Spotify évalue le rôle de l'audio numérique pour les générations Z et Y

Spotify s'est entretenu avec la génération Z et la génération Y pour comprendre les changements dans la façon dont les deux générations créent, organisent et expérimentent la culture. (Photo fournie)
Spotify s'est entretenu avec la génération Z et la génération Y pour comprendre les changements dans la façon dont les deux générations créent, organisent et expérimentent la culture. (Photo fournie)
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Publié le Samedi 13 novembre 2021

Spotify évalue le rôle de l'audio numérique pour les générations Z et Y

  • Incluant les Émirats arabes unis pour la première fois, le rapport annuel «Culture Next» de Spotify explore le rôle de l'audio numérique et de la signification culturelle sur deux générations : la génération Y et la génération Z
  •  Les deux générations conviennent que la culture d'aujourd'hui est plus ouverte que jamais à entendre des voix divergentes

DUBAÏ : Spotify a publié l'édition des EAU de son rapport annuel sur la culture et les tendances mondiales, «Culture Next», présentant pour la première fois les EAU, explorant le rôle de l'audio numérique dans la vie de la génération Z et de la génération Y.

La pandémie de la Covid-19 a bouleversé l'idée de «normalité», a affirmé Dawn Ostroff, responsable du contenu et de la publicité chez Spotify, dans le rapport. Elle a ajouté qu'un mouvement mondial en cours pour la justice raciale continue de remettre en question le statu quo et d'alimenter le changement social.

Avec cela en contexte, Spotify s'est entretenu avec la génération Z et la génération Y pour comprendre les changements dans la façon dont les deux générations créent, organisent et expérimentent la culture.

«L'audio joue un rôle majeur dans la culture. Nous sommes ravis de partager comment deux générations différentes façonnent le paysage audio», a souligné Omar Aboushady, directeur de compte pour les ventes partenaires dans la région MENA.

«Grâce à ce rapport, nous voulons inspirer et guider les annonceurs, les spécialistes du marketing et les créateurs dans le développement de stratégies marketing, de produits et de campagnes créatives pour atteindre et engager la génération Z et la génération Y», a-t-il ajouté.

La recherche mondiale de Spotify a révélé que sans école et sans temps en face à face avec des amis, la génération Z a signalé plus de sentiments de solitude au cours de la pandémie. Pendant ce temps-là, l'audio est devenu un moyen de soulager le stress pour les deux générations, avec 69% de la génération Y et 58% de la génération Z aux Émirats Arabes Unis affirment utiliser l'audio pour réduire leur stress.

De plus, 61% des membres de la génération Z se sentent «plus centrés et généralement plus heureux» lorsqu'ils écoutent leur musique préférée au quotidien, et 68% de la génération Y considèrent l'audio comme une ressource de santé mentale.

Le rôle de l'audio dans la santé mentale et le bien-être est attesté par le succès de la catégorie des podcasts «santé mentale», qui a enregistré une augmentation écrasante de 601 % de l'audience parmi la génération Z et un bond de 55 % parmi la génération Y en seulement un an.

À une époque où les interactions physiques étaient limitées, les deux générations se sont tournées vers le streaming pour découvrir et explorer la culture afin de nouer de nouvelles connexions. Aux Émirats arabes unis, 73 % de la génération Y et 54 % de la génération Z pensent que les plateformes de streaming en général, notamment l'audio, ont considérablement façonné la façon dont elles découvrent et se connectent à la culture dans son ensemble.

64% de la génération Y et 46% de la génération Z ont utilisé la musique comme moyen de découvrir des cultures et des expériences différentes de la leur, et 59% de la génération Y et 46% de la génération Z se sont fait un ami qui vit dans un autre pays grâce à la musique ou aux podcasts.

La génération Z est la génération la plus diversifiée et la plus consciente sur le plan racial et culturel, et elle s'attend à ce que les marques la reflète, la représente et la responsabilise à travers leurs activités de marketing.

Pour les jeunes de la génération Y et la génération Z en particulier, l'émergence de nouvelles voix dans l'espace audio a fait en sorte que ces jeunes se sentent représentés. 62% de la génération Y et 43% de la génération Z ont indiqué avoir recherché plus de contenu de créateurs et de podcasts plus diversifiés l'année dernière.

Pendant ce temps-là, 51% des membres de la génération Z pensent qu'ils ont plus de liberté que les générations précédentes pour exprimer leur authenticité. Les deux générations conviennent que la culture d'aujourd'hui est plus ouverte que jamais à entendre des voix divergentes.

Le besoin d'authenticité se reflète également dans leur affinité pour les podcasts. Les podcasteurs sont devenus des créateurs de contenu intéressants qui se sentent plus authentiques et accessibles que, par exemple, les animateurs d'émissions de télévision scénarisés et enregistrés. Avec la voix jouant le rôle principal dans l'audio, 65% de la génération Y aux Émirats Arabes Unis croient que les voix réelles des animateurs de podcast peuvent faire ou défaire un podcast.

L'effet de la pandémie s'est à nouveau manifesté dans la réalité mixte, mêlant réel et virtuel, que vivent les deux générations. Alors que la génération Z est impatiente de reprendre ses expériences en personne, la génération Y est à l'aise pour continuer à assister à des événements virtuels.

L'année dernière, 68% de la génération Y et de la génération Z dans le monde ont participé à une expérience virtuelle. Pour l'avenir, aux Émirats arabes unis, la génération Y (56 %) étaient plus susceptibles que les membres de la génération Z (47 %) de continuer à assister à des concerts virtuels après la fin de la pandémie, car ils sont moins chers et plus pratiques que les expériences en personne. 61% de la génération Y ont même affirmé que l'audio est la forme de média la plus immersive.

L'attitude de la génération Y et de la génération Z envers le streaming audio a créé une opportunité importante pour les médias, les marques et les créateurs, compte tenu des altercations auxquelles la plupart des autres canaux médiatiques sont confrontés aujourd'hui.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cinéma: Hazanavicius et le réalisateur iranien Rasoulof ajoutés à la compétition cannoise

Mais M. Rasoulof, 52 ans, dans le viseur du régime et récemment libéré de prison, n'avait pas pu faire le déplacement, toujours frappé par une interdiction de voyager (Photo, X).
Mais M. Rasoulof, 52 ans, dans le viseur du régime et récemment libéré de prison, n'avait pas pu faire le déplacement, toujours frappé par une interdiction de voyager (Photo, X).
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  • Michel Hazanavicius, 57 ans, sera en lice pour la Palme d'Or
  • Mais M. Rasoulof, 52 ans, dans le viseur du régime et récemment libéré de prison, n'avait pas pu faire le déplacement

CANNES: Le Festival de Cannes a parachevé sa sélection lundi, invitant notamment en compétition un cinéaste iranien en rupture avec le régime, Mohammad Rasoulof, et le réalisateur Michel Hazanavicius pour un film d'animation.

Michel Hazanavicius, 57 ans, sera en lice pour la Palme d'Or avec "La plus précieuse des marchandises". Il s'agit d'une première tentative dans le cinéma d'animation pour le réalisateur très éclectique de "The Artist" (oscarisé en 2012) ou des deux premiers volets de la comédie d'espionnage "OSS 117".

Adapté d'une pièce de Jean-Claude Grumberg, le film évoque le souvenir de la Shoah et le sort d'un enfant juif qui échappe miraculeusement à la déportation vers le camp d'extermination nazi d'Auschwitz.

Le festival a également ajouté le nouveau film de Mohammad Rasoulof, "The seed of the sacred fig". Ce cinéaste, lauréat du prix Un Certain Regard à Cannes en 2017 ("Un homme intègre"), puis de l'Ours d'or à Berlin en 2020 ("Le diable n'existe pas"), avait été invité l'an dernier comme membre d'un jury.

Mais M. Rasoulof, 52 ans, dans le viseur du régime et récemment libéré de prison, n'avait pas pu faire le déplacement, toujours frappé par une interdiction de voyager.

Evoquant les questions brûlantes de la corruption ou de la peine de mort, Mohammad Rasoulof fait partie des réalisateurs iraniens primés dans les plus grands festivals mais accusés en Iran de propagande contre le régime, comme Jafar Panahi ou Saeed Roustaee.

Sujets sensibles 

Un troisième réalisateur, le Roumain Emanuel Parvu, est également ajouté à la compétition, portant à 22 le nombre de films en lice pour succéder à la Palme d'Or de l'an dernier, "Anatomie d'une chute" de Justine Triet.

Parmi eux, les œuvres d'illustres réalisateurs hollywoodiens, dont "Megalopolis" de Francis Ford Coppola et "Oh Canada" de Paul Schrader, une comédie musicale de Jacques Audiard, le nouveau film de Yorgos Lanthimos avec Emma Stone, après son Lion d'or pour "Pauvres créatures", ou encore une oeuvre sur Naples par l'Italien Paolo Sorrentino.

Hors compétition, le festival, qui se tiendra du 14 au 25 mai, a également annoncé lundi la première du "Comte de Monte-Cristo", avec Pierre Niney dans le rôle-titre, blockbuster français programmé hors compétition, tandis qu'Oliver Stone présentera en séance spéciale un documentaire sur le dirigeant brésilien Lula.

Trois films sont également ajoutés dans la section Un Certain Regard, dont le premier film comme réalisatrice de l'actrice Céline Sallette, un biopic sur l'artiste Niki de Saint-Phalle, avec Charlotte Le Bon.


Un chef-d'oeuvre oublié de Raphaël exposé au public dans une basilique varoise

Ce chef-d'oeuvre, un portrait de Marie-Madeleine de 46 centimètres sur 34 centimètres, y sera exposé pendant un mois dans cet édifice religieux (Photo, X).
Ce chef-d'oeuvre, un portrait de Marie-Madeleine de 46 centimètres sur 34 centimètres, y sera exposé pendant un mois dans cet édifice religieux (Photo, X).
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  • Ce chef-d'oeuvre, un portrait de Marie-Madeleine de 46 centimètres sur 34 centimètres, y sera exposé pendant un mois dans cet édifice religieux, considéré comme le troisième tombeau de la chrétienté après Jérusalem et Rome
  • Gardé constamment par deux gardes, ce portrait est bien mis en valeur par un éclairage doux au sein de la sacristie donnant au lieu une ambiance mystique

SAINT-MAXIMIN-LA-SAINTE-BAUME: L'exposition ce week-end dans la sacristie de la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (Var) pour la première fois au public d'un tableau oublié et récemment redécouvert du peintre italien de la Renaissance Raphaël a attiré de nombreux visiteurs, a constaté un photographe de l'AFP.

Ce chef-d'oeuvre, un portrait de Marie-Madeleine de 46 centimètres sur 34 centimètres, y sera exposé pendant un mois dans cet édifice religieux, considéré comme le troisième tombeau de la chrétienté après Jérusalem et Rome, qui abrite des reliques de Marie-Madeleine.

Une cinquantaine de personnes ont ainsi fait la queue dimanche après-midi pour pouvoir admirer ce tableau peu connu du maître italien auteur des "Trois Grâces" ou encore des fresques ornant le palais du Vatican à Rome "L'Incendie de Borgo" et "L'Ecole d'Athènes".

Les visiteurs doivent cependant s'acquitter la somme de trois euros pour l'admirer, des fonds qui serviront à soutenir la restauration de la basilique.

Gardé constamment par deux gardes, ce portrait est bien mis en valeur par un éclairage doux au sein de la sacristie donnant au lieu une ambiance mystique.

Tableau oublié 

La redécouverte de ce tableau oublié pourrait, pour certains, relever du miracle: un collectionneur français avait acheté ce portrait de Marie-Madeleine, datant de la rencontre entre Raphaël et Léonard de Vinci (1505), à une galerie londonienne sur son site internet pour 30.000 livres (près de 35.000 euros) en pensant qu'il s'agissait d'une oeuvre de l'école de Vinci.

Il avait ensuite fait appel à l'expertise d'Annalisa Di Maria, membre du groupement d'experts de l'Unesco à Florence (Italie) qui a authentifié l'oeuvre en septembre.

A l'issue d'innombrables analyses, dont la visualisation grâce à la lumière infrarouge des couches de carbone cachées par les pigments de peinture, ils ont pu attribuer le tableau à Raphaël (1483-1520).

Marie-Madeleine, premier témoin de la résurrection de Jésus, dont elle était une fidèle disciple, est une figure importante des Evangiles, souvent présentée comme une pécheresse repentie. Elle aurait passé les 30 dernières années de sa vie dans une grotte du massif de la Sainte-Baume, à une vingtaine de kilomètres de la basilique, devenue un haut-lieu de pèlerinage chrétien.


Des collages XXL à l'Orient-Express, JR veut «changer les perspectives»

Des gens regardent des œuvres de Claire Tabouret à la prison pour femmes de la Giudecca, qui abrite le pavillon du Saint-Siège, lors de la pré-ouverture de la 60e exposition d'art de la Biennale de Venise, le 18 avril 2024 à Venise (Photo, AFP).
Des gens regardent des œuvres de Claire Tabouret à la prison pour femmes de la Giudecca, qui abrite le pavillon du Saint-Siège, lors de la pré-ouverture de la 60e exposition d'art de la Biennale de Venise, le 18 avril 2024 à Venise (Photo, AFP).
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  • Oeuvres monumentales en trompe-l'oeil, portraits, collages... Des favelas de Rio au Louvre, de New York au Népal, le travail éphémère de l'artiste a traversé les frontières, jusqu'à faire l'objet de rétrospectives dans de prestigieux musées
  • Il y est souvent questions de sujets sociaux

 

VENISE: "Changer les perspectives" au-delà des frontières: après plus de 25 ans de carrière, le goût du voyage et de l'ailleurs continue de façonner l'oeuvre de JR, street-artist de renommée mondiale dont le dernier projet prend la route du rail.

A 41 ans, le photographe français au chapeau et lunettes noires, devenu célèbre avec ses collages photographiques XXL, s'est lancé dans un "projet fou": décorer tout un wagon du Venice Simplon-Orient-Express.

"Les gens connaissent tous l'Orient-Express, mais beaucoup ne savent pas qu'ils roulent encore", dit-il à l'AFP en marge de la 60e Biennale d'art contemporain de Venise.

Pour l'occasion, le rutilant wagon-lit bleu nuit, devenu légendaire grâce au roman policier d'Agatha Christie et à ses adaptations au grand écran, a circulé à bord d'une barge cette semaine sur les eaux de la lagune de la Cité des Doges, avant son lancement sur les rails européens au printemps 2025.

En décorant l'intérieur luxueux de cette "oeuvre vivante" - incluant un salon de thé et une bibliothèque - JR, qui maitrise les codes du happening, s'est amusé à dissimuler dans ses recoins divers clins d'oeil à son oeuvre, des lettres, des jumelles, jusqu'à un appareil photo des années 1920.

"C'est une de ces voitures là qui a eu 1.000 vies. Quand on l'a récupérée en Belgique, elle était encore toute brûlée et cabossée, parce qu'elle avait été abandonnée depuis longtemps", se souvient-il en confiant sa "fascination" pour l'univers des trains.

JR voit dans ce moyen de transport une manière de "faire voyager" ses oeuvres, "comme un message dans une bouteille".

Oeuvres monumentales en trompe-l'oeil, portraits, collages... Des favelas de Rio au Louvre, de New York au Népal, le travail éphémère de l'artiste a traversé les frontières, jusqu'à faire l'objet de rétrospectives dans de prestigieux musées.

Il y est souvent questions de sujets sociaux, comme les droits des femmes ("Women are Heroes"), l'immigration ("Déplacé.e.s") ou les armes à feu ("Guns in America").

«Vers l'inconnu»

Avant les festivals et les récompenses, le travail de l'artiste a puisé son inspiration sur les rails "avec les voyages en métro ou en RER" à Paris.

"Quand j'avais 16/17 ans, les appareils ont commencé à devenir numériques. La photo n'était plus un sport de riche. Puis on a démocratisé le voyage, on pouvait voyager pour rien en train ou en avion à l'autre bout du monde. Je pense que je n'aurais pas été artiste si je n'étais pas né cette année-là", confie-t-il.

Au-delà de sa mobilité géographique, le street-artist se plait à arpenter "un chemin vers l'inconnu", "comme le monde du ballet, de l'opéra, du train, etc. Finalement, c'est là où je pense que j'apprends le plus", reconnait-il.

La rencontre faisant partie intégrante du voyage, JR revendique un "art infiltrant" impliquant activement les communautés et le public afin de gommer l'opposition entre sujets et acteurs.

En novembre, 25.000 personnes ont ainsi assisté à un spectacle de sons et lumière, avec la participation de 153 danseurs sur un immense échafaudage devant la façade du Palais Garnier à Paris, métamorphosée en grotte par l'artiste.

Cette performance hypnotisante avait fait face à de nombreux obstacles, menacée par la pluie, les alertes attentat et les incertitudes techniques qui donnaient au projet "plus de chances d'échec que de succès".

"Ce que les gens ne réalisent pas, c'est que nous-mêmes on savait pas si ça allait se passer. Mais si ça marche, d'un coup, c'est quelque chose qui n'a jamais été fait. Pour moi, c'est le signe que c'est un chemin intéressant", explique-t-il.

"C'est encore ce que je fais aujourd'hui: voyager, confronter les images aux autres, changer les perspectives, mais surtout questionner. Parce que je pense que c'est ça qui a la plus grande force de l'art."