Les troupes anti- Houthis se retirent d’Al-Hodeïda

Sur cette photo, un combattant yéménite pro-gouvernemental affronte la milice houthie sur la ligne de front au sud de Ma'rib, le dernier bastion du gouvernement dans le nord du Yémen, le 10 novembre 2021. (AFP)
Sur cette photo, un combattant yéménite pro-gouvernemental affronte la milice houthie sur la ligne de front au sud de Ma'rib, le dernier bastion du gouvernement dans le nord du Yémen, le 10 novembre 2021. (AFP)
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Publié le Dimanche 14 novembre 2021

Les troupes anti- Houthis se retirent d’Al-Hodeïda

  • Dans un entretien téléphonique avec Arab News samedi, des officiers des forces armées locales ont dit avoir reçu mercredi l'ordre de se retirer d'Al Hodeïda dans les prochaines 24 heures
  • De grands convois de véhicules militaires transportant des combattants et des équipements militaires ont été repérés alors à leur sortie de plusieurs quartiers de la ville d'Al-Hodeïda

AL-MUKALLÂ, Yémen : Les forces conjointes du Yémen présentes sur la côte ouest du pays ont annoncé vendredi leur retrait de plusieurs districts libérés dans la province d'Al-Hodeïda, y compris de certains quartiers de la ville en question.

Les Forces conjointes, qui désignent trois grandes unités militaires implantées sur la côte ouest du Yémen, ont fait savoir qu'elles avaient retiré leurs troupes des parties de la province d'Hodeïda soumises à la trêve décrétée par l'accord de Stockholm, conclu sous l'égide des Nations unies. Par ailleurs, les troupes retirées seront redéployées dans d'autres régions, selon les Forces conjointes.

« Nos obligations religieuses et patriotiques nous amènent à défendre des fronts plus importants où les défenses peu solides nous permettront de gagner du terrain », ont-elles déclaré dans un communiqué, arguant que l'accord de Stockholm a entravé leur action et les a empêchées de contrôler la ville d'Al-Hodeïda.

Dans un entretien téléphonique avec Arab News samedi, des officiers des forces armées locales ont dit avoir reçu mercredi l'ordre de se retirer d'Al Hodeïda dans les prochaines 24 heures.

De grands convois de véhicules militaires transportant des combattants et des équipements militaires ont été repérés alors à leur sortie des quartiers d’Al-Houk, Hays, Attuhayta, Bait Al-Fakih, le secteur Kilo16 et la rue Sanaa dans la ville d'Al-Hodeïda.

Les Forces conjointes ont construit des barricades de sable et déployé des troupes le long d'Al-Hayma, une zone côtière exiguë située à 80 kilomètres au sud d'Al-Hodeïda, selon les officiers.

En effet, les Forces conjointes regroupent trois grandes unités militaires : la Brigade des Géants, la Résistance nationale et la Résistance de Tihama. Ces unités ont été fusionnées en juillet 2019 sous la supervision de la Coalition arabe.

Elles sont parvenues à repousser la percée de la milice houthie dans la province d'Al-Hodeïda et ont largement souscrit à l'accord de Stockholm, même si elles étaient capables de libérer les dernières zones occupées par la milice houthie à Al-Hodeïda.

Peu de temps après le départ des Forces conjointes, la milice houthie a pris d'assaut les villes et villages de la province d'Al-Hodeïda et ses dirigeants à Sanaa ont annoncé la prise de contrôle de la province.

En vertu de l'accord de Stockholm conclu fin 2018, le gouvernement yéménite, dont les forces sont arrivées aux abords de la ville d'Al-Hodeïda au terme d'une offensive militaire réussie, s'est engagé à renoncer aux offensives contre cette ville. En contrepartie, la milice houthie a confié le port maritime de la ville à des forces yéménites neutres qui ne participaient pas au conflit, le tout sous l'égide des Nations unies.

Le gouvernement, par l'intermédiaire de l'Unité exécutive pour les camps des déplacés, a cependant annoncé que 1874 personnes au moins ont fui leurs maisons à Hays, Attuhayta et Bait Al-Fakih vers des lieux plus sûrs en dehors d’Al-Hodeïda ; ces évènements surviennent depuis jeudi, lorsque les troupes des Forces conjointes ont commencé à évacuer la province.

« On s'attend à ce que ce nombre augmente. Il convient que nos partenaires des organisations humanitaires interviennent d'urgence pour venir en aide à ce grand nombre de personnes déplacées », peut-on lire dans un communiqué publié par l'organisme gouvernemental.

Dans un communiqué repris par l'agence de presse officielle, le gouvernement yéménite a précisé pour sa part qu'il n'avait pas été averti à l'avance du retrait de ces forces d'Al-Hodeïda.

De son côté, la Mission des Nations Unies en appui à l'Accord sur Hodeïda (MINUAAH) affirme ne pas avoir été informée à l'avance de ce retrait.

« La mission est actuellement en contact avec les parties concernées afin de déterminer les faits sur le terrain. Nous les exhortons à assurer la sécurité des civils à l'intérieur et aux alentours des régions dans lesquelles les lignes de front ont été déplacées », a déclaré la mission onusienne sur Twitter.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.

 


Dans Gaza affamée, des Palestiniens se rabattent sur la viande de tortue

(Photo AFP)
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  • Faute de mieux, c'est la troisième fois que cette Palestinienne de 61 ans prépare un repas à base de tortue pour sa famille déplacée, qui vit aujourd'hui sous une tente à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
  • « La famine n'est pas seulement un risque, mais elle semble se développer rapidement dans presque toutes les régions de Gaza », a averti un collectif d'ONG internationales cette semaine.

KHAN YOUNES, TERROIRES PALESTINIENS : Dans une bande de Gaza où les protéines sont rares, certains se résignent à manger des tortues marines.

« Les enfants étaient réticents, on leur a dit que c'était aussi délicieux que du veau », explique Majida Qanan, qui surveille les morceaux de viande rouge mijotant sur un feu de bois.

« Certains en ont mangé, d'autres pas. »

Faute de mieux, c'est la troisième fois que cette Palestinienne de 61 ans prépare un repas à base de tortue pour sa famille déplacée, qui vit aujourd'hui sous une tente à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.

Depuis 18 mois de guerre dévastatrice entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, le territoire et ses 2,4 millions d'habitants se trouvent dans une situation humanitaire critique.

« La famine n'est pas seulement un risque, mais elle semble se développer rapidement dans presque toutes les régions de Gaza », a averti un collectif d'ONG internationales cette semaine.

Depuis le 2 mars, Israël bloque toute livraison humanitaire, accusant le Hamas de détourner l'aide. Le mouvement palestinien dément ces accusations et accuse en retour Israël d'utiliser « la famine comme arme de guerre ».

Selon le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), la bande de Gaza est aujourd'hui probablement plongée dans « la pire » situation humanitaire depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël.

En juin dernier, les acteurs du secteur humanitaire avaient évoqué des Palestiniens si démunis qu'ils en étaient parfois réduits à se nourrir d'aliments pour animaux ou d'herbe, et à boire l'eau des égouts.

Entretemps, une trêve, entrée en vigueur le 19 janvier, a permis d'augmenter les livraisons humanitaires, jusqu'au nouveau blocage israélien du 18 mars, suivi de la reprise de ses opérations militaires.

Les tortues, elles, sont tuées selon les rites halal, c'est-à-dire conformément aux préceptes de la religion musulmane, affirme Abdul Halim Qanan.

« S'il n'y avait pas de famine, on n'en mangerait pas, mais il faut bien compenser le manque de protéines avec quelque chose ».


Le président syrien reçoit un membre républicain du Congrès américain

Le président Al-Sharaa rencontre Cory Mills, membre du Congrès américain, à Damas. (Courtesy : SANA)
Le président Al-Sharaa rencontre Cory Mills, membre du Congrès américain, à Damas. (Courtesy : SANA)
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  • En janvier, les États-Unis ont annoncé un allègement temporaire des sanctions pour « ne pas entraver » la fourniture de services essentiels à la population syrienne. Ils ont cependant précisé qu'ils n'envisageraient pas d'assouplir davantage les sanctions
  • C'est la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

DAMAS : Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, s'est entretenu à Damas avec un membre du Congrès américain, a indiqué samedi la présidence syrienne, ce qui constitue la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

Cory Mills, membre du parti républicain, est arrivé vendredi en Syrie, accompagné de Marlin Stutzman, également membre du parti de Donald Trump.

Le nouveau président a rencontré M. Mills au palais présidentiel à Damas en présence de son ministre des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a indiqué la présidence dans un communiqué.

Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, s'est entretenu à Damas avec un membre du Congrès américain, a indiqué samedi la présidence syrienne, ce qui constitue la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

Cory Mills, membre du parti républicain, est arrivé vendredi en Syrie, accompagné de Marlin Stutzman, également membre du parti de Donald Trump.

Le nouveau président a rencontré M. Mills au palais présidentiel à Damas en présence de son ministre des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a indiqué la présidence dans un communiqué.

Peu après l'arrivée d'Ahmed Chareh, Washington avait annoncé ne plus proposer de récompense pour son arrestation, après avoir reçu des « messages positifs » lors de la première visite officielle de diplomates américains à Damas après l'éviction de M. Assad.

Le nouveau gouvernement syrien cherche à obtenir une levée des sanctions internationales imposées à l'époque de Bachar al-Assad afin de relancer l'économie du pays, exsangue après 14 années de guerre civile.

Toutefois, certains pays souhaitent attendre de voir si les nouvelles autorités vont respecter les droits humains. 

En janvier, les États-Unis ont annoncé un allègement temporaire des sanctions pour « ne pas entraver » la fourniture de services essentiels à la population syrienne. Ils ont cependant précisé qu'ils n'envisageraient pas d'assouplir davantage les sanctions tant que des progrès sur des priorités telles que la lutte contre le « terrorisme » n'auront pas été constatés.

Les sanctions économiques ont un impact lourd sur le pays, où 90 % des Syriens vivent sous le seuil de pauvreté, selon l'ONU.

Une délégation ministérielle syrienne et le gouverneur de la Banque centrale doivent participer à des réunions avec le Fonds monétaire international et la Banque mondiale à Washington la semaine prochaine, ont récemment indiqué deux sources proches des participants.

La visite des deux élus américains intervient alors que les États-Unis ont annoncé le retrait prochain d'environ un millier de soldats américains déployés en Syrie pour lutter contre les jihadistes.

Washington a également mis en garde le même jour contre le risque d'attaques « imminentes » en Syrie, selon un message diffusé sur le site de l'ambassade américaine, fermée depuis 2012.


Les États-Unis annoncent réduire de moitié leurs effectifs militaires en Syrie

Les États-Unis ont commencé à retirer des centaines de soldats du nord-est de la Syrie, a rapporté le New York Times jeudi. (AFP/File)
Les États-Unis ont commencé à retirer des centaines de soldats du nord-est de la Syrie, a rapporté le New York Times jeudi. (AFP/File)
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  • Cette décision intervient près de trois mois après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui est défavorable depuis longtemps à la présence américaine sur place et prône un retour à une politique isolationniste des États-Unis.
  • La présence américaine en Syrie va être ramenée « à moins d'un millier de soldats dans les mois prochains », sur environ 2 000 actuellement, a déclaré Sean Parnell, le porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.

WASHINGTON : Les États-Unis ont annoncé vendredi qu'ils allaient réduire de moitié leur présence militaire en Syrie, estimant avoir lutté avec « succès » contre le groupe État islamique (EI), même si des groupes djihadistes demeurent actifs dans un pays encore fragile.

Cette décision intervient près de trois mois après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui est défavorable depuis longtemps à la présence américaine sur place et prône un retour à une politique isolationniste des États-Unis.

Les États-Unis sont présents sur le sol syrien depuis des années, notamment dans le cadre de la coalition internationale contre l'EI.

La présence américaine en Syrie va être ramenée « à moins d'un millier de soldats dans les mois prochains », sur environ 2 000 actuellement, a déclaré Sean Parnell, le porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.

« Cette consolidation démontre les progrès considérables réalisés pour réduire l'attrait et les capacités opérationnelles du groupe Etat islamique, tant dans la région que dans le monde », a-t-il dit, évoquant plus globalement « le succès des États-Unis contre l'EI ».

Arrivé au pouvoir à Washington le 20 janvier, Donald Trump est depuis longtemps sceptique sur la présence militaire en Syrie. Et la chute fin décembre de Bachar al-Assad, remplacé à la tête du pays par une coalition menée par des islamistes, n'a pas changé la donne.

La prise de contrôle de pans entiers de la Syrie et de l'Irak par l'EI à partir de 2014 a déclenché l'intervention d'une coalition internationale menée par les États-Unis, dont l'objectif principal était de soutenir les unités de l'armée irakienne et les Kurdes qui combattaient l'EI au sol par les airs.

Mais Washington a alors aussi déployé des milliers de ses soldats pour soutenir ces troupes locales et mener ses propres opérations militaires.
« L'armée américaine va rester prête à mener des frappes contre ce qu'il reste de l'EI en Syrie », a déclaré vendredi le porte-parole du Pentagone, qui dit maintenir « des capacités importantes dans la région ».

Les États-Unis disposent actuellement d'environ 2 500 soldats en Irak, un chiffre appelé à diminuer.

La sécurité en Syrie reste précaire depuis la chute de Bachar al-Assad, après près de 14 ans d'une guerre déclenchée par la répression violente de manifestations antigouvernementales en 2011.

À la tête de forces de sécurité dominées par d'anciens rebelles islamistes, les autorités syriennes de transition ont la lourde tâche de maintenir la sécurité dans un pays multiethnique et multiconfessionnel où de nombreux groupes armés, parmi lesquels des djihadistes, sont encore présents.