Climat: à la COP26, les «promesses creuses» dénoncées dans un monde d'énergies fossiles

Le secrétaire général des Nations Unies (ONU), Antonio Guterres, prend la parole lors d'une session plénière lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques COP26 à Glasgow, le 11 novembre 2021 (Photo, AFP)
Le secrétaire général des Nations Unies (ONU), Antonio Guterres, prend la parole lors d'une session plénière lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques COP26 à Glasgow, le 11 novembre 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 12 novembre 2021

Climat: à la COP26, les «promesses creuses» dénoncées dans un monde d'énergies fossiles

Le secrétaire général des Nations Unies (ONU), Antonio Guterres, prend la parole lors d'une session plénière lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques COP26 à Glasgow, le 11 novembre 2021 (Photo, AFP)
  • «Les promesses sonnent creux quand l'industrie des énergies fossiles continue de recevoir des milliers de milliards de subventions (...) ou quand des pays continuent à construire des centrales à charbon», a déclaré Antonio Guterres
  • La responsabilité de reprendre le flambeau a été formellement attribuée jeudi à l'Egypte pour la COP27 en 2022 et aux Emirats arabes unis pour la COP28 en 2023

GLASGOW: Dans la dernière ligne droite de la cruciale conférence sur le climat de Glasgow, le secrétaire général de l'ONU a dénoncé jeudi les promesses « qui sonnent creux » dans un monde toujours dépendant des énergie fossiles, malgré quelques signes encourageants. 

« Les promesses sonnent creux quand l'industrie des énergies fossiles continue de recevoir des milliers de milliards de subventions (...) ou quand des pays continuent à construire des centrales à charbon », a lancé Antonio Guterres, reconnaissant malgré tout des « annonces encourageantes » depuis le début de la COP26 le 31 octobre. 

Une vingtaine de pays se sont notamment engagés à mettre un terme d'ici fin 2022 au financement de projets d'énergies fossiles à l'étranger, une quarantaine de nations ont publié une déclaration de transition du charbon vers l'énergie propre, et jeudi, quelques pays ont lancé une coalition pour sortir du pétrole et du gaz. Des avancées saluées par de nombreuses ONG qui ont toutefois souligné l'absence de grands pays producteurs. 

Cette question des énergies fossiles est un des points litigieux de la première version de la décision finale préparée par la présidence britannique de la COP26, qui encourage à « accélérer la sortie du charbon et des financements des énergies fossiles ».  

Une mention des énergies fossiles à laquelle tiennent certaines parties, notamment l'UE, mais qui risque de ne pas être acceptable pour des pays producteurs. 

Le reste de ce projet de texte ne fait pas l'unanimité, loin de là, et les négociateurs des quelque 200 pays ont encore du pain sur la planche jusqu'à vendredi 18h, voire au-delà. 

« Nous avons toujours un défi immense devant nous », a reconnu le président de la COP26 Alok Sharma. « Je suis inquiet du nombre de problèmes qui persistent sur les questions de finance à la veille de la fin prévue », a-t-il ajouté, appelant à la fois à l'« ambition » et aux « compromis ». 

« Comme je l'ai dit hier, le monde nous regarde et voudrait nous voir travailler ensemble et parvenir à un consensus. Et nous ne pouvons pas le laisser tomber ». 

L'accord de Paris vise à limiter la hausse de la température « bien en deçà » de +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle, si possible +1,5°C. Mais malgré les nouveaux engagements à l'échéance 2030 annoncés juste avant et depuis le début de la COP, le monde se dirige toujours vers un réchauffement »catastrophique » de +2,7°C, selon l'ONU.  

Et à condition que tous ces engagements deviennent réalité. « L'humanité ne sera pas sauvée par des promesses », a souligné la jeune militante ougandaise Vanessa Nakate, doutant de la sincérité de ces promesses. « Nous ne vous croyons pas », a-t-elle lancé devant les délégations. 

« Faire leurs devoirs »  

Pour espérer ne pas dépasser +1,5°C, il faudrait réduire les émissions de 45% d'ici 2030. Mais le dernier rapport des experts climat de l'ONU (Giec) en août alertait contre le risque d'atteindre ce plafond déjà autour de 2030, dix ans plus tôt qu'estimé précédemment. Une perspective sombre alors que chaque dixième de degré en plus apporte son lot de catastrophes supplémentaires. 

Le projet de texte de la présidence britannique insiste bien sur la nécessité de renforcer l'ambition pour respecter l'accord de Paris et demande aux pays qui ne l'ont pas fait de soumettre de nouveaux engagements renforcés en 2022. 

Mais les pays pauvres ont dénoncé un texte selon eux déséquilibré, estimant que leurs préoccupations ne sont pas prises en compte, notamment en matière d'aide financière. 

Au coeur de cette question explosive, la promesse non tenue des pays riches de porter à 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 leur aide aux pays du Sud dans la lutte contre le réchauffement climatique. 

Certains pays du Sud dénoncent aussi les exigences du monde développé, responsable du réchauffement de la planète, envers le monde en développement, en première ligne face à ses impacts. 

« Nous n'avons pas la même responsabilité (...). Ils devraient prendre l'initiative et faire leurs devoirs », a ainsi plaidé jeudi le Bolivien Diego Pacheco au nom du groupe LMDC qui représente des pays en développement et émergents, dont la Chine. 

Au milieu de tous ces obstacles sur la route d'un succès d'une COP cruciale pour tenter de garder « vivant » l'objectif de +1,5°C, l'annonce surprise mercredi par les Etats-Unis et la Chine d'un accord pour renforcer leur action climatique a apporté une lueur d'espoir. 

« Cela aide à créer une meilleure atmosphère », a déclaré le vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans. « Mais nous avons encore énormément de travail à faire ». 

Quels que soient les résultats de cette COP, la responsabilité de reprendre le flambeau a été formellement attribuée jeudi à l'Egypte pour la COP27 en 2022 et aux Emirats arabes unis pour la COP28 en 2023. 


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.