Biden face au choix délicat du futur président de la banque centrale

Joe Biden «ne voudra pas s'engager dans un combat qu'il pourrait perdre», souligne l'économiste Steve Pressman. (Photo/AFP)
Joe Biden «ne voudra pas s'engager dans un combat qu'il pourrait perdre», souligne l'économiste Steve Pressman. (Photo/AFP)
Short Url
Publié le Mardi 16 novembre 2021

Biden face au choix délicat du futur président de la banque centrale

  • Jerome Powell et Lael Brainard ont tous deux été reçus le 4 novembre par Joe Biden, selon les médias américains
  • L'actuel président de la Fed bénéficie en effet d'un confortable soutien à gauche comme à droite

WASHINGTON: Joe Biden pourrait annoncer le nom du prochain président de la banque centrale américaine cette semaine, un choix délicat car le démocrate veut éviter une nouvelle bataille politique au Sénat, qui a le dernier mot.

L'actuel président de la Réserve fédérale (Fed), Jerome Powell, rempilera-t-il en février pour un second mandat de quatre ans? Ou sera-t-il remplacé par Lael Brainard, seule gouverneure démocrate de l'institution?

Joe Biden "ne voudra pas s'engager dans un combat qu'il pourrait perdre", souligne l'économiste Steve Pressman dans un entretien à l'AFP.

Car le président américain, qui vient de remporter une victoire avec la promulgation lundi de son plan d'investissements dans les infrastructures, reste engagé dans des négociations compliquées avec le Sénat quant à son autre plan, pour des réformes sociales et environnementales.

Or une fois le nom de l'heureux élu annoncé par la Maison Blanche, c'est cette même chambre haute du Congrès qui devra ou non approuver ce choix.

"Si, aujourd'hui, Biden publie le nom de Powell, la plupart des sénateurs républicains soutiendront sa nomination. Powell serait facilement approuvé au Sénat. Pour Brainard, c'est différent", note Jay Bryson, chef économiste pour Wells Fargo.

"Le président Biden veut-il prendre le risque d'une grande bataille sur sa confirmation" alors que les sujets de tension sont déjà nombreux? s'interroge-t-il.

Choix consensuel? 

Jerome Powell et Lael Brainard ont tous deux été reçus le 4 novembre par Joe Biden, selon les médias américains. 

Pour l'heure, Jerome Powell "est considéré comme le favori", assure Jay Bryson.

L'actuel président de la Fed bénéficie en effet d'un confortable soutien à gauche comme à droite. Il avait, d'ailleurs, été nommé gouverneur de la Fed par le démocrate Barack Obama en 2012, puis promu président de l'institution grâce au républicain Donald Trump en 2017.

Lael Brainard, pressentie l'an passé pour devenir secrétaire au Trésor de Joe Biden, semble cependant avoir "mieux réussi qu'attendu" son entretien, selon le Wall Street Journal, citant des personnes proches du dossier.

Mais son profil est beaucoup moins consensuel et le Sénat pourrait refuser sa nomination. Fervente défenseure d'une régulation bancaire plus stricte, elle est notamment soutenue par l'aile gauche du parti, qui souhaite une action de la Fed plus tournée vers les risques climatiques et la justice sociale et économique.

"La difficulté réside dans l'aspect politique, pas économique", note Steve Pressman.

En matière économique, "ils sont quasiment sur la même longueur d'ondes", souligne-t-il, rappelant que les décisions ne sont pas prises par le seul président de la Fed mais par l'ensemble du comité de politique monétaire, "c'est vraiment le vote d'un groupe de personnes".

Lot de consolation

Lael Brainard figure parmi les "colombes" monétaires, partisane de taux bas et d'un soutien à l'économie. Depuis le début de la crise liée au Covid-19, Jerome Powell s'est lui aussi montré favorable à une politique accommodante.

Mme Brainard pourrait donc, selon lui, repartir avec comme lot de consolation la vice-présidence chargée de la supervision bancaire.

"Ce qui est important, c'est que le président Biden choisisse quelqu'un d'expérimenté et de crédible", avait assuré dimanche la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, sur la chaîne CBS. "Et il y a un éventail de candidats", avait-elle ajouté. 

Jusqu'alors, elle a semblé soutenir le président sortant, saluant son "très bon travail à la tête de la Fed", en particulier pendant la pandémie.

Janet Yellen avait été la première femme à diriger la Fed, mais n'avait pas été reconduite pour un second mandat, comme le veut la tradition. Les désaccords étaient profonds avec le républicain Donald Trump, alors président, et celui-ci l'avait écartée de l'institution et remplacée par Jerome Powell.

Outre Jerome Powell et Lael Brainard, quatre autres gouverneurs sont actuellement en poste.

Joe Biden devra aussi nommer trois nouveaux gouverneurs à la Fed: un qui viendra remplir un siège vacant, un autre pour remplacer Randal Quarles, nommé par Donald Trump et qui quittera la Fed fin décembre suite à sa démission, et un dernier pour remplacer Richard Clarida, également nommé par l'ancien président républicain, et dont le mandat expire fin janvier 2022.

Le président démocrate a ainsi l'occasion de retoucher la couleur politique de la puissante Réserve fédérale, mais devra là aussi mener de rudes négociations.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.