Le Covid long, surtout dans la tête? Une étude fait polémique

Un malade du Covid-19 admis dans une unité de soins intensifs à Cayenne, le 25 septembre 2021. (Photo, AFP)
Un malade du Covid-19 admis dans une unité de soins intensifs à Cayenne, le 25 septembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 13 novembre 2021

Le Covid long, surtout dans la tête? Une étude fait polémique

  • Le Covid long se caractérise par la persistance de symptômes chez un patient atteint des mois plus tôt par le Covid-19, y compris par des formes légères
  • Or, ces symptômes «pourraient le plus souvent être associés au fait de croire avoir été infecté» au coronavirus, selon l'étude d'une des principales revues médicales mondiales

PARIS : Le Covid long a-t-il d'abord des ressorts psychologiques? Une récente étude le suggère mais suscite la colère des patients ainsi que de nombreuses critiques scientifiques sur sa méthodologie, une polémique qui souligne surtout combien ce trouble reste flou et mal défini.


Le Covid long se caractérise par la persistance de symptômes chez un patient atteint des mois plus tôt par le Covid-19, y compris par des formes légères.


Or, ces symptômes "pourraient le plus souvent être associés au fait de croire avoir été infecté" au coronavirus, avance une étude publiée en début de semaine dans le Journal of the American Medical Association (Jama), l'une des principales revues médicales mondiales.


Autrement dit, le Covid long serait surtout d'ordre psychologique, sans lien avec la réalité d'une infection au virus, et donc avec des séquelles physiologiques.


L'étude, coordonnée par Cédric Lemogne, chef du service psychiatrie de l'Hôtel-Dieu à Paris, s'est intéressée à environ 25.000 personnes suivies pendant des mois par les autorités françaises de santé publique pour évaluer de multiples effets du Covid.


D'un côté, ces personnes ont répondu à des questionnaires, à la fois pour dire si elles ont été malades et si elles ressentent toujours des symptômes longtemps après. De l'autre, la réalité de leur maladie a été mesurée par des tests sérologiques qui permettent de confirmer ou non une infection a posteriori.

Scepticisme de chercheurs
L'étude conclut que la plupart des symptômes associés au Covid long sont bien plus associés au fait de se dire ancien malade qu'à celui d'avoir été testé positivement, même si ces deux situations se recoupent logiquement beaucoup.


Chez les patients qui se plaignent de symptômes durables, il faut donc chercher à "identifier des mécanismes cognitifs et comportementaux" et veiller à ne pas les "attribuer par erreur à une infection au Covid-19", concluent les auteurs.


Immédiatement, la colère a pris les associations de patients atteints de Covid long qui accusent l'étude de nier la réalité de leur trouble en lui donnant une explication essentiellement psychologique.


Cette étude donne lieu à des interprétations "stigmatisantes, dangereuses et nuisibles pour les Covid(s) long(s), d'autant qu'elles sont contestées et non reconnues par l'ensemble de la communauté scientifique et associative internationale", a jugé jeudi l'association française AprèsJ20, également très virulente contre un article du Monde relayant cette publication.


Et les critiques sont loin d'être le seul fait des associations de patients, dont certains appellent au retrait de l'étude. Beaucoup de chercheurs ont exprimé leur scepticisme face à la méthodologie retenue par cette étude.


"Un test sérologique (...) n'est pas fiable comme marqueur d'une précédente infection", juge le virologue britannique Jeremy Rossman, cité par l'organisme Science Media Center.


C'est la principale objection contre cette étude. Un test sérologique a plus de risque de "rater" un Covid passé que d'en faire état par erreur, ce qui biaise les résultats.

Définition trop vague
Les auteurs de l'étude se sont défendus, dans le Monde, en soulignant notamment que leur étude montrait bien une association entre une infection réelle et un symptôme durable: la perte de l'odorat. 


Selon eux, c'est bien la preuve que leur méthode peut distinguer quelles manifestations supposées du Covid long sont réellement liées à une infection.


Car ce trouble reste très vaguement défini et cette polémique fait aussi ressortir la difficulté à cadrer les recherches sur le sujet.


De nombreux symptômes sont associés à ce trouble, parmi lesquels la fatigue ou l'essoufflement, ce qui rend difficile de déterminer à quel point les Covid longs recouvrent différentes réalités et, à plus forte raison, quelle peut en être l'origine.


Dans ce contexte, l'étude polémique du Jama risque d'être instrumentalisée "pour affirmer que (le Covid long) n'est absolument pas un problème", redoute le médecin américain F. Perry Wilson, professeur à Yale, sur le site Medscape.


Mais, tout en se montrant lui aussi très critique sur l'étude, il met en garde sur un problème de fond quant à la définition trop vague du Covid long.


"Nous devons nous rendre compte qu'avec des symptômes vagues, on obtient des diagnostics vagues", conclut-il. "Faute de critères plus stricts, de nombreuses personnes risquent de recevoir une étiquette +Covid long+ alors qu'elles n'en sont pas du tout atteintes".


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.