Biden reconduit Jerome Powell à la tête de la Fed, dans une volonté de consensus

Jerome Powell, 68 ans, dirige la Fed depuis 2018. Cet avocat et ancien banquier d'affaires multi-millionnaire en avait été nommé gouverneur par Barack Obama en 2012, puis promu président par Donald Trump en 2017. (AFP)
Jerome Powell, 68 ans, dirige la Fed depuis 2018. Cet avocat et ancien banquier d'affaires multi-millionnaire en avait été nommé gouverneur par Barack Obama en 2012, puis promu président par Donald Trump en 2017. (AFP)
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Publié le Lundi 22 novembre 2021

Biden reconduit Jerome Powell à la tête de la Fed, dans une volonté de consensus

  • Sa nomination doit désormais être confirmée au Sénat, d'abord par la commission bancaire puis en séance plénière, et il devrait bénéficier d'un soutien suffisamment large
  • La nomination du président de la Fed est, en matière d'économie, une des décisions les plus importantes du mandat du président des Etats-Unis

WASHINGTON: Joe Biden a reconduit Jerome Powell à la tête de la banque centrale américaine (Fed), offrant la place de numéro deux à Lael Brainard, qui était poussée par l'aile gauche des démocrates, marquant ainsi une volonté de continuité et de consensus au sein de son parti.


La Maison Blanche, a dans un communiqué lundi, salué "l'action décisive du président Powell et de la Réserve fédérale pour amortir l'impact de la pandémie et remettre l'économie américaine sur les rails", ainsi que le "rôle clé" joué par "Lael Brainard - l'une des principales macroéconomistes de notre pays".


Joe Biden, ainsi que Jerome Powell et Lael Brainard, s'exprimeront à 13H20 (18H20 GMT) depuis la Maison Blanche.


Joe Biden s'est dit, dans ce même communiqué, "convaincu que l'accent mis par (Jerome) Powell et (Lael) Brainard sur le maintien d'une inflation faible, de prix stables et du plein emploi rendra notre économie plus forte que jamais".


La nomination du président de la Fed est, en matière d'économie, une des décisions les plus importantes du mandat du président des Etats-Unis.


Très attendue, elle avait, pour Joe Biden, revêtu un aspect politique plus qu'économique. En pleines négociations pour l'adoption de son plan de réformes sociales et environnementales, il voulait ménager les différentes sensibilités de son parti, pour s'assurer que ces investissements soient adoptés au Sénat.


Joe Biden a également évoqué les risques liés au changement climatique, un sujet souvent évoqué par Lael Brainard, mais sur lequel l'action de Jérome Powell avait été vertement critiquée par l'aile gauche des démocrates, qui la jugeaient trop faible.


Tous deux "partagent également ma profonde conviction qu'une action urgente est nécessaire pour faire face aux risques économiques posés par le changement climatique et garder une longueur d'avance sur les risques émergents dans notre système financier", a ainsi assuré Joe Biden.

«Apaiser les objections»
Jerome Powell, 68 ans, dirige la Fed depuis 2018. Cet avocat et ancien banquier d'affaires multi-millionnaire en avait été nommé gouverneur par Barack Obama en 2012, puis promu président par Donald Trump en 2017.


Sa nomination doit désormais être confirmée au Sénat, d'abord par la commission bancaire puis en séance plénière, et il devrait bénéficier d'un soutien suffisamment large. Son action, notamment pendant la crise liée au Covid-19, avait en effet été largement saluée à droite comme à gauche.


Lael Brainard est en revanche moins consensuelle. Ses positions en faveur notamment d'une règlementation bancaire et financière stricte, auraient pu lui coûter sa confirmation par le Sénat, un échec que Joe Biden ne pouvait pas se permettre de risquer. 


Joe Biden "a associé l'annonce de la candidate démocrate Lael Brainard avec celle du républicain Jerome Powell, pour apaiser les objections des membres progressistes du parti démocrate", ce qui devrait se traduire par "une confirmation rapide par le Sénat des deux candidats", estiment Kathy Bostjancic et Gregory Daco, économistes pour Oxford Economics.

Trois gouverneurs à choisir 
En offrant au président en poste un second mandat, Joe Biden renoue par ailleurs avec un usage qui avait été rompu en 2017 par Donald Trump. Celui-ci avait nommé Jerome Powell pour remplacer, après un mandat seulement, Janet Yellen, avec laquelle il avait de profonds désaccords, et qui est aujourd'hui secrétaire au Trésor de Joe Biden.


La Maison Blanche doit choisir le futur président de la Fed parmi les gouverneurs en poste. 


Elle doit encore nommer trois nouveaux gouverneurs: un qui viendra remplir un siège vacant; un autre pour remplacer Randal Quarles, nommé par Donald Trump et qui a démissionné; un dernier pour remplacer Richard Clarida, également nommé par l'ancien président républicain, et dont le mandat expire fin janvier.


La Fed, qui est la plus puissante banque centrale du monde, décide de la politique monétaire du pays, et surveille et régule le secteur financier. Ses décisions peuvent doper ou ralentir l'activité économique américaine en fixant le coût du crédit, influer sur le dollar et par là sur tous les marchés financiers.


Sécurité européenne, Ukraine : réunion des ministres européens de la Défense lundi

Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
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  • Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien
  • Cette réunion des ministres de la Défense s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

PARIS : Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien et de renforcer la sécurité du Vieux continent, a-t-on appris dimanche auprès du ministère français des Armées.

Cette réunion, qui se tiendra dans l'après-midi à l'initiative de l'Estonie et de la France, rassemblera également les ministres de la Défense de Lituanie, de Lettonie, de Norvège, de Finlande, de Suède, du Danemark, des Pays-Bas, d'Allemagne, d'Italie, de Pologne et du Royaume-Uni, selon cette source.

À cette occasion, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, se rendra à Tallinn aux côtés de son homologue estonien Hanno Pevkur, après avoir participé aux célébrations de la fête nationale estonienne.

La France déploie environ 350 militaires en Estonie dans le cadre d'un bataillon multinational de l'OTAN.

Cette réunion des ministres de la Défense, trois ans jour pour jour après l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie, s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

La semaine passée, plusieurs chefs de gouvernement européens avaient été conviés à Paris par le président Emmanuel Macron. D'après un résumé obtenu de sources parlementaires, ils se seraient accordés sur la nécessité d'un « accord de paix durable s'appuyant sur des garanties de sécurité » pour Kiev, et auraient exprimé leur « disponibilité » à « augmenter leurs investissements » dans la défense.

Plusieurs pays membres avaient en revanche exprimé des réticences quant à l'envoi de troupes européennes en Ukraine, dans l'hypothèse d'un accord mettant fin aux hostilités.


Le ministre russe des Affaires étrangères effectue une visite en Turquie lundi

Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
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  • La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.
  • Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

ISTAMBUL : Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est attendu en Turquie lundi, jour du troisième anniversaire du déclenchement de l'invasion russe de l'Ukraine, ont annoncé dimanche des sources diplomatiques turques.

M. Lavrov doit s'entretenir à Ankara avec son homologue turc Hakan Fidan, ont indiqué ces mêmes sources, précisant que les deux hommes discuteraient notamment d'une solution au conflit ukrainien.

Dimanche, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a confirmé à l'agence Tass qu'une délégation menée par Sergueï Lavrov devait se rendre prochainement en Turquie pour y discuter d'« un large éventail de sujets ».

La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.

Mardi, en recevant son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

Toutefois, ces dernières semaines, Moscou et Washington ont entamé un dialogue direct, alors que les relations se réchauffent entre Donald Trump et Vladimir Poutine.

Mardi, Russes et Américains se sont rencontrés en Arabie saoudite pour entamer le rétablissement de leurs relations, une réunion dénoncée par Volodymyr Zelensky qui redoute un accord sur l'Ukraine à leur insu.

M. Lavrov, dont la dernière visite en Turquie remonte à octobre, doit se rendre dans la foulée en Iran, un allié de la Russie.

La Turquie, qui est parvenue à maintenir ses liens avec Moscou et Kiev, fournit des drones de combat aux Ukrainiens mais n'a pas participé aux sanctions occidentales contre la Russie.

Ankara défend parallèlement l'intégrité territoriale de l'Ukraine et réclame la restitution de la Crimée du Sud, occupée par la Russie depuis 2014, au nom de la protection de la minorité tatare turcophone de cette péninsule.


Selon une source ukrainienne , Zelensky ne serait pas prêt à signer un accord sur les minerais avec Washington

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky n'est « pas prêt » à signer un accord avec les États-Unis qui leur offrirait un accès préférentiel aux minerais du pays, a affirmé samedi à l'AFP une source ukrainienne proche du dossier, alors que les deux pays sont en pleines tensions.

Donald Trump réclame depuis plusieurs semaines l'équivalent de 500 milliards de dollars de terres rares, en guise de dédommagement, selon lui, du soutien américain à Kiev face à l'invasion russe, une condition qu'Ukraine ne peut accepter pour l'instant.

« Le président ukrainien n'est pas prêt à accepter le projet dans sa forme actuelle. Nous essayons toujours de faire des changements de manière constructive », a expliqué cette source ukrainienne qui a requis l'anonymat.

« Ils veulent nous soutirer 500 milliards de dollars », a-t-elle accusé.

« Quel genre de partenariat est-ce là ? (...) Et pourquoi devons-nous donner 500 milliards, il n'y a pas de réponse », a-t-elle encore dit, affirmant que Kiev avait « proposé des amendements. Ils ont été soumis ».

Depuis l'appel entre Donald Trump et Vladimir Poutine le 12 février, Moscou et Washington ont exprimé leur volonté de repartir sur de nouvelles bases, et le président américain a complètement renversé la position de son pays concernant la guerre en Ukraine, en reprenant la rhétorique du Kremlin sur la responsabilité de Kiev.

Le 24 février 2022, l'Ukraine a été envahie par la Russie, le Kremlin affirmant agir pour protéger le pays contre la menace de l'OTAN et empêcher un élargissement de l'organisation.

Donald Trump souhaite négocier un accord avec l'Ukraine afin d'obtenir un accès à 50 % de ses minerais stratégiques, en guise de compensation pour l'aide militaire et économique déjà fournie à Kiev.

Le conseiller à la sécurité nationale de M. Trump, Mike Waltz, s'est montré très pressant vendredi.

« Le président Zelensky va signer cet accord, et vous le verrez à très court terme, et c'est bon pour l'Ukraine », a-t-il insisté lors d'un rassemblement de conservateurs près de Washington.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rejeté avec vigueur la première proposition américaine d'accord, arguant qu'il ne pouvait « pas vendre » son pays.

Il a toutefois laissé la porte ouverte à des « investissements » américains en échange de telles garanties.

De son côté, Donald Trump affirme que les États-Unis ont dépensé 350 milliards de dollars pour s'engager dans une guerre qui ne pouvait pas être gagnée. Or, selon l'institut économique IfW Kiel, l'aide américaine globale à l'Ukraine, financière, humanitaire et militaire, a atteint 114,2 milliards d'euros (près de 120 milliards de dollars au cours actuel) entre début 2022 et fin 2024, dont 64 milliards d'euros en assistance militaire.

Le 1er février, M. Zelensky a assuré que l'Ukraine n'avait reçu à ce stade que 75 des 177 milliards de dollars d'aide votée par le Congrès américain.