Washington réaffirme vouloir dissuader Pékin d'attaquer Taïwan

Les tensions sont encore montées d'un cran ces dernières semaines au sujet du sort de Taïwan, que les autorités chinoises considèrent comme une province qui doit revenir dans leur giron. (Photo, AFP)
Les tensions sont encore montées d'un cran ces dernières semaines au sujet du sort de Taïwan, que les autorités chinoises considèrent comme une province qui doit revenir dans leur giron. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 11 novembre 2021

Washington réaffirme vouloir dissuader Pékin d'attaquer Taïwan

  • Blinken hausse le ton avant la première rencontre Biden-Xi, en visioconférence, depuis l'arrivée au pouvoir du démocrate en janvier et après deux coups de téléphone
  • Ce nouvel avertissement intervient alors que le président chinois a estimé que les relations entre les deux premières économies mondiales étaient «à la croisée des chemins»
dgjiufy
Des chars taiwanais sur l'île ultra-fortifiée de Kinmen, située à 3,2 km seulement de la Chine continentale, et de ce fait premier front de guerre en cas de conflit entre la République populaire et Taiwan. (Photo, AFP)

 

WASHINGTON : Les Etats-Unis ont affirmé mercredi que leur "objectif" au sujet de Taïwan était de dissuader la Chine d'intervenir militairement contre l'île, dans une nouvelle mise en garde avant le sommet virtuel entre les présidents Joe Biden et Xi Jinping qui aura lieu "bientôt".

Le principe de cette rencontre, la première en visioconférence depuis l'arrivée au pouvoir du démocrate en janvier après deux coups de téléphone, avait été annoncé début octobre par la Maison Blanche.

Elle pourrait avoir lieu la semaine prochaine, a rapporté la chaîne CNN en citant une source proche du dossier, tout en précisant que la date exacte n'avait pas encore été fixée.

Interrogé sur cette éventualité lors d'un événement organisé par le New York Times, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s'est borné à répondre que le sommet virtuel aurait lieu "bientôt".

Le gouvernement de Taipei subit plusieurs millions de cyberattaques quotidiennement

TAIPEI : Les agences gouvernementales taïwanaises sont confrontées à environ cinq millions de cyberattaques ou mises à l'épreuve de leurs systèmes informatiques par jour, a déclaré un responsable mercredi, alors qu'un rapport met en garde contre l'augmentation de la pression chinoise visant l'île autonome.

Des responsables taïwanais avaient déjà déclaré que l'île était confrontée à des millions de cyberattaques chaque mois, dont la moitié environ proviendrait de Chine.

S'exprimant devant le Parlement, le directeur du département de la cybersécurité, Chien Hung-wei, a déclaré que le réseau gouvernemental de Taïwan était confronté à "cinq millions d'attaques ou de +scans+ (tentatives de repérer des vulnérabilités dans un système) par jour".

"Nous renforçons les mesures de protection du gouvernement et collectons des données pertinentes à des fins d'analyse afin d'arrêter les attaques dès qu'elles sont lancées", a déclaré M. Chien aux législateurs.

Taipei a accusé Pékin d'intensifier les cyberattaques depuis l'élection en 2016 de la présidente Tsai Ing-wen qui considère l'île comme une nation souveraine. Le régime communiste voit de son côté Taïwan comme une partie de son propre territoire et menace de recourir à la force pour imposer sa souveraineté sur l'île gouvernée séparément du continent depuis 1949.

Dans un rapport publié mardi, le ministère taïwanais de la Défense a averti que la Chine avait "vigoureusement renforcé" ses capacités de cyberguerre dans le cadre de sa stratégie visant à mettre l'île au pas.

En juillet, la police taïwanaise a lancé une enquête après que l'application de messagerie Line a signalé aux autorités des activités anormales de comptes. Les médias locaux ont déclaré que les comptes piratés appartenaient à des "hauts fonctionnaires" de diverses branches du gouvernement.

L'année dernière, les autorités taïwanaises ont indiqué que des pirates chinois avaient infiltré au moins dix agences gouvernementales taïwanaises et obtenu l'accès à environ 6.000 comptes de messagerie dans le but de voler des données.

fiyytoi
Des chars taiwanais sur l'île ultra-fortifiée de Kinmen, située à 3,2 km seulement de la Chine continentale, et de ce fait premier front de guerre en cas de conflit entre la République populaire et Taiwan. (Photo, AFP)

Le principe de cette rencontre, la première en visioconférence depuis l'arrivée au pouvoir du démocrate en janvier après deux coups de téléphone, avait été annoncé début octobre par la Maison Blanche.

Elle pourrait avoir lieu la semaine prochaine, a rapporté la chaîne CNN en citant une source proche du dossier, tout en précisant que la date exacte n'avait pas encore été fixée.

Interrogé sur cette éventualité lors d'un événement organisé par le New York Times, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s'est borné à répondre que le sommet virtuel aurait lieu "bientôt".

"Le défi pour nous est de faire en sorte de gérer cette relation" sur "ses différents aspects", qu'il s'agisse de la coopération, de la compétition et de la confrontation, a-t-il ajouté.

Les relations entre Pékin et Washington sont au plus bas sur toute une série de sujets, du commerce aux droits humains en passant par les ambitions régionales de la Chine. Les tensions sont encore montées d'un cran ces dernières semaines au sujet du sort de Taïwan, que les autorités chinoises considèrent comme une province qui doit revenir dans leur giron.

Prié de dire si les Etats-Unis pourraient aller jusqu'à défendre Taïwan en cas d'attaque chinoise, comme avait récemment semblé le suggérer Joe Biden, Antony Blinken a réaffirmé la position traditionnelle de Washington, qui consiste à "s'assurer que Taïwan ait les moyens de se défendre".

"L'objectif est de ne jamais en arriver au point où quelqu'un tente de rompre le statu quo par la force, de faire en sorte qu'il y ait une dissuasion, et que personne ne s'engage dans des actions qui pourraient être profondément, profondément déstabilisatrices, dangereuses pour la paix et la sécurité du monde", a-t-il expliqué.

"C'est la meilleure dissuasion contre tout acte très, très, très malheureux qui pourrait être envisagé par la Chine", a-t-il encore insisté.

Ce nouvel avertissement intervient alors que le président Xi a estimé que les relations entre les deux premières économies mondiales étaient "à la croisée des chemins".

Lors du gala annuel du National Committee on US-China Relations, une organisation américaine qui promeut les échanges entre les deux grandes puissances, l'ambassadeur de Chine à Washington Qin Gang a lu mardi soir une lettre du président chinois.

Ce dernier y souligne que, "conformément aux principes de respect mutuel, coexistence pacifique et coopération gagnant-gagnant, la Chine est prête à travailler avec les Etats-Unis pour renforcer les échanges et la coopération sur tous les sujets", a écrit mercredi l'ambassadeur sur son compte Twitter.

Le numéro un chinois dit aussi vouloir "répondre conjointement aux dossiers régionaux et internationaux ainsi qu'aux défis mondiaux, tout en gérant de manière appropriée les divergences, afin de ramener les relations entre la Chine et les Etats-Unis sur la bonne voie d'un développement solide et stable".

Joe Biden assure aussi vouloir coopérer avec les autorités chinoises sur certains défis communs comme le climat. Mais il a vivement dénoncé début novembre la "grave erreur" de Xi Jinping qui ne s'est rendu ni à la COP26, la conférence de l'ONU sur le climat, ni au sommet du G20.


Keir Starmer bientôt à Bruxelles pour relancer les relations entre Londres et l'UE

Le Premier ministre britannique Keir Starmer s'exprime lors d'un entretien avec les médias alors qu'il assiste à la 79e Assemblée générale des Nations unies, le 25 septembre 2024, à New York. (AFP)
Le Premier ministre britannique Keir Starmer s'exprime lors d'un entretien avec les médias alors qu'il assiste à la 79e Assemblée générale des Nations unies, le 25 septembre 2024, à New York. (AFP)
Short Url
  • Le Premier ministre britannique Keir Starmer a annoncé mercredi soir une rencontre "la semaine prochaine" avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen
  • Lors d'une réunion de travail fin juillet avec plus de 40 dirigeants européens, M. Starmer avait affirmé vouloir "saisir l'occasion pour renouveler (la) relation avec l'Europe", après les frictions avec les précédents gouvernements conservateurs

LONDRES: Le Premier ministre britannique Keir Starmer a annoncé mercredi soir une rencontre "la semaine prochaine" avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, afin de relancer les relations entre le Royaume-Uni et le continent, près de cinq ans après le Brexit.

"Je veux relancer notre relation avec l'UE et faire en sorte que le Brexit soit bénéfique pour le peuple britannique", a écrit le dirigeant travailliste sur son compte X, se disant "impatient" de cette rencontre à Bruxelles.

Lors d'une réunion de travail fin juillet avec plus de 40 dirigeants européens, M. Starmer avait affirmé vouloir "saisir l'occasion pour renouveler (la) relation avec l'Europe", après les frictions avec les précédents gouvernements conservateurs.

Bruxelles a récemment proposé d'ouvrir des négociations pour relancer la mobilité des jeunes entre l'UE et le Royaume-Uni, qui permettrait aux 18-30 ans de rester jusqu'à quatre ans dans leur pays de destination.

La proposition avait été enterrée par le précédent gouvernement conservateur. Keir Starmer est pour sa part réticent à toute proposition qui pourrait être considérée comme une réintroduction de la libre circulation.


Liban: Etats-Unis, France et d'autres appellent à un cessez-le-feu de 21 jours

Les Etats-Unis, la France, l'Union européenne et plusieurs pays arabes ont appelé mercredi à un "cessez-le-feu immédiat de 21 jours" au Liban où le conflit entre Israël et Hezbollah menace d'embraser la région, selon un communiqué commun diffusé par la Maison Blanche. (AFP)
Les Etats-Unis, la France, l'Union européenne et plusieurs pays arabes ont appelé mercredi à un "cessez-le-feu immédiat de 21 jours" au Liban où le conflit entre Israël et Hezbollah menace d'embraser la région, selon un communiqué commun diffusé par la Maison Blanche. (AFP)
Short Url
  • "Nous appelons à un cessez-le-feu immédiat de 21 jours sur la frontière entre le Liban et Israël pour donner une chance à la diplomatie"
  • Dans un communiqué commun séparé, publié après leur rencontre en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, les présidents américain Joe Biden et français Emmanuel Macron précisent avoir "travaillé ensemble ces derniers jours"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis, la France, l'Union européenne et plusieurs pays arabes ont appelé mercredi à un "cessez-le-feu immédiat de 21 jours" au Liban où le conflit entre Israël et Hezbollah menace d'embraser la région, selon un communiqué commun diffusé par la Maison Blanche.

"Nous appelons à un cessez-le-feu immédiat de 21 jours sur la frontière entre le Liban et Israël pour donner une chance à la diplomatie" en lien avec la situation au Liban et à Gaza, précise la déclaration signée par les Etats-Unis, la France, l'UE, l'Australie, le Canada, l'Allemagne, l'Italie, le Japon, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et le Qatar.

"Il est temps de conclure un accord diplomatique pour permettre aux civils des deux côtés de la frontière de rentrer chez eux en toute sécurité", est-il ajouté.

Dans un communiqué commun séparé, publié après leur rencontre en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, les présidents américain Joe Biden et français Emmanuel Macron précisent avoir "travaillé ensemble ces derniers jours" pour parvenir à cet appel conjoint pour un cessez-le-feu temporaire, désormais rejoints par d'autres pays.

"Nous appelons à une approbation large et un soutien immédiat des gouvernements d'Israël et du Liban", ont-ils déclaré.

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot avait le premier évoqué cette proposition plus tôt dans la journée lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation au Liban.

Lors d'un échange avec des journalistes, un haut responsable américain a immédiatement salué sous le couvert de l'anonymat une "percée importante", ajoutant espérer que cet appel permette aussi de "stimuler" les discussions pour une trêve et une libération des otages dans la bande de Gaza.


Ukraine: le Kremlin affirme que "forcer la Russie à faire la paix" serait une "erreur fatale"

La stratégie visant à saper le régime de Poutine devrait inclure une « hémorragie » orchestrée : stimuler l'exode de spécialistes qualifiés et d'argent de Russie sans rapport avec la guerre ». Etude. (AFP)
La stratégie visant à saper le régime de Poutine devrait inclure une « hémorragie » orchestrée : stimuler l'exode de spécialistes qualifiés et d'argent de Russie sans rapport avec la guerre ». Etude. (AFP)
Short Url
  • "La position qui consiste à essayer de forcer la Russie à faire la paix est une erreur absolument fatale. Il est impossible de forcer la Russie à la paix", a balayé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors d'un point-presse.
  • L'Ukraine, le président Zelensky en tête, affirme régulièrement vouloir recouvrer sa souveraineté sur l'ensemble des territoires occupés par son voisin russe, y compris la péninsule de Crimée, annexée par Moscou en 2014.

MOSCOU : Le Kremlin a dit mercredi que contraindre la Russie à faire la paix en Ukraine, comme l'a appelé la veille le président ukrainien Volodymyr Zelensky à l'ONU, serait une "erreur absolument fatale".

"La position qui consiste à essayer de forcer la Russie à faire la paix est une erreur absolument fatale. Il est impossible de forcer la Russie à la paix", a balayé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors d'un point-presse.

"La Russie est favorable à la paix", a-t-il affirmé, "mais à condition d'assurer les fondements de sa sécurité et de réaliser les objectifs" de l'offensive en Ukraine.

"Sans atteindre ces objectifs, il est impossible de contraindre la Russie", a-t-il prévenu.

Mardi, Volodymyr Zelensky a exhorté le Conseil de sécurité de l'ONU à "contraindre la Russie à la paix", après plus de deux ans et demi d'un conflit qui a fait des dizaines de milliers de morts civils et militaires.

Le dirigeant ukrainien, qui se trouve depuis dimanche soir aux Etats-Unis, doit présenter à son homologue américain Joe Biden et au Congrès à Washington les détails de son "plan de la victoire" visant à mettre fin à l'offensive russe à grande échelle dans son pays.

Les négociations entre Moscou et Kiev sont pourtant à l'arrêt depuis le printemps 2022, chaque camp défendant fermement des revendications irréconciliables.

L'Ukraine, le président Zelensky en tête, affirme régulièrement vouloir recouvrer sa souveraineté sur l'ensemble des territoires occupés par son voisin russe, y compris la péninsule de Crimée, annexée par Moscou en 2014.

Kiev a déjà proposé un plan de paix en 10 points, soutenu par l'Occident, impliquant le retrait inconditionnel des forces russes du territoire ukrainien, soit près de 700.000 militaires, selon les chiffres présentés par Vladimir Poutine. Une proposition balayée par Moscou.

Le président russe, qui a ordonné l'attaque de son armée contre l'Ukraine en février 2022, a pour sa part répété à maintes reprises ses "conditions": l'abandon des quatre régions ukrainiennes dont Moscou revendique l'annexion en plus de la Crimée, et l'assurance que Kiev renonce à rejoindre l'Otan. Des revendications inacceptables pour les Ukrainiens et les Occidentaux.

La Russie a par ailleurs d'ores et déjà annoncé qu'elle ne participerait pas au deuxième sommet sur la paix en Ukraine voulu par Kiev en fin d'année, après une première réunion en Suisse en juin dernier.

Les tentatives, plus ou moins assumées, de médiation de la Chine --alliée proche de la Russie--, de l'Inde, ou encore du Vatican n'ont jusque-là pas permis la reprise officielle des discussions entre Moscou et Kiev.