Le Sahara occidental, seul territoire africain au statut post-colonial non défini

Un panneau à l'entrée de la ville de Laayoune, au Sahara occidental, Maroc. Photo d'archives AFP
Un panneau à l'entrée de la ville de Laayoune, au Sahara occidental, Maroc. Photo d'archives AFP
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Publié le Lundi 22 mai 2023

Le Sahara occidental, seul territoire africain au statut post-colonial non défini

  • Le Maroc contrôle 80% du Sahara occidental et propose une large autonomie sous sa souveraineté, tandis que les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l'Algérie, réclament un référendum d'autodétermination
  • Mercredi, Alger a fait état du décès de trois Algériens tués dans un bombardement attribué au Maroc dans ce territoire

RABAT : Le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, est considéré comme un "territoire non autonome" par l'ONU en l'absence d'un règlement définitif. Il s'agit du seul territoire du continent africain dont le statut post-colonial reste en suspens.

Le Maroc en contrôle 80% et propose une large autonomie sous sa souveraineté, tandis que les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l'Algérie, réclament un référendum d'autodétermination.

Mercredi, Alger a fait état du décès de trois Algériens tués dans un bombardement attribué au Maroc dans ce territoire.

Désert face à l'Atlantique

Le Sahara occidental est un territoire de 266.000 km2 situé sur la côte atlantique et bordé par le Maroc, la Mauritanie et l'Algérie. Quasi désertique, il est riche en phosphates et son littoral, long de 1.100 km, est très poissonneux.

Coupé du Nord au Sud depuis les années 1980 par un "mur de défense", comme l'appellent les autorités marocaines qui l'ont érigé, long de 2.700 km, il compte plus d'un demi-million d'habitants.

Le Maroc assure mener d'importants programmes d'investissements, mais le Polisario estime qu'ils ne profitent pas à la population sahraouie.

De 100.000 à 200.000 réfugiés sahraouis, selon les sources, vivent dans des camps près de la ville algérienne de Tindouf, non loin de la frontière avec le Maroc.

Conflit

En octobre 1975, la Cour internationale de justice de la Haye reconnaît des liens pendant la colonisation entre le Sahara occidental, le Maroc et la Mauritanie. Mais, les jugeant insuffisants, elle se prononce pour l'autodétermination de la population.

En novembre, une "Marche verte", à l'appel du roi Hassan II, mobilise 350.000 Marocains qui franchissent la frontière au nom de "l'appartenance" du territoire au royaume.

Un accord met fin à la colonisation espagnole du Sahara: l'Espagne cède au Maroc le nord et le centre du territoire. Le sud revient à la Mauritanie.

En 1976, le Polisario autoproclame une République arabe sahraouie démocratique (RASD), avec le soutien notamment de l'Algérie, de Cuba et de l'Afrique du Sud.

En 1979, le Maroc prend le contrôle de la quasi-totalité du territoire après le retrait de la Mauritanie. A partir de 1980, le conflit tourne à l'avantage du Maroc.

Un cessez-le-feu entre en vigueur en 1991 après 16 ans de conflit, avec la définition d'une zone tampon contrôlée par des Casques bleus.

Un référendum a été sans cesse repoussé en raison d'un différend sur la composition du corps électoral et le statut du territoire.

A la mi-novembre 2020, le cessez-le-feu a volé en éclats après le déploiement de troupes marocaines à l'extrême sud du territoire pour déloger des indépendantistes qui bloquaient la seule route vers la Mauritanie, selon eux illégale.

Discussions au point mort

Relancé fin 2018 après une longue interruption, le dialogue sous l'égide de l'ONU entre le Maroc, le Polisario, l'Algérie et la Mauritanie est en suspens depuis deux ans. Et la Mission de l'ONU (Minurso), basée à Laâyoune, éprouve de multiples difficultés à remplir son mandat d'observation en raison d'entraves posées par les deux parties.

Début octobre, l'ONU a nommé l'Italien Staffan de Mistura comme nouvel émissaire, après le rejet depuis 2019 d'une dizaine de candidats par le Maroc ou le Polisario.

Le 29, le Conseil de sécurité a appelé "les parties" à reprendre les négociations "sans pré-conditions et de bonne foi", en votant une résolution prolongeant d'un an la Minurso.

Principal contentieux entre Rabat et Alger

Le statut du Sahara occidental constitue le principal contentieux entre les deux poids-lourds du Maghreb, le Maroc et l'Algérie.

Fin août, l'Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, en raison "d'actions hostiles" du royaume, une décision "complètement injustifiée" et regrettée par Rabat.

Représentations diplomatiques

Rabat a multiplié les actions pour asseoir sa position, avec l'ouverture d'une vingtaine de représentations diplomatiques de pays amis à Dakhla ou à Laâyoune, soulevant les protestations du Polisario.

En décembre 2020, les Etats-Unis, alors dirigés par Donald Trump, ont reconnu la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental, en contrepartie d'une normalisation des relations du Maroc avec Israël.

En juillet dernier, le secrétaire d'Etat adjoint des Etats-Unis pour le Proche-Orient Joey Hood a affirmé qu'après l'élection de Joe Biden, la position américaine sur le Sahara occidental restait "inchangée".


Le ministre saoudien des AE annonce une visite historique au Liban

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, s'exprime lors du FEM à Davos, le 21 janvier 2025. (AFP)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, s'exprime lors du FEM à Davos, le 21 janvier 2025. (AFP)
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  •  Il s'agit du premier voyage de ce genre d'un ministre saoudien des Affaires étrangères depuis plus d'une décennie
  •  Il a fait cette annonce lors d'une table ronde sur la diplomatie à l'occasion de la réunion annuelle du Forum économique mondial dans la station balnéaire suisse

DAVOS: Le prince Faisal ben Farhane a déclaré, mardi à Davos, qu'il se rendrait au Liban plus tard cette semaine. Il s'agit du premier voyage de ce genre d'un ministre saoudien des Affaires étrangères depuis plus d'une décennie.

Il a fait cette annonce lors d'une table ronde sur la diplomatie à l'occasion de la réunion annuelle du Forum économique mondial dans la station balnéaire suisse.

Ce voyage d'une journée, qui aura lieu jeudi, marquera la première visite d'un haut responsable saoudien au Liban depuis 2015, après des années de relations tendues en raison de l'alignement perçu du Liban sur l'Iran, de son rôle dans la contrebande de drogue vers les pays du Golfe et de l'instabilité persistante.

Le prince Faisal a décrit la récente élection d'un président au Liban, après un vide politique prolongé, comme une évolution très positive.

Il a déclaré que le Royaume se félicitait de la formation potentielle d'un gouvernement, mais a souligné la nécessité de véritables réformes et d'une approche tournée vers l'avenir pour garantir des progrès durables.

Il a réaffirmé que l'avenir du Liban était entre les mains de son peuple, l'exhortant à prendre des décisions qui orientent le pays dans une nouvelle direction.

Un véhicule des Casques bleus de l'ONU (Finul) circule dans une rue de Marjeyoun, au Liban-Sud, le 20 janvier 2025. (AFP)

«Il faudrait que de vraies actions et de vraies réformes soient mises en place, en plus de favoriser un engagement pour un Liban tourné vers l'avenir et non vers le passé», a déclaré le prince Faisal.

«L'approche du Royaume dépendra donc de ces réformes, mais ce qui se passe actuellement au Liban me permet d'être très optimiste.»

«Nous avons toujours dit que c'était aux Libanais de décider et de faire les choix nécessaires pour que le Liban avance dans une autre direction.»

Le prince Faisal s'est également déclaré «prudemment optimiste» quant à l'avenir de la Syrie, citant les signes encourageants de la nouvelle administration à Damas et la résilience du peuple syrien.

Il a insisté sur la nécessité de la patience et de l'engagement des communautés régionale et internationale pour aider à reconstruire les institutions brisées du pays et créer un avenir meilleur pour les Syriens.

«Je dirais certainement que je suis prudemment optimiste. Je pourrais même aller plus loin, car vous avez, tout d'abord, une administration qui dit les bonnes choses en privé et en public, qui fait beaucoup de bonnes choses, mais vous avez aussi un peuple syrien qui est remarquablement plein de ressources et de capacités», a-t-il déclaré.

Il a exhorté à la collaboration en s'appuyant sur les récentes évolutions positives, soulignant la responsabilité collective de contribuer au redressement de la Syrie, compte tenu notamment de la volonté de la nouvelle administration de Damas de s'engager de manière constructive avec les partenaires régionaux et mondiaux.

«La réalité est qu'ils ont hérité d'un pays brisé, sans véritables institutions, et qu'ils doivent tout reconstruire à partir de zéro, ce qui n'est pas facile», a-t-il déclaré.

«C'est donc à nous, en premier lieu, dans la région, mais aussi à la communauté internationale, de nous engager, de renforcer cette évolution positive et d'aider la Syrie et le peuple syrien à envisager un avenir nettement meilleur.»

Le prince Faisal a souligné l'importance de lever le lourd fardeau des sanctions imposées en raison des actions du régime précédent, notant quelques progrès avec des dérogations des États-Unis et de l'Europe.

Un garçon portant des piles de pain sur la tête passe devant une école endommagée à Alep, en Syrie, le 21 janvier 2025. (Reuters)

Le prince Faisal s'est également montré positif à l'égard de la région dans son ensemble, y compris le Royaume.

«Nous sommes certes dans une région qui regorge de facteurs de risque, mais nous sommes aussi dans une région qui a un énorme potentiel», a-t-il déclaré au groupe d'experts.

«Je dirais que même si l'année très difficile est derrière nous, nous avons montré que nous pouvons être résilients en tant que région et que nous pouvons nous tourner vers l'avenir, qu'il s'agisse du Royaume ou des pays du CCG, et de leur capacité à rester sur la bonne voie en ce qui concerne leurs programmes économiques», a-t-il ajouté.

Il a souligné l'importance d'éviter les conflits, en particulier à la lumière des tensions entre l'Iran et Israël, et a exprimé son optimisme quant à la nouvelle administration américaine sous la présidence de Donald Trump.

«Je ne vois pas l'administration américaine entrante comme contribuant au risque de guerre. Au contraire, je pense que le président Trump a été très clair sur le fait qu'il ne favorisait pas les conflits», a-t-il déclaré.

«J'espère que l'approche sera également acceptée du côté iranien en abordant le programme nucléaire, en étant prêt à s'engager avec l'administration entrante d'une manière qui puisse nous aider à rester sur la voie de cet élan positif.»

Mohammed ben Abdelrahman ben Jassim al-Thani, Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, faisait également partie du panel. Il a exprimé l'espoir que le cessez-le-feu à Gaza entre Israël et le Hamas apporterait un soulagement bien nécessaire au peuple palestinien.

Le Premier ministre du Qatar, cheikh Mohammed ben Abdelrahman ben Jassim al-Thani, s'entretient avec le président-directeur général du WEF, Borge Brende, lors de la réunion annuelle de Davos, le 21 janvier 2025. (AFP)

«Soyons optimistes (sur le cessez-le-feu). Le chemin est encore long compte tenu de ce qui s'est passé tout au long des 15 derniers mois de négociation de ce conflit très difficile», a-t-il déclaré.

«Cela nous a montré que tout peut être résolu par des pourparlers et par l'engagement, par des négociations, et nous avons commencé cette semaine avec de bonnes nouvelles.»

«Nous avons vu l'aide humanitaire arriver, nous avons vu des otages rentrer chez eux et nous espérons qu'il s'agira maintenant d'un système équitable vers la stabilité.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
 


Le chef d'état-major israélien démissionne après «l'échec du 7-Octobre»

Le chef de l'armée israélienne Herzi Halevi a démissionné mardi en reconnaissant sa responsabilité dans "l'échec" à empêcher l'attaque du Hamas palestinien le 7 octobre 2023, au troisième jour d'un fragile cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
Le chef de l'armée israélienne Herzi Halevi a démissionné mardi en reconnaissant sa responsabilité dans "l'échec" à empêcher l'attaque du Hamas palestinien le 7 octobre 2023, au troisième jour d'un fragile cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
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  • Selon l'armée israélienne, "trois ou quatre otages" supplémentaires doivent être libérés chaque semaine, lors de cette phase qui doit durer 42 jours
  • Celle-ci a marqué le début d'un processus encore incertain devant mettre en principe fin à la guerre, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007

JERUSALEM: Le chef de l'armée israélienne Herzi Halevi a démissionné mardi en reconnaissant sa responsabilité dans "l'échec" à empêcher l'attaque du Hamas palestinien le 7 octobre 2023, au troisième jour d'un fragile cessez-le-feu à Gaza.

Après l'entrée en vigueur dimanche de la première phase de la trêve qui a permis la libération de trois otages israéliennes et de 90 prisonniers palestiniens, le mouvement islamiste Hamas a annoncé qu'il libérerait samedi quatre autres Israéliennes captives dans la bande de Gaza.

Selon l'armée israélienne, "trois ou quatre otages" supplémentaires doivent être libérés chaque semaine, lors de cette phase qui doit durer 42 jours.

Celle-ci a marqué le début d'un processus encore incertain devant mettre en principe fin à la guerre, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

"Reconnaissant ma responsabilité dans l'échec de l'armée le 7 octobre" 2023 dans le sud d'Israël, "je demande à mettre fin à mes fonctions", a écrit le général Halevi dans sa lettre de démission.

Mais il admis que "les objectifs de la guerre (n'avaient) pas tous été atteints", en soulignant que "l'armée continuera de lutter pour poursuivre le démantèlement du Hamas" et pour "le retour de (tous les) otages".

Dans la foulée, le chef de l'opposition Yaïr Lapid a réclamé la démission du Premier ministre Benjamin Netanyahu. "Maintenant, il est temps qu'ils assument leurs responsabilités et démissionnent, le Premier ministre et tout son gouvernement catastrophique."

"20.000 agents du Hamas tués" 

L'attaque du Hamas a entraîné la mort de 1.210 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur 251 personnes enlevées ce jour-là, 91 sont encore otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

En représailles, Israël a lancé une offensive dévastatrice dans la bande de Gaza assiégée, qui a fait au moins 47.107 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, et a provoqué un désastre humanitaire.

D'après le général Halevi, quelque "20.000 agents du Hamas" ont été tués pendant la guerre, de même que "la majorité" de sa direction.

Après un an de négociations laborieuses, le Qatar et les Etats-Unis, deux pays médiateurs avec l'Egypte, ont annoncé le 15 janvier un accord de cessez-le-feu, quelques jours avant le retour à la Maison Blanche de Donald Trump.

Prudence 

Après son investiture lundi, M. Trump a néanmoins déclaré qu'il n'était "pas sûr" que la trêve tienne.

Le Premier ministre qatari Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani a appelé lui Israël et le Hamas à faire preuve de "bonne foi" pour appliquer l'accord.

Toute violation ou décision politique "pourrait évidement conduire" à son "effondrement", a dit le porte-parole de la diplomatie qatarie.

"Je reste optimiste" quant au "succès" de la trêve, a déclaré à Jérusalem Yitzhak, un chauffeur de bus de 59 ans. "Les choses vont changer maintenant que Trump est au pouvoir."

"Ordre et sécurité" 

En félicitant lundi Donald Trump, Benjamin Netanyahu a répété vouloir "détruire les capacités militaires du Hamas et mettre un terme à son pouvoir politique à Gaza", après avoir dit qu'il se réservait le droit de reprendre la guerre.

Le Hamas a affirmé que la trêve dépendait du "respect des engagements" par Israël.

Considérablement affaibli, ce mouvement est toutefois encore loin d'être anéanti, selon des experts.

Après la trêve, des combattants du Hamas armés et cagoulés ont été vus dans des secteurs de Gaza, alors que des membres des  forces de sécurité, en uniforme, ont été déployés dans plusieurs rues, selon des images de l'AFP.

"Ce que nous voulons c'est l'ordre et la sécurité", a déclaré Abdelrahmane al-Bardawil à Gaza-ville (nord). "Le gouvernement s'est déployé en force", s'est-il félicité.

Camions d'aides 

Durant la première phase de la trêve, 33 otages israéliens doivent être libérés en échange d'environ 1.900 Palestiniens détenus par Israël, et l'armée israélienne doit se retirer de zones de Gaza.

Pendant la même période, 600 camions d'aide humanitaire doivent entrer chaque jour dans le territoire palestinien. Lundi, 915 camions y sont entrés, selon l'ONU.

Entretemps, des milliers de Palestiniens, déplacés comme la quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants du territoire, sont retournés au milieu de montagnes des décombres chez eux pour retrouver des ruines. A Jabalia (nord), des habitants ont installé des tentes devant leurs maisons détruites.

Selon l'ONU, la reconstruction du territoire, où près de 70% des bâtiments ont été endommagés ou détruits, prendra jusqu'à 15 ans.

Dix Palestiniens tués à Jénine 

La suite du calendrier concernant l'accord de trêve reste incertaine. Les termes de la deuxième phase, qui doit voir la fin définitive de la guerre et la libération de tous les otages, doivent être négociés au cours des six semaines à venir.

Si les deux premières étapes se déroulent comme prévu, la troisième et dernière portera sur la reconstruction de Gaza et la restitution des corps des otages morts.

En Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, l'armée israélienne a annoncé avoir lancé une opération militaire à Jénine pour y "éradiquer le terrorisme"Dix Palestiniens ont été tués selon l'Autorité palestinienne.

Et à Tel-Aviv, quatre personnes ont été blessées, dont une grièvement, dans une attaque au couteau, ont annoncé les secours. L'assaillant, qualifié de "terroriste" par la police, a été tué.

 


Opération militaire israélienne à Jénine, dix morts selon les Palestiniens

Antonio Guterres a appelé Israël "à faire preuve d'une retenue maximale et à utiliser la force mortelle uniquement quand elle est absolument inévitable pour protéger des vies". (AFP)
Antonio Guterres a appelé Israël "à faire preuve d'une retenue maximale et à utiliser la force mortelle uniquement quand elle est absolument inévitable pour protéger des vies". (AFP)
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  • Selon le bilan du ministère de la Santé palestinien, dix personnes ont été tuées et environ 35 autres ont été blessées
  • Le secrétaire général de l'ONU s'est dit en début de soirée "très inquiet" des violences en Cisjordanie, "en particulier l'opération militaire d'envergure en cours à Jénine", selon Farhan Haq, son porte-parole adjoint

JENINE: Israël a annoncé mardi avoir lancé une opération militaire d'envergure à Jénine, bastion de groupes armés en Cisjordanie occupée, tuant dix Palestiniens, selon l'Autorité palestinienne.

Au lendemain de l'investiture du nouveau président américain Donald Trump, dont le gouvernement israélien espère un soutien marqué, l'armée a annoncé avoir "lancé une opération antiterroriste à Jénine", ville du nord de la Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967.

L'opération "étendue et de grande envergure" vise à "éradiquer le terrorisme à Jénine", a déclaré le Premier ministre, Benjamin Netanyahu.

Selon le bilan du ministère de la Santé palestinien, dix personnes ont été tuées et environ 35 autres ont été blessées.

Le secrétaire général de l'ONU s'est dit en début de soirée "très inquiet" des violences en Cisjordanie, "en particulier l'opération militaire d'envergure en cours à Jénine", selon Farhan Haq, son porte-parole adjoint.

Antonio Guterres a appelé Israël "à faire preuve d'une retenue maximale et à utiliser la force mortelle uniquement quand elle est absolument inévitable pour protéger des vies".

Un journaliste de l'AFP sur place a constaté que les forces de sécurité palestiniennes s'étaient retirées de positions qu'elles tenaient autour du camp, dans le cadre d'une opération lancée en décembre pour tenter de mettre au pas des groupes locaux engagés dans la lutte armée contre Israël.

Selon lui, les bruits de détonations et de rafales témoignaient de violents combats dans le camp.

"Les forces d'occupation empêchent nos équipes d'atteindre les blessés à l'intérieur du camp", a déclaré le Croissant-Rouge palestinien en début d'après-midi.

"Intentions préméditées" 

Jénine, et en particulier son camp de réfugiés, est régulièrement la cible d'opérations militaires israéliennes contre des membres ou des dirigeants de groupes armés.

Ces derniers mois, les opérations se sont succédé laissant des quartiers entiers coupés les uns des autres, notamment parce que l'asphalte de certaines routes a été éventré par des bulldozers israéliens. L'armée explique avoir recours à ces engins pour se prémunir de dispositifs explosifs.

Le 14 janvier, six Palestiniens avaient été tués à Jénine par une frappe de l'armée de l'air israélienne.

Le général Anouar Rajab, porte-parole de la sécurité préventive palestinienne, avait alors dénoncé une opération contrecarrant "tous les efforts déployés (par ses services) pour maintenir la sécurité et l'ordre et rétablir une vie normale".

"Elle reflète les intentions préméditées de l'occupation de perturber tous les efforts nationaux visant à protéger notre peuple."

Le même jour, des représentants des principaux mouvements armés du camp avaient annoncé souhaiter revenir au calme, au nom de "l'unité".

Les violences en Cisjordanie ont explosé depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sud d'Israël, et qui fait désormais l'objet d'une trêve fragile.

Depuis cette date, au moins 848 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie par l'armée israélienne ou par des colons, selon le ministère palestinien de la Santé.

Dans le même temps, au moins 29 Israéliens, dont des soldats, y ont péri dans des attaques palestiniennes ou dans des opérations militaires, selon les autorités israéliennes.

"Ce n'est pas à ça que ressemble un cessez-le-feu", a dénoncé dans la soirée B'Tselem, une ONG israélienne de défense des droits humains dans les territoires occupés, ironisant sur la trêve à Gaza en vigueur depuis dimanche.

"Loin de retenir le feu contre les Palestiniens, les actions d'Israël démontrent qu'il n'a aucune intention de le faire. Au lieu de cela, il se contente de déplacer son attention de Gaza vers d'autres zones qu'il contrôle en Cisjordanie."