Inde: volte-face surprise de Modi sur les lois controversées de la réforme agricole

Des agriculteurs fêtent l'annonce de l'abrogation des trois lois de la réforme agricole, le 19 novembre 2021, à Singhu, près de New Delhi. (Photo, AFP)
Des agriculteurs fêtent l'annonce de l'abrogation des trois lois de la réforme agricole, le 19 novembre 2021, à Singhu, près de New Delhi. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 20 novembre 2021

Inde: volte-face surprise de Modi sur les lois controversées de la réforme agricole

  • «J'appelle tous les agriculteurs participant aux manifestations à rentrer chez eux, à retrouver leurs proches, leurs fermes et leur famille, en ce jour propice de Guru Purab»
  • «Je veux vous assurer aujourd'hui de travailler plus dur afin que vos rêves puissent être réalisés, que les rêves du pays puissent être réalisés»

NEW DELHI : L'Inde va abroger trois lois de la réforme agricole après un an de manifestations massives d'agriculteurs en colère, a annoncé vendredi le Premier ministre Narendra Modi dans une surprenante volte-face. 


"Nous avons décidé d'abroger les trois lois agricoles. Nous allons entamer le processus constitutionnel d'abrogation de ces trois lois lors de la session parlementaire qui débute à la fin du mois", a déclaré M. Modi dans une adresse à la nation.


"J'appelle tous les agriculteurs participant aux manifestations à rentrer chez eux, à retrouver leurs proches, leurs fermes et leur famille, en ce jour propice de Guru Purab", date anniversaire de la naissance de Guru Nanak, fondateur du sikhisme, a poursuivi le Premier ministre indien. De nombreux agriculteurs protestataires appartiennent à cette religion minoritaire.


"Prenons un nouveau départ et allons de l'avant", a-t-il ajouté. 


Le poids du secteur agricole est considérable en Inde, assurant la subsistance de près de 70% de ses 1,3 milliard d'habitants, et contribuant à environ 15% du PIB.


"Ce que j'ai fait, je l'ai fait pour les agriculteurs. Ce que je fais, je le fais pour le pays", a affirmé le chef du gouvernement, âgé de 71 ans. "Je veux vous assurer aujourd'hui de travailler plus dur afin que vos rêves puissent être réalisés, que les rêves du pays puissent être réalisés", a-t-il promis.

«Lois mortes nées»

Le revirement inattendu de M. Modi survient avant d'importantes élections dans plusieurs États, notamment au Pendjab - d'où proviennent de nombreux agriculteurs - et l'Uttar Pradesh, le plus peuplé de l'Inde avec 220 millions d'habitants.


Selon Hartosh Singh Bal, rédacteur politique du magazine Caravan, les réformes n'avaient de toute façon aucun avenir. "Les lois agricoles étaient mortes nées et c'était encore une question d'ego de la part de Modi de s'opposer à ce que le gouvernement les abroge", a estimé l'expert auprès de l'AFP.


En revanche, pour Gautam Chikermane, vice-président du groupe de réflexion Observer Research Foundation, "c'est la pire décision de Modi". 


"C'est un jour noir dans l'histoire des réformes économiques de l'Inde", a-t-il déclaré à l'AFP, arguant que le secteur agricole est "condamné à son sort" pour les 25 prochaines années". 


Amarinder Singh, ancien ministre en chef du parti d'opposition Congrès de l'État du Pendjab a aussitôt salué l'annonce de Modi la qualifiant d'"excellente nouvelle". 


"Je suis sûr que le gouvernement central continuera à travailler en concertation pour le développement de Kisani (agriculture)", a-t-il réagi sur Twitter.  


«Pas confiance»

Mais dans les campements d'agriculteurs à la frontière de Delhi et de l'Haryana, si l'on se réjouit à l'idée de rentrer bientôt chez soi, la méfiance reste pourtant de mise.


"Nous ne lui faisons pas confiance. Tant qu'il ne l'aura pas transposé par écrit, nous ne partirons pas", a déclaré à l'AFP Mohan Singh, un fermier du Pendjab de 52 ans, qui campe là depuis le mois de mai. "S'il tient parole, nous serons heureux", a-t-il ajouté.


Dans un communiqué, Samyukt Kisan Morcha, coalition des syndicats agricoles, a salué l'annonce, ajoutant toutefois "attendre (qu'elle) prenne effet par le biais des procédures parlementaires adéquates".


La coalition y rappelle aussi qu'elle exige toujours "une garantie statutaire de rémunérations rentables pour tous les produits agricoles et pour tous les agriculteurs".


Les réformes agricoles avaient été votées en septembre 2020 pour autoriser les agriculteurs à vendre leurs productions aux acheteurs de leur choix, plutôt que de se tourner exclusivement vers les marchés contrôlés par l'État leur assurant un prix de soutien minimal (PSM) pour certaines denrées.


Nombre de petits exploitants agricoles s'y opposent depuis novembre 2020 dans des manifestations de masse, s'estimant menacés par cette libéralisation qui, selon eux, risquait de les obliger à brader leurs marchandises aux grandes entreprises pour les écouler. 


Depuis, les agriculteurs campent sur les routes aux portes de New Delhi, où un réseau de solidarité s'est mis en place. Chaque jour, des tracteurs leur livrent des carrioles de bois et de vivres. 


Ce mouvement agricole constitue l'un des plus grands défis auxquels le pays a dû faire face depuis l'arrivée au pouvoir de Narendra Modi en 2014.


Les manifestations ont pris un tour particulièrement violent en janvier au cours d'un rassemblement d'agriculteurs venus avec leurs tracteurs à New Delhi le jour de la fête nationale célébrant la République Indienne. 


La contestation a alors viré en affrontements avec les forces de l'ordre durant lesquels un agriculteur a perdu la vie et des centaines de policiers ont été blessés.


Le mois dernier, dans l'État d'Uttar Pradesh, huit personnes sont mortes, dont quatre agriculteurs dans des heurts survenus au cours d'une visite du ministre des Affaires intérieures, Ajay Mishra.


Ces derniers mois, si les sites de la contestation paysanne se sont clairsemés, un contingent de militants déterminés est resté en place et des manifestations importantes étaient attendues ce mois-ci pour marquer le premier anniversaire de leur bras de fer avec le gouvernement.


Une « puissante » explosion dans un port iranien fait plus de 400 blessés

Un épais panache de fumée s'élève alors que des automobilistes conduisent leurs véhicules sur une autoroute près de la source d'une explosion au quai du port Shahid Rajaee au sud-ouest de Bandar Abbas dans la province iranienne d'Hormozgan, le 26 avril 2025. (Photo de Mohammad Rasole MORADI / IRNA / AFP)
Un épais panache de fumée s'élève alors que des automobilistes conduisent leurs véhicules sur une autoroute près de la source d'une explosion au quai du port Shahid Rajaee au sud-ouest de Bandar Abbas dans la province iranienne d'Hormozgan, le 26 avril 2025. (Photo de Mohammad Rasole MORADI / IRNA / AFP)
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  • Ce port, crucial pour le commerce, est situé à plus d'un millier de kilomètres au sud de Téhéran, près de la grande ville de Bandar Abbas, qui donne sur le détroit d'Ormuz.
  • « 406 personnes ont été blessées et ont été transférées vers des centres médicaux », a indiqué la télévision d'État.

TEHERAN : Une « puissante explosion » a fait  samedi plus de 400 blessés dans un important port du sud de l'Iran, ont rapporté les médias d'État, qui n'ont pas donné de précisions sur l'origine du sinistre dans l'immédiat.

« Une puissante explosion s'est produite sur un quai du port Shahid Rajaï », a déclaré à la télévision Esmaïl Malekizadeh, un responsable local de l'administration portuaire.

Ce port, crucial pour le commerce, est situé à plus d'un millier de kilomètres au sud de Téhéran, près de la grande ville de Bandar Abbas, qui donne sur le détroit d'Ormuz.

« 406 personnes ont été blessées et ont été transférées vers des centres médicaux », a indiqué la télévision d'État.

Selon l'agence de presse officielle Irna, Shahid Rajaï est le plus grand port commercial d'Iran. 

Plus de 70 % des marchandises iraniennes transitent par ce port qui borde le détroit d'Ormuz par lequel transite un cinquième de la production mondiale de pétrole.

« L'incident est dû à l'explosion de plusieurs conteneurs stockés dans la zone du quai du port Shahid Rajaï », a indiqué à la télévision d'État un responsable local des secours, Mehrdad Hassanzadeh.

Selon l'agence Isna, le premier vice-président, Mohammad Reza Aref, a ordonné l'ouverture d'une enquête pour déterminer la cause exacte de l'incident et l'étendue des dégâts. 

La télévision d'État a diffusé des images d'un important panache de fumée noire s'élevant dans le ciel depuis le port.

Une autre vidéo, relayée par l'agence Mehr, montre une explosion dans un hangar qui provoque un épais nuage de fumée et de poussière, filmée par une caméra de surveillance.

Selon l'agence de presse Fars, la détonation a été entendue à une cinquantaine de kilomètres à la ronde.

« L'onde de choc a été si forte que la plupart des bâtiments du port ont été gravement endommagés », a indiqué de son côté l'agence de presse Tasnim. 

Le nombre d'employés présents au moment de l'explosion n'est pas connu pour l'instant.

Samedi est le premier jour ouvré de la semaine en Iran.

La compagnie nationale de distribution de pétrole a déclaré que les installations pétrolières n'avaient pas été endommagées et qu'elles « fonctionnaient actuellement normalement ».

Des explosions de cette magnitude sont rares en Iran, mais le pays a connu des incidents meurtriers ces derniers mois.

En septembre dernier, une explosion dans une mine de charbon avait ainsi fait plus de 50 morts.


Ukraine: Zelensky dit espérer "des résultats" après sa rencontre avec Trump

 Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 26 avril 2025, le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) rencontre le président américain Donald Trump (à gauche) en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican. (Photo by Handout / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP)
Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 26 avril 2025, le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) rencontre le président américain Donald Trump (à gauche) en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican. (Photo by Handout / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP)
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  • « Bonne réunion. Nous avons longuement discuté en tête-à-tête. J'espère que nous obtiendrons des résultats sur tous les points abordés », a-t-il indiqué sur les réseaux sociaux.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré samedi espérer « des résultats » après sa rencontre « symbolique » avec son homologue américain, Donald Trump, qui pousse fortement pour une cessation des hostilités entre Ukrainiens et Russes, après plus de trois ans d'invasion russe de l'Ukraine.

« Bonne réunion. Nous avons longuement discuté en tête-à-tête. J'espère que nous obtiendrons des résultats sur tous les points abordés », a-t-il indiqué sur les réseaux sociaux, réitérant sa demande d'un cessez-le-feu total et inconditionnel. « Cette réunion était très symbolique et pourrait devenir historique si nous parvenons à des résultats communs », a ajouté M. Zelensky.  


Zelensky arrive à Rome, une rencontre avec Trump semble possible

Cette combinaison d'images créées le 18 mars 2025 montre, de gauche à droite, le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025, le président américain Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025 et le président russe Vladimir Poutine à Moscou le 18 mars 2025. (Photo de SAUL LOEB et Maxim Shemetov / diverses sources / AFP)
Cette combinaison d'images créées le 18 mars 2025 montre, de gauche à droite, le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025, le président américain Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025 et le président russe Vladimir Poutine à Moscou le 18 mars 2025. (Photo de SAUL LOEB et Maxim Shemetov / diverses sources / AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, arrivé samedi à Rome pour assister aux funérailles du pape François,
  • Donald Trump a affirmé que la Russie et l'Ukraine étaient « très proches d'un accord », tandis que son homologue russe Vladimir Poutine évoquait la « possibilité » de « négociations directes » entre Moscou et Kiev.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, arrivé samedi à Rome pour assister aux funérailles du pape François, pourrait y rencontrer son homologue américain Donald Trump, a indiqué à l'AFP un haut responsable.

« Les deux présidents pourraient se rencontrer », a-t-il ajouté.

Donald Trump, qui était arrivé dans la capitale italienne vendredi soir, a affirmé peu après que Kiev et Moscou, qui a lancé une invasion de l'Ukraine il y a trois ans et occupe 20 % de son territoire, étaient « très proches d'un accord ».

Samedi soir, il a affirmé que la Russie et l'Ukraine étaient « très proches d'un accord », tandis que son homologue russe Vladimir Poutine évoquait la « possibilité » de « négociations directes » entre Moscou et Kiev.

Le président américain a également assuré que la Russie conserverait la Crimée, une péninsule ukrainienne qu'elle a annexée en 2014.

Mais en dépit de ses pressions, Volodymyr Zelensky a réaffirmé vendredi soir que la Crimée appartenait à Kiev.

« Les États russe et ukrainien sont très proches d'un accord et les deux parties devraient maintenant se rencontrer, au plus haut niveau, pour le finaliser », a écrit Donald Trump sur sa plateforme Truth Social peu après son arrivée à Rome, où il doit assister samedi aux funérailles du pape François.

Depuis plusieurs semaines, les États-Unis mènent des discussions séparées avec Russes et Ukrainiens dans le but de trouver un accord sur un cessez-le-feu. 

Jeudi soir, aux États-Unis, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a assuré sur la chaîne CBS que son pays était prêt à un accord pour que les combats cessent.

Des déclarations sont faites au lendemain de frappes russes de missiles sur Kiev qui ont fait au moins 12 morts et des dizaines de blessés. D'après le président ukrainien, l'un des missiles a été produit en Corée du Nord à partir de « au moins 116 composants provenant d'autres pays, dont la plupart, malheureusement, ont été fabriqués par des entreprises américaines ». 

Donald Trump a également assuré que Washington exerçait « une forte pression » sur Moscou pour mettre fin au conflit, estimant que la Russie ferait « une assez grosse concession » en ne cherchant pas à s'emparer de toute l'Ukraine.

Kiev et ses alliés européens accusent la Russie de prolonger intentionnellement les pourparlers en présentant publiquement des exigences maximalistes : le contrôle des cinq régions ukrainiennes dont elle revendique l'annexion, le fait que l'Ukraine ne rejoigne pas l'Alliance atlantique et sa démilitarisation.

L'Ukraine veut quant à elle des garanties de sécurité militaires solides de la part de ses alliés occidentaux pour dissuader Moscou d'attaquer à nouveau après la conclusion d'un éventuel cessez-le-feu.

Le président Zelensky est arrivé à Rome samedi matin en compagnie de son épouse, a indiqué son porte-parole Serguiï Nykyforov. « Volodymyr Zelensky, la Première dame Olena Zelenska et la délégation ukrainienne prendront part à la cérémonie des funérailles », a-t-il ajouté.

Vendredi soir pourtant, le président ukrainien avait déclaré qu'il n'était plus certain d'avoir le temps de se rendre à Rome.