«L'express de la démocratie»: à bord du train secret du Congrès américain

Le système ferroviaire souterrain du Capitole transporte les parlementaires depuis plus d'un siècle (Photo, AFP).
Le système ferroviaire souterrain du Capitole transporte les parlementaires depuis plus d'un siècle (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 27 septembre 2021

«L'express de la démocratie»: à bord du train secret du Congrès américain

  • C'est le mode de transport préféré de certains politiques les plus influents du monde ; pourtant, la plupart des Américains ignorent son existence
  • Le système ferroviaire souterrain du Capitole, un réseau de petits trains qui parcourent les entrailles du siège du Congrès à Washington, transporte les parlementaires depuis plus d'un siècle

WASHINGTON: Fréquenté par des présidents, des parlementaires briguant la Maison Blanche, des juges de la Cour suprême et même des stars d'Hollywood, c'est le mode de transport préféré de certains politiques les plus influents du monde. Et pourtant, la plupart des Américains ignorent son existence.

Le système ferroviaire souterrain du Capitole, un réseau de petits trains qui parcourent les entrailles du siège du Congrès à Washington, transporte les parlementaires depuis plus d'un siècle. 

Une tentative d'assassinat ratée, un spectacle improvisé et l'occasion pour un président américain de disparaître un instant: ses wagons ont parfois fait les gros titres mais ils réjouissent aussi des visiteurs anonymes au quotidien. 

"Les enfants adorent ça alors il y a toujours des sénateurs prêts à faire venir des proches avec leurs enfants, nièces et neveux, pour prendre" ce train, confie à l'AFP Dan Holt, l'un des historiens du Sénat.

"C'est vraiment quelque chose de spécial."

Les rails parcourent près d'un kilomètre et les 90 secondes nécessaires pour passer d'une station à l'autre sous la lumière des néons offrent juste assez de temps pour un débat politique, de petits potins, une conférence de presse improvisée ou un moment de rêverie.

Un assassinat raté

L'effervescence règne dans sa station principale, installée dans les sous-sols du Sénat, lorsque les parlementaires siègent. A chacune des arrivées de trains rythmées par des sonneries, une nuée de journalistes se rue sur les sénateurs pour les interroger sur les sujets brûlants du jour. 

Mais les échanges ne sont pas toujours conviviaux. 

En 1950, une sénatrice républicaine, Margaret Chase Smith, s'apprêtait à donner dans l'hémicycle un discours très critique à l'égard de son collègue Joe McCarthy, qui menait une chasse aux sorcières contre les communistes.   

"Margaret, vous avez l'air très sombre", lui avait lancé l'intimidant sénateur à bord du même train. "Allez-vous faire un discours?"

"Oui", répondit-elle, selon son récit rapporté par M. Holt."Et vous n'allez pas beaucoup apprécier." 

Trois ans plus tôt, un ex-policier du Capitole, William Kaiser, avait ouvert le feu sur un sénateur, John Bricker. Ce candidat malheureux à la présidentielle s'était alors engouffré dans un wagon de train à l'arrêt, criant au chauffeur de démarrer tandis qu'une deuxième balle passait au-dessus de sa tête.

"Seule la chance et les mauvaises qualités de tireur de son assaillant ont sauvé le sénateur", avait rapporté à l'époque le New York Times.

En d'autres temps plus apaisés, les politiques ont aussi pu trouver dans ces trains un havre de paix, loin du rythme frénétique de Washington.

William Howard Taft, le 27e président des Etats-Unis, avait ainsi provoqué la panique de son entourage en disparaissant un samedi de janvier 1911 pendant une heure environ... pour aller voir les trains du Capitole.

"Une intense vague de peur avait submergé la ville lorsqu'aux questions anxieuses lancées à la Maison Blanche, on répondit qu'on ne savait pas où se trouvait le président", avait écrit à l'époque le Washington Times. 

Des prétendants à la Maison Blanche comme Ronald Reagan mais aussi bien entendu Barack Obama et John McCain, sénateurs pendant leurs campagnes, ont voyagé à bord du train du Congrès. 

On en avait en revanche refusé l'entrée à un jeune "JFK", encore simple sénateur Jack Kennedy, en lui disant "laissez passer les sénateurs, fiston".

Vue intérieure du train souterrain (Photo, AFP).

Spectacle improvisé

Le premier réseau souterrain du Congrès fut inauguré le 7 mars 1909, pour les sénateurs qui espéraient éviter ainsi la forte chaleur moite de l'été à Washington en se rendant depuis leurs bureaux jusqu'à l'hémicycle. 

Il s'agissait au départ d'automobiles électriques Studebaker, qui furent remplacées trois ans plus tard par un système monorail. 

Puis en 1960, quatre petits trains électriques, que l'aumônier du Sénat surnomma "l'express de la démocratie", furent inaugurés pour un coût de 75.000 dollars de l'époque. 

Du côté de la Chambre des représentants, une ligne fut mise en place cinq ans plus tard. Et en 1993, une ligne sans chauffeur à 18 millions de dollars est inaugurée en grande pompe.

Le train n'a pas que des inconditionnels. 

Certains ont regretté l'impact néfaste de leur passage sur leurs coiffures soignées. Un ancien parlementaire républicain, Mike DeWine, avait interdit aux membres de son équipe de le prendre pour protester contre ce qu'il prenait pour du gaspillage d'argent public. 

Richard Gere, Chuck Norris, Denzel Washington ou le musicien Bono: des célébrités aussi ont goûté aux plaisirs de ce train inattendu. Le compositeur et acteur Lin-Manuel Miranda, auteur de la comédie musicale "Hamilton", s'est même filmé en 2017 en chantant à tue-tête à bord de ce qu'il décrivait comme le "train secret du Congrès". 

Certains habitués voient pourtant leur fréquentation diminuer à mesure que les parlementaires deviennent plus nombreux à compter leurs pas pour rester en forme, et choisissent donc de marcher à côté des voies du train. 

La clientèle ne disparaîtra toutefois pas tant que les élus devront sillonner les entrailles du Capitole entre un vote et une réunion, estime Dan Holt.

"Si vous êtes pressés, c'est parfait." 


Meta accepte de payer 25 millions de dollars à Trump après sa plainte sur la suspension de ses comptes

Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg (C), assiste à la cérémonie d'investiture de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis dans la rotonde du Capitole à Washington, DC, le 20 janvier 2025. (AP)
Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg (C), assiste à la cérémonie d'investiture de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis dans la rotonde du Capitole à Washington, DC, le 20 janvier 2025. (AP)
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  • Meta a accepté de payer 25 millions de dollars de dédommagements à Donald Trump pour mettre fin à ses poursuites engagées après la suspension en 2021 de ses comptes Facebook et Instagram
  • Le président américain avait porté plainte contre Meta et son fondateur, Mark Zuckerberg, en estimant être victime de censure après avoir été exclu de Facebook et d'Instagram le 7 janvier 2021

WASHINGTON: Meta a accepté de payer 25 millions de dollars de dédommagements à Donald Trump pour mettre fin à ses poursuites engagées après la suspension en 2021 de ses comptes Facebook et Instagram, a annoncé mercredi à l'AFP un porte-parole du groupe.

Le président américain avait porté plainte contre Meta et son fondateur, Mark Zuckerberg, en estimant être victime de censure après avoir été exclu de Facebook et d'Instagram le 7 janvier 2021, lors de son premier mandat, pour avoir encouragé ses partisans lors de l'assaut du Capitole à Washington la veille.

Le Wall Street Journal a été le premier à faire état de cet accord, dont un porte-parole de Meta a ensuite confirmé la teneur à l'AFP.

La décision sans précédent de Meta avait été imitée à l'époque par la plupart des réseaux sociaux grand public, dont Twitter.

Meta avait annoncé deux ans plus tard mettre fin à la suspension des comptes de Donald Trump.

Depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, le républicain a beaucoup misé sur les magnats de la technologie, oubliant sa rancune à l'égard de Mark Zuckerberg, qui a assisté à sa cérémonie d'ouverture.

Le patron du groupe californien a multiplié les annonces ce mois-ci pour aligner sa société avec la nouvelle administration américaine.

Il a nommé plusieurs alliés du président à des postes clefs et mis fin à des programmes (anti-désinformation, pro-diversité, pro-modération des contenus) très critiqués par les conservateurs.


Suède: l'homme ayant brûlé des exemplaires du Coran en 2023 tué par balles

Salwan Momika, un Irakien de 38 ans qui avait organisé plusieurs incendies et profanations de Coran en Suède, a été tué lors d'une fusillade. (FILE/AFP)
Salwan Momika, un Irakien de 38 ans qui avait organisé plusieurs incendies et profanations de Coran en Suède, a été tué lors d'une fusillade. (FILE/AFP)
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  • Salwan Momika, qui avait déclenché des manifestations de colère dans des pays musulmans en 2023 en brûlant des exemplaires du Coran en Suède, a été tué par balles au sud-ouest de Stockholm dans la nuit de mercredi à jeudi
  • Une enquête pour meurtre a été ouverte et la police a annoncé en milieu de matinée que cinq personnes avaient été arrêtées

STOCKHOLM: Salwan Momika, qui avait déclenché des manifestations de colère dans des pays musulmans en 2023 en brûlant des exemplaires du Coran en Suède, a été tué par balles au sud-ouest de Stockholm dans la nuit de mercredi à jeudi.

Un tribunal de Stockholm devait rendre son jugement jeudi sur les accusations d'incitation à la haine portées contre lui. Il a indiqué avoir reporté sa décision au 3 février "suite à la confirmation du décès de M. Momika".

La police a expliqué avoir été appelée pour des tirs mercredi soir dans un immeuble d'habitation à Sodertälje, à 40 km au sud-ouest de Stockholm, où vivait cet Irakien de confession chrétienne.

A son arrivée dans l'immeuble, elle a trouvé "un homme touché par balles qui a été emmené à l'hôpital", avant d'indiquer plus tard qu'il était mort, sans citer son nom.

Une enquête pour meurtre a été ouverte et la police a annoncé en milieu de matinée que cinq personnes avaient été arrêtées.

"Je peux confirmer que nous enquêtons sur le meurtre de Salwan Momika", a dit de son côté le procureur Rasmus Öman à l'AFP.

"Nous n'en sommes qu'au stade initial, cela ne fait même pas 24 heures. Il y a donc beaucoup d'informations à recueillir. Cinq personnes soupçonnées d'être impliquées dans cette affaire ont été arrêtées", a-t-il ajouté.

Selon plusieurs médias, Momika était en direct sur les réseaux sociaux et son meurtre a peut-être été filmé. Le quotidien Aftonbladet affirme que le meurtrier a pu s'infiltrer dans l'immeuble par le toit.

En août, Momika, ainsi qu'un autre homme, Salwan Najem, ont été renvoyés en jugement pour "agitation contre un groupe ethnique" à quatre reprises au cours de l'été 2023.

Selon l'acte d'accusation, le duo a profané le Coran, y compris en le brûlant tout en faisant des remarques désobligeantes sur les musulmans, notamment une fois à l'extérieur d'une mosquée de Stockholm.

"Je suis le prochain sur la liste", a dit Salwan Najem sur X après la mort de Momika.

-Permis de séjour révoqué-

En mars 2023, Momika s'était rendu en Norvège après la révocation de son permis de séjour suédois mais il avait été expulsé du pays et était revenu en Suède.

L'agence suédoise des Migrations avait révoqué le permis de séjour de Momika, disant qu'il leur avait fourni de fausses informations lors de sa demande d'asile. Un permis temporaire lui avait cependant été octroyé, faute de pouvoir le renvoyer en Irak.

Les relations entre la Suède et plusieurs pays du Moyen-Orient se sont déteriorées à l'été 2003 en raison des actes de profanation du Coran perpétrés par les deux hommes.

En juillet 2023, des manifestants irakiens ont pris d'assaut l'ambassade de Suède à Bagdad à deux reprises, déclenchant la seconde fois des incendies dans l'enceinte de la représentation diplomatique.

En août de la même année, le service de renseignement suédois Sapo avait relevé son niveau de menace à quatre sur une échelle de cinq, les profanations du Coran ayant fait du pays une "cible prioritaire".

Le gouvernement suédois a condamné ces profanations tout en rappelant que la liberté d'expression et de réunion était protégée par la Constitution.

En octobre 2023, un tribunal suédois a reconnu un homme coupable d'incitation à la haine pour avoir brûlé le Coran en 2020, première condamnation de ce type.

Auparavant, la justice estimait qu'un tel geste était protégé par la liberté d'expression mais depuis lors, il peut également être considéré comme une "agitation contre un groupe ethnique".

Le meurtre de Momika intervient en pleine vague de violence en Suède, marquée par une recrudescence d'attaques à l'explosif. Plus de 30 attaques à l'engin explosif ont été commises depuis le début de l'année, liées selon la police à des tentatives d'extorsion et d'intimidation.


Un avion avec 64 personnes et un hélicoptère s'écrasent dans un fleuve à Washington

Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie. (AFP)
Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie. (AFP)
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  • Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs heures après la pire catastrophe aérienne aux Etats-Unis depuis plus d'une décennie, les autorités n'ont fourni aucun bilan humain
  • Dans un message sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a jugé que l'accident sans précédent à Washington "aurait dû être évité", si l'hélicoptère avait manœuvré, sous la direction des contrôleurs aériens

WASHINGTON: Un avion d'American Airlines avec 64 personnes à bord et un hélicoptère militaire se sont écrasés mercredi soir dans le fleuve Potomac après une collision au-dessus de Washington, déclenchant une opération de recherches "extrêmement difficiles".

Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs heures après la pire catastrophe aérienne aux Etats-Unis depuis plus d'une décennie, les autorités n'ont fourni aucun bilan humain.

Dans un message sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a jugé que l'accident sans précédent à Washington "aurait dû être évité", si l'hélicoptère avait manœuvré, sous la direction des contrôleurs aériens, pour ne pas se trouver dans la "trajectoire d'approche parfaite" de l'avion.

La capitale fédérale est sans cesse survolée par des avions et hélicoptères à très basse altitude, avec son aéroport Ronald-Reagan au bord du Potomac, fleuve qui sépare la ville de l'Etat de Virginie à l'est.

"Profond chagrin" 

"Les deux appareils sont dans l'eau", a dit lors d'une conférence de presse depuis l'aéroport la maire de Washington Muriel Bowser.

Transportant 60 passagers et quatre membres d'équipage, l'avion appartient à la compagnie PSA, une filiale régionale d'American Airlines.

Son patron, Robert Isom, a exprimé dans une vidéo son "profond chagrin".

La police de Washington a souligné qu'il n'y avait "à ce stade aucune information confirmée sur des victimes".

Une très vaste opération de recherche et de secours avec policiers, pompiers, et garde-côtes est en cours sur les lieux de l'accident, dans les eaux glaciales et boueuses du Potomac, par une nuit noire.

"Les conditions sont extrêmement difficiles" pour les secouristes, dont des plongeurs, a reconnu John Donnelly, chef des pompiers de la ville.

Il a évoqué le "froid", un "vent fort" et de "la glace" sur le Potomac, les températures ayant chuté fin janvier jusqu'à -12°C.

Le Washington Post a évoqué plusieurs personnes sorties de l'eau sans que l'on sache si elles étaient vivantes ou décédées.

Depuis l'accident, des hélicoptères survolent le fleuve, balayant les eaux avec des faisceaux lumineux. Autour de l'aéroport, des dizaines de gyrophares sont visibles depuis les rives du Potomac, à Washington et en Virginie, selon des journalistes de l'AFP.

On voit aussi dans la nuit des dizaines de camions de pompiers dont certains avec des remorques tirant des canots pneumatiques à proximité de l'aéroport, dont les pistes sont au bord du fleuve.

"Lumière jaune très brillante" 

Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie.

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a donné les premiers éléments sur les deux appareils impliqués dans l'accident: un avion du constructeur Bombardier exploité par PSA "entré en collision à altitude moyenne" avec un hélicoptère Sikorsky H-60 au moment de l'approche pour atterrir à l'aéroport Ronald-Reagan.

L'avion venait de Wichita, au Kansas, et devait atterrir à Washington à 21H00 (02H00 GMT jeudi).

Un responsable du Pentagone a précisé que trois militaires étaient à bord de l'hélicoptère et une porte-parole de l'armée a confirmé que l'appareil effectuait "un vol d'entraînement", selon un message relayé sur les réseaux sociaux par le nouveau ministre de la Défense Pete Hegseth.

Evoquant un "incident aérien" sur son compte X, l'aéroport Ronald-Reagan a annoncé avoir "suspendu" tous les décollages et atterrissages jusqu'au moins jeudi matin.

Tout près de l'accident de mercredi soir, un Boeing 737-222 d'Air Florida avait percuté un pont enjambant le Potomac pendant une tempête de neige et s'y était abîmé, le 13 janvier 1982. L'accident avait fait 78 morts, dont quatre automobilistes qui se trouvaient sur le pont.