Crise des migrants: «Plus grande tentative de déstabilisation de l'Europe» depuis la guerre froide, accuse Varsovie

Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki lors d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre lituanien sur leur réunion sur la crise des migrants à la frontière polono-biélorusse, à Vilnius le 21 novembre 2021. (Photo, AFP)
Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki lors d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre lituanien sur leur réunion sur la crise des migrants à la frontière polono-biélorusse, à Vilnius le 21 novembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 21 novembre 2021

Crise des migrants: «Plus grande tentative de déstabilisation de l'Europe» depuis la guerre froide, accuse Varsovie

Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki lors d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre lituanien sur leur réunion sur la crise des migrants à la frontière polono-biélorusse, à Vilnius le 21 novembre 2021. (Photo, AFP)
  • «Aujourd'hui, la cible est la Pologne, mais demain ce sera l'Allemagne, la Belgique, la France ou l'Espagne», a ajouté le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki
  • Le président bélarusse Alexandre « Loukachenko a lancé une guerre hybride contre l'UE

VARSOVIE: La Pologne a qualifié dimanche la crise des migrants à la frontière polono-biélorusse, aux portes de l'UE, de « plus grande tentative de déstabilisation de l'Europe » depuis la guerre froide, alors même que le Premier ministre part pour une tournée européenne visant à apaiser les tensions avec l'UE.  

Le président bélarusse Alexandre « Loukachenko a lancé une guerre hybride contre l'UE. C'est (la) plus grande tentative de déstabilisation de l'Europe depuis 30 ans. La Pologne ne cédera pas au chantage et fera tout pour défendre les frontières de l'UE », a lancé le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki sur Twitter.  

« Aujourd'hui, la cible est la Pologne, mais demain ce sera l'Allemagne, la Belgique, la France ou l'Espagne », a-t-il ajouté, dénonçant « le soutien par derrière de Vladimir Poutine », le président russe, à M. Loukachenko.  

Le chef du gouvernement polonais a fait ces déclarations au moment où il part pour une tournée en Europe, dans un contexte de tensions de plus en plus fortes avec Bruxelles qui accuse Varsovie de ne pas respecter ses engagements sur les principes démocratiques de l'UE et a menacé vendredi d'une éventuelle suspension de fonds européens.  

M. Morawiecki devait d'abord s'entretenir dimanche avec ses homologues des États baltes - dont deux sont également frontaliers du  Belarus - avant de se rendre dans d'autres capitales européennes cette semaine.  

« Aujourd'hui, la Pologne est face à un nouveau type de guerre, dont les armes sont les migrants et la désinformation », a-t-il déclaré en Estonie.  

En Lituanie, il a appelé l'Europe à « ne pas laisser les problèmes qui sont discutés actuellement entre nous et Bruxelles éclipser l'énorme risque réel qui pointe à l'horizon ».   

Son homologue lituanienne Ingrida Simonyte a souligné que l'Europe devait « accentuer la pression sur Minsk ».  

Détourner l'attention  

Des observateurs estiment toutefois que la rhétorique de Varsovie sur cette crise est surtout destinée à détourner l'attention de ses réformes, dont l'UE estime qu'elles limitent l'indépendance de la justice.  

« C'est vrai que le problème à la frontière est sérieux et requiert une solidarité de la part de l'Europe occidentale, mais M. Marwiesck dramatise les choses pour détourner l'attention de sa violation de l'Etat de droit », a déclaré l'analyste politique Marcin Zaborowski, directeur politique du think tank Globsec.  

Quant à l'importance de cette crise, « on est loin de la guerre en Ukraine », a-t-il ajouté.  

L'Occident accuse le Bélarus de créer artificiellement la crise en faisant venir des candidats à l'immigration - principalement du Moyen-Orient - et en les amenant à la frontière d'où ils promettent un passage facile dans l'UE, pour se venger des sanctions occidentales visant le régime.   

Le Bélarusse a démenti cette accusation, reprochant plutôt à l'UE de ne pas accueillir les migrants.  

« Nous avons du coeur »   

Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a déclaré vendredi à la BBC qu'il était « absolument possible » que ses forces aient aidé des personnes à passer dans l'UE, mais il a nié avoir orchestré l'opération.  

« Nous sommes des Slaves. Nous avons du cœur. Nos troupes savent que les migrants vont en Allemagne... Peut-être que quelqu'un les a aidés », a-t-il déclaré. « Mais je ne les ai pas invités ici ».  

Bien que certains signes indiquent que la crise s'apaise un peu, les garde-frontières polonais ont signalé dimanche de nouvelles tentatives de passage, notamment par un « groupe très agressif d'une centaine » de migrants.  

Le ministre polonais de la Défense, Mariusz Blaszczak, avait estimé samedi que le Bélarus avait changé de tactique en dirigeant des groupes de migrants plus petits vers plusieurs points de la frontière.  

Les migrants ont tout abandonné dans leur pays, dépensant des milliers de dollars pour se rendre au Bélarus avec des visas touristiques, déterminés à atteindre l'UE. Selon les médias polonais, au moins 11 migrants sont morts depuis le début de la crise, cet été.  

Dimanche à Bahoniki, village frontalier, un Yéménite mort de froid entre les deux frontières devait être enterré, en présence de son frère. 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.