Trump annonce désigner sa candidate à la Cour suprême avant la fin de la semaine

Des manifestants à l'entrée de Central Park à New York, le 21 septembre 2020 (Photo, AFP)
Des manifestants à l'entrée de Central Park à New York, le 21 septembre 2020 (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 22 septembre 2020

Trump annonce désigner sa candidate à la Cour suprême avant la fin de la semaine

  • « Au final, nous avons gagné l'élection. Nous avons une obligation »
  • Joe Biden a dénoncé dimanche « un exercice de pouvoir politique brutal » de son rival, « un abus de pouvoir »

WASHINGTON : Le président américain Donald Trump a annoncé lundi qu'il désignerait en fin de semaine une nouvelle juge pour la Cour suprême afin de succéder à Ruth Bader Ginsburg et a martelé que le vote au Sénat devrait se tenir avant l'élection présidentielle, attisant une féroce bataille politique qui accapare déjà la campagne.

Balayant les cris d'indignation des démocrates, le président a estimé que le Sénat, à majorité républicaine, avait « largement le temps » de confirmer la nomination d'une nouvelle magistrate avant le scrutin du 3 novembre qui l'opposera à Joe Biden.

« Je préférerais de loin qu'il y ait un vote avant l'élection », a-t-il souligné devant des journalistes. 

En s'envolant pour l'Ohio, il a réaffirmé qu'il prendrait sa « décision samedi, peut-être vendredi ». Ce qui sonnera le coup de départ du processus de confirmation pour remplacer la juge, icône féministe et de la gauche américaine, décédée vendredi dernier à 87 ans des suites d'un cancer.

Electrochoc dans cette campagne déjà bouleversée par plusieurs événements historiques, la succession de « RBG » au sein du temple du droit américain sera l'un des sujets majeurs de la présidentielle. 

L'enjeu est simple: solidement ancrer, ou non, la Cour suprême dans le camp conservateur pour des décennies. Une institution qui tranche, aux Etats-Unis, les principales questions de société, comme l'avortement, le droit de porter des armes ou les droits des homosexuels.

L'enjeu que représente la Cour suprême a également pour effet de galvaniser les électeurs des deux camps. 

Joe Biden, qui mène dans les sondages, avait placé jusqu'ici au coeur de sa campagne la gestion par Donald Trump de la pandémie de Covid-19 et les quelque 200.000 morts aux Etats-Unis.

Le décès de la magistrate a soudainement rebattu les cartes. 

La dépouille de Ruth Bader Ginsburg sera exposée à la Cour suprême mercredi et jeudi, puis au Capitole vendredi. Elle sera inhumée dans l'intimité la semaine prochaine au cimetière national d'Arlington, près de Washington. 

Apportant bougies et fleurs en hommage à la magistrate, des milliers de personnes émues se sont pressées ce week-end devant la Cour suprême, à Washington. 

Que peuvent faire les démocrates?

Joe Biden a dénoncé dimanche « un exercice de pouvoir politique brutal » de son rival, « un abus de pouvoir » s'il poussait réellement son remplacement avant l'élection. 

Les démocrates martèlent que Ruth Bader Ginsburg a laissé comme dernière volonté de ne pas être remplacée jusqu'à ce qu'un « nouveau président soit en fonction », selon la radio publique NPR.

Donald Trump a balayé ces objections lundi: « C'est sorti de nulle part ».  « Au final, nous avons gagné l'élection. Nous avons une obligation ».

Les démocrates sont vent debout contre ce calendrier, rappelant qu'en 2016, le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, avait bloqué, à dix mois de la présidentielle, le processus pour remplacer le juge conservateur Antonin Scalia. 

Le républicain arguait alors qu'il fallait laisser les électeurs choisir en soulignant qu'à l'époque, le Sénat et la Maison Blanche n'étaient pas aux mains du même parti. 

Les démocrates exigent d'attendre, avant tout vote, non seulement l'issue du scrutin mais, en cas de victoire de leur candidat à la Maison Blanche Joe Biden, sa prise de fonctions en janvier. 

Mais de fait, les démocrates disposent de peu de recours pour empêcher cette confirmation.

« Nous avons des cordes à notre arc », a déclaré dimanche la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, mais sans préciser quelles « options » elle envisageait. 

Elle était interrogée sur la possibilité que son camp lance une nouvelle procédure de destitution contre Donald Trump ou son ministre de la Justice, William Barr pour empêcher la confirmation avant le scrutin. 

La puissante démocrate a en revanche écarté une autre lourde menace: provoquer la paralysie du gouvernement, surnommée « shutdown », en refusant tout accord budgétaire avec les républicains avant la fin du calendrier budgétaire le 30 septembre. Une issue « catastrophique » en pleine pandémie, a-t-elle martelé lundi. 

Reste alors aux démocrates de menacer sur ce qu'ils feront en cas de victoire à la présidentielle et au Sénat, dont ils pourraient reprendre la majorité après le 3 novembre.

Plusieurs grands noms du parti démocrate ont promis qu'ils réformeraient la Cour suprême afin d'augmenter le nombre de juges jusqu'à 15 magistrats, dont cinq choisis à l'unanimité par les dix autres. De quoi, affirment-t-ils, « dépolitiser » le temple du droit américain. 

Calendrier et procédure

Neuf juges siègent à la Cour suprême des Etats-Unis. 

Le président nomme les candidats mais c'est ensuite au Sénat de voter pour confirmer leur nomination. 

La commission judiciaire, présidée par un grand allié du président, Lindsey Graham, entrera alors en scène. Après un travail préparatoire, ses 22 membres interrogeront la candidate lors d'une audition publique.

Parmi eux siège la candidate démocrate à la vice-présidence des Etats-Unis, Kamala Harris. L'ex-procureure est célèbre pour ses interrogatoires serrés. 

Si une majorité des membres de la commission approuve la candidate, le dossier passe devant le Sénat. Il faut une majorité simple de 51 voix pour confirmer définitivement cette nomination à vie à la Cour. 

Les républicains disposent actuellement d'une majorité de 53 sièges contre 47. Deux sénatrices républicaines modérées ont estimé que le Sénat ne devrait pas se prononcer avant la présidentielle.

Tous les regards se tournent donc vers un autre républicain grand critique de Donald Trump, Mitt Romney, qui ne s'est pas encore prononcé. 

Mais même sans eux, les républicains disposeraient d'assez de voix, grâce à l'intervention du vice-président Mike Pence qui peut départager en cas d'égalité, pour confirmer la remplaçante de « RBG ».

Selon un rapport du Congrès datant de l'été 2018, il fallait compter en moyenne près de 70 jours entre une nomination et un vote final au Sénat.

Il reste 43 jours avant la présidentielle américaine. 

Quelles sont les favorites?

Deux femmes figuraient lundi en tête de la liste du président:

Amy Coney Barrett, une catholique de 48 ans. Cette universitaire, louée pour ses argumentaires ciselés, a une expérience limitée des tribunaux: elle ne siège comme juge fédérale que depuis 2017, après avoir été nommée par Donald Trump.

Et Barbara Lagoa, une magistrate d'origine cubaine née en Floride, âgée de 52 ans. 

Cette dernière est « excellente, elle est Hispanique, c'est une femme formidable », a-t-il déclaré. « Nous aimons la Floride », a-t-il ajouté à propos de cet Etat qui devrait jouer un rôle clé dans le résultat de la présidentielle.


Le Parlement ukrainien déserté par crainte de frappes russes

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  • L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP
  • La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP

KIEV: Le Parlement ukrainien a annulé vendredi sa séance par crainte de frappes russes en plein coeur de Kiev, au lendemain du tir par la Russie d'un nouveau missile balistique et de menaces de Vladimir Poutine à l'adresse de l'Occident.

Après ce tir, le président russe s'était adressé à la nation jeudi soir en faisant porter la responsabilité de l'escalade du conflit sur les Occidentaux. Il a estimé que la guerre en Ukraine avait pris désormais un "caractère mondial" et menacé de frapper les pays alliés de Kiev.

Le Kremlin s'est dit confiant vendredi sur le fait que les Etats-Unis avaient "compris" le message de Vladimir Poutine.

L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP.

La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP.

En plein coeur de Kiev, ce quartier où se situent également la présidence, le siège du gouvernement et la Banque centrale, a jusqu'à présent été épargné par les bombardements. L'accès y est strictement contrôlé par l'armée.

Le porte-parole du président Volodymyr Zelensky a de son côté assuré que l'administration présidentielle "travaillait comme d'habitude en respectant les normes de sécurité habituelles".

"Compris" le message 

S'adressant aux Russes à la télévision jeudi soir, Vladimir Poutine a annoncé que ses forces avaient frappé l'Ukraine avec un nouveau type de missile balistique hypersonique à portée intermédiaire (jusqu'à 5.500 km), baptisé "Orechnik", qui était dans sa "configuration dénucléarisée".

Cette frappe, qui a visé une usine militaire à Dnipro, dans le centre de l'Ukraine, est une réponse, selon M. Poutine, à deux frappes menées cette semaine par Kiev sur le sol russe avec des missiles américains ATACMS et britanniques Storm Shadow, d'une portée d'environ 300 kilomètres.

M. Poutine a ainsi estimé que la guerre en Ukraine avait pris un "caractère mondial" et annoncé que Moscou se réservait le droit de frapper les pays occidentaux car ils autorisent Kiev à utiliser leurs armes contre le sol russe.

"Le message principal est que les décisions et les actions imprudentes des pays occidentaux qui produisent des missiles, les fournissent à l'Ukraine et participent ensuite à des frappes sur le territoire russe ne peuvent pas rester sans réaction de la part de la Russie", a insisté vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Il s'est dit persuadé que Washington avait "compris" ce message.

La veille, les Etats-Unis, qui avaient été informés 30 minutes à l'avance du tir russe, avaient accusé Moscou de "provoquer l'escalade". L'ONU a évoqué un "développement inquiétant" et le chancelier allemand Olaf Scholz a regretté une "terrible escalade".

La Chine, important partenaire de la Russie accusé de participer à son effort de guerre, a appelé à la "retenue". Le Kazakhstan, allié de Moscou, a renforcé ses mesures de sécurité en raison de cette "escalade en Ukraine".

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a lui appelé la communauté internationale à "réagir", dénonçant un "voisin fou" qui utilise l'Ukraine comme un "terrain d'essai".

"Cobayes" de Poutine 

Au-delà du tir de jeudi, la Russie a modifié récemment sa doctrine nucléaire, élargissant la possibilité de recours à l'arme atomique. Un acte "irresponsable", selon les Occidentaux.

Interrogés jeudi par l'AFP sur le tir de missile russe, des habitants de Kiev étaient inquiets.

"Cela fait peur. J'espère que nos militaires seront en mesure de repousser ces attaques", a déclaré Ilia Djejela, étudiant de 20 ans, tandis qu'Oksana, qui travaille dans le marketing, a appelé les Européens à "agir" et "ne pas rester silencieux".

M. Poutine "teste (ses armes) sur nous. Nous sommes ses cobayes", a affirmé Pavlo Andriouchtchenko cuisinier de 38 ans.

Sur le terrain en Ukraine, les frappes de la Russie, qui a envahi le pays il y a bientôt trois ans, se poursuivent.

A Soumy, dans le nord-est du pays, une attaque de drones a fait deux morts et 12 blessés, a indiqué le Parquet ukrainien.

Le ministre russe de la Défense, Andreï Belooussov, s'est lui rendu sur un poste de commandement de l'armée dans la région de Koursk, où les forces ukrainiennes occupent, depuis début août, des centaines de kilomètres carrés.

Il s'est félicité d'avoir "pratiquement fait échouer" la campagne militaire ukrainienne pour l'année 2025 en "détruisant les meilleures unités" de Kiev et notant que les avancées russes sur le terrain se sont "accélérées".

Cette poussée intervient alors que Kiev craint que Donald Trump, de retour à la Maison Blanche à partir de janvier prochain, ne réduise ou stoppe l'aide militaire américaine, vital pour l'armée ukrainienne.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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  • "La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau
  • "Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu

JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.