Un 11 novembre marqué par l'adieu au dernier compagnon de la Libération

Hommage à Hubert Germain, le 15 octobre 2021 (Photo, AFP)
Hommage à Hubert Germain, le 15 octobre 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 10 novembre 2021

Un 11 novembre marqué par l'adieu au dernier compagnon de la Libération

Hommage à Hubert Germain, le 15 octobre 2021 (Photo, AFP)
  • Deux cérémonies se succéderont, à l'Arc de Triomphe puis au Mont-Valérien, principal lieu d'exécution des résistants durant la Seconde guerre mondiale, où le corps de l'éminent résistant, décédé le 12 octobre à l'âge de 101 ans, sera inhumé
  • Seules 1 038 personnes, dont six femmes, ont reçu le titre de Compagnon de la Libération. Hubert Germain était le dernier d'entre eux

PARIS: Il était le dernier des compagnons de la Libération ayant combattu auprès du général de Gaulle dès 1940: Hubert Germain est inhumé au Mont-Valérien en présence d'Emmanuel Macron jeudi, jour de commémoration de l'armistice du 11 novembre 1918.  

Deux cérémonies se succéderont, à l'Arc de Triomphe puis au Mont-Valérien, principal lieu d'exécution des résistants durant la Seconde guerre mondiale, où le corps de l'éminent résistant, décédé le 12 octobre à l'âge de 101 ans, sera inhumé dans la crypte du mémorial de la France combattante.  

En juin 1960, en inaugurant ce mémorial à Suresnes (Hauts-de-Seine), Charles de Gaulle avait émis le souhait que le caveau n°9 de la crypte soit réservé au dernier des membres de l'Ordre de la Libération, qu'il avait créé pour « récompenser les personnes ou les collectivités militaires et civiles qui se seront signalées dans l’œuvre de libération de la France et son empire ».  

Seules 1 038 personnes, dont six femmes, ont reçu le titre de Compagnon de la Libération. Hubert Germain était le dernier d'entre eux.  

Jeudi, « c'est le dernier compagnon qui va symboliquement entrer avec ses 1 037 compagnons au Mont Valérien », a résumé le général Christian Baptiste, délégué national de l'Ordre de la Libération.  

Dans l'attente de cet ultime hommage, les Français étaient invités à se recueillir mercredi devant son cercueil recouvert du drapeau bleu-blanc-rouge sous le dôme des Invalides. Le Premier ministre Jean Castex y était attendu à 20H.  

Jeudi matin, le cercueil sera hissé sur un char AMX-10 et remontera les Champs-Élysées, accompagné par l'escorte de la Garde républicaine, pour participer à la traditionnelle cérémonie de l'Armistice, à laquelle assistera la vice-présidente américaine Kamala Harris.  

Emmanuel Macron y prononcera un discours dans lequel il rendra hommage à Hubert Germain qui, « à l'aube comme au crépuscule, fut le dernier à rendre les armes », selon les propos qu'il avait tenus à la cérémonie d'hommage aux Invalides le 15 octobre.  

Il avait alors salué la « fougue » et la « détermination» de ce « résistant de la première heure », qui était ensuite devenu député gaulliste et ministre de Georges Pompidou.  

Le président annoncera ce que deviendra l'Ordre de la Libération créé en novembre 1940. « Les compagnons pensaient que leur expérience pouvait servir de source d'inspiration à la jeunesse française», a expliqué mercredi le général Baptiste, en indiquant que le musée de l'Ordre, situé aux Invalides, devait tenir lieu de « boussole de citoyenneté» pour les nouvelles générations.   

« Grande sobriété »   

A l'issue de la cérémonie, le convoi se dirigera vers le Mont-Valérien, pour un ultime hommage à 14h30, en présence du chef de l’État.  

La cérémonie se déroulera « dans la plus grande sobriété et en silence » à l'exception d'une Marseillaise et du Chant des partisans, selon l’Élysée.  

Emmanuel Macron se recueillera seul dans la crypte devant le cercueil, sur lequel il déposera une croix de Lorraine taillée dans le bois de la charpente de la cathédrale Notre-Dame de Paris, comme l'avait souhaité Hubert Germain.  

Ce cérémonial s'inspire de celui voulu par Charles de Gaulle lors de la célébration du 11 novembre 1945. Cette année-là, les corps de 15 hommes et femmes, plus tard rejoints par un seizième, symbolisant la France au combat de 1939 à 1945, avaient été accueillis sur la colline du Mont-Valérien.  

La candidate à l'élection présidentielle du Rassemblement national, Marine Le Pen, espérait assister jeudi à l'hommage à Hubert Germain, selon Le Parisien. L’Élysée lui a toutefois opposé une fin de non-recevoir, en assurant qu'aucun parlementaire ou chef de parti n'avait été convié à cette cérémonie qui n'est pas ouverte au public.  

La responsable d'extrême droite y est allée mercredi, a-t-elle fait savoir sur Twitter, pour « saluer la mémoire d'Hubert Germain et tous les compagnons de la Libération ».  

En visite à Paris depuis mardi, Kamala Harris s'est rendue, elle, mercredi après-midi avec son époux Doug Emhoff au cimetière militaire américain de Suresnes, où reposent 1 565 Américains. Ce lieu symbolise aux yeux de la Maison Blanche les « valeurs communes » des deux pays alliés.  

Jeudi, à l'issue de la cérémonie au Mont-Valérien, Emmanuel Macron et Kamala Harris se rendront ensuite au Forum de Paris sur la Paix. 


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté. 


« La France doit produire plus pour manger mieux », affirme la ministre de l'Agriculture

Le président français Emmanuel Macron (G) s'adresse à la presse en compagnie de la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard  L'édition 2025 du SIA (Salon International de l'Agriculture) Agriculture se tient à Paris du 22 février au 2 mars 2025. (Photo par Thomas Padilla / POOL / AFP)
Le président français Emmanuel Macron (G) s'adresse à la presse en compagnie de la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard L'édition 2025 du SIA (Salon International de l'Agriculture) Agriculture se tient à Paris du 22 février au 2 mars 2025. (Photo par Thomas Padilla / POOL / AFP)
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  • la France doit affirmer sa souveraineté agricole comme un enjeu régalien et réarmer sa puissance alimentaire », a-t-elle déclaré, appelant à « sonner la mobilisation générale ».
  • « La France doit produire plus pour manger mieux. Produire plus pour reconquérir l’assiette des Français, produire plus pour importer moins et garantir les standards de production que nous exigeons de nos paysans », a-t-elle ajouté.

PARIS : « La France doit produire plus pour manger mieux », a affirmé dimanche, lors de l'inauguration du stand du ministère au Salon de l'agriculture, la ministre de l'Agriculture Annie Genevard, livrant sa vision de la souveraineté alimentaire.

« Dans ce moment de grand bouleversement de l'ordre international (...), la France doit affirmer sa souveraineté agricole comme un enjeu régalien et réarmer sa puissance alimentaire », a-t-elle déclaré, appelant à « sonner la mobilisation générale ».

« La France doit produire plus pour manger mieux. Produire plus pour reconquérir l’assiette des Français, produire plus pour importer moins et garantir les standards de production que nous exigeons de nos paysans », a-t-elle ajouté, suscitant des applaudissements dans le public, largement composé de représentants du monde agricole (producteurs, interprofessions, syndicats, chambres d'agriculture, etc.).

« Produire plus pour pouvoir investir et ainsi produire mieux. Produire plus pour rester une puissance exportatrice et jouer dans la cour des grands alors que de nouveaux équilibres de la géopolitique agricole se dessinent », a-t-elle poursuivi, au côté de son homologue marocain, Ahmed El Bouari, dont le pays est l'invité d'honneur du Salon.

« Produire plus et tourner le dos aux partisans de la décroissance et du repli sur soi », a ajouté Mme Genevard.

Tout en estimant qu'il est « un non-sens » d'opposer agriculture et environnement alors que les agriculteurs travaillent « avec la nature », elle a déclaré se battre « chaque jour pour qu'on ne bride pas l'alimentation au nom de la planète, alors qu'il n’y a aucun bénéfice objectif à ces entraves administratives ou réglementaires ».

La ministre s'en est ensuite vigoureusement pris aux « idéologues », « les procureurs qui mangent du paysan à tous les repas sans en avoir jamais vu, pour entretenir le fantasme d'une France agricole productiviste ».

« On invoque souvent la dette environnementale que nous pourrions laisser à nos enfants. Mais je ne veux pas non plus leur laisser une dette alimentaire », a-t-elle encore affirmé.