Les Etats-Unis pour la première fois «démocratie en recul», selon un rapport

International IDEA cite notamment le «tournant historique» des contestations électorales de la présidentielle de novembre 2020 par Donald Trump. (Photo, AFP)
International IDEA cite notamment le «tournant historique» des contestations électorales de la présidentielle de novembre 2020 par Donald Trump. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 22 novembre 2021

Les Etats-Unis pour la première fois «démocratie en recul», selon un rapport

  • Avec désormais sept nations, le nombre de pays où la démocratie est considérée en recul a doublé en près d'une décennie
  • Pour la cinquième année consécutive en 2020, le nombre de pays allant dans le sens de l'autoritarisme a dépassé le nombre de pays en phase de démocratisation

STOCKHOLM : Les Etats-Unis ont rejoint pour la première fois la liste des "démocraties en recul" du fait principalement d'une dégradation lors de la deuxième moitié de la présidence Trump, selon un rapport de référence sur la démocratie dans le monde publié lundi.

Au niveau mondial, plus d'un quart de la population mondiale vit désormais dans une démocratie en recul et près de 70% en ajoutant les régimes autoritaires ou "hybrides", avec une tendance à la dégradation démocratique qui dure sans discontinuer depuis 2016, selon le rapport annuel de l'organisation intergouvernementale International IDEA basée à Stockholm.

Mise à jour chaque année, sa liste des démocraties en recul incluait déjà l'Inde, le Brésil, les Philippines ainsi que deux pays de l'UE - Pologne et Hongrie. Une troisième nation européenne, la Slovénie, a également été ajoutée cette année.

Même si les Etats-Unis restent "une démocratie de haut niveau", le recul américain est lié à la baisse des indicateurs du pays en matière de "libertés civiques et de contrôles du gouvernement", a expliqué Alexander Hudson, un des coauteurs de l'étude.

International IDEA cite notamment le "tournant historique" des contestations électorales de la présidentielle de novembre 2020 par Donald Trump et "le déclin des enquêtes du Congrès sur l'action du président entre 2018 et 2020".

"Nous avons classé les Etats-Unis comme 'en recul' pour la première fois cette année, mais nos données suggèrent que l'épisode de déclin a commencé au moins en 2019", souligne M. Hudson.

Couvrant un demi-siècle d'indicateurs démocratiques et suivant la plupart des pays du monde (environ 160), International IDEA les classe en trois catégories: démocratie (dont "démocratie en recul"), régimes "hybrides" et régimes autoritaires.

"La détérioration visible de la démocratie aux États-Unis, comme en témoignent la tendance croissante à contester des résultats électoraux crédibles, les efforts pour supprimer la participation et la polarisation galopante (...) est l'une des évolutions les plus préoccupantes concernant la démocratie à l'échelle mondiale", a affirmé le secrétaire général d'International IDEA, Kevin Casas-Zamora.

Avec désormais sept nations, le nombre de pays où la démocratie est considérée en recul a doublé en près d'une décennie.

Deux pays qui figuraient dans la liste l'an passé (Ukraine et Macédoine du Nord) est sont sortis car la situation s'est améliorée. Deux autres, le Mali et la Serbie, en ont été exclus car les deux nations ne sont plus considérées comme des démocraties.

Pour la cinquième année consécutive en 2020, le nombre de pays allant dans le sens de l'autoritarisme a dépassé le nombre de pays en phase de démocratisation.

Une situation inédite depuis le début des données de l'organisation dans les années 70 et qui devrait se poursuivre en 2021.

Birmanie, Afghanistan, Mali déclassés

La Birmanie va en effet être déclassée du rang de démocratie à celui de régime autoritaire. Et l'Afghanistan et le Mali basculer de régimes hybrides à régimes autoritaires.

La Zambie, désormais classée en démocratie, est le seul pays à avoir changé positivement de catégorie cette année.

En additionnant les démocraties en recul et les régimes hybrides et autoritaires, "on arrive à 70% de la population mondiale. Cela en dit long sur le fait qu'il se passe quelque chose de grave sur la qualité démocratique", souligne M. Casas-Zamora. 

International IDEA a par ailleurs confirmé ses conclusions de l'an passé, selon lesquelles plus de six pays sur dix ont pris des mesures problématiques pour les droits humains ou le respect des règles démocratiques face à la Covid-19, parce qu'elles étaient "illégales, disproportionnées, sans limite de temps ou superflues".

Plus de neuf régimes autoritaires sur dix sont concernés, mais aussi plus de 40% des démocraties.

"La pandémie a clairement accéléré certaines tendances négatives, notamment dans les pays où la démocratie et l'Etat de droit souffraient déjà avant", selon M. Casas-Zamora.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.