Le mystère s'approfondit autour des géoglyphes du désert saoudien

Les cercles et les structures de pierre, connus sous le nom de géoglyphes, ont été trouvés principalement dans la région occidentale de l'Arabie saoudite. Des relevés aériens les ont découvert nichés entre les sables du désert du Grand Néfoud. (Photo fournie)
Les cercles et les structures de pierre, connus sous le nom de géoglyphes, ont été trouvés principalement dans la région occidentale de l'Arabie saoudite. Des relevés aériens les ont découvert nichés entre les sables du désert du Grand Néfoud. (Photo fournie)
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Publié le Samedi 06 novembre 2021

Le mystère s'approfondit autour des géoglyphes du désert saoudien

  • Les géoglyphes ou figures géométriques tracées dans le sable, mettent en lumière les peuples autochtones de la péninsule arabique, leurs routes commerciales, leurs points de repère etc
  • Une étude US a révélé que les géoglyphes trouvés à AlUla sont plus anciens que les pyramides de Gizeh et les cercles de pierres de Stonehenge au Royaume-Uni, qui datent de plus de 7000 ans

LA MECQUE : En traversant la région de Hail, à l'est de Médine, le mystère s'approfondit sur l'étendue des anciennes civilisations du désert de la péninsule arabique à mesure que de plus en plus de géoglyphes du désert sont découverts.

Les cercles et les structures de pierre, connus sous le nom de géoglyphes, ont été trouvés principalement dans la région ouest du Royaume. Les relevés aériens les ont trouvés nichés entre les sables du désert du Grand Néfoud.

Considérés comme néolithiques, les polygones, l'entonnoir et les structures triangulaires sont principalement concentrés près des champs de lave de Harrat Khaybar à l'ouest, certains datant des IVe et VIIe siècles av. J.-C. Les structures de Hail se trouvent à Qaa Al-Sibaq, près de la ville de Shuwaimis, au nord-ouest de Hail.

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Plus de 5 800 géoglyphes du désert ont été découverts en Arménie, en Arabie saoudite, en Jordanie et au Kazakhstan, la concentration la plus élevée étant trouvée en Syrie avec 2500 cerfs-volants.

Les trésors cachés des vastes déserts du Royaume restent invisibles et attendent d'être découverts. Les géoglyphes du désert sont des structures sophistiquées et bien conçues dont le but reste un secret à ce jour.

La Dr Salma Hawsawi, professeur d'histoire ancienne à l'Université Roi Saoud, a déclaré à Arab News que l'Arabie saoudite regorge de cercles de pierre, de géoglyphes et de structures dispersés dans tout le royaume. De nombreux géoglyphes du désert ont été trouvés dans la région au nord de Médine (Khaybar, Fadak, AlUla). Les grandes dalles sont de différentes formes : cercles, triangles, ovales, pierres surélevées, tas de pierres, carrés et arcs.

Hawsawi a souligné que les géoglyphes étaient des formes géométriques qui peuvent être liées ou non liées les unes aux autres. Ces formes géométriques peuvent faire partie d'une structure ou être séparées, ou des tas de pierres : Un groupe de pierres les unes sur les autres sous une forme progressive, de taille ou de forme incohérente.

«Certains triangles ont des bases petites, grandes et creuses, parallèles et successives, opposées au sommet», a-t-elle expliqué. «Il existe aussi des cercles avec un point médian, des pointes creuses, des pierres irrégulières, plates et superposées. D'autres formes incluent des cercles avec un carré au milieu, des ovales petits et grands, des ovales se chevauchant avec des cercles et des carrés, des carrés irréguliers, des rectangles creux et irréguliers et des rectangles empilés les uns sur les autres.

Hawsawi a ajouté : «Dans le même contexte, il y a des points au milieu des cercles ou à leurs  extrémités, des points autour des structures et autour du cercle et de la ligne droite, des points en zigzag ou en ligne droite, des arcs parallèles, interconnectés et séparés , en plus des formes peu claires».

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Des études archéologiques menées en 1976 ont révélé que ces géoglyphes s'étendent du nord de Wadi Sarhan à la région de Hail. Un an plus tard, il a été constaté que cette zone s'ouvrait sur la banlieue d'Al-Kahifiya dans le sud. La propagation des géoglyphes a montré l'effet de l'environnement sur la forme de la structure et les différences d'une zone à l'autre.

«La raison pour laquelle ces formes sont construites de la manière dont la zone varie dépend de l'endroit où elles ont été trouvées. Elles pourraient être des routes commerciales, des points de repère pour guider les caravanes, ou placées dans certaines zones comme lieu de culte, ou pour marquer une zone résidentielle, ou un lieu de sépulture, ou même qu'elles étaient utilisées pour la chasse», a-t-elle ajouté.

Hawsawi a souligné que la concentration de ces cercles et ces géoglyphes autour des oasis, des bassins d'eau et des implantations, à Khaybar, Fadak, AlUla, jusqu'à Hail et la Mecque, indiquait qu'il s'agissait d'aires de repos pour les caravanes commerciales, d'autant plus que la route de la soie était reliée au nord de la péninsule arabique par une route secondaire de la Perse.

Après que la route quitte Samarkand, elle se dirige vers la Perse, puis vers Merv, qui est une croisée des chemins. Le trajet se dirige ensuite vers Tifson, jusqu'à Hit sur l'Euphrate en Mésopotamie, puis se dirige vers Palmyre, puis vers les côtes de la Méditerranée s'étendant jusqu'à l'Europe, selon Hawsawi.

«La raison pour laquelle les marchands de la route de la soie préféraient passer par le nord de la péninsule arabique était la sécurité que les habitants du nord de la péninsule arabique offraient aux convois commerciaux et que les routes terrestres de la région étaient plus faciles, meilleures pour le transit et plus sûres pour les convois commerciaux», a éclairci Hawsawi.

Elle a également souligné que la route du sud commençait du port de Qena en Égypte puis se dirigeait vers Shabwa, la capitale du royaume d'Hadramout, à partir de laquelle la route s'étendait à travers les capitales des royaumes du sud Qataban, Sheba et Main, tous dans le Yémen d'aujourd'hui.

La principale route commerciale atteint Najran, à partir de laquelle elle se divise en deux sections, l'une vers le nord et le nord-ouest, le long de la côte de la mer Rouge, en passant par Tathleeth et Bisha. Puis un embranchement de la route se dirige vers La Mecque, tandis que la route principale continue vers Yathrib (Medine), puis vers Dedan et Lehyan jusqu'au Ier siècle av. J.-C. L'itinéraire passe ensuite à Al-Hijr.

Selon Hawsawi, une étude américaine a révélé que les géoglyphes trouvés à AlUla sont plus anciens que les pyramides de Gizeh et les cercles de pierres de Stonehenge au Royaume-Uni, qui datent de plus de 7000 ans.

«Ces cercles et géoglyphes reflètent l'étendue du développement atteint par les anciennes civilisations vivant dans la péninsule et à quel point les terres qui composent l'Arabie saoudite sont profondément enracinées dans l'histoire», a soutenu Hawsawi.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Paul Kupelian, artiste informel et chroniqueur du côté coloré de la vie

L’art de Paul Kupelian échappe aux catégories et n’obéit qu’à la nécessité de peindre. (fournie)
L’art de Paul Kupelian échappe aux catégories et n’obéit qu’à la nécessité de peindre. (fournie)
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  • A force de peindre son quotidien, ses lieux familiers et le chaos de Beyrouth, il devient le chroniqueur visuel d'événements importants comme de sa propre évolution
  • Sa signature artistique se caractérise par un style vibrant et coloré, joyeux et dynamique, ce qui ne l’empêche pas de trouver, dans les infinies nuances de sa palette lumineuse, une harmonie chromatique qui se révèle au premier coup d’œil

BEYROUTH : Figuratif ? Naïf ? L’art de Paul Kupelian échappe aux catégories et n’obéit qu’à la nécessité de peindre. Né en 1975, cet artiste autodidacte de nationalité libanaise et française dont les racines remontent à l'Arménie, a grandi dans une famille d'artistes. Il n’a que 7 ans quand sa grand-tante l’initie à la technique reine, et donc complexe, de la peinture à l’huile. Dès lors, le reste de son enfance est ébloui par d’innombrables heures passées à dessiner et à peindre tout ce qui l’entoure. Il met toute sa passion à se perfectionner, aborde de nouveaux médiums tels que l'encre de Chine, l'acrylique, le pastel gras, le fusain ou la sanguine. Savait-elle, cette bienveillante aïeule, qu’elle lui offrait à travers l'art l'exutoire thérapeutique suprême, un moyen d'exprimer ses émotions et d'affronter les complexités de la vie ?  A force de peindre son quotidien, ses lieux familiers et le chaos de Beyrouth, il devient le chroniqueur visuel d'événements importants tout comme de sa propre évolution, projetant ses troubles sur la toile et y gagnant en retour paix intérieure et stabilité.

Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)
Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)

Sa signature artistique se caractérise par un style vibrant et coloré, joyeux et dynamique, ce qui ne l’empêche pas de trouver, dans les infinies nuances de sa palette lumineuse, une harmonie chromatique qui se révèle au premier coup d’oeil. Il y a dans ses oeuvres une joie contagieuse que confirme le sourire spontané de tout spectateur qui y est confronté. Ce pouvoir n’échappe pas au regard avisé de la galeriste Nadine Begdache, commissaire de l’espace Janine Rubeiz, à Beyrouth. En 2016, elle lui offre son exposition inaugurale : "Looking at the Bright Side" (regard sur le côté lumineux de la vie). Une présentation saluée par les critiques d'art et les collectionneurs.

Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)
Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)

Qu’on ne se trompe pas sur la « naïveté » de cet artiste autodidacte. Sa profonde compréhension des proportions, de la perspective et des détails complexes, n’échappent pas à un regard averti.  Ses peintures, bien que légères, servent de canal à son engagement émotionnel. Dans ses œuvres récentes, Paul Kupelian utilise principalement la peinture acrylique à grande échelle, un médium dont il apprécie la polyvalence et le potentiel expressif.

Chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)
Chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)

Bien qu’il n’ait pas donné d’exposition depuis un certain temps, il confie à Arab News en français qu’il vit à présent à Dubai où il occupe poste de direction dans le retail.  « Je peins dès que j’en ai le temps, le soir et surtout les weekends » poursuit-il. « La peinture est mon exutoire, je peux y passer des heures sans voir le temps passer. Cela me permet de tout oublier et m’apporte énormément de joie » ajoute Paul Kupelian qui affirme que, comme pour beaucoup d’artistes, son art est sa thérapie. Ajoutez à cette passion celle de l’histoire, la géopolitique, la philosophie, la musique, les voyages, le sport, vous obtenez, dans chaque toile, une nouvelle fenêtre ou un nouveau miroir où chacun peut trouver une réponse à ses propres questionnements.

 


Deuxième jour de la RSFW: défilé historique de maillots de bain et dentelle élégante

La collection d’EAU comprenait des maillots de bain simples – une pièce en V profond, motifs à épaules dénudées, tops bandeau et divers paréos. (Photo fournie)
La collection d’EAU comprenait des maillots de bain simples – une pièce en V profond, motifs à épaules dénudées, tops bandeau et divers paréos. (Photo fournie)
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  • Certains looks élégants étaient associés à des couvre-chefs soyeux et à des sacs à main sophistiqués
  • La collection de Sara Altwaim, comprenait un certain nombre de robes blanches fluides en dentelle et en mousseline

MER ROUGE: La marque marocaine EAU a marqué l’histoire en lançant, vendredi, la deuxième série de défilés de la Red Sea Fashion Week. En effet, c’est la première fois que des maillots de bain font leur entrée sur un podium saoudien.

Avec la piscine scintillante de St. Regis et les palmiers ondulants en arrière-plan, la deuxième RSFW a mis en valeur l’une des pièces incontournables de l’été.

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EAU. (Photo fournie)

La collection comprenait des maillots de bain simples – une pièce en V profond, motifs à épaules dénudées, tops bandeau et divers paréos. Bleu roi, jaune moutarde, vert chasseur et rouge marron dominaient la collection, créant une palette d’automne plutôt singulière, mais bienvenue, pour la saison estivale à venir.

Certains looks élégants étaient associés à des couvre-chefs soyeux et à des sacs à main sophistiqués, notamment des paniers tressés parsemés de strass, des sacs de plage en paille et des pochettes à franges.

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Sarah Altwaim. (Photo fournie)

La mode affluait à mesure que la mer Rouge brillait. La collection de Sara Altwaim comprenait un certain nombre de robes blanches fluides en dentelle et en mousseline. Chacune des pièces est attrayante, grâce à une touche individuelle, de subtiles perles, des coupes superposées ou un mélange de tissus.

Altwaim a présenté un tissu en mousseline d’inspiration sous-marine présentant des croquis de créatures des fonds marins, comme les poissons, les crevettes et les crabes, qui ont fait leur apparition dans une variété d’ensembles.

Les cols de perles très superposés, les jupes en forme de paréo, les résilles ornées de bijoux, les tissus métalliques et les vêtements fluides étaient également inspirés de la vie marine.

La créatrice saoudienne Yasmina Q a introduit les vêtements d’intérieur, clôturant les défilés avec une collection de robes en tricot effet côtelé dans des tons vert menthe, bleu écume de mer, jaune vif, corail et bien plus encore.

Il y avait aussi des manches évasées et une taille ajustée qui se transformait en une forme trapèze. Certaines pièces étaient également sans manches pour un look estival plus décontracté. La collection, composée de lunettes de soleil et de chapeauxestivaux, présentait également une gamme de vêtements d’intérieur, allant des bas côtelés aux hauts ajustés simples, en passant par les chemises côtelées, les hauts kimonos et les pulls amples.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les 80 ans de Dave: «pour un beatnik, faire carrière est un gros mot!»

Le chanteur néerlandais francophone Wouter Otto Levenbach alias Dave, pose lors d'une séance photo à Paris le 29 avril 2024 (Photo, AFP).
Le chanteur néerlandais francophone Wouter Otto Levenbach alias Dave, pose lors d'une séance photo à Paris le 29 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • Mardi, Dave fête ses 80 ans et ses 60 ans de scène au Grand Rex, à Paris
  • Débarqué des Pays-Bas, le jeune Wouter Otto Levenbach débute à Paris en 1965

PARIS: "A 20 ans, je rêvais de vivre en chantant, surtout pas faire carrière! Pour le beatnik que j'étais, c'était un gros mot!": à 80 ans, Dave, l'interprète des indémodables "Vanina" et "Du côté de chez Swann", n'en revient pas d'être devenu un chanteur populaire mais refuse de songer à des adieux.

"J'aimerais bien chanter jusqu’à la fin. La scène, c'est le nirvana et on nous paie pour ça, en plus!", confie à l'AFP le plus Français des Néerlandais, connu aussi pour son franc-parler.

Mardi, Dave fête ses 80 ans et ses 60 ans de scène au Grand Rex, à Paris, avant une nouvelle tournée qui passera par Amsterdam et Bruxelles.

"Quand je suis devenu chanteur populaire, je n'ai rien compris. En plus, je n'étais pas du tout branché +variétoche+...", ajoute celui qui est toujours fan de jazz.

Débarqué des Pays-Bas, le jeune Wouter Otto Levenbach débute à Paris en 1965: "je faisais la manche dans le Quartier latin. En m'accompagnant à la guitare, je reprenais les succès du moment", raconte Dave, qui vient de publier une autobiographie, "Comment ne pas être amoureux de vous" (Talent Editions).

"On m'a conseillé d'aller plutôt à Saint-Tropez. (...) Maintenant, j'y retourne, mais comme client!", ajoute le chanteur vite remarqué par le producteur Eddie Barclay.

En 1972, il est enrôlé dans l'opéra-rock "Godspell". Deux ans après, il perce enfin avec la reprise de "Sugar Baby Love" des Rubbets, adapté en français par son compagnon Patrick Loiseau, qui deviendra son parolier attitré. La même année, "Vanina" dépasse le million d'exemplaires.

Après "Dansez maintenant" et "Mon cœur est malade", deux autres tubes, Dave se maintient au sommet du hit-parade avec "Du côté de chez Swann", une ballade romantique signée encore Patrick Loiseau et devenue l'une des chansons emblématiques des seventies.

«Comme Henri Salvador»

"Quand Patrick m'a proposé ce texte, je lui ai demandé s’il n'était pas fou. Cela me semblait trop littéraire et je pensais que ça ne marcherait jamais... Finalement, le succès a été énorme. Ma seule chanson diffusée sur France Inter!", ironise-t-il.

"Sans prétention, les textes étaient plutôt intéressants à l'époque. Aujourd'hui, ils ont perdu un peu en qualité", juge-t-il. Dans la jeune génération, Zaho de Sagazan et Vianney sont toutefois ses préférés.

"Depuis toujours, j'aime amuser la galerie avec des blagues caustiques mais je suis un gentil avec un bon fond", assure le chanteur, victime d'une lourde chute en 2022 qui a entraîné quatre jours de coma, avec, pour seules séquelles, la perte de l'odorat et du goût.

A 80 ans, le chanteur rêve d'un album "à un million d’exemplaires, comme Henri Salvador à la fin de sa vie".

"Pour le plus tard possible", Dave a laissé des instructions pour qu'on grave sur son urne funéraire le mot "ouf": "parce que je serai probablement content que cela se termine et parce que +ouf+ en verlan, veut dire fou. Un bon résumé de ma vie".