Nouvelles tentatives de passages de la frontière bélarusse malgré la crise qui s'apaise

Des forces polonaises sécurisent la frontière au poste de Bruzgi-Kuznica à la frontière avec le Belarus le 19 novembre 2021. (Photo, AFP)
Des forces polonaises sécurisent la frontière au poste de Bruzgi-Kuznica à la frontière avec le Belarus le 19 novembre 2021. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Samedi 20 novembre 2021

Nouvelles tentatives de passages de la frontière bélarusse malgré la crise qui s'apaise

  • Loukachenko indique qu'il «était absolument possible» que ses soldats ont aidé des migrants de passer dans l'UE, niant cependant les avoir invité dans son pays
  • La commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe, Dunja Mijatovic, a exigé la fin des refoulements de migrants de la Pologne vers le Bélarus

SOKOLKA : La Pologne a fait état vendredi de nouvelles tentatives de passage de frontière depuis le Belarus, le président de ce pays indiquant qu'il "était absolument possible" que ses soldats ont aidé des migrants de passer dans l'UE, niant cependant les avoir invité dans son pays. 

L'Occident accuse le Belarus d'avoir orchestré la crise pour se venger des sanctions européennes, faisant venir les migrants et les conduisant à la frontière avec la promesse d'un passage facile dans l'UE.

Le Bélarus a rejeté ces accusations, critiquant l'UE de ne pas vouloir accepter les migrants. 

"Nous sommes des Slaves. Nous avons du cœur. Nos troupes savent que les migrants vont en Allemagne (...) Peut-être que quelqu'un les a aidés", a déclaré Alexandre Loukachenko dans un entretiens à la BBC. "Mais je ne les ai pas invités ici". 

Selon les garde-frontières polonais, deux nouvelles tentatives de passage de la frontière, limite orientale de l'UE, ont eu lieu au cours des dernières 24 heures - l'une impliquant 500 migrants, dont certains ont lancé des pierres et des bombes lacrymogènes.

Quarante-cinq migrants ont été interpellés, selon Varsovie.

L'agence d'état bélarusse Belta a indiqué jeudi soir que 2 000 migrants avaient quitté le campement de fortune installé près de la frontière et, face à des conditions météorologiques se dégradant, passé la nuit dans un centre logistique à proximité. 

Belta a publié des images des migrants couchés sur des matelas, indiquant que "pour nombre d'entre eux, il s'agissait d'une première nuit au chaud".

Des centaines d'Irakiens qui n'avaient pas réussi à entrer dans l'UE sont rentrés chez eux jeudi avec le premier vol de rapatriement organisé par Bagdad. 

Selon le Kremlin, M. Loukachenko et son principal allié, le président russe Vladimir Poutine, se sont entretenus par téléphone vendredi et ont souligné "l'importance de l'instauration d'une coopération entre Minsk et l'UE". 

L'Ukraine, qui borde à la fois le Bélarus et la Pologne, a déclaré, quant à elle, qu'elle se préparait "systématiquement et minutieusement" au cas où la crise se déplacerait sur son territoire. 

"Nous n'excluons pas la possibilité que la Russie décide d'envoyer délibérément un grand nombre de migrants illégaux via le Bélarus vers notre territoire", a déclaré le ministre ukrainien de l'Intérieur Denys Monastyrsky.

Il a assuré que la situation à la frontière ukrainienne était actuellement sous contrôle, mais a averti que les migrants qui décident de traverser seront repoussés avec tous les moyens nécessaires, y compris des armes à feu.

«Les refoulements doivent cesser»

La commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe, Dunja Mijatovic, a qualifié la situation humanitaire le long de la frontière d'"alarmante" et a exigé la fin des refoulements de migrants de la Pologne vers le Bélarus.

"J'ai personnellement entendu les récits épouvantables de souffrances extrêmes de personnes désespérées (...) qui ont passé des semaines, voire des mois dans des conditions sordides et extrêmes dans les bois froids et humides à cause de ces refoulements", a-t-elle déclaré. "Tous les refoulements doivent cesser immédiatement." 

Elle a également appelé la Pologne à autoriser les militants des droits humains et les médias "un accès immédiat et sans entrave à toutes les zones le long de la frontière".

Le régime de Minsk a affirmé jeudi que 7 000 migrants se trouvaient sur son territoire, se disant prêt à "rapatrier" 5 000 d'entre eux, et soutenant que l'UE allait créer "un couloir humanitaire" vers l'Allemagne pour environ 2 000 autres. 

Berlin a aussitôt démenti cette information. 

Malgré les rapatriements, la Pologne estime que la pression à la frontière se poursuit, le ministère de la Défense notant que les tentatives de traversée via la rivière de Bug s'étaient multipliées ces derniers jours.

Des tentatives «plus agressives»

Selon la porte-parole des garde-frontières polonais Anna Michalska, quatre soldats ont été légèrement blessés durant les tentatives de traversée et s'il y a moins de tentatives que durant le dernier, elles "sont devenues plus agressives". 

Vendredi, le ministre polonais de la Défense Mariusz Blaszczak a tweeté que Varsovie était "heureuse d'accepter la proposition de l'Estonie" d'envoyer 100 soldats à la frontière.

L'UE et les États-Unis ont annoncé cette semaine de nouvelles sanctions contre le régime bélarusse, qui a écrasé l'opposition et les médias indépendants depuis une élection présidentielle contestée l'année dernière.

"Cette tentative de militariser la migration doit cesser", a de son côté déclaré le secrétaire d'État américain Antony Blinken, dénonçant "une terrible injustice" pour les migrants transformés en "pions".


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Short Url
  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
Short Url
  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Short Url
  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.