Frances Haugen salue le «potentiel» du projet européen de régulation du net

La lanceuse d'alerte de Facebook, Frances Haugen (Photo, AFP).
La lanceuse d'alerte de Facebook, Frances Haugen (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 09 novembre 2021

Frances Haugen salue le «potentiel» du projet européen de régulation du net

  • S'exprimant devant les eurodéputés, elle a à nouveau accusé son ancien employeur, Facebook, de «nuire aux enfants, attiser les divisions, affaiblir (les) démocraties»
  • Alors que l'autorégulation a jusqu'à présent été la norme, Frances Haugen considère que «Facebook ne peut pas continuer à être juge, jury, procureur et témoin»

BRUXELLES: La lanceuse d'alerte de Facebook, Frances Haugen, a salué lundi à Bruxelles le "potentiel énorme" du projet européen de régulation des géants du numérique, estimant qu'il pouvait même servir de "référence" aux Etats-Unis.

S'exprimant devant les eurodéputés, elle a à nouveau accusé son ancien employeur de "nuire aux enfants, attiser les divisions, affaiblir (les) démocraties" et de "faire passer le profit avant la sécurité" des utilisateurs.

"Quand les activités commerciales entrent en conflit avec les intérêts de la société dans son ensemble, les démocraties doivent intervenir et faire de nouvelles lois. Je me félicite que l'Union européenne prenne cela très au sérieux", a déclaré l'ancienne informaticienne du géant américain rebaptisé Meta.

Elle a estimé que le Règlement sur les services numériques ("Digital Services Act", DSA) actuellement examiné par le Parlement européen avait un "potentiel énorme" pour devenir une "référence". "Il peut inspirer d'autres pays, dont le mien", a-t-elle poursuivi, avertissant que "la loi devait être forte et son application ferme".

Alors que l'autorégulation a jusqu'à présent été la norme, Frances Haugen considère que "Facebook ne peut pas continuer à être juge, jury, procureur et témoin". 

Elle a prôné "la transparence" sur les données de Facebook et souligné la nécessité de lutter, au-delà des contenus illégaux, contre "la manipulation des élections, la désinformation et les nuisances pour la santé mentale des adolescents". Elle a aussi estimé que les contenus diffusés par les médias ne devaient pas être exclus du champ d'application du règlement.

«Agir maintenant»

Le DSA veut interdire aux plateformes d'utiliser les algorithmes pour promouvoir de fausses informations et des discours dangereux, avec pour les plus importantes d'entre elles une obligation de moyens pour modérer les contenus.

"Nous devons agir maintenant", a exhorté la lanceuse d'alerte, qui s'est rendue dans plusieurs capitales européennes et a déjà témoigné devant les parlementaires américains et britanniques.

L'Américaine a dans la journée rencontré le commissaire européen au Marché intérieur Thierry Breton, à l'origine des projets de régulation composés du DSA et du Règlement sur les marchés numériques ("Digital Markets Act", DMA), présentés en décembre 2020.

"Les efforts accrus de lobbying dont nous sommes témoins sont peine perdue : nous ne permettrons pas aux intérêts des entreprises d'interférer avec l'intérêt général des Européens", a averti le responsable, appelant à l'adoption des règlements dans la première moitié de 2022, période pendant laquelle la France occupera la présidence tournante de l'UE.

Le géant américain conteste les affirmations de son ancienne employée. Il a souligné les efforts mis en oeuvre pour lutter contre la haine en ligne et la désinformation, assurant qu'il allait "consacrer plus de cinq milliards cette année à la sécurité" des utilisateurs et employer à cette tâche "plus de 40.000 personnes".

"Nous avons presque diminué de moitié la quantité de messages de haine que les gens voient sur Facebook ces trois derniers trimestres", a affirmé Monika Bickert, la vice-présidente de Meta.

Certains élus, à gauche et chez les Verts, réclament aussi une interdiction de la publicité ciblée, qui est au coeur du modèle économique des géants de la tech, une disposition toutefois pas prévue en l'état dans le projet de régulation européen et divisant les eurodéputés.

"Nous n'avons pas encore trouvé de position commune à ce propos (...) c'est l'une des plus importantes discussions", a reconnu l'eurodéputée danoise Christel Schaldemose (groupe Socialistes et Démocrates), la rapporteure sur le DSA.

Les eurodéputés pilotant les discussions misent sur un compromis d'ici à début 2022. La Slovénie, qui assure la présidence de l'UE jusqu'à fin 2021, s'efforce de son côté de faire en sorte que les gouvernements européens prennent une position commune sur ces projets de loi au cours d'une réunion le 25 novembre.

Dans la matinée, Frances Haugen a reçu une liste des signataires d'une pétition de soutien à ses actions, qui représentent plus de 80.000 personnes, selon l'ONG SumofUs.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.