Les Africains «n'ont pas à choisir» entre Chine et Etats-Unis, assure Blinken

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken monte à bord de son avion à l'aéroport Abuja Nnamdi Azikiwe d'Abuja, au Nigéria, le 19 novembre 2021, pour se rendre à Dakar, au Sénégal. (Photo, AFP)
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken monte à bord de son avion à l'aéroport Abuja Nnamdi Azikiwe d'Abuja, au Nigéria, le 19 novembre 2021, pour se rendre à Dakar, au Sénégal. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 20 novembre 2021

Les Africains «n'ont pas à choisir» entre Chine et Etats-Unis, assure Blinken

  • La Maison-Blanche a annoncé vendredi que le président Joe Biden accueillerait «l'année prochaine» un sommet avec les dirigeants du continent
  • Le chef de la diplomatie américaine a promis une coopération dans la lutte contre le changement climatique et la Covid-19

DAKAR : Les Africains "n'ont pas à choisir" dans le contexte de rivalités croissantes entre la Chine et les Etats-Unis, a affirmé vendredi à Abuja le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, tout en assurant que son pays pouvait leur offrir davantage en matière de droits démocratiques.

Le chef de la diplomatie américaine s'est ensuite envolé pour Dakar où il est arrivé vendredi soir, pour la dernière étape de sa tournée africaine qui l'a emmené également au Kenya.

Quelques jours avant que la Chine ne tienne, au Sénégal, un sommet avec l'Afrique, la Maison-Blanche a annoncé vendredi soir à Washington que le président Joe Biden accueillerait "l'année prochaine" un sommet avec les dirigeants du continent.

"Ce sommet poursuivra les efforts pour renforcer les liens avec les partenaires africains" et "sera également l'opportunité d'écouter nos homologues africains et de collaborer avec eux sur des questions-clés que les Etats-Unis et l'Afrique estiment primordiales pour l'avenir du continent et notre communauté mondiale", indique la présidence américaine.

Vendredi, dans un discours prononcé au siège de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) à Abuja, M. Blinken n'a fait aucune mention explicite de la Chine, mais a affirmé savoir que les Africains "se méfient des fils à la patte" qui accompagnent souvent les engagements étrangers.

"Je veux être clair: les Etats-Unis ne veulent pas limiter vos partenariats avec d'autres pays", a-il assuré. "Nous voulons renforcer davantage nos partenariats. Nous ne voulons pas que vous fassiez un choix. Nous voulons vous donner des choix".

"Notre approche sera durable, transparente et conduite par des valeurs", a ajouté le chef de la diplomatie américaine.

Les accords sur des infrastructures avec d'autres nations, qui peuvent être "opaques, coercitifs et empêtrer les pays dans une dette inimaginable, détruisent l'environnement et ne bénéficient pas toujours aux habitants", a-t-il déclaré.

"Nous ferons les choses différemment", a-t-il promis.

M. Blinken a reconnu la méfiance de nombreux pays africains: "Trop de fois, les pays africains ont été traités comme des partenaires mineurs - ou pire - plutôt que comme des partenaires égaux".

"Et nous sommes sensibles au fait que des siècles de colonialisme, d'esclavage et d'exploitation ont laissé des héritages douloureux qui perdurent", a-t-il ajouté.

Selon lui, l'administration Biden "croit fermement qu'il est temps de cesser de traiter l'Afrique comme un sujet de géopolitique - et de commencer à la traiter comme l'acteur géopolitique majeur qu'elle est devenue."

Le chef de la diplomatie américaine a promis une coopération dans la lutte contre le changement climatique et la Covid-19.

Recul de la démocratie

Voulant se démarquer de l'ancienne administration Trump, Joe Biden a appelé à un nouvel engagement envers l'Afrique mais aussi avec envers la démocratie, sujets dont son prédécesseur était perçu comme faisant peu de cas.

Le président américain tiendra en décembre un sommet virtuel des démocraties afin de faire preuve de solidarité face à la montée des dirigeants autoritaires dans le monde.

M. Blinken a reconnu que les Etats-Unis n'étaient pas un modèle parfait, comme l'a montré l'attaque du 6 janvier des partisans de Donald Trump, alors président sortant, contre le Capitole à Washington, dans le but de renverser le résultat des élections ayant porté Joe Biden à la Maison-Blanche.

"Le recul de la démocratie n'est pas seulement un problème africain - c'est un problème mondial. Mon propre pays lutte contre les menaces qui pèsent sur notre démocratie. Et les solutions à ces menaces viendront autant de l'Afrique que de n'importe où ailleurs."

"Nous devons montrer comment les démocraties peuvent répondre aux attentes des citoyens, rapidement et efficacement", a-t-il ajouté.

Pour l'administration Biden, la Chine, compte tenu de sa croissance rapide et de sa présence grandissante sur le plan international, est l'un des principaux défis auquel doivent faire face les Etats-Unis au XXIe siècle.

Egalement présent à Abuja, le porte-parole du département d'Etat américain Ned Price a accusé Pékin de menacer "directement la paix et la stabilité régionales" en Asie, où l'allié des Américains, les Philippines, a accusé la veille la Chine d'avoir tiré au canon à eau sur certains de ses bateaux dans la très disputée mer de Chine méridionale.

Ces dernières années, la Chine a largement investi sur le continent africain, notamment dans les infrastructures et dans l'exploitation de ses matières premières (or et bois notamment).

Jeudi, s'exprimant au côté de M. Blinken, le ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama, avait écarté les inquiétudes concernant la Chine, affirmant que la puissance asiatique offrait une "grande opportunité" pour un pays ayant besoin d'infrastructures.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.