La Nasa va dévier un astéroïde, une mission de «défense planétaire»

Illustration fournie le 4 novembre 2021 par la Nasa du vaisseau DART qui doit s'écraser sur l'astéroïde Dimorphos afin d'en dévier légèrement la trajectoire. (Photo NASA/AFP)
Illustration fournie le 4 novembre 2021 par la Nasa du vaisseau DART qui doit s'écraser sur l'astéroïde Dimorphos afin d'en dévier légèrement la trajectoire. (Photo NASA/AFP)
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Publié le Vendredi 05 novembre 2021

La Nasa va dévier un astéroïde, une mission de «défense planétaire»

  • Bien qu'aucun gros astéroïde connu ne soit actuellement sur une trajectoire de collision, il s'agit de se préparer à cette éventualité
  • «Nous ne voulons pas nous retrouver dans une position où un astéroïde se dirigerait vers la Terre, et où nous devrions tester cette technique»

WASHINGTON : Dans un peu moins d'un an, un vaisseau de la Nasa s'écrasera volontairement à la surface d'un astéroïde. Le but? Dévier sa trajectoire. Qualifiée de "défense planétaire", cette mission doit permettre à l'humanité d'être parée en cas de menace d'impact à l'avenir.


Le scénario fait penser à celui du film "Armageddon", dans lequel Bruce Willis et Ben Affleck sauvent la planète d'un énorme astéroïde fonçant vers la Terre.


Mais c'est une expérience bien réelle que l'agence spatiale américaine mène ici. Bien qu'aucun gros astéroïde connu ne soit actuellement sur une trajectoire de collision, il s'agit de se préparer à cette éventualité.


"Nous ne voulons pas nous retrouver dans une position où un astéroïde se dirigerait vers la Terre, et où nous devrions tester cette technique" pour la première fois, a expliqué jeudi lors d'une conférence de presse Lindley Johnson, du département de Défense planétaire de la Nasa.


La mission, baptisée DART (fléchette en anglais et acronyme de Double Asteroid Redirection Test), décollera depuis la Californie à bord d'une fusée Falcon 9 de SpaceX le 23 novembre à 22H20 locales.


Dix mois plus tard, le vaisseau frappera sa cible, alors située à onze millions de kilomètres de la Terre -- en fait le moment où sa distance sera la plus proche de la Terre.

«Un petit coup»

En réalité, la cible est double: d'abord un gros astéroïde, Didymos, qui mesure 780 mètres de diamètre, soit deux fois plus que la hauteur de la tour Eiffel.


Et, en orbite autour de lui, une lune, Dimorphos, de 160 mètres de diamètre - plus haut que la statue de la Liberté.


C'est sur cette lune que le vaisseau, environ cent fois plus petit qu'elle, viendra finir sa course, projeté à une vitesse de 24.000 km/h.


L'impact projettera des tonnes et des tonnes de matière.


Mais "cela ne va pas détruire l'astéroïde, cela va juste lui donner un petit coup", a détaillé Nancy Chabot, du laboratoire de physique appliquée de l'université Johns Hopkins, qui conduit la mission en partenariat avec la Nasa.


Ainsi, l'orbite du petit astéroïde autour du gros sera réduite de seulement "environ 1%", a-t-elle expliqué. 


Grâce aux observations réalisées par des télescopes sur la Terre depuis des décennies, on sait que Dimorphos fait actuellement le tour de Didymos en 11 heures et 55 minutes exactement. 


A l'aide de ces mêmes télescopes, cette période sera de nouveau mesurée après la collision. Elle sera alors peut-être "de 11 heures et 45 minutes, ou quelque chose comme ça", a dit la chercheuse.


De combien exactement? Les scientifiques ne le savent pas, et c'est justement ce qu'ils veulent découvrir. De nombreux facteurs entrent en jeu, dont l'angle d'impact, l'aspect de la surface de l'astéroïde, sa composition ou encore sa masse exacte, inconnus jusqu'ici. 


De cette façon, "si un jour un astéroïde est découvert sur une trajectoire de collision avec la Terre (...) nous aurons une idée de la force dont nous aurons besoin pour que cet astéroïde manque la Terre", a expliqué Andy Cheng, de l'université Johns Hopkins. 


L'orbite autour du Soleil de Didymos, le gros astéroïde, sera également légèrement modifiée, du fait de la relation gravitationnelle avec sa lune, a précisé M. Cheng. Mais ce changement est "trop petit pour être mesuré. Donc c'est une expérience très sûre", a-t-il affirmé.

Boîte à outils
Un petit satellite fera également le voyage. Il sera lâché par le vaisseau principal dix jours avant l'impact, et utilisera son système de propulsion pour dévier légèrement sa propre trajectoire. 


Trois minutes après la collision, il survolera Dimorphos, afin d'observer l'effet du choc, et possiblement le cratère à la surface. 


Le coût total de la mission est de 330 millions de dollars.


Si le test est concluant, "nous pensons que cette technique pourra faire partie d'une boîte à outils, que nous commençons à remplir, de manière à dévier un astéroïde", a expliqué Lindley Johnson. Il a par exemple cité des méthodes qui pourraient utiliser la force gravitationnelle d'un vaisseau volant proche d'un astéroïde durant une longue période, ou bien l'utilisation de laser.


Mais il a rappelé que la clé était d'abord d'identifier les menaces potentielles. "La stratégie est de trouver ces objets non seulement des années, mais des décennies avant tout danger de collision avec la Terre", a-t-il souligné.


Environ 27.000 astéroïdes proches de la planète bleue sont connus à l'heure actuelle.


L'astéroïde Bennu, qui mesure 500 mètres de diamètre, est l'un des deux astéroïdes identifiés de notre système solaire posant le plus de risque pour la Terre, selon la Nasa.


Mais d'ici 2300, le risque d'une collision n'est que de 0,057%.


Des députés britanniques exhortent le gouvernement à désigner le CGRI comme un groupe terroriste

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  • Les signataires de la lettre ouverte affirment que l’organisation iranienne «n’a jamais représenté une aussi grande menace pour le Royaume-Uni»
  • La désignation du CGRI comme groupe terroriste le mettrait sur un pied d’égalité avec Daech et Al-Qaïda

LONDRES: Un groupe multipartite formé de plus de 50 députés et de pairs à la Chambre des lords au Royaume-Uni a exigé que le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien soit désigné comme une organisation terroriste.

Ce groupe, qui comprend les anciennes secrétaires d’État à l’intérieur Suella Braverman et Priti Patel, a formulé cette demande dans une lettre ouverte publiée dans le quotidien The Times.

Le CGRI constitue un élément clé des capacités militaires et de projection de puissance de l’Iran. Plus de 125 000 personnes servent dans ses rangs, réparties dans des unités telles que la force Al-Qods, l’unité d’outre-mer chargée d’assurer la liaison avec les milices au Yémen, au Liban, en Irak et en Syrie, et de les soutenir. Ces dernières années, le CGRI a également établi des relations avec le Hamas dans la bande de Gaza.

La lettre ouverte, signée par 134 personnes, intervient après l’attaque iranienne du week-end dernier contre Israël, que les signataires ont décrite comme le «dernier chapitre de la terreur destructrice du CGRI».

«Le gouvernement lutte contre le terrorisme et l’extrémisme en considérant le Hamas et le Hezbollah comme terroristes, mais ce n’est pas suffisant», indique le document.

«Le CGRI est la principale source de radicalisation idéologique, de financement, d’équipement et de formation de ces groupes.»

«Le gouvernement doit agir contre la racine même du problème et considérer le CGRI comme une organisation terroriste.»

L’Iran a riposté à l’attaque israélienne contre son consulat à Damas, qui a fait onze morts, dont des commandants de haut rang.

L’ancien président américain Donald Trump a désigné le CGRI comme une organisation terroriste en 2019, un an avant l’assassinat de Qassem Soleimani, commandant de la force Al-Qods.

Le Royaume-Uni s’est toutefois montré réticent à faire de même par crainte de rompre les canaux de communication diplomatiques avec Téhéran.

Cependant, dans le cadre des sanctions imposées à l’Iran en raison de son programme nucléaire, le Royaume-Uni a sanctionné le CGRI; il a gelé les avoirs de ses membres et a mis en œuvre des mesures d’interdiction de voyager.

La désignation du CGRI comme groupe terroriste au Royaume-Uni le mettrait sur un pied d’égalité avec Daech et Al-Qaïda et rendrait illégal tout soutien au groupe, avec une peine maximale de quatorze ans d’emprisonnement.

Les 134 signataires affirment que le CGRI «n’a jamais représenté une aussi grande menace pour le Royaume-Uni». Ils accusent des «voyous» qui appartiennent au groupe d’avoir poignardé un dissident iranien à Londres le mois dernier.

La lettre a été coordonnée par le Groupe parlementaire multipartite Royaume-Uni-Israël, dont fait partie l’ex-ministre de l’Immigration Robert Jenrick.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Washington et Londres imposent des sanctions contre l'Iran, visant des fabricants de drones

Un camion militaire iranien transporte des pièces d'un missile Sayad 4-B devant un portrait du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un défilé militaire dans la capitale Téhéran, le 17 avril 2024. (AFP)
Un camion militaire iranien transporte des pièces d'un missile Sayad 4-B devant un portrait du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un défilé militaire dans la capitale Téhéran, le 17 avril 2024. (AFP)
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  • Elles concernent également trois filiales du constructeur automobile iranien Bahman Group et le ministère iranien de la Défense
  • L'Iran a lancé dans la nuit de samedi à dimanche plus de 350 drones et missiles contre Israël, dont la quasi-totalité ont été interceptés en vol

WASHINGTON: Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont imposé jeudi des sanctions contre l'Iran, ciblant "le programme iranien de drones, l'industrie sidérurgique et les constructeurs automobiles", après l'attaque du week-end dernier contre Israël.

Les sanctions de Washington visent "16 personnes et deux entités permettant la production de drones iraniens" dont les Shahed qui "ont été utilisés lors de l'attaque du 13 avril", a annoncé le département du Trésor dans un communiqué.

Elles concernent également trois filiales du constructeur automobile iranien Bahman Group et le ministère iranien de la Défense.

Le président américain Joe Biden a déclaré que les Etats-Unis allaient continuer à faire "rendre des compte" à l'Iran avec ces nouvelles sanctions visant la République islamique.

Il a assuré que les sanctions étaient destinées à "limiter les programmes militaires déstabilisateurs de l'Iran", selon un communiqué de la Maison Blanche.

Les sanctions imposées par Londres ciblent, elles, "plusieurs organisations militaires iraniennes, individus et entités impliqués dans les industries iraniennes de drones et missiles balistiques", a précisé le Trésor.

L'Iran a lancé dans la nuit de samedi à dimanche plus de 350 drones et missiles contre Israël, dont la quasi-totalité ont été interceptés en vol.

Téhéran a présenté son attaque comme une riposte à la frappe meurtrière imputée à Israël visant le consulat iranien à Damas début avril.

Eviter l'escalade 

En réponse, les pays occidentaux ont promis de renforcer leurs sanctions contre l'Iran, mais veulent aussi éviter une escalade de la violence dans la région.

L'Union européenne a ainsi décidé, mercredi lors d'un sommet à Bruxelles, d'imposer de nouvelles sanctions visant les producteurs iraniens de drones et de missiles.

Et jeudi, la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock a indiqué que les dirigeants des pays du G7, en réunion sur l'île italienne de Capri, discutent "de mesures supplémentaires", tout en insistant sur la nécessité d'éviter "une escalade".

Les pays du G7 (Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni, France, Allemagne, Japon et Italie) devraient appeler à des sanctions individuelles contre des personnes impliquées dans la chaîne d'approvisionnement iranienne en missiles et en drones, selon une source au sein du ministère italien des Affaires étrangères.

Et les ministres des Finances et banquiers centraux du G7, réunis à Washington, avaient promis, dans un communiqué mercredi soir, d'assurer "une coordination étroite de toute mesure future visant à affaiblir la capacité de l'Iran à acquérir, produire ou transférer des armes pour soutenir ses activités régionales déstabilisatrices".

Ils avaient par ailleurs appelé "à la stabilité dans l'ensemble de la région, au vu des risques économiques posés par une escalade régionale, notamment les perturbations du transport maritime international".


L'éventuelle aide américaine à l'Ukraine «ne changera rien», selon le Kremlin

Des piétons marchent vers un drapeau national ukrainien flottant en berne en raison du mauvais temps, à côté du monument de la Patrie au musée en plein air de la Seconde Guerre mondiale à Kiev, le 18 avril 2024 (Photo, AFP).
Des piétons marchent vers un drapeau national ukrainien flottant en berne en raison du mauvais temps, à côté du monument de la Patrie au musée en plein air de la Seconde Guerre mondiale à Kiev, le 18 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • L'heure est à l'optimisme à Moscou, plusieurs mois après l'échec de la contre-offensive de Kiev de l'été 2023
  • De son côté, épuisée par deux ans de combats, l'Ukraine est à la peine face à l'armée russe supérieure en nombre de soldats, en quantités d'armement et de munitions

MOSCOU: Le Kremlin a assuré jeudi que l'aide des Etats-Unis à l'Ukraine, bloquée au Congrès depuis plusieurs mois et sur laquelle les élus américains doivent se prononcer samedi, "ne pourra rien changer" à la situation sur le front, où l'armée russe est à l'offensive.

L'Ukraine réclame inlassablement à ses alliés occidentaux plus de munitions et de systèmes de défense antiaérienne, alors que les forces russes pilonnent toujours quotidiennement ses villes et ses infrastructures énergétiques.

Or, la Chambre américaine des représentants doit voter samedi sur un texte prévoyant près de 61 milliards de dollars d'aide militaire et économique à l'Ukraine, ce qui pourrait permettre à son armée de reprendre son souffle.

"Cela ne peut en aucun cas influencer l'évolution de la situation sur les fronts", a balayé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.

"Cela ne pourra rien changer", a-t-il martelé devant la presse, affirmant que "tous les experts indiquent dorénavant que la situation sur le front est défavorable à la partie ukrainienne".

Vote à l'issue incertaine 

L'heure est à l'optimisme à Moscou, plusieurs mois après l'échec de la contre-offensive de Kiev de l'été 2023 et alors que l'armée russe grignote progressivement du terrain, notamment dans le Donbass, cible prioritaire du Kremlin.

De son côté, épuisée par deux ans de combats, l'Ukraine est à la peine face à l'armée russe supérieure en nombre de soldats, en quantités d'armement et de munitions.

Les forces ukrainiennes manquent notamment de systèmes de défense antiaérienne pour contrer les attaques quotidiennes russes de drones explosifs et de missiles, à l'instar de la triple frappe mercredi à Tcherniguiv, qui a fait 18 morts.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky déplore quasiment tous les jours le manque d'aide des Occidentaux, après plus de deux ans de conflit à haute intensité.

Mi-mars, le chef de l'Etat ukrainien avait jugé "d'importance critique" une décision rapide du Congrès américain sur le déblocage de l'aide à son pays, confronté simultanément à des difficultés pour enrôler des volontaires dans l'armée.

"Nous avions besoin de cet argent hier, pas demain, pas aujourd'hui", a appuyé le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal dans un entretien à la BBC.

Cette aide financière a déjà été approuvée par le Sénat à majorité démocrate, mais reste bloquée au Congrès, les représentants républicains, soutenant Donald Trump, faisant la sourde oreille à six mois de la présidentielle.

Le président américain Joe Biden, qui pousse pour l'adoption de ce texte, s'est lui à nouveau dit mercredi "très favorable" à cette enveloppe, évoquant dans les colonnes du Wall Street Journal "un moment charnière".

L'issue du vote n'en reste pas moins incertaine à ce stade.

Restrictions d'électricité 

Pourtant, sur le terrain, la dynamique n'est pas à l'avantage de l'Ukraine, dont près de 20% du territoire reste occupé par la Russie.

Deux personnes ont été tuées jeudi dans de nouveaux bombardements russes, selon les autorités locales.

Et les attaques russes visant les infrastructures énergétiques restent très fréquentes malgré les tentatives de l'armée ukrainienne de protéger ces sites.

Face à cette situation, le ministère ukrainien de l'Energie a appelé jeudi la population et les entreprises à limiter leur consommation d'électricité le soir "pendant les heures de pointe" (de 19h00 à 22h00), relayant la demande de l'opérateur privé d'électricité DTEK.

Le ministère a notamment justifié cette décision par "l'augmentation de la charge sur le réseau électrique qui découle" de ces frappes russes répétées.

En représailles, l'Ukraine vise régulièrement des raffineries ou des sites militaires sur le sol russe dans le but de perturber la chaîne logistique d'approvisionnement vers les troupes engagées sur le front.

Jeudi, le renseignement militaire ukrainien (GUR) a revendiqué une frappe "réussie" la veille sur un aérodrome militaire russe en Crimée annexée, "détruisant ou endommageant gravement" des lanceurs de systèmes S-400, des équipements radar et un centre de contrôle de défense antiaérienne.