La vie après le gouvernement dans la Tunisie nouvelle

En Tunisie, les ministres se savent, dès leur prise de fonction, en sursis, assis sur un siège éjectable. (Photo, AFP)
En Tunisie, les ministres se savent, dès leur prise de fonction, en sursis, assis sur un siège éjectable. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 11 novembre 2021

La vie après le gouvernement dans la Tunisie nouvelle

  • Les postes d’ambassadeurs étaient en effet généralement réservés à d’anciens ministres
  • L’écrasante majorité des quelque deux cent cinquante ministres et secrétaires d’État qui se sont relayés dans les onze gouvernements ont dû compter sur eux-mêmes pour se caser

TUNIS : Sous Ben Ali, déchu le 14 janvier 2011, un ministre sortant avait la garantie, à moins de tomber en disgrâce, d’obtenir une autre mission. Désormais, à l’exception d’une petite minorité, la plupart des anciens ministres ne doivent compter que sur eux-mêmes pour décrocher un nouvel emploi.

En Tunisie, les ministres se savent, dès leur prise de fonction, en sursis, assis sur un siège éjectable. Plus qu’ailleurs. Car la rotation des gouvernements n’a jamais été aussi élevée. Le pays en a connu onze au cours des onze dernières années, contre cinq seulement durant les vingt-trois ans de règne de Ben Ali. Soit une moyenne d’un gouvernement par an.

Avec Ben Ali, déchu le 14 janvier 2011, un ministre avait la garantie, à moins de s’être attiré les foudres du chef de l’État, de se voir confier, une fois sorti du gouvernement, une autre mission à la tête d’un organisme ou d’une entreprise publique, voire d’une ambassade.

Les postes d’ambassadeurs étaient en effet généralement réservés à d’anciens ministres, tant sous le premier président, Habib Bourguiba, que pendant les vingt-trois ans de règne de Ben Ali. Sur les dix-neuf ambassadeurs qui ont représenté la Tunisie depuis 1956 en France, dix-sept sont passés par la case gouvernement. Ce privilège n’est désormais plus réservé qu’à une petite minorité.

Sur les quatre ambassadeurs de Tunisie nommés à ce poste au cours des onze dernières années, deux seulement sont d’anciens ministres – Abdelaziz Rassaa (Industrie et Technologie) et Mohammed Karim Jamoussi (Justice), qui occupe le poste depuis septembre 2020.

L’écrasante majorité des quelque deux cent cinquante ministres et secrétaires d’État qui se sont relayés dans les onze gouvernements qui se sont succédé entre le 17 janvier 2011 et le 2 septembre 2020 ont dû compter sur eux-mêmes pour se caser.

Dans le contingent venant du secteur public – les trois quarts du total – seize ont été mis à la retraite. Dix anciens ministres ont été reconduits dans le gouvernement suivant et deux rappelés plus tard. Et seulement douze ont été appelés à d’autres fonctions, en guise de lot de consolation ou de récompense.

Les cas les plus en vue sont ceux de Néji Jalloul et Taïeb Baccouche (Affaires étrangères), nommés par le défunt président, Béji Caïd Essebsi, directeur général de l’Institut tunisien des études Stratégiques (Ites), le think tank relevant de la présidence de la république, et proposés par ce premier président démocratiquement élu dans l’Histoire de la Tunisie aux autres pays membres de l’Union du Maghreb arabe – et acceptés – comme secrétaires général de cette organisation depuis 2016.

Un petit nombre s’est laissé attirer par deux domaines ayant connu un véritable big bang après le 14 janvier 2011: le monde associatif et la politique aimantent certains d’entre eux. Deux ont ainsi créé des think tanks – Khemaïes Jhinaoui (Affaires étrangères, Tunisian Council for International Relations) et Mehdi Mabrouk, proche du mouvement Ennahdha (Culture, Centre arabe de recherches et d'études politiques). Ahmed Ounaies (Affaires étrangères) a pris les commandes de l'Association tunisienne pour les nations unies et de l’Association des études bourguibiennes.

Les «ex» sont plus nombreux à s’engager en politique. Certains reprennent les commandes d’un parti déjà existant – Ahmed Nejib Chebbi, Ahmed Brahim et Mustapha Ben Jaafar – ou en rejoignent un – Taïeb Baccouche, Afif Chelbi, Lazhar Karoui Chebbi, Mohammed Ennaceur… –, en l’occurrence Nidaa Tounes, créé en 2012 par l’ancien Premier ministre et ancien président de la république, Béji Caïd Essebsi.

Cinq ont créé une formation (Kamel Morjane et Mohammed Jegham, Mohammed Jegham et Ahmed Friaa, Yassine Brahim et Saïd Aïdi).

Une trentaine d’ex-ministres et secrétaires d’État venant à la fois du secteur étatique et privé ont décidé d’entamer ou de reprendre une carrière professionnelle. La plupart en Tunisie.

Abdelaziz Rassaa (gouvernement Essebsi, futur ambassadeur en France); l’ancien gouverneur de la Banque centrale, Mustapha Kamel Nabli; Mohammed Salah Arafaoui (Équipement); Ahmed Zarrouk (secrétaire général du gouvernement), ainsi que trois ministres nahdhaouis (Ridha Saïdi, Slim Besbès et Mohammed Salmane) ont créé des cabinets de conseil. Farhat Horchani (Défense puis justice) a été coopté en 2018 par un groupe privé d’enseignement supérieur (Université centrale) – contrôlé par le fonds  d’investissement britannique Actis – comme directeur de son École centrale de droit et des sciences politiques.

Noomane Fehri (Technologies de la communication et Économie numérique) a créé un cabinet de conseil spécialisé dans la transformation digitale et ciblant le marché africain, après avoir lancé pour le compte de la Banque internationale arabe de Tunisie, première banque privée du pays, deux incubateurs pour start-up. De plus, l’ancien ministre est depuis octobre 2019 haut-commissaire du World Business Angel Forum (WBAF).

Quelques hauts profils arrivent à se placer à l’international. C’est le cas notamment de Mohammed Nouri Jouini (Planification et Coopération internationale), engagé par la Banque islamique de développement, basée en Arabie Saoudite, comme vice-président en charge du partenariat et du développement.

Cinq membres du gouvernement Jomaa ont choisi de reprendre le cours de leurs carrières à l’étranger. Il s’agit de Kamel Bennaceur (Industrie, Énergie et Mines – CEO at Nomadia Energy Consulting, Abu Dhabi, Émirats arabes unis); Hédi Larbi (Équipement, Aménagement du territoire et Développement durable – Science Po, Paris, et Harvard Kennedy School of Government, Boston); Lassaad Lachaal (Agriculture – Conseiller senior du président de la Banque africaine de développement, Abidjan); Nidhal Ouerfelli (chargé de la Coordination et des Affaires économiques – Directeur et conseiller de l'Administrateur général au Commissariat à l'énergie atomique & énergies alternatives, Paris) et, last but not least, Tawfik Jelassi (Enseignement supérieur, Recherche scientifique, et Technologies de l’information et de la Communication) – recruté en septembre 2015 par l’IMD Business School de Lausanne comme professeur de stratégie et de management de la technologie, poste qu’il cumule depuis juillet 2021 avec celui de sous-directeur général pour la communication et l'information de l'Unesco.

Seul patron tunisien venu de l’étranger pour faire partie du gouvernement Caïd Essebsi en tant que ministre du Commerce et du Tourisme, M. Mehdi Houas, fondateur et président du groupe français Talan (près de 125 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2020), spécialisé dans l’innovation et la transformation, en avait repris les commandes à la fin de 2011, après quelque dix mois d’absence.


Gaza : la Défense civile annonce 19 morts dans une frappe, Israël confirme avoir tiré sur un bâtiment de l'ONU

Une photo prise du côté israélien de la frontière avec la bande de Gaza montre un panache de fumée s'élevant des explosions au-dessus de bâtiments détruits dans la partie nord du territoire palestinien, le 30 mars 2025. (Photo de Menahem KAHANA / AFP)
Une photo prise du côté israélien de la frontière avec la bande de Gaza montre un panache de fumée s'élevant des explosions au-dessus de bâtiments détruits dans la partie nord du territoire palestinien, le 30 mars 2025. (Photo de Menahem KAHANA / AFP)
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  • « Dix-neuf martyrs, dont neuf enfants, ont été tués dans le bombardement de la clinique de l'Unrwa, qui abrite des personnes déplacées dans le camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza »,
  • Un communiqué militaire précise que la frappe a visé « des terroristes du Hamas (qui) se cachaient dans un poste de commandement » établi dans l'édifice.

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : La Défense civile de la bande de Gaza a fait état mercredi de 19 morts dans une frappe israélienne sur un bâtiment de l'ONU abritant une clinique. L'armée israélienne a confirmé y avoir visé des combattants du Hamas.

« Dix-neuf martyrs, dont neuf enfants, ont été tués dans le bombardement de la clinique de l'Unrwa, qui abrite des personnes déplacées dans le camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza », a déclaré à l'AFP Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile, revoyant à la hausse un bilan précédent de 16 morts.

Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne a confirmé avoir frappé un bâtiment de l'Unrwa abritant une clinique à Jabalia.

Un communiqué militaire précise que la frappe a visé « des terroristes du Hamas (qui) se cachaient dans un poste de commandement » établi dans l'édifice.

L'armée a assuré qu' « avant la frappe, de nombreuses mesures ont été prises pour atténuer le risque de porter atteinte à des civils » et dénoncé ce qu'elle qualifie d'utilisation systématique d'infrastructures civiles par le mouvement islamiste palestinien.

Israël accuse le Hamas d'utiliser la population de Gaza comme bouclier humain, une accusation régulièrement rejetée par le mouvement islamiste.

Le ministère des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne a condamné un « massacre », réitérant son appel à la communauté internationale pour mettre fin à la guerre entre Israël et le Hamas qui dure depuis près de 18 mois.

Le 2 mars, Israël a coupé l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza. Les hôpitaux encore ouverts fonctionnent au ralenti en raison des pénuries de fournitures médicales et de carburant pour les générateurs.

Au cours de la guerre déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023, l'armée israélienne a déjà frappé à de nombreuses reprises des bâtiments de l'Unrwa abritant des Palestiniens déplacés, affirmant que les lieux servaient aussi de repaire à des combattants du Hamas.

Les Nations unies estiment que la plupart des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza ont fui leur domicile en raison des combats et des bombardements, certains parce que leur logement était détruit, d'autres pour tenter de se mettre à l'abri.

Plus de 1 000 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza depuis la reprise des bombardements israéliens le 18 mars, après deux mois de trêve, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas pour la bande de Gaza.


Les lieux de beauté de Riyad s'animent à l'occasion des festivités de l'Aïd

Le Wadi Hanifa offre un éventail d'activités passionnantes (AN photos)
Le Wadi Hanifa offre un éventail d'activités passionnantes (AN photos)
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  • Riyad prend un charme magique pendant l'Aïd Al-Fitr, devenant une plaque tournante de pique-niques festifs.
  • Les familles célèbrent l'Aïd Al-Fitr en pique-niquant et en s'amusant en plein air.

Riyad : Riyad prend un charme magique pendant l'Aïd Al-Fitr, devenant une plaque tournante de pique-niques festifs.

L'une des destinations les plus populaires est Wadi Hanifa, une vallée sereine située au cœur de la capitale. Avec sa verdure luxuriante, ses lacs artificiels, ses canaux d'eau et sa faune variée, elle offre une évasion parfaite aux amoureux de la nature et aux amateurs d'activités de plein air.

Mohammed Abdul Jaleel, un visiteur libanais, a déclaré : "Nous sommes ici avec des amis et de la famille : "Nous sommes ici avec nos amis et notre famille, nous faisons un barbecue et nous célébrons cette occasion spéciale avec joie. Le temps est parfait, les enfants jouent et les familles profitent au maximum de cette période avant l'arrivée de l'été.

Il a ajouté : "Qu'il s'agisse de randonnée, de cyclisme ou de pique-nique au bord de l'eau, Wadi Hanifa offre une retraite rafraîchissante dans la nature".

Le Wadi Hanifa offre un éventail d'activités passionnantes (AN photos)
Le Wadi Hanifa offre un éventail d'activités passionnantes (AN photos)

Baddiuzz Zaman Sheikh, un habitant de Riyad qui fête l'Aïd avec des amis, a déclaré : "C'est un endroit idéal pour pique-niquer : "C'est un endroit idéal pour pique-niquer. Je viens souvent ici pour faire des barbecues. Entouré de montagnes et de lacs, c'est une escapade populaire."

Tous ceux qui connaissent la région connaissent sans doute Wadi Hanifa, autrefois une décharge, aujourd'hui une oasis luxuriante dans le désert, transformée par la Commission royale pour la ville de Riyad, avec des jardins, des zones humides et des milliers d'arbres.

Outre les promenades nocturnes et les pique-niques, Wadi Hanifa propose toute une série d'activités passionnantes - et nombreux sont ceux qui ignorent qu'il s'agit d'une destination mondiale pour les coureurs.

Le site web Great Runs met en avant les "sentiers entretenus" situés près du quartier diplomatique, qui proposent une boucle de 8 km dans un décor désertique. Au sud de la vallée, le parc Stone Dam met les athlètes au défi avec un escalier de 210 marches.

Jamal Hassan, un expatrié yéménite qui jouait aux cartes avec des amis, a déclaré : "Cette magnifique vallée située à la périphérie de Riyad offre des canaux d'eau, des couloirs de verdure, des allées et des aires de pique-nique au milieu des vergers et des fermes, ce qui en fait une attraction de premier plan pour les résidents et les visiteurs.

"Riyad avait besoin d'un endroit comme celui-ci - une échappée dans la nature loin de l'agitation de la ville. C'est un endroit parfait pour se détendre.

Le Wadi Hanifa offre un éventail d'activités passionnantes (AN photos)
Le Wadi Hanifa offre un éventail d'activités passionnantes (AN photos)

Le Wadi Namar, au sud de la capitale, est un autre lieu de pique-nique très prisé pour l'Aïd. Son barrage, son lac et ses chutes d'eau pittoresques attirent les visiteurs tout au long de l'année.

Tabinda Qamar, qui s'y est rendue avec sa famille, raconte : "Le premier jour de l'Aïd, c'est le jour de l'Aïd : "Le premier jour de l'Aïd, il y avait tellement de monde que la sécurité nous a demandé de revenir plus tôt le lendemain. C'est ce que nous avons fait, et nous avons passé un excellent moment. Le parc est spacieux, avec des aires de jeux pour les enfants, ce qui en fait un lieu idéal pour les familles et les amis. C'est un lieu de vacances parfait, et nous l'avons vraiment apprécié.

De nombreuses personnes visitent également le parc Salam, qui comprend un grand lac illuminé avec des fontaines, des aires de jeux, des espaces verts et des zones récréatives. Anciennement une ferme privée avec des palmiers-dattiers, un lotissement résidentiel et une mosquée vieille de 70 ans, le parc a été transformé en raison de son emplacement stratégique et du besoin d'espaces ouverts de la ville.

Rumana Ambar, qui a visité le site avec sa famille, a déclaré : "C'est un lieu de retraite naturel dans une ville animée, idéal pour des vacances en famille ou entre amis. Avec ses installations bien entretenues, il s'impose comme l'une des principales attractions de Riyad."

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

       

Le blocus israélien contraint les boulangeries de Gaza à fermer, la faim menace à nouveau

Un garçon est assis à l'arrière d'un chariot tricycle contenant des sacs de farine fournis par l'agence turque d'aide aux sinistrés AFAD, reçus d'un centre d'approvisionnement affilié à l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), dans le quartier d'al-Tifah de la ville de Gaza, le 1er avril 2025. (Photo Bashar TALEB / AFP)
Un garçon est assis à l'arrière d'un chariot tricycle contenant des sacs de farine fournis par l'agence turque d'aide aux sinistrés AFAD, reçus d'un centre d'approvisionnement affilié à l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), dans le quartier d'al-Tifah de la ville de Gaza, le 1er avril 2025. (Photo Bashar TALEB / AFP)
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  • Mardi, le PAM a indiqué qu'il « distribuerait ses derniers colis alimentaires dans les deux prochains jours ».
  • Les organisations humanitaires internationales ont, elles aussi, tiré la sonnette d'alarme.

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : Dans une boulangerie industrielle de la ville de Gaza, ravagée par la guerre, le tapis roulant qui livrait des milliers de pains pita par jour est à l'arrêt. Une conséquence du blocus israélien, qui menace à nouveau le territoire de famine.

La Families Bakery est l'une des 25 boulangeries industrielles soutenues par le Programme alimentaire mondial (PAM). L'agence onusienne a annoncé la mise à l'arrêt de l'établissement, « en raison du manque de farine et de carburant ».

Mardi, le PAM a indiqué qu'il « distribuerait ses derniers colis alimentaires dans les deux prochains jours ».

Cet organisme onusien était « le seul pourvoyeur des boulangeries de Gaza » et fournissait tout ce dont elles avaient besoin, indique à l'AFP Abed al-Ajrami, président de l'Association des propriétaires de boulangeries du territoire palestinien, à la tête de la Families Bakery. 

« Les répercussions de la fermeture des boulangeries seront très difficiles pour les gens, car ils n'ont aucune alternative », s'inquiète-t-il.

Devant le grand four éteint de son entreprise, il explique que les boulangeries étaient au cœur du programme de distribution alimentaire de l'agence onusienne, qui livrait du pain dans les camps abritant les habitants déplacés par la guerre à travers Gaza.

Les négociations indirectes entre Israël et le Hamas ont échoué à prolonger une trêve de six semaines qui avait accordé un fragile répit aux Gazaouis après 15 mois de guerre, leur permettant de retourner dans leurs maisons souvent détruites.

Le 2 mars, Israël a imposé un blocus total au territoire palestinien. L'entrée de l'aide internationale, qui avait recommencé à affluer avec le cessez-le-feu, a été bloquée, et l'alimentation électrique de la principale usine de dessalement du territoire palestinien a été coupée.

Le 18 mars, l'armée israélienne a repris ses bombardements sur Gaza, suivis d'opérations terrestres. Des combattants palestiniens ont de leur côté recommencé à lancer des roquettes sur Israël depuis Gaza.

Mardi, le Hamas a accusé Israël d'utiliser la famine comme « arme directe » dans le conflit, après l'attaque d'une école de l'ONU dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023. Il a également appelé les nations arabes et islamiques à « agir d'urgence pour sauver Gaza de la famine et de la destruction ».

Les organisations humanitaires internationales ont, elles aussi, tiré la sonnette d'alarme.

Gavin Kelleher, du Conseil norvégien pour les réfugiés, a pointé, lors d'un briefing la semaine dernière, la « misère totale » qui accable les Gazaouis retrouvant leurs habitations bombardées.

« Nous avons été mis en échec (...) On ne nous permet pas d'apporter des vivres, nous ne pouvons pas répondre aux besoins », a-t-il déploré.

« Quand Save The Children distribue de la nourriture à Gaza, nous voyons des foules massives parce que chaque personne dépend de l'aide dans le territoire », souligne de son côté Alexandra Saieh, de l'ONG britannique.

Mais « cette bouée de sauvetage n'existe plus ».