WASHINGTON: La reprise économique en Europe et aux Etats-Unis a stimulé cette année les transferts d'argent des migrants vers les pays pauvres au point de dépasser le montant des investissements directs étrangers et de l'aide publique au développement, a annoncé mercredi la Banque mondiale.
Les sommes d'argent expédiées par les migrants vers leurs pays d'origine ont déjà atteint 589 milliards de dollars, soit une hausse de 7,3% par rapport à 2020, selon les données de l'institution de Washington.
« Pour la deuxième année consécutive, les envois de fonds vers les pays à revenu faible et intermédiaire, hors Chine, devraient dépasser la somme des investissements directs étrangers (IDE) et de l'aide publique au développement (APD) », a-t-elle expliqué.
Ces transferts d'argent sont une véritable « bouée de sauvetage » pour les ménages qui les utilisent essentiellement pour se nourrir et se soigner.
En 2020, malgré la pandémie de Covid qui a plongé le monde en récession, la baisse de ces fonds avait été contenue à 1,7% grâce aux plans d'aide économique massifs mis en place dans les pays développés qui avaient permis aux migrants de continuer à envoyer de l'argent, après avoir eux-même reçu ce coup de pouce financier des gouvernements.
Cette année, « les facteurs contribuant à la forte croissance des envois de fonds sont la détermination des migrants à soutenir leur familles en période de crise, aidée par la reprise économique en Europe et aux États-Unis, elle-même soutenue par les programmes de relance budgétaire et de soutien à l'emploi », note la Banque mondiale.
Les envois de fonds ont enregistré une forte croissance dans la plupart des régions.
Les flux ont ainsi bondi de 21,6% en Amérique latine et les Caraïbes, de 9,7% au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, de 8% en Asie du Sud, de 6,2% en Afrique subsaharienne et de 5,3% en Europe et en Asie centrale.
A contrario, en Asie de l'Est et dans le Pacifique, ils ont chuté de 4%, exclusion faite de la Chine.
« En Amérique latine et dans les Caraïbes, la croissance a été exceptionnellement forte en raison de la reprise économique aux États-Unis », a également commenté l'institution.
Pour 2022, la Banque table sur une croissance de ces fonds de 2,6%, en ligne avec ses estimations de croissance mondiale.