Covid en Europe: plus de deux millions de cas en une semaine

La hausse actuelle est portée notamment par cinq pays qui représentent à eux seuls plus de 50% des nouveaux cas hebdomadaires de la région: la Russie, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Turquie et l’Ukraine. (Photo, AFP)
La hausse actuelle est portée notamment par cinq pays qui représentent à eux seuls plus de 50% des nouveaux cas hebdomadaires de la région: la Russie, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Turquie et l’Ukraine. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 13 novembre 2021

Covid en Europe: plus de deux millions de cas en une semaine

  • Le nombre de cas hebdomadaires, reparti à la hausse début octobre, est au plus haut depuis le début de la pandémie
  • Durant les sept derniers jours, quelque 2125775 cas ont été recensés soit 303682 par jour en moyenne

PARIS : En Europe, les contaminations de Covid-19 flambent de nouveau, au point que plusieurs pays rétablissent des restrictions. Les spécialistes espèrent que la courbe des hospitalisations ne suivra pas la même tendance, ce qui dépendra en premier lieu de la vaccination.

Q: Quelle est la situation épidémique en Europe?

R: Le nombre de cas hebdomadaires, reparti à la hausse début octobre, est au plus haut depuis le début de la pandémie, même si les modalités de tests ont beaucoup évolué depuis le printemps 2020.

Durant les sept derniers jours, quelque 2 125 775 cas ont été recensés soit 303 682 par jour en moyenne, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles. C'est 13% de plus que la semaine précédente.

La hausse actuelle est portée notamment par cinq pays qui représentent à eux seuls plus de 50% des nouveaux cas hebdomadaires de la région: la Russie, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Turquie et l’Ukraine.

Avant cela, la semaine qui avait enregistré le plus de nouveaux cas hebdomadaires se situait entre le 2 et le 8 novembre 2020: 1 988 507 cas en sept jours. La comparaison avec la première phase de la pandémie début 2020 est plus délicate car on testait beaucoup moins à ce moment-là.

Q: Cette hausse concerne-t-elle la région dans son ensemble?

R: "Il faut distinguer les pays qui font face à une espèce de vague, de l'Irlande au Royaume-Uni en passant par les pays du Benelux, l'Allemagne, l'Autriche, la Roumanie et la Russie", détaille à l'AFP l'épidémiologiste à l'Université libre de Bruxelles (ULB), Yves Coppieters.

Parmi ces pays, il y a ceux comme le Royaume-Uni, "où la courbe des hospitalisations ne suit pas celle des contaminations grâce à la vaccination", et les pays d'Europe de l'Est, peu vaccinés, où c'est moins le cas.

"Dans des pays comme l'Espagne et le Portugal, extrêmement bien vaccinés, ou encore l'Italie, qui a pris des mesures fortes, le rebond n'est pas encore très visible", indique-t-il.

"La France est un peu entre deux: la reprise des contaminations est réelle mais moins forte", poursuit l'épidémiologiste.

Vendredi, l'agence européenne chargée des maladies, l'ECDC, a jugé que la situation continuait de se dégrader dans l'UE.

Parmi les 27, elle a placé la Belgique, la Pologne, les Pays-Bas, la Bulgarie, la Croatie, la République tchèque, l'Estonie, la Grèce, la Hongrie et la Slovénie dans la catégorie de préoccupation la plus élevée.

Q: Quelles réponses les pays apportent-ils à cette flambée?

R: La plupart veulent pousser la vaccination. La France vient par exemple d'annoncer que son pass sanitaire serait conditionné à une dose de rappel pour les plus de 65 ans. Mais certains vont plus loin, en rétablissant des contraintes connues au début de l'épidémie.

La Russie s'apprête ainsi à réintroduire de stricts pass sanitaires. La Norvège, qui avait levé toutes ses restrictions fin septembre, va pour sa part réintroduire des mesures au niveau national: ainsi les personnels de santé non vaccinés devront se faire tester deux fois par semaine et porter le masque.

L'Autriche a de son côté annoncé attendre le feu vert du Parlement dimanche pour un confinement des personnes non vaccinées ou non guéries du coronavirus.

De leur côté, les pays-Bas ont décidé de revenir au "confinement partiel", le premier de l'hiver en Europe occidentale, avec des restrictions sanitaires "sévères" pendant trois semaines.

Environ 200 manifestants se sont affrontés avec la police anti-émeute et des policiers à cheval devant le ministère de la Justice et de la Sécurité, où le Premier ministre Mark Rutte tenait sa conférence de presse. La police a fait usage d'un canon à eau.

Q: Doit-on craindre un grand nombre de décès?

R: "Si nous restons sur cette trajectoire, nous pourrions voir un autre demi-million de décès dus à la Covid-19 dans la région d'ici à février", s'est alarmé la semaine dernière le directeur Europe de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Ces sept derniers jours, le continent a enregistré 28 216 décès, soit 4 031 en moyenne par jour (+10% par rapport à la semaine précédente, +18% par rapport à il y a deux semaines).

Par comparaison, il y a un an, la région enregistrait 3 785 décès en moyenne par jour au 8 novembre, soit une hausse de 41% par rapport à la semaine précédente et +109% par rapport à la semaine d'encore avant. 

Le rythme de progression est donc moins rapide que l'an dernier à la même époque.

"On assiste à une vague de contaminations due au variant Delta et aux températures plus basses, mais la vaccination devrait éviter qu'on observe une corrélation avec les hospitalisations", estime Yves Coppieters.

"Tout l'enjeu de ce nouveau rebond est qu'on ait bien une dissociation entre les indicateurs; mais on va forcément connaître de grandes hétérogénéités entre les pays en fonction des couvertures vaccinales".

Q: Vacciner plus sera-t-il suffisant?

R: Non, répond Yves Coppieters. "La clé c'est bien sûr de vacciner les plus à risque pour parvenir à une immunité de groupe". "Pour le reste de la population, il faut surtout maintenir les gestes barrières, la ventilation en intérieur et une politique de tests", estime-t-il.

Pour lutter contre la pandémie, l'OMS avait appelé la semaine dernière à poursuivre la vaccination, à utiliser massivement les masques et à pratiquer les mesures de distanciation sociale.


Un homme a escaladé Big Ben à Londres avec un drapeau palestinien

Un manifestant brandissant un drapeau palestinien fait un geste depuis le côté de la tour Elizabeth, plus connue sous le nom de « Big Ben », au Palais de Westminster, qui abrite les Chambres du Parlement, dans le centre de Londres, le 8 mars 2025. (Photo par Ben STANSALL / AFP)
Un manifestant brandissant un drapeau palestinien fait un geste depuis le côté de la tour Elizabeth, plus connue sous le nom de « Big Ben », au Palais de Westminster, qui abrite les Chambres du Parlement, dans le centre de Londres, le 8 mars 2025. (Photo par Ben STANSALL / AFP)
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  • En fin de matinée, cet homme se trouve toujours à plusieurs mètres de haut sur la tour, au bord de la Tamise.
  • L'homme est vêtu d'un manteau noir et d'une casquette, tient un drapeau palestinien ainsi qu'un keffieh.

LONDRES : Un homme a escaladé samedi matin la célèbre tour où se trouve l'horloge de Big Ben à Londres, en brandissant un drapeau palestinien.

La Metropolitan Police a été alertée à 7 h 24 (locales et GMT) de la présence d'un homme grimpant la Tour Elizabeth, au Palais de Westminster, le Parlement britannique, a indiqué la police londonienne dans un communiqué.

« Des agents sont sur les lieux et s'efforcent de mettre fin à l'incident en toute sécurité », a-t-elle ajouté.

En fin de matinée, cet homme se trouve toujours à plusieurs mètres de haut sur la tour, au bord de la Tamise.

Le pont de Westminster a dû être fermé, ce qui a entraîné d'importants embouteillages dans cette zone du centre de Londres.

De nombreuses personnes se sont rassemblées à l'extérieur du cordon de sécurité mis en place par la police.

Les pompiers et des ambulances sont présents.

Trois personnes, membres des services de secours, ont été montées sur une nacelle, l'une d'elles utilisant un mégaphone pour parler à l'homme qui a escaladé la tour.

Celui-ci, vêtu d'un manteau noir et d'une casquette, tient un drapeau palestinien ainsi qu'un keffieh.


Sommet de l'UE sur la défense et l'Ukraine: Starmer salue un "pas en avant historique"

Le président français Emmanuel Macron, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président ukrainien Volodymyr Zelensky posent pour une photo de famille lors d'un sommet tenu à Lancaster House, dans le centre de Londres, le 2 mars 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président ukrainien Volodymyr Zelensky posent pour une photo de famille lors d'un sommet tenu à Lancaster House, dans le centre de Londres, le 2 mars 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre britannique Keir Starmer a salué vendredi les "progrès" réalisés par l'UE lors de son sommet extraordinaire jeudi sur la défense et l'Ukraine
  • Le dirigeant britannique a également discuté avec le président français Emmanuel Macron vendredi soir

LONDRES: Le Premier ministre britannique Keir Starmer a salué vendredi les "progrès" réalisés par l'UE lors de son sommet extraordinaire jeudi sur la défense et l'Ukraine, estimant qu'ils constituaient un "pas en avant historique", selon une porte-parole de Downing Street.

Keir Starmer s'est entretenu vendredi par visioconférence avec les présidents du Conseil européen et de la Commission, ainsi que les dirigeants du Canada, de la Turquie, de la Norvège et de l'Islande, au lendemain de ce sommet.

Le dirigeant britannique a également discuté avec le président français Emmanuel Macron vendredi soir. Ils ont "comparé leurs notes" sur leur travail visant à obtenir une paix durable en Ukraine, selon Downing Street.

Les pays de l'Union européenne ont donné jeudi leur feu vert à un plan visant à mobiliser jusqu'à 800 milliards d'euros sur quatre ans, afin de renforcer la défense du continent et aider l'Ukraine.

"Le Premier ministre a salué les progrès réalisés par l'Union européenne lors du Conseil européen d'hier, estimant qu'il s'agissait d'un pas en avant historique et d'un autre signe de l'implication accrue de l'Europe", a indiqué la porte-parole.

Keir Starmer a "fait le point sur la diplomatie intensive entre les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l'Ukraine et s'est félicité du potentiel des pourparlers de paix en Arabie saoudite la semaine prochaine", a ajouté la porte-parole.

Les dirigeants ont aussi discuté de la "coalition des (pays) volontaires" susceptibles d'aider à un maintien de la paix en Ukraine dans l'éventualité d'un accord de cessez-le-feu.

Selon Londres, une vingtaine de pays sont prêts à contribuer, même si les modalités n'ont pas été précisées. Cette éventuelle participation pourrait se faire par un envoi de troupes ou par d'autres moyens, comme un soutien logistique.

Les dirigeants ont aussi souligné "l'importance" d'une réunion prévue mardi à Paris des chefs d'état-major des pays européens prêts à garantir une future paix en Ukraine.


Les experts de l'ONU condamnent la décision d'Israël de rouvrir les «portes de l'enfer» 

Des Palestiniens sont assis à une grande table entourée de décombres de bâtiments détruits alors qu'ils se rassemblent pour l'iftar, le repas de rupture du jeûne pendant le mois du Ramadan à Jabaliya, dans la bande de Gaza, le 6 mars 2025. (AP)
Des Palestiniens sont assis à une grande table entourée de décombres de bâtiments détruits alors qu'ils se rassemblent pour l'iftar, le repas de rupture du jeûne pendant le mois du Ramadan à Jabaliya, dans la bande de Gaza, le 6 mars 2025. (AP)
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  • Les experts ont averti que les fragiles espoirs de paix dans la région continuent de s'évanouir et que la catastrophe humanitaire à Gaza est loin d'être terminée
  • La phase initiale du cessez-le-feu a expiré dimanche sans qu'Israël et le Hamas ne parviennent à un accord sur une prolongation ou sur la suite à donner à l'accord

NEW YORK: Plus de 20 experts indépendants des droits de l'homme des Nations unies ont dénoncé la décision du gouvernement israélien de bloquer toute aide humanitaire à Gaza et de reprendre le siège total du territoire.

Ils ont averti que cette décision enfreignait les termes de l'accord de cessez-le-feu avec le Hamas, violait le droit international et mettait en péril les perspectives de paix.
Dans une déclaration commune publiée jeudi, les experts ont condamné la décision prise dimanche par Israël de suspendre les livraisons de tous les biens à Gaza, y compris l'aide vitale. Cette décision fait suite à l'annonce par le cabinet de guerre israélien qu'il était prêt à se retirer de l'accord de cessez-le-feu, certains ministres appelant ouvertement à la réouverture des «portes de l'enfer» dans l'enclave ravagée par la guerre.

«Cette action constitue une violation flagrante du droit international», ont déclaré les experts. «En tant que puissance occupante, Israël est légalement tenu d'assurer la fourniture de nourriture, de fournitures médicales et d'autres formes d'aide en quantité suffisante.»

«En bloquant ces services essentiels, y compris ceux qui sont indispensables à la santé sexuelle et reproductive et à l'aide aux personnes handicapées, Israël arme l'aide humanitaire.»

Ces actions représentent «de graves violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme», ont-ils ajouté, et pourraient constituer des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité en vertu du Statut de Rome.

Parmi les experts indépendants qui ont apposé leur nom à la déclaration figurent Francesca Albanese, rapporteuse spéciale sur les droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés, et Michael Fakhri, rapporteur spécial sur le droit à l'alimentation. Les rapporteurs spéciaux font partie de ce que l'on appelle les procédures spéciales du Conseil des droits de l'homme des Nations unies. Ce sont des experts indépendants qui travaillent sur une base volontaire, ne font pas partie du personnel de l'ONU et ne sont pas rémunérés pour leur travail.

Ils ont également critiqué l'approche générale d'Israël à l'égard de l'accord de cessez-le-feu, qui avait été initialement salué comme une voie vers la paix. Or, au lieu de favoriser la cessation des hostilités, l'accord a été marqué par la poursuite de la violence et de la destruction.

Au moins 100 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis l'entrée en vigueur de l'accord le 19 janvier. Le nombre total de morts dans le territoire depuis le début de la guerre en octobre 2023 s'élève désormais à 48 400, alors que les forces israéliennes poursuivent leurs frappes aériennes et leurs assauts au sol.

«Les conditions difficiles du cessez-le-feu, marquées par une aide limitée et de maigres ressources, n'ont fait qu'exacerber les souffrances de la population de Gaza», écrivent les experts.

«La décision de réimposer un siège total à Gaza – où 80% des terres agricoles et des infrastructures civiles ont déjà été détruites – ne manquera pas d'aggraver la crise humanitaire.

Alors que certains États et organisations régionales ont tenté de justifier les actions d'Israël comme une réponse aux violations présumées du cessez-le-feu par le Hamas, les experts ont noté que les violations répétées de l'accord par Israël n'ont en grande partie pas été signalées.

Ils ont appelé les médiateurs de l'accord de cessez-le-feu, l'Égypte, le Qatar et les États-Unis, à intervenir pour aider à préserver l'accord conformément aux obligations internationales. Ils ont également souligné que les actions d'Israël devaient être considérées dans le contexte de l'occupation illégale des territoires palestiniens, une situation à laquelle la Cour internationale de justice a exigé qu'il soit mis fin.

Les experts ont conclu en lançant un appel pressant à une action mondiale: «Les nations doivent rappeler leurs obligations en vertu du droit international et agir pour mettre fin à cette agression brutale contre le peuple palestinien. La communauté internationale ne peut pas permettre que l'anarchie et l'injustice prévalent.»

Alors que le monde observe les effets dévastateurs de la dernière décision israélienne, les experts ont averti que les fragiles espoirs de paix dans la région continuent de s'évanouir et que la catastrophe humanitaire à Gaza est loin d'être terminée.
La phase initiale du cessez-le-feu a expiré dimanche sans qu'Israël et le Hamas ne 
parviennent à un accord sur une prolongation ou sur la suite à donner à l'accord.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com