En quinze abayas de rêve, Valentino invite la mode modeste dans la haute-couture

Les abayas haute-couture de Valentino au Doha design District (©Valentino)
Les abayas haute-couture de Valentino au Doha design District (©Valentino)
Les abayas haute-couture de Valentino au Doha design District (©Valentino)
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Publié le Samedi 13 novembre 2021

En quinze abayas de rêve, Valentino invite la mode modeste dans la haute-couture

  • A l’arrivée, quinze ensembles que l’on aurait du mal à qualifier de « modestes », n’était leur conformité sans faille aux critères du vêtement traditionnel féminin dans le monde musulman
  • « Je devais comprendre ce qu’est un vêtement modeste et y infuser ma sensibilité et mon histoire personnelle » a confié Pierpaolo Piccioli

BEYROUTH : Il n’est certes pas le premier à le faire. Dolce&Gabbana, Oscar de la Renta et même Tommy Hilfiger ont déjà créé des collections de mode modeste. Mais avec sa nouvelle ligne d’ensembles robe et abaya haute-couture pour Valentino, le directeur artistique Pierpaolo Piccioli touche au sublime.

C’était à l’occasion de Qatar Creates, un événement lancé à Doha la première semaine de novembre pour donner un nouvel élan à la créativité dans le pays. Parmi les grands moments de cette initiative figuraient l’exposition « Dior couturier du rêve », inaugurée au centre M7, (résidence d’artistes et pôle destiné aux artistes émergents), ainsi que la cérémonie de remise des prix Fashion Trust Arabia aux nouveaux talents arabes de la mode. L’un des clous de cette semaine artistique était sans aucun doute l’exposition Valentino, au centre-ville de Doha. La maison italienne fondée par Valentino Garavani donnait à voir sa collection haute-couture automne hiver 2021-22. Dans un immense cube blanc inondé de lumière zénithale, les modèles les plus emblématiques de cette ligne inspirée de l’art contemporain et notamment des peintures de Jamie Nares, Luca Coser, Francis Offman, Andrea Respino, Kerstin Brätsch, Patricia Treib, Benni Bosetto et Wu Rui, étaient exposés avec douze toiles d’artistes correspondantes. Les fabuleux coloris propres à l’ADN de la maison, les contrastes audacieux et les superpositions majestueuses de Valentino offraient une entrée en matière, avant la révélation, dans une salle au cœur de la salle, d’une somptueuse ligne de abayas haute-couture spécialement réalisée pour l’occasion.

« Je devais comprendre »

En marge de l’exposition, le directeur artistique Pierpaolo Piccioli s’était exprimé sur le sujet dans le cadre d’une conversation publique donnée au Musée national du Qatar en compagnie du mannequin Naomi Campbell et de la présidente des musées du Qatar Cheikha Al-Mayassa bent Hamad ben Khalifa Al-Thani. Piccioli avait évoqué une collection réalisée dans un contexte de montée de la violence xénophobe en Italie, pour laquelle il avait levé, en quatre mois de casting, une armée de mannequins de couleurs, persuadé que la mode avait le pouvoir d’influer sur les mentalités et de changer les perspectives. « La mode ne peut se prétendre inclusive si elle ne s’ouvre à toutes les particularités » a enchaîné Naomi Campbell. C’est ainsi que la mode modeste s’est retrouvée sous la loupe du créateur qui a confié : « Je devais comprendre, ne pas me contenter de répliquer la forme. Je devais entrer dans la culture qui entoure l’abaya à partir de ma propre culture. Comprendre ce qu’est un vêtement modeste et y infuser ma sensibilité et mon histoire personnelle. Garder la forme, parce que c’est là que se trouve le sens, analyser la technique de base et y apporter la touche couture. »

 La magie d’un point

A l’arrivée, chaque modèle portant le nom de l’équipe qui a veillé à sa réalisation -car Valentino ne peut être Valentino sans le savoir-faire de ses ateliers-, ce sont quinze ensembles que l’on aurait du mal à qualifier de « modestes », n’était leur conformité sans faille aux critères du vêtement traditionnel féminin dans le monde musulman. Car comment présenter comme modeste une telle profusion d’élégance, de raffinement, de textiles d’exception, de broderies discrètes, de coupes architecturales, en un mot de somptuosité ? pour ne citer qu’un seul détail, les sequins brodés sur l’un des modèles, avec seulement un fil de même couleur et un point parti en « y » du trou central de chaque pièce, forment ensemble une évocation des ornements géométriques de l’architecture islamique. Cela sans parler des camaïeux de bleus et d’orange, des modèles amples ornés de nœuds Valentino surdimensionnés, des contrastes de rose et de prune, des revers surprenants, chacun offrant à lui seul un spectacle. Les ensembles sont composés d’une robe simple à manches longues et col rond, complétée par manteau. Une capuche fluide peut se porter seule quand elle n’est pas incorporée au manteau. Le reste appartient au génie de Piccioli, à l’héritage de Garavani et au savoir-faire d’exception des ateliers de la maison.


Des récits de quinze pays arabes pour le Festival du film Safar en Grande-Bretagne

Le programme de cette année est organisé par Rabih el-Khoury, collaborateur de longue date de Safar et de l’Arab British Center. (Safar)
Le programme de cette année est organisé par Rabih el-Khoury, collaborateur de longue date de Safar et de l’Arab British Center. (Safar)
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  • Le festival Safar, qui fête sa 9e édition, est considéré comme la principale plate-forme de présentation du cinéma arabe au Royaume-Uni
  • Le programme comprend des nouveautés, des classiques, des films d’archives et des projections familiales

LONDRES: Le Festival du film Safar de cette année se tiendra du 18 au 30 juin dans neuf villes britanniques. C’est l’événement cinématographique arabe le plus important et le plus ancien du Royaume-Uni, selon l’Arab British Center.

Organisé par Rabih el-Khoury, collaborateur de longue date de Safar et de l’Arab British Center, le programme 2024 explorera les thèmes des rêves, des espoirs et des réalités à travers des histoires en provenance de quinze pays arabes.

Le programme du festival propose soixante projections et événements dans quatre salles londoniennes, ainsi que dans des cinémas de Birmingham, Cardiff, Glasgow, Hull, Liverpool, Manchester, Oxford et Plymouth.

M. El-Khoury confie que le festival inclut le cinéma soudanais et palestinien, ce qui promet au public «des thèmes couvrant les rapports familiaux, la perte, l’amour, la migration et les dures vérités de la guerre et de la politique».

Il ajoute: «À travers ces histoires et grâce à un cinéma stimulant et captivant, nous visons à faciliter l’échange, la réflexion et à partager la force dans la solidarité.»

Le festival Safar, qui fête sa 9e édition, est considéré comme la principale plate-forme de présentation du cinéma arabe au Royaume-Uni.

Le programme comprend des nouveautés, des classiques, des films d’archives et des projections familiales.

Parmi les œuvres phares, on compte le documentaire Life is BeautifulLa Vie est belle») de Mohamed Jalaby, qui évoque la solidarité européenne et la rigidité des frontières, tant physiques que bureaucratiques, à la lumière de la guerre à Gaza en 2014.

Parmi les autres œuvres figurent Bye Bye Tiberias, de Lina Soualem, une galerie magnifique de quatre générations de femmes palestiniennes, The Burdened, du réalisateur yéménite Amr Gamal, qui suit Isra’a et Ahmed dans leur combat pour élever leurs trois jeunes enfants, et Inshallah a Boy, d’Amjad al-Rasheed.

«Le festival constitue un élément clé de notre travail. Il a pour but de mieux comprendre le monde arabe au Royaume-Uni», indique Nadia el-Sebai, directrice exécutive de l’Arab British Center.

«Cette année, nous avons le privilège de travailler une fois de plus avec Rabih el-Khoury, ainsi qu’avec nos commissaires invités et nos partenaires à travers le Royaume-Uni pour présenter notre festival le plus impressionnant à ce jour.»

«Malgré les réalités difficiles auxquelles se trouve confrontée la région, Safar nous invite à nous rassembler et à trouver du réconfort, des espoirs et des rêves, dans le langage universel du cinéma», conclut-elle.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Retour en Suisse triomphal pour l'interprète Nemo après son sacre à l'Eurovision

Le chanteur suisse gagnant Nemo représentant la Suisse avec la chanson "The Code" célèbre après la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (ESC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmo Arena de Malmö, en Suède (Photo, AFP).
Le chanteur suisse gagnant Nemo représentant la Suisse avec la chanson "The Code" célèbre après la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (ESC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmo Arena de Malmö, en Suède (Photo, AFP).
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  • Avec sa veste à plumes roses et rouges et sa jupe satinée rose, Nemo a recueilli 591 points
  • Il s'agit de la troisième victoire de la Suisse au concours de l'Eurovision depuis sa création en 1956

MALMÖ: Nemo a regagné la Suisse dimanche sous les acclamations après sa victoire au concours de l'Eurovision 2024, une édition marquée par la controverse sur la participation d'Israël, en pleine guerre dans la bande de Gaza.

"Félicitations +honey pie+ (surnom affectueux en anglais) !", s'est exclamé un admirateur de l'artiste non-binaire de 24 ans, en lui tendant un bouquet de fleurs, à son arrivée à l'aéroport de Zurich en provenance de Copenhague.

D'autres brandissaient des drapeaux arborant en anglais le message: "Nous existons, nous insistons, nous persistons", en référence à la lutte des personnes non-binaires pour la reconnaissance de leur identité.

Une autre banderole clamait "Femme, homme, humain" en allemand.

Nemo Mettler, qui demande à être désigné par des pronoms non-genrés, a remporté la compétition avec "The Code", un titre hautement personnel racontant son cheminement vers la réalisation de son identité de genre.

La Suisse a devancé la Croatie, l'Ukraine, la France, menée par le chanteur Slimane, et Israël, représenté par Eden Golan. La présence d'une candidate d'Israël a suscité une vive controverse alors que son pays a lancé une offensive meurtrière contre le Hamas à Gaza, après une attaque sanglante du groupe palestinien le 7 octobre en Israël.

L'Union européenne de radio-télévision, qui organise l'événement, a estimé que plus de 160 millions de personnes avaient regardé le concours 2024, diffusé en direct dans les 37 pays participant à la finale et sur YouTube.

Des fans massés derrière des barrières avaient attendu Nemo patiemment en reprenant sa chanson.

Les applaudissements ont commencé à retentir à l'apparition de l'interprète, qui y a répondu par deux pouces en l'air avant de prendre des selfies et de signer des autographes.

Nemo a rejoint un groupe de fans qui chantaient "Nous avons cassé les codes", "nous existons".

«Pas réel»

En conférence de presse après ce retour triomphal, Nemo a indiqué vouloir prendre du repos dans son jardin. "Je vais m'allonger et essayer de me calmer un petit peu", a dit l'artiste. "On dirait que ce n'est pas réel".

"J'ai cassé les codes. J'ai cassé le trophée", a répété Nemo, après l'avoir littéralement brisé dans un geste d'enthousiasme lorsqu'il a reçu son prix.

L'accueil des fans à l'aéroport a été "extrêmement beau (...) cela m'a montré à quel point c'est bon de faire partie d'une communauté".

Nemo Mettler, qui vit actuellement à Berlin, est originaire de Bienne, ville bilingue allemand-français du nord de la Suisse, où une réception publique est prévue pour congratuler l'enfant du pays.

"Ce sera certainement une grande fête dans la ville, avec le public, les fans", a prédit le maire de Bienne Erich Fehr, interrogé à l'aéroport par l'agence de presse suisse Keystone-ATS.

"C'est dingue, c'est une incroyable histoire que Nemo de Bienne ait remporté ce titre. Le plus important concours de musique au monde. Nous sommes vraiment fiers et heureux", a-t-il ajouté.

Le chef de la Corporation des diffuseurs suisses, Gilles Marchand, a lui aussi souligné l'"immense succès" de Nemo.

Il s'agit de la troisième victoire de la Suisse au concours de l'Eurovision depuis sa création en 1956. Comme le veut la tradition, le pays sera l'hôte de la prochaine édition.

"Même si la diffusion du concours de l'Eurovision est un défi majeur pour toutes les chaînes de télévision en termes de ressources et de finances, nous sommes malgré tout ravis de savoir que notre pays accueillera en 2025 cet événement très apprécié", a poursuivi M. Marchand.


Le Louvre Abu Dhabi exposera des œuvres de Van Gogh

L’œuvre « Chambre à Arles » représente la chambre de van Gogh dans sa maison jaune à Arles (Photo, Fournie).
L’œuvre « Chambre à Arles » représente la chambre de van Gogh dans sa maison jaune à Arles (Photo, Fournie).
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  • L’exposition abordera la période dite de post-impressionnisme, en se concentrant spécifiquement sur les années 1886 à 1905
  • Les pièces phares du monde arabe incluent deux chefs-d’œuvre de l’artiste franco-égyptien Georges Hanna Sabbagh: L’artiste et sa famille à La Clarté (1920) et Les Sabbagh à Paris (1921)

DUBAÏ: Le Louvre Abu Dhabi s’apprête à exposer une œuvre du peintre néerlandais Vincent van Gogh lors de l’exposition Post-impressionnisme: au-delà des apparences, qui se tiendra du 16 octobre au 9 février de l’année prochaine.

L’œuvre Chambre à Arles représente la chambre de Van Gogh dans sa maison jaune à Arles, où il installa son atelier et vécut à partir de septembre 1888.

L’exposition sera organisée par Jean-Rémi Touzet, conservateur des peintures au musée d’Orsay, et Jérôme Farigoule, conservateur en chef du Louvre Abu Dhabi, avec le soutien d’Aisha Alahmadi, assistante de conservation au Louvre Abu Dhabi.

1886 à 1905

Elle abordera la période dite de post-impressionnisme, en se concentrant spécifiquement sur les années 1886 à 1905. «Ces deux décennies furent une période d’immense innovation et expérimentation artistique, marquant la transition de l’impressionnisme à l’émergence explosive des ‘Fauves’ au Salon d’Automne», peut-on lire dans un communiqué.

Les pièces phares du monde arabe incluent deux chefs-d’œuvre de l’artiste franco-égyptien Georges Hanna Sabbagh: L’artiste et sa famille à La Clarté (1920) et Les Sabbagh à Paris (1921).

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com