L'ONU va évacuer les familles de ses employés internationaux en Ethiopie

Sur cette photo d'archive prise le 02 décembre 2020, des réfugiés éthiopiens qui ont fui le conflit du Tigré reposent à l'ombre d'un entrepôt érigé par le Programme alimentaire mondial (PAM) au centre de transit de Village Eight près de la frontière éthiopienne à Gedaref, dans l'est du Soudan. (Photo, AFP/Archives)
Sur cette photo d'archive prise le 02 décembre 2020, des réfugiés éthiopiens qui ont fui le conflit du Tigré reposent à l'ombre d'un entrepôt érigé par le Programme alimentaire mondial (PAM) au centre de transit de Village Eight près de la frontière éthiopienne à Gedaref, dans l'est du Soudan. (Photo, AFP/Archives)
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Publié le Mardi 23 novembre 2021

L'ONU va évacuer les familles de ses employés internationaux en Ethiopie

  • Un document interne des services de sécurité de l'ONU demande à l'organisation de « coordonner l'évacuation et d'assurer que tous les membres éligibles des familles du personnel recruté à l'étranger quittent l'Ethiopie au plus tard le 25 novembre 2021. »
  • Le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé début novembre 2020 l'armée fédérale au Tigré afin de destituer les autorités de cette région, issues du Front de libération du Tigré (TPLF)

ADDIS ABEBA: L'ONU va évacuer d'ici jeudi les familles de ses employés internationaux en Ethiopie tandis que la France appelle ses ressortissants à quitter "sans délai" le pays, où des combats se rapprochent de la capitale après plus d'une année de guerre entre forces gouvernementales et rebelles dans le nord du pays.

Un document interne des services de sécurité de l'ONU, daté de lundi et consulté mardi par l'AFP, demande à l'organisation de "coordonner l'évacuation et d'assurer que tous les membres éligibles des familles du personnel recruté à l'étranger quittent l'Ethiopie au plus tard le 25 novembre 2021."

Parallèlement, "tous les ressortissants français sont formellement appelés à quitter le pays sans délai", affirme l'ambassade de France à Addis Abeba dans un courriel envoyé aux membres de la communauté française.

Avant la France, plusieurs pays dont le Royaume-Uni et les Etats-Unis, ont exhorté leurs citoyens à quitter l'Ethiopie, où la communauté internationale ne parvient pas à obtenir un cessez-le-feu. 

L'ambassade française, qui dit prendre cette décision au vu de "l’évolution de la situation militaire", ajoute prévoir de faciliter le départ des ressortissants sur des vols commerciaux en réservant des sièges et "si nécessaire" d'affréter un vol charter. 

Selon l'ambassade, plus de 1 000 Français vivent en Ethiopie. 

Un responsable de l'ambassade a déclaré à l'AFP que des départs "volontaires" du personnel pourraient avoir lieu, notamment parmi les familles. 

Le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé début novembre 2020 l'armée fédérale au Tigré afin de destituer les autorités de cette région, issues du Front de libération du Tigré (TPLF), qui défiaient son autorité et qu'il accusait d'avoir attaqué des bases militaires.

M. Abiy, Prix Nobel de la paix 2019, avait proclamé la victoire trois semaines plus tard, après la prise de la capitale régionale Mekele. Mais en juin, les combattants pro-TPLF ont repris l'essentiel du Tigré et ont poursuivi leur offensive dans les régions voisines de l'Amhara et de l'Afar.

Fin octobre, le TPLF a revendiqué la prise de deux villes-clés en Amhara, se rapprochant ainsi de la capitale - ce qu'avait démenti le gouvernement éthiopien.

Le TPLF, qui s'est allié avec un groupe rebelle oromo actif dans la région qui entoure la capitale, a affirmé cette semaine se trouver à Shewa Robit, à 220 km au nord-est d'Addis Abeba.

Le gouvernement n'a pas commenté cette information. 

Selon des diplomates au fait de la situation sécuritaire, certains combattants rebelles auraient atteint la localité de Debre Sina, plus proche d'environ 30 km de la capitale.

« Au front »

Lundi, M. Abiy a dit vouloir aller sur le front pour diriger les soldats affrontant les rebelles.

"A partir de demain, je serai mobilisé sur le front pour mener les forces armées", a déclaré le Premier ministre dans un communiqué posté sur Twitter. "Ceux qui veulent être parmi les enfants éthiopiens qui seront salués par l'histoire, levez-vous pour le pays aujourd'hui. Retrouvons-nous au front".

Cette déclaration ne devrait pas rassurer la communauté internationale, qui a ces dernières semaines intensifié ses efforts diplomatiques pour tenter d'obtenir un accord de cessez-le-feu. 

Mardi, les chefs d'Etat sud-africain et kényan, Cyril Ramaphosa et Uhuru Kenyatta, ont réitéré l'appel à un cessez-le-feu lors d'une rencontre à Pretoria. 

"Les parties au conflit doivent d'urgence s'engager à respecter un cessez-le-feu immédiat, illimité et négocié", a déclaré M. Ramaphosa.

De leur côté, l'émissaire de l'UA pour la Corne de l'Afrique, l'ex-président nigérian Olusegun Obasanjo, et son homologue américain Jeffrey Feltman se sont rendus une nouvelle fois en Ethiopie jeudi dernier. 

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a récemment averti des risques "d'implosion" de l'Ethiopie si aucune solution politique n'est trouvée.

Par ailleurs, des centaines de milliers de personnes sont selon l'ONU au bord de la famine au Tigré en raison du conflit, qui a également fait des milliers de morts et plus de deux millions de déplacés.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies a annoncé mardi à Genève le lancement d'une "importante" opération d'aide humanitaire pour aider plus de 450.000 personnes dans le nord, à Dessie et Kombolcha.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.