Eric Zemmour, un habitué des propos controversés et des prétoires

En décembre 2020, Eric Zemmour comparaît pour «contestation de crime contre l'humanité». (Photo, AFP)
En décembre 2020, Eric Zemmour comparaît pour «contestation de crime contre l'humanité». (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 16 novembre 2021

Eric Zemmour, un habitué des propos controversés et des prétoires

En décembre 2020, Eric Zemmour comparaît pour «contestation de crime contre l'humanité». (Photo, AFP)
  • Un an plus tôt, en mars 2010, il a suscité un tollé en déclarant dans l'émission de Thierry Ardisson «Salut les terriens», que «la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c'est comme ça, c'est un fait»
  • En juin 2016, la cour d'appel de Paris relaxe l'éditorialiste pour provocation à la haine et diffamation raciales

PARIS: Depuis plus de dix ans, ses sorties controversées et provocatrices sur l'islam, les immigrés ou l'histoire de France ont valu une quinzaine de procédures judiciaires au polémiste d'extrême droite Eric Zemmour, qui comparaît mercredi pour des propos sur les mineurs isolés. 

Poursuivi pour injure raciale, provocation à la haine ou contestation de crime contre l'humanité, le probable candidat à l'élection présidentielle de 2022 en est sorti plus souvent relaxé que condamné. Voici les principales décisions: 

Délinquants « noirs et arabes »  

C'est en 2011 qu’Éric Zemmour, alors éditorialiste au Figaro et sur RTL, fait sa première apparition remarquée dans un prétoire. 

Un an plus tôt, en mars 2010, il a suscité un tollé en déclarant dans l'émission de Thierry Ardisson « Salut les terriens », que « la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c'est comme ça, c'est un fait ». 

Des associations antiracistes portent plainte, le débat fait rage. 

Au nom de la « défense de la liberté d'opinion » ou de la lutte contre le « politiquement correct », le journaliste est soutenu par des députés de droite, un magistrat célèbre, Philippe Bilger, et l'ancien ministre socialiste Jean-Pierre Chevènement. 

En février 2011, le tribunal correctionnel de Paris le reconnaît coupable de provocation à la haine raciale, lui inflige 1 000 euros d'amende mais le relaxe des poursuites pour diffamation. 

Éric Zemmour ne fait pas appel, sa condamnation est définitive. 

« Envahisseurs »  

En juin 2016, la cour d'appel de Paris relaxe l'éditorialiste pour provocation à la haine et diffamation raciales. 

En cause, une chronique de 2014 sur RTL où il dénonce « les bandes de Tchétchènes, de Roms, de Kosovars, de Maghrébins, d'Africains qui dévalisent, violentent ou dépouillent. » 

Le tribunal l'avait déjà relaxé en septembre 2015 au motif que les communautés visées ne l'étaient pas dans leur ensemble. 

L'interview italienne 

En octobre 2014, il affirme au quotidien italien Corriere della Sera que les musulmans « vivent entre eux, dans les banlieues. Les Français ont été obligés de s'en aller ». 

Un an après, le tribunal correctionnel le condamne à 3.000 euros d'amende, peine confirmée en appel en novembre 2016. 

Mais la Cour de cassation ordonne pour un motif de forme un troisième procès devant la cour d'appel qui, en novembre 2018, le relaxe car « il n'est pas prouvé qu’Éric Zemmour (...) savait que ce journal était publié en France ». 

Cette sortie lui coûte toutefois sa place dans l'émission « Ça se dispute » sur la chaîne iTELE (aujourd'hui CNews). 

« Invasion »  

La France vit « depuis trente ans une invasion » de la part de l'islam, elle est le théâtre d'un « djihad » qui vise à l'« islamiser », professe-t-il en 2016 dans « C à vous » sur France 5. 

Le tribunal lui inflige en juin 2017 5 000 euros d'amende pour des propos « stigmatisant (...) en des termes particulièrement violents et péremptoires » les musulmans. 

La cour d'appel confirme en mai 2018 sa culpabilité pour provocation à la haine religieuse mais réduit son amende à 3 000 euros. 

Son pourvoi en cassation est rejeté, la peine est définitive. Il saisit toutefois en 2019 la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH), qui n'a pas encore examiné sa requête. 

Pétain et les Juifs 

En décembre 2020, Eric Zemmour comparaît pour « contestation de crime contre l'humanité ». 

Face au philosophe Bernard-Henri Lévy, il a affirmé en 2019 sur CNews que le maréchal Pétain avait « sauvé » les Juifs français. A la barre, il récidive: « je tiens à répéter ce que j'ai dit: les chiffres parlent d'eux-mêmes: en France, 40% des Juifs étrangers qui ont été exterminés et 90% des Juifs français qui ont survécu ». 

En février 2021, le tribunal le relaxe car ses propos ont été prononcés « à brûle-pourpoint lors d'un débat sur la guerre en Syrie ». 

Les parties civiles ont fait appel. 

Les « colonisateurs »  

Le 8 septembre 2021, la cour d'appel de Paris relaxe Eric Zemmour pour avoir fustigé les immigrés « colonisateurs » lors d'une réunion organisée en 2019 par des proches de l'ex-députée du Front national (devenu RN) Marion Maréchal. 

En première instance, il est condamné à 10 000 euros d'amende pour « exhortation, tantôt implicite tantôt explicite, à la discrimination et à la haine à l'égard de la communauté musulmane et à sa religion ». 

Les juges d'appel estiment à l'inverse qu'« aucun des propos poursuivis ne visent l'ensemble des Africains, des immigrés ou des musulmans mais uniquement des fractions de ces groupes ». 

Le parquet général et les parties civiles s'étaient pourvus en cassation. 


A Marseille, Notre-Dame de la Garde, symbole de la ville, se refait une beauté

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  • "C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David
  • Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle

MARSEILLE: Cent mètres carrés de feuilles d'or à appliquer derrière un échafaudage surplombant la baie de Marseille, dans le sud de la France: un chantier monumental s'apprête à démarrer à Notre-Dame de la Garde pour redonner son éclat à la "Bonne Mère", statue de la vierge à l'enfant emblématique de la ville.

"C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David.

"On est enfin arrivé au plus haut, au plus précieux, au plus important", ajoute-t-il à propos de la redorure de la statue haute de 11,2 mètres et dont la couronne, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée, est le point culminant de la deuxième ville de France.

Pour évaluer avec précision les travaux, prévus de février à décembre, Xavier David a notamment descendu en rappel les quatre versants de la vierge dorée.

"Il faut voir aussi avec la main, on ne peut pas seulement voir avec l'oeil", explique celui qui arpente depuis plusieurs décennies l'étroit escalier en colimaçon situé dans les entrailles de la "Bonne-Mère", au sommet duquel on peut observer, par une trappe au milieu de la couronne de la statue, toute la ville de Marseille, sa baie et ses collines.

Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle.

"La redorure de la statue a lieu à peu près tous les 30 ans", explique à l'AFP le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire.

"Peu de personnel" 

Et de rappeler que la "Bonne Mère" est "véritablement une statue qui rassemble parce que, quand on arrive à Marseille, on la voit de loin, parce que, un jour ou l'autre, beaucoup de Marseillais se sont tournés vers elle, pour retrouver un peu de souffle, un peu d'espérance, de la joie".

"La vierge, c'est la mère, c'est l'enfant, c'est très méditerranéen, c'est l'amour, donc voilà, je crois que rien que pour ça, il faut la redorer", s'enthousiasme Nicole Leonetti, une retraitée marseillaise en visite à la basilique.

En amont de ce chantier de près de 2,5 millions d'euros, le diocèse de Marseille, propriétaire de l'édifice, a lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des 30.000 feuilles d'or nécessaires.

Le diocèse a également reçu le soutien de mécènes, comme l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille, ou encore le club de foot Olympique de Marseille et le groupe de spiritueux Pernod Ricard.

Lors du lancement de la campagne en mai, le cardinal de la ville, Jean-Marc Aveline, avait insisté sur "l'importance symbolique de Notre-Dame de la Garde", assurant que la "Bonne Mère" évoquait aux Marseillais des valeurs d'accueil et de dignité.

Marseille est "une ville où la population, pour la plupart, est arrivée d'ailleurs (...) à cause de divers problèmes de guerre, de famine, de misère, de corruption", avait détaillé le cardinal.

Le chantier ne concernera pas seulement la surface de la statue, mais aussi sa structure métallique ou encore les anges du clocher.

"Il y aura peu de personnel, seulement des compagnons très pointus, très compétents qui vont travailler sur la pierre, d'autres sur le fer, avant l'arrivée des doreurs" au mois d'août, explique Xavier David.

Une douzaine de doreurs travailleront "dans une sorte d'atmosphère stérile" à l'intérieur de l'échafaudage recouvert de la bâche.

La statue a été réalisée au XIXe siècle en "galvanoplastie", qui consiste à plonger un moule en plâtre dans un bain de cuivre.

Elle est la plus grande au monde réalisée avec cette technique, "qui donne en sculpture le travail le plus fin et le plus pérenne, puisque 140 ans plus tard, cette statue est encore parfaitement intacte", explique l'architecte. "A la condition qu'on lui apporte un soin particulier tous les 25-30 ans."


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.