A Istanbul un trio de musiciens fait chanter les déchets

A Istanbul, un trio fait chanter des objets sauvés des décharges pour alerter sur la crise environnementale, dans un pays frappé en 2021 par plusieurs catastrophes naturelles. (Photo/AFP)
A Istanbul, un trio fait chanter des objets sauvés des décharges pour alerter sur la crise environnementale, dans un pays frappé en 2021 par plusieurs catastrophes naturelles. (Photo/AFP)
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Publié le Jeudi 18 novembre 2021

A Istanbul un trio de musiciens fait chanter les déchets

  • FungIstanbul qualifie sa musique, mélange de musique traditionnelle et de funk, de « Trash Oriental »
  • Son arrivée sur la scène musicale coïncide avec la montée des préoccupations environnementales dans la population turque, en particulier chez les jeunes

ISTANBUL : Un bidon vide, une vieille lampe et quelques cordes. A Istanbul, un trio fait chanter des objets sauvés des décharges pour alerter sur la crise environnementale, dans un pays frappé en 2021 par plusieurs catastrophes naturelles.

"Quand nous nous sommes lancés, nous n'imaginions pas obtenir ce son", confie Roni Aran, l'un des membres du groupe FungIstanbul, qui a commencé à créer des instruments à partir de déchets en 2019. 

"Nous étions tous surpris du résultat et notre public aussi", ajoute le poly-instrumentiste dans le studio du groupe, situé dans un quartier d'Istanbul surtout connu pour ses garagistes.

FungIstanbul qualifie sa musique, mélange de musique traditionnelle et de funk, de "Trash Oriental".

Son arrivée sur la scène musicale coïncide avec la montée des préoccupations environnementales dans la population turque, en particulier chez les jeunes.

Une prise de conscience accentuée en 2021 par des inondations meurtrières et des feux de forêt qui ont réduit en cendres près de 200 000 hectares de forêts, plus de cinq fois la moyenne annuelle.

Roni et ses deux amis, tous musiciens professionnels, disent vouloir, à travers leur musique, promouvoir le "upcycling", qui consiste à donner une seconde vie à des objets ou vêtements destinés aux bennes à ordures.

"Je l'ai trouvé à côté d'une poubelle. Heureusement, il était propre", sourit Roni en montrant un grand bidon en plastique blanc transformé en caisse de résonance.

"Tout cela peut paraître archaïque, mais il y a de la technologie derrière chacun de ces instruments", fait valoir le musicien. Transformer des déchets en instruments performants nécessite du temps et de l'imagination.

Catastrophes en chaîne

L'accent mis par le trio sur le recyclage des ordures a une résonance particulière à Istanbul, monstre urbain de 16 millions d'habitants bordé au sud par la mer de Marmara, dont des pans entiers ont été recouverts au printemps d'une épaisse couche de mucilages, mousse visqueuse et pestilentielle.

Selon les scientifiques, ces mucilages, qu'il a fallu des mois à éliminer, sont la conséquence, entre autres,d'années de négligence dans le traitement des déchets industriels.

Cette pollution, ajoutée aux feux de forêts et aux inondations de l'été, qui ont causé près de 100 morts, ont poussé le gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan à ratifier début octobre l'Accord de Paris sur le climat, que la Turquie avait signé en 2016.

Dorénavant, les Turcs doivent demander des comptes à leur gouvernement et s'assurer que les accords qu'il signe "ne restent pas lettre morte", juge Herman Artuc, un autre membre du groupe.

"Le réchauffement climatique, la pollution marine... toutes ces catastrophes nous rappellent l'urgence à trouver une solution avant que nous n'atteignions le point de non-retour", estime le percussionniste.

« Une cause plus importante »

Spécialiste du jazz latino, Herman Artuc a remisé ses percussions et tape désormais sur des mannequins en plastique pour produire des sons sourds.

Le groupe, qui a enregistré deux titres dans sa série "Trash Oriental", travaille à un troisième pour lequel il n'utilisera que des déchets métalliques.

Les trois Stambouliotes sont encore novices, comparés au groupe colombien Latin Latas fondé il y a dix ans, qui transforme lui aussi des déchets en instruments pour chanter des odes à l'environnement.

Le trio turc souffre encore régulièrement d'incidents sur scène, sans que ses fans ne lui en tiennent rigueur.

"Des instruments se désaccordent parfois au milieu d'un concert", reconnaît Roni Aran.

"Mais vous pouvez réchauffer l'ambiance en disant +attendez! je vais le ré-accorder+ et le public l'accepte, parce que ces instruments servent une cause plus importante".


La diva libanaise Fairouz souffle ses 90 bougies

La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
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  • Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël
  • Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage

BEYROUTH: Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël.

Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage.

En 2020, le président français Emmanuel Macron, en visite à Beyrouth, s'était rendu au domicile de Fairouz et l'avait décorée de la Légion d'honneur.

"A celle qui incarne l'âme de cette région avec dignité, un bel anniversaire", a-t-il écrit jeudi sur son compte Instagram.

"La voix de Fairouz est mon pays", a pour sa part écrit sur Facebook le célèbre compositeur libanais Marcel Khalifé.

Après s'être produite pendant plus d'un demi-siècle de Beyrouth à Las Vegas, en passant par Paris et Londres, la star n'apparait plus en public depuis plus d'une décennie.

"Quand vous regardez le Liban aujourd'hui, vous voyez qu'il ne ressemble aucunement au Liban que je chante", regrettait la diva dans une interview au New York Times en 1999, en allusion aux décennies de guerres et de destructions.

Au plus fort de la guerre civile, elle avait chanté "Je t'aime, Ö Liban, mon pays" ("Bhebbak ya Lebnane"), une chanson devenue iconique.

Fairouz a exalté son Liban natal mais également l'amour, la liberté et la Palestine.

Elle a donné vie aux paroles de grands poètes arabes --les Libanais Gibrane Khalil Gibrane, Saïd Akl ou l'Egyptien Ahmed Chawki--, tandis que ses chants patriotiques se sont incrustés dans la mémoire des Libanais et du reste du monde arabe.

Nouhad Haddad de son vrai nom, elle est née en 1934 dans une modeste famille chrétienne qui habitait le quartier de Zokak el-Blatt, visé lundi par une frappe israélienne.

Engagée à la radio, le compositeur Halim al-Roumi, impressionné, lui donne son surnom.

Dans les années 1950, elle épouse le compositeur Assi Rahbani qui, avec son frère Mansour, révolutionne la chanson et la musique arabe traditionnelles en mêlant morceaux classiques occidentaux, russes et latino-américains à des rythmes orientaux, sur une orchestration moderne.

C'est après ses premiers concerts au Festival international de Baalbeck, au milieu des ruines de ce site libanais antique près duquel s'abattent actuellement les bombes israéliennes, que la carrière de Fairouz s'envole.

Adulée par les aînés, elle devient l'icône des jeunes lorsque son fils Ziad, enfant terrible de la musique libanaise, lui composera des chansons influencées par des rythmes de jazz.


Message of Love: un concert évènement à Dubaï au profit du Liban

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  • Avec les prestations de Tania Kassis, Joseph Attieh, DJ Rodge, Michel Fadel et Anthony Touma, le concert présentera une panoplie de succès populaires tels que « Lebnan Rah Yerja3 »
  • Le présentateur Wissam Breidy sera également de la partie, dans le cadre d'une apparition spéciale

DUBAI: Message of Love, en collaboration avec One Lebanon, est un concert qui rassemble des stars libanaises pour une soirée mémorable de musique dédiée au Liban.
Avec les prestations de Tania Kassis, Joseph Attieh, DJ Rodge, Michel Fadel et Anthony Touma, le concert présentera une panoplie de succès populaires tels que « Lebnan Rah Yerja3 », « Watani », « Elle s'appelait Beirut » et « Waynik Beirut », ainsi que des chansons libanaises qui réchauffent le cœur et qui trouveront un écho profond auprès du public.

Le présentateur Wissam Breidy sera également de la partie, dans le cadre d'une apparition spéciale.

 


Spike Lee présidera le jury du Festival international du film de la mer Rouge

Le cinéaste Spike Lee, lauréat d'un Oscar et connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge. (AFP)
Le cinéaste Spike Lee, lauréat d'un Oscar et connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge. (AFP)
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  • Le cinéaste Spike Lee, connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge
  • La quatrième édition du festival aura lieu à Djeddah, en Arabie saoudite, du 5 au 14 décembre, dans la vieille ville de Djeddah, Al Balad

DUBAÏ: Le cinéaste Spike Lee, connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge.

La quatrième édition du festival aura lieu à Djeddah, en Arabie saoudite, du 5 au 14 décembre, dans la vieille ville de Djeddah, Al Balad.

La compétition Red Sea: Features présentera les plus grandes réalisations d'un large éventail de cinéastes de la région arabe, d'Asie et d'Afrique. Seize longs métrages ont été sélectionnés pour présenter les œuvres les plus convaincantes, uniques et impressionnantes de l'année écoulée. Les gagnants seront sélectionnés par Lee et le reste du jury pour recevoir les très convoités Yusr Awards.

En 2023, le Yusr d'or du meilleur long métrage a été décerné à "In Flames", réalisé par Zarrar Khan.

Lee participera également au volet In Conversation du festival, qui accueille des sommités du secteur venues du monde entier pour partager leurs points de vue et avoir des discussions constructives sur leurs pratiques, leurs passions et leurs histoires.

Jomana Al Rashid, présidente de la Red Sea Film Foundation, a déclaré dans un communiqué: "En vue de notre quatrième édition, nous sommes honorés d'accueillir le légendaire Spike Lee en tant que président du jury du festival cette année. Spike est un réalisateur pionnier dont l'œuvre emblématique a eu un impact durable sur le cinéma en tant que média et sur la culture en général. Son énergie, sa perspicacité et son engagement sincère en faveur de la créativité et des nouvelles voix font de lui le candidat idéal pour diriger notre jury cette année - nous avons hâte qu'il s'engage avec les talents naissants de notre compétition".
 
Lee a ajouté: "Ayant eu la chance d'expérimenter directement l'incroyable réalisation de films, l'atmosphère et la créativité du Festival international du film de la mer Rouge en 2022, c'est un privilège de revenir cette année en tant que président du jury. En plus de créer un creuset où les cultures se rassemblent pour célébrer notre importante forme d'art, il est vital de continuer à mettre en avant les jeunes cinéastes émergents qui trouvent leur voix dans l'industrie, et il est passionnant de voir des réalisateurs débutants de toute la région arabe, d'Asie et d'Afrique dans le cadre de la compétition de cette année. J'ai hâte de me plonger dans le programme et de prendre des décisions qui, j'en suis sûr, seront très difficiles à prendre aux côtés des éminents membres du jury".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com