Incidents OL-OM: «intolérable» pour Maracineanu qui interpelle les clubs

Le milieu de terrain français de Marseille Dimitri Payet reçoit une bouteille d'eau de la tribune lors du match de football français de L1 entre l'Olympique Lyonnais et l'Olympique de Marseille au stade Groupama de Decines-Charpieu, près de Lyon, dans le sud-est de la France, le 21 novembre 2021. (Photo, AFP)
Le milieu de terrain français de Marseille Dimitri Payet reçoit une bouteille d'eau de la tribune lors du match de football français de L1 entre l'Olympique Lyonnais et l'Olympique de Marseille au stade Groupama de Decines-Charpieu, près de Lyon, dans le sud-est de la France, le 21 novembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 22 novembre 2021

Incidents OL-OM: «intolérable» pour Maracineanu qui interpelle les clubs

  • Le Marseillais Dimitri Payet a été touché dimanche soir au visage par une bouteille lancée par un supporter de l'OL, entraînant l'arrêt du match
  • De nombreux incidents du même type ont éclaté dans les stades de Ligue 1 depuis le début de la saison

PARIS : La ministre des Sports Roxana Maracineanu a jugé "intolérable" le jet de bouteille ayant visé le joueur de Marseille Dimitri Payet dimanche soir à Lyon, appelant les clubs à une prise de conscience "immédiate et radicale" quant à la sécurité.

"C'est inadmissible. Il est intolérable qu'on puisse s'en prendre aux acteurs du jeu en les agressant de cette manière", a-t-elle réagi dans une déclaration à la presse, après un tweet indiquant que ce type d'"actes" devait "entraîner à minima l'arrêt des matches".

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Roxana Maracineanu, la ministre des Sports. (Photo, AFP)

Le Marseillais Dimitri Payet a été touché dimanche soir au visage par une bouteille lancée par un supporter de l'OL, entraînant l'arrêt du match après un imbroglio entre dirigeants des deux clubs, l'arbitre, la Ligue de football professionnel (LFP) et la préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

De nombreux incidents du même type ont éclaté dans les stades de Ligue 1 depuis le début de la saison.

"La Ligue devra certainement clarifier son règlement pour qu'un tel acte d'agression sur un acteur du jeu entraîne un arrêt automatique du match", a précisé la ministre dans cette déclaration. "Sans prise de conscience immédiate et radicale des clubs pour garantir la sécurité sur la pelouse et dans les tribunes, nous allons dans le mur", a-t-elle ajouté.

 

L'auteur présumé du jet de bouteille jugé mardi

L'homme de 32 ans suspecté d'avoir jeté une bouteille sur le joueur Dimitri Payet lors du match Lyon-Marseille (Ligue 1), interrompu dimanche soir, sera déféré mardi en vue d'un jugement en comparution immédiate, selon le parquet.


La garde à vue du suspect a été prolongée lundi soir. Après son défèrement au parquet dans la matinée de mardi, il comparaîtra à 14H00 devant la 14e chambre du tribunal correctionnel de Lyon, pour des faits de "violence avec arme par destination dans une enceinte sportive".


Parmi les trois autres personnes placées en garde à vue après le coup d'envoi du match, deux, âgées de 18 ans, ont été remises en liberté faute d'élément probant sur les faits de détention de fumigène qui leur étaient reprochés, a précisé le parquet.


La troisième, âgée de 17 ans et domiciliée dans l'Ain, sera jugée par le juge des enfants de Bourg-en-Bresse pour détention d'un fumigène.


L'affiche de la 14e journée du championnat a été interrrompue dimanche soir après seulement quatre minutes de jeu au Groupama Stadium, quand un jet de bouteille d'eau a atteint le capitaine marseillais, Dimitri Payet, à la tête.


La commission de discipline de la Ligue de football professionnel, réunie en urgence lundi à la mi-journée, a déjà sanctionné l'Olympique lyonnais d'un match à huis clos en attendant sa décision définitive attendue le 8 décembre.


L'OL, qui évoque depuis dimanche soir l'action "d'un cas isolé" et espère pouvoir rejouer le match, a porté plainte contre le suspect.

Comme après les incidents de début de saison, elle s'est dite "favorable à des sanctions individuelles", et a dit "reste(r) sur cette ligne", appelant à ce que cet acte soit "puni".

"Ce sont des actes qui font honte au sport et aux valeurs qui sont celles du sport", a déploré sur France 2 la présidente déléguée du groupe LREM à l'Assemblée nationale Aurore Bergé, réclamant que "les clubs eux-mêmes prennent leurs dispositions" avec "des mesures extrêmement fermes".

Pour Xavier Bertrand, candidat à l'investiture LR pour la présidentielle, interrogé sur France Inter, "il faut qu'il y ait des sanctions qui soient prises" car "on ne peut pas avoir la dérive en France de ce sport formidable, si populaire, comme on a pu connaître en Angleterre à une époque".

"C’est minable de la part des supporters de faire ça" et "on ne peut pas accepter de telles violences", a dénoncé sur Cnews une autre candidate à l'investiture LR, Valérie Pécresse.

Pour "ramener le calme et la sérénité dans les stades", elle a rappelé que Nicolas Sarkozy avait instauré "pour tous les supporters violents l'interdiction de stade".

 

Aulas plaide un cas isolé et s'en prend à l'arbitre

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Le Président du club de football de l'Olympique Lyonnais Jean-Michel Aulas. (Photo, AFP)

Le président de Lyon, Jean-Michel Aulas, a évoqué "un acte isolé" pour expliquer l'arrêt du match OL-Marseille, dimanche au Parc OL, et s'en est pris à l'arbitre, Ruddy Buquet, qui a pris "seul la décision de ne pas faire reprendre la rencontre".

"Sur l'arrêt du match, à partir du moment où il y a un incident regrettable, pourquoi pas. Ce qui a jeté le trouble, c'est qu'après une réunion de 45 minutes à une heure, avec le préfet de région, de la DDSP (Direction départementale de la sécurité publique, NDLR) et de la Procureure, la décision a été de reprendre", a plaidé M. Aulas.

"On a donné des consignes au niveau du stade pour que les choses reprennent. L'arbitre a convoqué le capitaine et l'entraîneur des deux équipes. La réaction de l'OM a été extrêmement vigoureuse et sans informer personne, l'arbitre a pensé qu'il fallait changer sa décision", a affirmé le président de l'OL. 

"Il a convoqué les présidents devant les mêmes personnes présentes en réunion et l'arbitre a estimé que pour la sécurité des joueurs il était préférable d'arrêter", a-t-il rapporté, présentant "ses excuses à Dimitri Payet qui a pris une bouteille sur la tête et qui a été choqué au moins psychologiquement". 

"L'individu, interpellé et en garde à vue actuellement, n'avait rien à faire ici car il n'était pas abonné dans les groupes de supporters. Il n'y avait aucune chance de réitérer cet incident par la suite. C'est pour cela que la première décision avait été de faire reprendre le match", a ensuite expliqué M. Aulas.

"Ce qui est très désagréable pour les 56 000 spectateurs et les téléspectateurs, c'est la durée des débats et surtout la volte-face, devant la Ligue et les représentants de l'Etat, de la décision qui appartient à l'arbitre, comme c'est toujours le cas. Jamais le préfet n'a pris la décision", a insisté Jean-Michel Aulas.


Agriculteurs: la Coordination rurale bloque toujours le port de Bordeaux

 La Coordination rurale (CR), principal syndicat agricole mobilisé sur le terrain jeudi, maintient son blocage du port de commerce de Bordeaux et la pression sur le gouvernement, dont la ministre de l'Agriculture visite une exploitation dans le Pas-de-Calais. (AFP)
La Coordination rurale (CR), principal syndicat agricole mobilisé sur le terrain jeudi, maintient son blocage du port de commerce de Bordeaux et la pression sur le gouvernement, dont la ministre de l'Agriculture visite une exploitation dans le Pas-de-Calais. (AFP)
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  • La ministre Annie Genevard est arrivée peu avant 10H30 dans une exploitation d'endives à La Couture, première étape de son déplacement dans le Pas-de-Calais, sans s'exprimer immédiatement auprès de la presse sur place
  • Les panneaux d'entrée et de sortie du village et des alentours étaient barrés d'autocollants "Paraguay", "Brésil" ou "Argentine", en référence à l'accord de libre-échange UE-Mercosur en négociation avec ces pays d'Amérique latine

BORDEAUX: La Coordination rurale (CR), principal syndicat agricole mobilisé sur le terrain jeudi, maintient son blocage du port de commerce de Bordeaux et la pression sur le gouvernement, dont la ministre de l'Agriculture visite une exploitation dans le Pas-de-Calais.

La ministre Annie Genevard est arrivée peu avant 10H30 dans une exploitation d'endives à La Couture, première étape de son déplacement dans le Pas-de-Calais, sans s'exprimer immédiatement auprès de la presse sur place.

Les panneaux d'entrée et de sortie du village et des alentours étaient barrés d'autocollants "Paraguay", "Brésil" ou "Argentine", en référence à l'accord de libre-échange UE-Mercosur en négociation avec ces pays d'Amérique latine et auquel les agriculteurs comme la classe politique française s'opposent.

Il s'agit de la première visite de la ministre sur le terrain depuis le retour des paysans dans la rue, une mobilisation surtout marquée en fin de semaine par les actions des bonnets jaunes de la Coordination rurale.

A Bordeaux, ils bloquent ainsi les accès au port et au dépôt pétrolier DPA: des pneus, des câbles et un tracteur entravent l'entrée du site.

Sous une pluie battante, les agriculteurs s'abritent autour d'un feu et de deux barnums tanguant avec le vent. Une file de camions bloqués dont des camions citernes s'allonge aux abords.

Les manifestants ont tenté dans la matinée de joindre Annie Genevard, sans succès.

"On bloque tant que Mme Genevard et M. Barnier [Michel Barnier, Premier ministre] ne mettent pas en place des solutions pour la profession. Des choses structurelles, (...), on ne veut pas un peu d'argent aujourd'hui pour rentrer dans nos fermes, on veut des réformes pour vivre, avoir un salaire décent", a déclaré à l'AFP Aurélie Armand, directrice de la CR du Lot-et-Garonne.

"Le temps est avec nous parce que quand il pleut on ne peut pas travailler dans les fermes, donc c'est très bien", a-t-elle lancé, alors qu'une pluie battante balaye la Gironde avec le passage de la tempête Caetano.

Plus au sud, dans les Landes, des agriculteurs de la CR40 occupent toujours une centrale d'achat Leclerc à Mont-de-Marsan mais les autorités leur ont donné jusqu'à vendredi inclus pour libérer les lieux, a-t-on appris auprès de la préfecture.

Tassement du mouvement, avant une reprise 

La préfète du département a par ailleurs condamné "les dégradations commises par des membres de la Coordination rurale" mercredi soir sur des sites de la Mutualité sociale agricole (MSA), visée par des dépôts sauvages, et de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM), ciblée par un incendie "volontairement déclenché" dans son enceinte.

Sur Europe1/Cnews, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a redit que les agriculteurs avaient "parfaitement le droit de manifester", mais qu'il y avait "des lignes rouges" à ne pas dépasser: "pas d'enkystement", "pas de blocage".

A l'autre bout de la France, à Strasbourg, des membres de la CR se sont installés dans le centre avec une dizaine de tracteurs pour y distribuer 600 kilos de pommes aux passants.

"Nous, on propose un pacte avec le consommateur, c'est-à-dire lui fournir une alimentation de qualité en quantité suffisante et en contrepartie, le consommateur nous paye un prix correct", a souligné le président de la CR départementale, Paul Fritsch.

Les autorités constatent une "légère baisse" de la mobilisation à l'échelle du pays par rapport au début de la semaine, quand les syndicats majoritaires FNSEA et JA étaient aussi sur le terrain.

Ce nouvel épisode de manifestations agricoles intervient à quelques semaines d'élections professionnelles. La CR, qui préside aujourd'hui trois chambres d'agriculture, espère à cette occasion briser l'hégémonie de l'alliance FNSEA-JA et ravir "15 à 20 chambres" supplémentaires.

Le président de la FNSEA Arnaud Rousseau a annoncé mercredi que les prochaines manifestations emmenées par ses membres auraient lieu la semaine prochaine, "mardi, mercredi et jeudi", "pour dénoncer les entraves à l'agriculture".

FNSEA et JA avaient prévenu qu'ils se mobiliseraient jusqu'à la mi-décembre contre l'accord le Mercosur, contre les normes selon eux excessives et pour un meilleur revenu.

Troisième syndicat représentatif, la Confédération paysanne organise aussi des actions ponctuelles, contre les traités de libre-échange ou les installations énergétiques sur les terres agricoles.


Les députés approuvent en commission l'abrogation de la réforme des retraites

L'ancien Premier ministre français Elisabeth Borne arrive pour son audition devant une mission d'information du Sénat français sur la dégradation des finances publiques de la France depuis 2023 au Sénat français à Paris le 15 novembre 2024. (Photo / AFP)
L'ancien Premier ministre français Elisabeth Borne arrive pour son audition devant une mission d'information du Sénat français sur la dégradation des finances publiques de la France depuis 2023 au Sénat français à Paris le 15 novembre 2024. (Photo / AFP)
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  • La réforme, adoptée en 2023 sous le gouvernement d'Élisabeth Borne, était « injuste démocratiquement et socialement, et inefficace économiquement », a plaidé le rapporteur (LFI) du texte, Ugo Bernalicis.
  • La proposition de loi approuvée mercredi touche non seulement à l'âge de départ (c'est-à-dire à la réforme Borne), mais également à la durée de cotisation.

PARIS : La gauche a remporté mercredi une première victoire dans son offensive pour abroger la très décriée réforme des retraites : sa proposition de ramener l'âge de départ de 64 à 62 ans a été adoptée en commission des Affaires sociales, avant son arrivée dans l'hémicycle le 28 novembre.

Le texte, présenté par le groupe LFI dans le cadre de sa niche parlementaire, a été approuvé par 35 voix (celles de la gauche et du Rassemblement national), contre 16 (venues des rangs du centre et de la droite).

La réforme, adoptée en 2023 sous le gouvernement d'Élisabeth Borne, était « injuste démocratiquement et socialement, et inefficace économiquement », a plaidé le rapporteur (LFI) du texte, Ugo Bernalicis.

Le Rassemblement national, qui avait présenté une proposition similaire fin octobre, mais que la gauche n'avait pas soutenue, a voté pour le texte de La France insoumise. « C'est le même que le nôtre et nous, nous ne sommes pas sectaires », a argumenté le député Thomas Ménagé.

La proposition de loi approuvée mercredi touche non seulement à l'âge de départ (c'est-à-dire à la réforme Borne), mais également à la durée de cotisation : celle-ci est ramenée de 43 à 42 annuités, ce qui revient à abroger également la réforme portée en 2013 par la ministre socialiste Marisol Touraine pendant le quinquennat de François Hollande.

Un amendement, présenté par les centristes du groupe Liot pour préserver la réforme Touraine, a été rejeté. Les socialistes, qui auraient préféré conserver cette réforme de 2013, ont décidé d'approuver le texte global malgré tout.

La gauche affirme qu'elle est en mesure de porter sa proposition d'abrogation jusqu'au bout : après l'examen du texte dans l'hémicycle la semaine prochaine, elle a déjà prévu de l'inscrire à l'ordre du jour du Sénat le 23 janvier, à l'occasion d'une niche communiste, puis en deuxième lecture à l'Assemblée nationale le 6 février, cette fois dans un créneau dédié aux écologistes.

Les représentants de la coalition gouvernementale ont mis en garde contre un texte « pas sérieux » ou « irresponsable ».

« Il faut être honnête vis-à-vis des Français : si cette réforme des retraites est abrogée, certes ils pourront partir à 60 ans, mais avec une retraite beaucoup plus basse », a ainsi argumenté la députée macroniste Stéphanie Rist.


Censure du gouvernement : Le Pen fait monter la pression avant sa rencontre avec Barnier

Depuis quelques jours, les responsables du Rassemblement national brandissent plus fortement la menace de la censure tout en assurant que cela n'a rien à avoir avec les réquisitions du parquet dans l'affaire des assistants parlementaires au Parlement européen. (Photo RTL)
Depuis quelques jours, les responsables du Rassemblement national brandissent plus fortement la menace de la censure tout en assurant que cela n'a rien à avoir avec les réquisitions du parquet dans l'affaire des assistants parlementaires au Parlement européen. (Photo RTL)
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  • "Nous n'accepterons pas que le pouvoir d'achat des Français soit encore amputé. C'est une ligne rouge. Si cette ligne rouge est dépassée, nous voterons la censure"
  • Le vote de cette motion de censure interviendrait alors dans la deuxième quinzaine de décembre lorsque le gouvernement aura recours à l'article 49.3 de la Constitution, comme c'est probable faute de majorité, pour faire adopter sans vote le budget

PARIS: Marine Le Pen fait monter la pression sur Michel Barnier, avant leur rencontre lundi à Matignon : elle assure que son parti n'hésitera pas à censurer le gouvernement à la veille de Noël si "le pouvoir d'achat des Français est amputé" dans le projet de budget 2025.

"Nous n'accepterons pas que le pouvoir d'achat des Français soit encore amputé. C'est une ligne rouge. Si cette ligne rouge est dépassée, nous voterons la censure", a affirmé mercredi la cheffe de file des députés du Rassemblement national sur RTL.

Le vote de cette motion de censure interviendrait alors dans la deuxième quinzaine de décembre lorsque le gouvernement aura recours à l'article 49.3 de la Constitution, comme c'est probable faute de majorité, pour faire adopter sans vote le budget de l'Etat.

Si le RN et la gauche votaient conjointement cette motion alors la coalition Barnier, fragile attelage entre LR et la macronie, serait renversée et le projet de budget rejeté.

Si elle n'a pas détaillé la liste précise de ses revendications, Marine Le Pen a en particulier jugé "inadmissible" la hausse envisagée par le gouvernement pour dégager trois milliards d'euros des taxes sur l'électricité, une mesure toutefois supprimée par l'Assemblée nationale en première lecture.

"Taper sur les retraités, c'est inadmissible", a-t-elle aussi affirmé, insatisfaite du compromis annoncé par le LR Laurent Wauquiez. Celui-ci prévoit d'augmenter les retraites de la moitié de l'inflation au 1er janvier, puis d'une deuxième moitié au 1er juillet pour les seules pensions sous le Smic.

Depuis quelques jours, les responsables du Rassemblement national brandissent plus fortement la menace de la censure tout en assurant que cela n'a rien à avoir avec les réquisitions du parquet dans l'affaire des assistants parlementaires au Parlement européen. Si elles étaient suivies, celles-ci pourraient empêcher Mme Le Pen de participer à une quatrième élection présidentielle.

Face à cette menace de censure, Michel Barnier va recevoir en début de semaine prochaine, un par un, l'ensemble des présidents de groupes parlementaires, à commencer par Marine Le Pen dès lundi matin.

Ce premier tête à tête, depuis son entrée à Matignon, suffira-t-il ?

"Et-ce que M. Barnier va respecter l’engagement qu’il a pris, que les groupes d’opposition puissent reconnaître dans son budget des éléments qui leur paraissent essentiels ?", s'est interrogée la cheffe de file des députés RN.

Les demandes de notre parti étaient "de ne pas alourdir la fiscalité sur les particuliers, de ne pas alourdir sur les entrepreneurs, de ne pas faire payer les retraités, de faire des économies structurelles sur les dépenses de fonctionnement de l'Etat", a-t-elle récapitulé. "Or nous n'avons pas été entendus, nous n'avons même pas été écoutés".

Poker menteur 

Alors qu'il a déjà lâché du lest sur les économies demandées aux collectivités locales, aux retraités et aux entreprises face aux critiques de sa propre majorité, le Premier ministre, confronté à la colère sociale des agriculteurs, des fonctionnaires ou des cheminots, a très peu de marge de manoeuvres.

"L'objectif est d'arriver à un équilibre entre les ambitions des groupes parlementaires et les impératifs de rigueur" budgétaire, répète Matignon, alors que le déficit public est attendu à 6,1% du PIB fin 2024 contre 4,4% prévu initialement.

L'exécutif agite, à destination du RN mais aussi des socialistes, la menace du chaos.

"Celui ou celle qui renversera le gouvernement privera le pays d'un budget et le précipitera dans le désordre et la chienlit", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, sur CNews.

"Le pire pour le pouvoir d'achat des Français, ce serait une crise financière", a alerté de son côté sur LCI sa collègue Astrid Panosyan-Bouvet (Travail).

Une question demeure: le RN bluffe-t-il ?

"Si le gouvernement tombe, il faudra attendre juin pour qu'il y ait des élections législatives parce qu'il ne peut pas y avoir de dissolution pour le moment!", a semblé nuancer le porte-parole du RN Julien Audoul.

Dans tous les cas, ce jeu de poker menteur risque de durer jusque la veille de Noël, lorsque l'Assemblée nationale aura à se prononcer définitivement sur le projet de budget 2025 de l'Etat.

Le RN n'entend, en effet, pas déposer ou voter de motion de censure sur les deux autres textes (fin de gestion de 2024 et projet de budget de la Sécurité sociale) qui pourraient être adoptés par 49.3 avant.