joseph Henrotin, chercheur en stratégie et rédacteur en chef du magazine français spécialisé DSI.

Or "cette possibilité d'utiliser un planeur hypersonique comme bombardier augmente l'incertitude d'interception", souligne-t-il, insistant sur le fait que la caractéristique essentielle des armes hypersoniques n'est "pas leur vitesse mais la capacité à mettre en échec les défenses antimissiles", grâce à une trajectoire moins prédictible que celle des missiles balistiques.

"Ces récents tests constituent un grand bond en avant technologique pour la Chine, même si les Etats-Unis restent loin devant en terme de technologie militaire globale", abonde Niklas Swanström, expert sur la Chine et directeur de l'Institut pour la sécurité et le développement à Stockholm. 

Soufflerie hypersonique

"Même s'il s'avère qu'ils possèdent cette technologie, il est très peu probable qu'ils soient déjà capables d'en faire efficacement usage dans des opérations de combat. Mais cela devrait inciter les Américains et leurs alliés à ne pas sous-estimer les capacités chinoises et à développer des contre-mesures", recommande-t-il.

La Chine a déjà présenté en 2019 un planeur hypersonique, le DF-17. Cette arme de portée intermédiaire (autour de 2.000 km) peut porter des têtes nucléaires. l'Académie chinoise des Sciences (CAS), qui s'est récemment dotée d'une soufflerie hypersonique capable de simuler des vitesses jusqu'à Mach 8, prévoit de mettre en service l'an prochain une nouvelle installation pour des simulations de vol jusqu'à 30 fois la vitesse du son, selon les médias d'Etat chinois.

Les Etats-Unis, eux, n'ont pas encore d'arme hypersonique dans leur arsenal, mais ils y travaillent. Le Darpa a récemment testé avec succès son missile hypersonique HAWC (Hypersonic Air-Breathing Weapon Concept) à propulsion aérobie, qui utilise l'oxygène présent dans l'atmosphère pour sa combustion.

Le Pentagone développe également un planeur hypersonique appelé ARRW (prononcer Arrow, ou flèche en anglais), mais son premier test grandeur nature a échoué en avril dernier.

Plusieurs autres puissances sont dotées d'armes hypersoniques ou cherchent activement à s'en doter. 

Les Russes ont lancé récemment un missile hypersonique Zircon d'un sous-marin et d'une frégate et ils ont mis en service dès fin 2019 les planeurs hypersoniques Avangard, à capacité nucléaire et lancés par un missile balistique. La France, elle, a lancé en 2019 un projet de démonstrateur de planeur hypersonique.

Si les dernières avancées chinoises dans le domaine hypersonique sont "crédibles", "il faut reconnaître que les hautes autorités militaires brandissent la menace chinoise à répétition ces dernières années pour consolider les rallonges budgétaires" dont ils bénéficient, tempère James Char, expert militaire à l'université technologique Nanyang de Singapour. Le budget de l'US Space Force promet d'augmenter de 13% en 2022 par rapport à 2021.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.