Grèce: une réfugiée syrienne et 23 bénévoles jugés pour aide à «l'immigration illégale»

Parmi les 24 prévenus figurent Sarah Mardini, une réfugiée syrienne vivant désormais en Allemagne, célèbre pour avoir sauvé des réfugiés en mer Egée avec sa soeur nageuse olympique, et Sean Binder, un jeune Irlandais. (Photo/AFP)
Parmi les 24 prévenus figurent Sarah Mardini, une réfugiée syrienne vivant désormais en Allemagne, célèbre pour avoir sauvé des réfugiés en mer Egée avec sa soeur nageuse olympique, et Sean Binder, un jeune Irlandais. (Photo/AFP)
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Publié le Mercredi 17 novembre 2021

Grèce: une réfugiée syrienne et 23 bénévoles jugés pour aide à «l'immigration illégale»

  • L'avocat des jeunes gens précise par ailleurs que le procès de jeudi pourrait être reporté en raison de « vices de procédure »
  • Près d'un million de migrants ont traversé la Méditerranée entre la Turquie et la Grèce au cours de la crise migratoire de 2015

PARIS: Une réfugiée syrienne et 23 bénévoles qui avaient participé à des opérations de sauvetage de migrants en Grèce, pendant la crise migratoire de 2015, sont jugés à partir de jeudi par le tribunal de Lesbos, notamment pour aide à l'"immigration illégale".

Cette affaire, qui mobilise plusieurs organisations de défense des migrants, a été décrite dans un rapport du Parlement européen de juin 2021 comme "la plus importante actuellement de criminalisation de la solidarité en Europe".

Parmi les 24 prévenus figurent Sarah Mardini, une réfugiée syrienne vivant désormais en Allemagne, célèbre pour avoir sauvé des réfugiés en mer Egée avec sa soeur nageuse olympique, et Sean Binder, un jeune Irlandais.

Alors âgés de 23 et 25 ans, tous deux avaient été arrêtés et placés en détention provisoire pendant une centaine de jours en 2018, avant d'être libérés sous caution et d'immédiatement quitter la Grèce. Ils encourent jusqu'à cinq ans de prison, a déclaré à l'AFP leur avocat Me Haris Petsikos.

Les deux jeunes gens appartenaient à l'ONG Emergency Response Center International (ERCI), opérationnelle en mer Egée jusqu'en 2018. Ils sont poursuivis avec les autres bénévoles pour "participation à une organisation criminelle" d'aide à "l'immigration illégale".

Selon l'acte d'accusation, les membres d'ERCI offraient "une aide directe aux réseaux organisés de trafic de migrants" entre 2016 et 2018, en s'informant à l'avance des arrivées sur les îles et en organisant leur accueil sans transmettre les informations aux autorités.

Certains d'entre eux sont également poursuivis pour "espionnage" pour avoir écouté les radios des garde-côtes grecs et de l'agence européenne de contrôle des frontières Frontex, selon un communiqué de l'organisation Human Rights Watch (HRW), qui précise que ces radios n'étaient pas cryptées.

Mais les chefs d'accusation de "participation à une organisation criminelle" et de "violation de secrets d'État", passibles de la réclusion criminelle à perpétuité, sont "encore au stade de l'instruction", a précisé Me Petsikos, selon lequel "il y aura éventuellement un procès distinct".

Des « pions dans une partie d'échecs »

Sarah Mardini a indiqué à HRW qu'elle ne serait pas présente jeudi sur l'île de Lesbos, les autorités grecques ayant refusé de lever son interdiction de se rendre dans le pays.

"Au moins, nous ne sommes plus en détention", a-t-elle ajouté. Mais "nous voulons que ça se termine. Nous sommes tellement épuisés" après ces trois années "sombres".

"Je me croyais dans une partie d'échecs dont nous étions des pions et ils jouaient avec nous", a ajouté la jeune Syrienne dans une vidéo d'Amnesty International, décrivant son arrestation en 2018.

De son côté, Sean Binder sera présent à Lesbos. Evoquant sa détention dans la vidéo d'Amnesty, il explique à quel point "c'était terrible" d'être emprisonné "pour n'avoir rien fait d'autre que d'essayer d'aider des gens".

Selon Amnesty, "l'enquête contre Sarah et Sean n'est pas un cas isolé. Elle est emblématique, en Grèce et en Europe, d'une utilisation abusive des lois pour poursuivre les personnes portant secours, ou agissant en solidarité avec les réfugiés et les migrants".

Me Petsikos rappelle l'affaire similaire de trois Espagnols et deux Danois accusés d'avoir contribué à l'entrée irrégulière de migrants à Lesbos avec l'ONG espagnole Proem-Aid, finalement relaxés en mai 2018.

L'avocat des jeunes gens précise par ailleurs que le procès de jeudi pourrait être reporté en raison de "vices de procédure".

Sarah Mardini et sa soeur Yusra, membre de l'équipe olympique des réfugiés aux Jeux-2016 et 2020, étaient arrivées en août 2015 à Lesbos en provenance des côtes turques. Elles avaient sauvé les 18 passagers de leur embarcation en difficulté, qu'elles avaient guidée jusqu'au rivage.

Près d'un million de migrants ont traversé la Méditerranée entre la Turquie et la Grèce au cours de la crise migratoire de 2015.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.