Dans un quartier populaire, Mélenchon auprès de «la France qui a froid»

Le candidat insoumis à la présidentielle n'a de cesse de répéter que la mobilisation de l'électorat des banlieues, enclin à l'abstention, est crucial pour croire à la victoire, lui qui ne franchit pour l'instant pas souvent la barre des 10% dans les sondages. (Photo, AFP)
Le candidat insoumis à la présidentielle n'a de cesse de répéter que la mobilisation de l'électorat des banlieues, enclin à l'abstention, est crucial pour croire à la victoire, lui qui ne franchit pour l'instant pas souvent la barre des 10% dans les sondages. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 11 novembre 2021

Dans un quartier populaire, Mélenchon auprès de «la France qui a froid»

  • «C'était comme si on n'était pas chauffés, on avait l'impression de vivre dehors, parce qu'il faisait 15 degrés chez nous»
  • «Il y a plein de gens qui ont déjà du mal à croire que d'autres ont faim, alors froid...»

BRON : Un "coup de projecteur" sur "la France qui a froid": Jean-Luc Mélenchon a alerté mercredi, lors d'une visite dans un quartier populaire de Bron près de Lyon, sur les passoires thermiques et proposé son plan de rénovation pour les logements.


Le candidat insoumis à la présidentielle n'a de cesse de répéter que la mobilisation de l'électorat des banlieues, enclin à l'abstention, est crucial pour croire à la victoire, lui qui ne franchit pour l'instant pas souvent la barre des 10% dans les sondages.


Il a profité de la journée nationale de la précarité énergétique pour venir visiter un quartier de Bron, en bordure d'autoroute, l'un de ces territoires "abandonnés" dont il veut se faire le porte-parole, et que le maillage des "groupes d'action" insoumis a permis de repérer.


Dans un froid glacial très à propos, plusieurs habitants ont expliqué à Jean-Luc Mélenchon le problème spécifique des barres de logements sociaux de leur quartier, bâties à partir de 1959: des murs trop fins, des fenêtres au simple vitrage mal ajusté, des balcons alvéolés qui laissent passer le vent...


"C'était comme si on n'était pas chauffés, on avait l'impression de vivre dehors, parce qu'il faisait 15 degrés chez nous", témoigne une habitante, qui se réjouit que son métier d'aide-soignante, très demandé, lui ait permis de déménager - mais de retour dans son ancien quartier mercredi quand elle a appris que Jean-Luc Mélenchon venait.


"Il y a plein de gens qui ont déjà du mal à croire que d'autres ont faim, alors froid...", soupire l'Insoumis. D'où son envie de mettre un "coup de projecteur" sur cette question. "Le froid, la faim, la pauvreté qui est en train de gagner du terrain: il y a deux France, et l'une qui ne sait pas ce qui se passe chez l'autre", regrette-t-il.

«Dignité»

Le député des Bouches-du-Rhône, où le froid est plus rarement un problème, est ensuite allé visiter l'appartement d'une famille qui "a tout réparé pour ne pas rester dans le froid".


Latifa et Mustapha, cependant, n'ont pas souhaité laisser rentrer les journalistes. "Il y a de la honte, les gens qui vivent dans ces conditions n'ont pas envie de les montrer", explique Anaïs Belouassa, militante insoumise qui a passé son enfance dans le quartier.


Autre motif de refus qui en dit long, ces locataires ont souhaité rester discrets car, pour économiser, ils ont coupé le chauffage et acheté à la place des bonbonnes de gaz, ce qui est illégal.


Sur la façade de l'immeuble, dont l'aspect défraîchi et délabré est le cadet de leur souci, on aperçoit les bouteilles pleines de terres que les familles ont placées dans les alvéoles des balcons pour tenter de s'isoler du froid. Les volets sont pour la plupart fermés, en pleine journée.


Jean-Luc Mélenchon se dit "choqué" que les choses aient pu demeurer ainsi. "C'est la dignité des gens aussi qui est en jeu: leurs gosses ont froid", tempête-t-il.


Le tribun met en avant ses propositions. D'abord, le groupe des députés LFI a déposé cette semaine une proposition de loi qui instaure "une première tranche gratuite de consommation d'électricité, de chaleur et de gaz" et "abolit les coupures et limite les réductions de puissance".


Dans son programme, le candidat ambitionne aussi de faire rénover 700.000 logements par an pour remédier aux cinq millions de passoires thermiques en sept ans, grâce à des aides proportionnées aux revenus.


Son concurrent à gauche l'écologiste Yannick Jadot parle aussi beaucoup de rénovation thermique, et a des propositions similaires. Il avait choisi pour sa part, il y a quelques semaines, de se déplacer non loin de Bron, dans le centre de Lyon, où des logements sociaux d'un standing plus élevé venaient de bénéficier du programme de rénovation de la métropole de Lyon, dirigée par le Vert Bruno Bernard.


La manifestation de soutien à Le Pen "n'est pas un coup de force", dit Bardella

La présidente du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), l'eurodéputé Jordan Bardella (G) et la présidente du groupe parlementaire du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, quittent le palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 26 août 2024, après leur rencontre avec le président français. (Photo by Bertrand GUAY / AFP)
La présidente du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), l'eurodéputé Jordan Bardella (G) et la présidente du groupe parlementaire du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, quittent le palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 26 août 2024, après leur rencontre avec le président français. (Photo by Bertrand GUAY / AFP)
Short Url
  • « Ce n'est pas un coup de force, c'est au contraire une défense très claire et très profonde de l'État de droit et de la démocratie française.
  • « Cela nous semblait nécessaire que nous puissions nous exprimer directement aux Français.

STRASBOURG : La manifestation de soutien à Marine Le Pen prévue dimanche à Paris « n'est pas un coup de force », mais une mobilisation « pour la démocratie », a assuré mercredi Jordan Bardella, président du Rassemblement national, à des journalistes au Parlement européen à Strasbourg.

« Ce n'est pas un coup de force, c'est au contraire une défense très claire et très profonde de l'État de droit et de la démocratie française. C'est une mobilisation en réalité, non pas contre, mais pour la démocratie française », a déclaré l'eurodéputé au sujet de ce rassemblement annoncé par le RN après la condamnation de la triple candidate à la présidentielle à une peine d'inéligibilité immédiate.

« Cela nous semblait nécessaire (...) que nous puissions nous exprimer directement aux Français par l'intermédiaire de ces discours qui seront prononcés dimanche avec l'ensemble de nos cadres, de nos parlementaires et de nos militants », a-t-il ajouté.

Cette condamnation, que le RN qualifie de « scandale démocratique », compromet grandement ses chances de concourir une quatrième fois à la fonction suprême en 2027.

Pour Jordan Bardella, cela ne change « absolument rien » à sa relation avec Marine Le Pen, « si ce n'est qu'elle est peut-être encore plus forte qu'elle ne l'a été par le passé ».

« Je suis à ses côtés, je vais continuer à l'être (...) Nous allons évidemment mener le combat », a assuré l'eurodéputé qui faisait son retour au Parlement européen après avoir manqué les deux premiers jours de la session.

Il a qualifié de « bonne nouvelle » l'annonce de la justice qu'une décision en appel devrait être rendue « à l'été 2026 », donc bien avant la présidentielle.


Condamnation de Marine Le Pen: Macron rappelle au gouvernement l'indépendance de la justice

Le président français Emmanuel Macron (Photo AFP)
Le président français Emmanuel Macron (Photo AFP)
Short Url
  • Le président français Emmanuel Macron a « rappelé » que l'autorité judiciaire est indépendante et que les magistrats doivent être protégés
  • Le chef de l'État a également affirmé que « tous les justiciables ont droit au recours ».

PARIS : Mercredi en Conseil des ministres, le président français Emmanuel Macron a « rappelé » que l'autorité judiciaire est indépendante et que les magistrats doivent être protégés, après la condamnation de la cheffe de l'extrême droite Marine Le Pen qui a suscité des attaques contre les juges, ont rapporté des participants.

Le chef de l'État a également affirmé que « tous les justiciables ont droit au recours », selon ces sources. La justice a déjà fait savoir qu'un nouveau procès en appel pourrait se tenir dans des délais qui laissent une porte ouverte à une éventuelle candidature présidentielle en 2027 de la leader du Rassemblement national (RN), principale formation d'extrême droite française. 

Devant la presse, à l'issue du Conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a rapporté mercredi les propos du chef de l'État.

« La première chose qu'il a rappelée, a poursuivi Mme Primas, est que la justice est évidemment indépendante et prend ses décisions en toute indépendance, et qu'il faut donc la respecter comme l'un des piliers de notre démocratie. La première, a-t-elle dit, est que la justice est indépendante et qu'elle prend ses décisions en toute indépendance et qu'il faut donc la respecter comme un pilier de notre démocratie.

« La troisième chose, pour rappeler que les menaces qui sont faites à l'encontre des magistrats sont absolument insupportables et intolérables, puisque nous sommes encore une fois dans une démocratie. Et la justice est tout à fait indépendante et doit être respectée », a-t-elle ajouté.

« Et la troisième chose, pour rappeler que chacun a le droit à une justice équivalente et que le droit est le même pour tous. »


Bac: l'épreuve de maths en première se précise pour l'an prochain

La ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à l'école élémentaire Claude-Monnet à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne, le 28 mars 2025. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
La ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à l'école élémentaire Claude-Monnet à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne, le 28 mars 2025. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
Short Url
  • Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE, qui rassemble syndicats, associations de parents, collectivités, etc.) a majoritairement voté contre le projet de décret et d'arrêté
  • L'ex-ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, avait annoncé en décembre 2023 la création de cet examen sur le modèle de l'épreuve anticipée de français pour le baccalauréat en fin de première,

PARIS : Le projet d'épreuve de mathématiques en classe de première pour l'an prochain, qui vise à mettre en œuvre le « choc des savoirs » annoncé par l'ex-ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal, a été présenté mardi devant une instance consultative de l'Éducation nationale, étape-clé avant sa publication.

Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE, qui rassemble syndicats, associations de parents, collectivités, etc.) a majoritairement voté contre le projet de décret et d'arrêté instaurant cette « épreuve terminale de culture mathématique aux baccalauréats général et technologique ».

Ils ont recueilli 0 voix pour, 27 contre, 31 abstentions et 4 refus de prendre part au vote (l'administration ne votant pas dans cette instance), un vote indicatif qui n'empêche pas la mise en œuvre de la réforme, selon des sources syndicales.

Cette épreuve écrite d'une durée de deux heures, qui entrera en vigueur au printemps 2026, sera « affectée d'un coefficient 2 » (points pris sur l’épreuve du Grand oral en terminale), selon ces textes, consultés par l'AFP.

L'ex-ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, avait annoncé en décembre 2023 la création de cet examen sur le modèle de l'épreuve anticipée de français pour le baccalauréat en fin de première, un projet confirmé en novembre 2024 par sa successeure, Anne Genetet.

Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat du second degré (collèges et lycées), qualifie auprès de l'AFP la mesure de « rafistolage supplémentaire du bac Blanquer », décidé en 2019 par l'ex-ministre Jean-Michel Blanquer.

Pour Jérôme Fournier, secrétaire national du SE Unsa, la nouvelle épreuve « alourdit la fin de l'année pour les élèves et les correcteurs ».

La première partie, qui est commune à tous les élèves, sera sous forme de QCM et pourrait être corrigée automatiquement, ce à quoi « de nombreuses organisations syndicales sont opposées », a-t-il ajouté, tandis que la deuxième partie devrait consister en des résolutions de problèmes.

Des projets de textes ont par ailleurs été votés au CSE relatif à « la mise en place du +parcours renforcé+ en classe de seconde générale et technologique » ou professionnelle à partir de la rentrée 2026, avec trois votes pour, 45 contre et 13 abstentions.

Mis en place par la ministre Élisabeth Borne, ce parcours est destiné aux élèves n’ayant pas obtenu le diplôme du brevet. Son organisation relèvera « de l’autonomie de l’établissement sur la base indicative de deux heures hebdomadaires sur tout ou partie de l’année », selon le projet d'arrêté.

Sophie Vénétitay déplore « une coquille vide » tandis que Tristan Brams (CFDT Éducation) regrette l'absence de « moyens supplémentaires ».