LONDRES : La paie des directeurs généraux a reculé cette année dans le FTSE-100, l'indice boursier regroupant les plus grandes entreprises cotées de la place de Londres, d'après une étude du cabinet de conseil PwC lundi.
La saison des assemblées générales d'actionnaires, qui valident les plans de rémunérations, étant terminée, PwC a passé en revue leurs votes et a observé une réduction de 9% de la rémunération médiane des 100 dirigeants de l'indice FTSE, à 2,94 millions cette année contre 3,25 millions l'an dernier.
En outre, 28% des directeurs généraux du FTSE-100 n'ont pas reçu de bonus cette année comparé à 14% l'an dernier, et 45% des DG ont vu leur salaire gelé - un peu moins qu'en 2020 (52%).
Parallèlement, PriceWaterhouseCooper (PwC) constate que les rémunérations des dirigeants sont de plus en plus liées aux objectifs sociaux, de gouvernance et d'environnement (ESG): 58% des entreprises du FTSE-100 lient ainsi cette année la paie des dirigeants exécutifs à des mesures d'ESG comprises dans les objectifs à atteindre et déterminant leur paie, contre 45% l'an dernier.
En outre, l'étude de PwC note que les administrateurs se montrent plus critiques qu'auparavant au sujet de la paie des dirigeants et votent les plans de rémunération de manière moins unanime.
En 2022, "nous anticipons la même modération" commente Phillppa O'Connor, directrice des rémunérations et de l'emploi chez PwC, qui note qu'il y a eu plus de mouvement de contestation chez les actionnaires que lors des années précédentes sur les mesures proposées par les conseils d'administration, notamment sur la paie des dirigeants.
Le laboratoire pharmaceutique AstraZeneca n'a réussi à valider cette année qu'à 60% de votes favorables le projet de relever le plafond de rémunération du patron Pascal Soriot et les actionnaires du géant minier Rio Tinto avaient rejeté en majorité la rémunération attribuée à l'ex-directeur général.
"Nos recherches montrent que 28% des entreprises du FTSE 100" - qui comprennent les banques HSBC et Barclays, les groupes pétroliers Royal Dutch Shell et BP, ou le géant de la distribution Tesco - ont des mesures liant rémunération des dirigeants à la décarbonisation de leurs activités, ajoute Mme O'Connor.
En mai, plusieurs syndicats britanniques avaient lancé un appel aux investisseurs afin qu'ils agissent lors des assemblées générales dans le but de limiter les écarts salariaux criants dans les grandes entreprises au Royaume-Uni.
Selon le High Pay Centre, un patron d'une entreprise du FTSE-100 touche une rémunération 109 fois plus élevées que les salariés les moins bien payés.