Pour protéger l'humanité, la Nasa tente de dévier la trajectoire d'un astéroïde

La mission, baptisée DART (fléchette, en anglais), a décollé depuis la base californienne de Vandenberg à bord d'une fusée Falcon 9 de SpaceX. (Photo, AFP)
La mission, baptisée DART (fléchette, en anglais), a décollé depuis la base californienne de Vandenberg à bord d'une fusée Falcon 9 de SpaceX. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 24 novembre 2021

Pour protéger l'humanité, la Nasa tente de dévier la trajectoire d'un astéroïde

  • La mission, baptisée DART (fléchette, en anglais), a décollé depuis la base californienne de Vandenberg à bord d'une fusée Falcon 9 de SpaceX, à 22H21 locales mardi (06H21 GMT mercredi)
  • Le vaisseau DART s'est séparé avec succès du deuxième étage de la fusée, a annoncé ensuite la NASA

WASHINGTON : C'est un scénario digne d'Hollywood, et pourtant bien réel. La Nasa a fait décoller dans la nuit de mardi à mercredi une mission inédite: en projetant un vaisseau à 24.000 km/h contre un astéroïde, elle espère en modifier sa trajectoire et ainsi aider l'humanité à se protéger d'une potentielle collision à l'avenir.

La mission, baptisée DART (fléchette, en anglais), a décollé depuis la base californienne de Vandenberg à bord d'une fusée Falcon 9 de SpaceX, à 22H21 locales mardi (06H21 GMT mercredi).

"Astéroïde Dimorphos, nous venons vous chercher", a tweeté la Nasa après le lancement.

Le vaisseau DART s'est séparé avec succès du deuxième étage de la fusée, a annoncé ensuite la NASA.

"Nous avons reçu les premiers signaux de la #DARTMission qui poursuivra le déploiement de ses panneaux solaires dans les heures qui viennent, se préparant pour un voyage aller simple de dix mois vers l'asteroïde", a souligné l'agence spatiale.

Ce test "sera historique", a déclaré lors d'une conférence de presse Tom Statler, scientifique de la Nasa participant à cette mission. "Pour la première fois, l'humanité va changer le mouvement d'un corps céleste naturel dans l'espace."

Il ne s'agit que d'une répétition générale, l'astéroïde visé ne représentant en rien une menace pour la Terre. Mais l'objectif est pris très au sérieux par l'agence spatiale américaine.

Elle répertorie un peu plus de 27.500 astéroïdes de toutes tailles proches de la Terre et "aucun d'entre eux ne représente une menace dans la centaine d'années à venir", a rassuré Thomas Zurbuchen, directeur pour les missions scientifiques à la Nasa.

Mais les experts estiment qu'ils n'ont connaissance que de 40% des astéroïdes mesurant 140 mètres et plus -- ceux capables de dévaster une région entière --, la majorité restant encore à découvrir. 

L'idée est donc de développer une technique pour s'en protéger en cas de menace future.

10 petites minutes

Le vaisseau de la mission est plus petit qu'une voiture, flanqué de deux longs panneaux solaires. 

Il doit frapper à l'automne prochain un astéroïde de la taille d'un terrain de football (environ 160 mètres de diamètre), qui sera alors situé à onze millions de kilomètres de la Terre.

L'astéroïde s'appelle Dimorphos et est en fait une lune, en orbite autour d'un astéroïde plus grand, nommé lui Didymos (780 mètres de diamètre).

Pour faire le tour du gros astéroïde, Dimorphos met 11 heures et 55 minutes. Les scientifiques s'attendent à réduire son orbite d'environ 10 minutes.

"C'est un très petit changement mais cela pourrait être tout ce dont nous avons besoin pour dévier un astéroïde ayant une trajectoire de collision avec la Terre, si nous avions un jour à le faire, à condition que nous découvrions cet astéroïde assez tôt", a expliqué Tom Statler.

L'effet exact qu'aura l'impact n'est pas connu car il dépend de la composition de l'astéroïde.

C'est ce changement de trajectoire précis, qui sera ensuite mesuré à l'aide de télescopes depuis la Terre, que les scientifiques veulent déterminer. 

Les résultats serviront aux calculs pour aider à définir, à l'avenir, quelle masse doit être projetée contre un type d'astéroïde donné pour provoquer une déviation suffisante.

Explosion

Dimorphos est-il fait de roches solides ou plus poreuses? Les scientifiques n'en savent rien, et l'astéroïde n'apparaîtra sur les images transmises par le vaisseau qu'une heure avant la collision. Sa forme, ronde ou oblongue, ne sera claire que 2 minutes avant.

Puis l'explosion, et le silence radio.

Les images suivantes viendront d'un petit satellite développé par l'Agence spatiale italienne. Il sera lâché par le vaisseau principal dix jours avant l'impact.

Trois minutes après la collision, il survolera Dimorphos, afin d'observer l'effet du choc et, avec un peu de chance, le cratère à la surface.

L'orbite du gros astéroïde Didymos autour du Soleil pourrait elle aussi être légèrement modifiée, du fait de la relation gravitationnelle avec sa lune. Mais tellement peu que le changement ne pourra pas être mesuré. Aucun risque que l'astéroïde soit placé sur une nouvelle trajectoire dangereuse pour la planète bleue.

Le coût total de la mission -- la première interplanétaire lancée par la société d'Elon Musk pour la Nasa -- est de 330 millions de dollars.

D'autres techniques sont envisagées pour dévier un astéroïde. Par exemple en procédant à une explosion nucléaire près de l'un d'eux. La force gravitationnelle d'un vaisseau, volant proche d'un astéroïde durant une longue période pourrait aussi être utilisée.

Mais la technique testée ici, dite à impact cinétique, est de loin la plus mature. A condition qu'elle fasse ses preuves lors de cet essai.

 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.