Des pirates informatiques soutenus par l'Iran accusés de cibler des secteurs US sensibles

Des pirates informatiques liés au gouvernement iranien ciblent un «large éventail de victimes» aux États-Unis, notamment en déployant des rançongiciels (ransomware), selon un avertissement publié mercredi par des responsables américains, britanniques et australiens. (Photo, Shutterstock)
Des pirates informatiques liés au gouvernement iranien ciblent un «large éventail de victimes» aux États-Unis, notamment en déployant des rançongiciels (ransomware), selon un avertissement publié mercredi par des responsables américains, britanniques et australiens. (Photo, Shutterstock)
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Publié le Jeudi 18 novembre 2021

Des pirates informatiques soutenus par l'Iran accusés de cibler des secteurs US sensibles

  • Les attaquants ont mis à profit le piratage initial pour des opérations supplémentaires, telles que l'exfiltration de données, les rançongiciels et l'extorsion
  • «Ces gars-là ne vous lâchent pas. Toutes les deux heures, ils envoient un e-mail», a précisé James Elliot, membre du Microsoft Threat Intelligence Center

WASHINGTON: Des pirates informatiques liés au gouvernement iranien ciblent un «large éventail de victimes» à l'intérieur des États-Unis, notamment en déployant des rançongiciels, selon un avertissement publié mercredi par des responsables américains, britanniques et australiens.

L'avertissement indique qu'au cours des derniers mois, l'Iran a exploité les vulnérabilités informatiques révélées par des pirates informatiques avant qu'elles ne puissent être des entités déterminées et ciblées dans les secteurs des transports, des soins de santé et de la santé publique. Les attaquants ont mis à profit le piratage initial pour des opérations supplémentaires, telles que l'exfiltration de données, les logiciels de rançon et l'extorsion, selon l'avertissement. Le groupe a utilisé la même vulnérabilité Microsoft Exchange en Australie, d’après les responsables.

L'avertissement est notable car même si les attaques de rançongiciels restent répandues aux États-Unis, la plupart des attaques importantes de l'année dernière ont été attribuées à des gangs de pirates informatiques basés en Russie plutôt qu'à des pirates iraniens.

Les responsables gouvernementaux ne sont pas les seuls à observer l'activité iranienne: le géant de la technologie Microsoft a annoncé mardi avoir vu six groupes différents en Iran déployer des rançongiciels depuis l'année dernière.

Microsoft a affirmé que l'un des groupes consacrait beaucoup de temps et d'énergie à essayer de nouer des relations avec les victimes visées avant de les cibler avec des campagnes d’hameçonnage ciblé (spear-phishing). Les membres du groupe envoient de fausses invitations à des conférences ou des demandes d'interview et se font souvent passer pour des responsables de groupes de réflexion à Washington, D.C., a précisé Microsoft.

Une fois que la relation est établie et qu'un lien malveillant est envoyé, les Iraniens sont très insistants pour essayer d'amener leurs victimes à cliquer dessus, a indiqué James Elliott, membre du Microsoft Threat Intelligence Center.

«Ces gars-là ne vous lâchent pas. Toutes les deux heures, ils envoient un e-mail», a précisé Elliott lors de la conférence Cyberwarcon sur la cybersécurité mardi.

Au courant de cette année, Facebook a annoncé que des pirates iraniens déployaient des «personnages fictifs sophistiqués» pour établir la confiance avec des cibles et les amener à cliquer sur des liens malveillants, en se faisant souvent passer pour des recruteurs d'entreprises de défense et d'aérospatiale.

Des chercheurs de la société de cybersécurité Crowdstrike ont déclaré qu'eux-mêmes et leurs concurrents avaient commencé à observer ce type d'activité iranienne l'année dernière.

Les attaques de rançongiciels iraniens, contrairement à celles parrainées par le gouvernement nord-coréen, ne sont pas autant conçues pour générer des revenus pour l'espionnage, que pour semer la désinformation, pour harceler et embarrasser leurs ennemis principalement Israël –, et surtout pour épuiser leurs cibles, ont déclaré les chercheurs de Crowdstrike lors de l'événement Cyberwarcon.

«Bien que ces opérations utilisent des demandes de rançon et des sites de diffusion exigeant de la crypto-monnaie, nous ne voyons vraiment aucune initiative viable pour la génération actuelle de devises», a déclaré Kate Blankenship, directrice de l'analyse des menaces mondiales de Crowdstrike.

Crowdstrike considère l'Iran comme le pionnier de cette nouvelle «forme secondaire» de cyberattaque qui consiste généralement à paralyser un réseau avec un rançongiciel, à voler des informations puis à les diffuser en ligne. Les chercheurs appellent la méthode «verrouiller et divulguer». Elle est moins visible, moins onéreuse, et «laisse davantage de place à la dénégation», a précisé Blankenship.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: Netanyahu promet qu'Israël entrera dans Rafah, «avec ou sans accord» de trêve avec le Hamas

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis de remporter une « victoire totale » dans la guerre (Photo, Reuters).
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis de remporter une « victoire totale » dans la guerre (Photo, Reuters).
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  • «L'idée que nous allons arrêter la guerre avant d'avoir atteint tous nos objectifs est hors de question»
  • «Nous allons entrer dans Rafah et y éliminer les bataillons du Hamas, avec ou sans accord»

JÉRUSALEM: Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a promis mardi que l'armée israélienne entrerait dans Rafah, localité du sud de la bande de Gaza, qu'un accord de trêve pressenti soit conclu ou non avec le mouvement islamiste palestinien Hamas.

"L'idée que nous allons arrêter la guerre avant d'avoir atteint tous nos objectifs est hors de question. Nous allons entrer dans Rafah et y éliminer les bataillons du Hamas, avec ou sans accord (de trêve), afin d'obtenir une victoire totale", a déclaré M. Netanyahu, cité dans un communiqué publié par son cabinet, à des représentants de familles d'otages à 


Selon David Cameron, le Hamas doit accepter l’accord de trêve et être exclu de la direction de Gaza  

Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, a exhorté lundi le Hamas à accepter une offre de cessez-le-feu de quarante jours et la libération «potentielle de milliers» de prisonniers palestiniens en échange de la remise en liberté des otages israéliens. (Forum économique mondial)
Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, a exhorté lundi le Hamas à accepter une offre de cessez-le-feu de quarante jours et la libération «potentielle de milliers» de prisonniers palestiniens en échange de la remise en liberté des otages israéliens. (Forum économique mondial)
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  • Une délégation du Hamas est attendue lundi en Égypte, où elle devrait répondre à la dernière proposition de trêve à Gaza et de libération des otages
  • «Le monde ne connaîtra pas la tranquillité sans une paix permanente à Gaza. Je vous le dis très franchement», a affirmé le Premier ministre pakistanais

RIYAD: Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, a exhorté lundi le Hamas à accepter une offre de cessez-le-feu de quarante jours et la libération «potentielle de milliers» de prisonniers palestiniens en échange de la remise en liberté des otages israéliens.

S’exprimant lors d’une réunion spéciale du Forum économique mondial à Riyad, l’ancien Premier ministre britannique a déclaré que le groupe militant palestinien avait reçu «une offre très généreuse de cessez-le-feu soutenu de quarante jours, ainsi que la libération de milliers de prisonniers palestiniens potentiels, en échange de la libération de ces otages».

Une délégation du Hamas est attendue lundi en Égypte, où elle devrait répondre à la dernière proposition de trêve à Gaza et de libération des otages, dans le cadre d’une guerre qui dure dans l’enclave depuis sept mois environ et qui a éclaté après que des militants ont tué près de 1 200 personnes dans le sud d’Israël le 7 octobre.

«J’espère que les dirigeants du Hamas accepteront cet accord. À vrai dire, tous les regards devraient être rivés sur eux aujourd’hui et toute la pression mondiale exercée pour leur demander d’accepter cet accord», a soutenu M. Cameron. Ce dernier a jouté que la proposition conduirait à «l’arrêt des combats, tant souhaité par nous tous».

L’Égypte, le Qatar et les États-Unis tentent depuis des mois de négocier un accord entre Israël et le Hamas, mais, ces derniers jours, une certaine effervescence diplomatique semble suggérer un nouvel élan vers l’arrêt des hostilités.

Le ministre britannique des Affaires étrangères a déclaré qu’un changement radical de mentalité était nécessaire, tant du côté israélien que palestinien, pour que l’État palestinien puisse voir le jour.

Pour que naisse un «horizon politique en faveur d’une solution à deux États», avec une Palestine indépendante coexistant avec Israël, «les responsables du 7 octobre et la direction du Hamas devront quitter Gaza et il faudra démanteler les infrastructures du groupe terroriste à Gaza», a-t-il indiqué.

«Il faudrait garantir un avenir politique pour le peuple palestinien, mais assurer à tout prix également la sécurité d’Israël. Ces deux objectifs doivent aller de pair», a-t-il ajouté.

Le Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif, qui a rejoint Cameron au sein du panel, a évoqué ce que les décideurs politiques devaient faire pour dynamiser la croissance mondiale. Il est même allé plus loin et a déclaré que, sans paix, le monde ne pourrait se concentrer sur le développement économique.

«Je tiens à être très clair: le monde ne connaîtra pas la tranquillité sans une paix permanente à Gaza. Je vous le dis très franchement», a-t-il insisté.

M. Sharif a précisé que le conflit entre la Russie et l’Ukraine avait déjà mis en garde contre l’incidence du conflit sur la croissance. Selon lui, cette guerre a provoqué une montée en flèche des prix des produits de première nécessité, exacerbé l’inflation et entraîné des répercussions sur les importations ainsi que sur les exportations de produits alimentaires et de matières premières.

Le ministre saoudien de l’Économie et de la Planification, Faisal Alibrahim, a fait écho aux propos du dirigeant pakistanais. Il a fait savoir que les niveaux de croissance économique actuels étaient inférieurs à ceux qui étaient souhaités. Il a ajouté qu’une productivité accrue et une collaboration mondiale étaient indispensables pour améliorer la situation.

«La productivité doit augmenter. Nous devons nous concentrer sur les outils et sur les interventions qui nous aideront à accroître notre productivité», a-t-il souligné.

«Ensuite, la question est de savoir si nous préférons la collaboration ou la fragmentation. Un monde plus fragmenté est un monde à faible croissance et la fragmentation entraîne des coûts élevés. Sans collaboration, nous ne pouvons atteindre des taux de croissance plus élevés pour l’économie mondiale.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Blinken se rend en Jordanie pour discuter de l'aide humanitaire à Gaza

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken salue alors qu'il monte à bord d'un avion alors qu'il part pour la Jordanie dans le cadre de la dernière opération diplomatique à Gaza, dans la capitale saoudienne Riyad (Photo, AFP).
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken salue alors qu'il monte à bord d'un avion alors qu'il part pour la Jordanie dans le cadre de la dernière opération diplomatique à Gaza, dans la capitale saoudienne Riyad (Photo, AFP).
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  • En Jordanie, le chef de la diplomatie américaine doit rencontrer le roi Abdallah II et son homologue jordanien, Ayman Safadi
  • Malgré des critiques à l'étranger et la colère grandissante sur les campus universitaires américains, l'administration du président Joe Biden soutient Israël dans sa campagne contre le Hamas

RIYAD: Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, se rend mardi en Jordanie pour discuter des moyens d'accroître l'aide humanitaire à la bande de Gaza, et remercier discrètement le royaume pour son aide lors de l'attaque iranienne sans précédent contre Israël à la mi-avril.

M. Blinken s'est envolé dans la matinée pour Amman après s'être entretenu avec les dirigeants des pays arabes du Golfe à Ryad, en Arabie saoudite, dans le cadre de sa septième tournée dans la région depuis le début de la guerre le 7 octobre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

En Jordanie, le chef de la diplomatie américaine doit rencontrer le roi Abdallah II et son homologue jordanien, Ayman Safadi, ainsi que Sigrid Kaag, la coordinatrice humanitaire de l'ONU pour la bande de Gaza.

M. Blinken se rendra ensuite en Israël où il abordera les négociations en cours visant à instaurer une trêve dans la bande de Gaza et obtenir une libération des otages qui y sont retenus depuis le 7 octobre.

Colère grandissante  

Malgré des critiques à l'étranger et la colère grandissante sur les campus universitaires américains, l'administration du président Joe Biden soutient Israël dans sa campagne contre le Hamas, tout en exhortant son proche allié à faire plus pour protéger les civils.

"Le président Biden a insisté pour qu'Israël prenne des mesures spécifiques, concrètes et mesurables, afin de mieux répondre aux souffrances humanitaires, aux dommages causés aux civils et à la sécurité des travailleurs humanitaires à Gaza", a affirmé M. Blinken à ses homologues du Golfe à Ryad.

"Nous avons constaté des progrès mesurables au cours des dernières semaines, notamment l'ouverture de nouveaux points de passage, une augmentation du volume des livraisons d'aide vers Gaza et à l'intérieur de Gaza, et la construction du couloir maritime américain, qui sera ouvert dans les semaines à venir", a-t-il déclaré.