Faute de soins, des millions d'Américains condamnés aux maux de dents

Selon une étude récente de la fondation Kaiser Family, 24 millions d'Américains, soit près de la moitié des bénéficiaires de Medicare, n'ont pas de couverture dentaire. (AFP)
Selon une étude récente de la fondation Kaiser Family, 24 millions d'Américains, soit près de la moitié des bénéficiaires de Medicare, n'ont pas de couverture dentaire. (AFP)
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Publié le Lundi 01 novembre 2021

Faute de soins, des millions d'Américains condamnés aux maux de dents

  • «Ils choisissent entre soigner leurs dents et payer leurs factures, leur plein d'essence, leur nourriture ou leur loyer», explique la directrice de Mission of Mercy
  • «Garder des dents dans votre bouche alors que vous vieillissez ne devrait pas être un luxe dans ce pays», a dénoncé Bernie Sanders

WASHINGTON: Gencives boursouflées, dents cariées, patients en souffrance, enfants qui n'osent pas sourire: c'est le quotidien de Roslyn Kellum, dentiste itinérante qui sillonne les Etats-Unis pour soigner les dizaines de milliers de personnes qui n'ont pas les moyens de payer des soins dentaires.


"Ils choisissent entre soigner leurs dents et payer leurs factures, leur plein d'essence, leur nourriture ou leur loyer", explique la directrice de Mission of Mercy, une organisation caritative chrétienne qui offre des soins dentaires et médicaux gratuits aux Américains défavorisés dans plusieurs Etats.


Le vaste plan de dépenses sociales du président Joe Biden, baptisé "Build Back Better" ("Reconstruire en mieux"), incluait à l'origine le remboursement des soins dentaires pour les bénéficiaires du programme public de santé Medicare, destiné aux seniors et aux handicapés.


Mais, face à la résistance de l'opposition républicaine et de certains élus au sein même de son parti démocrate, la proposition a été écartée du plan, dont le montant a été ramené à 1 750 milliards de dollars.


La puissante Association des dentistes américains (ADA) était aussi opposée à l'extension du remboursement, estimant que la mesure ne devait bénéficier qu'aux plus pauvres.


Les soins dentaires ne font pas partie de la couverture santé générale aux Etats-Unis, et avaient été exclus du Medicare à la création de ce programme public en 1965.


"Garder des dents dans votre bouche alors que vous vieillissez ne devrait pas être un luxe dans ce pays", a récemment dénoncé le sénateur progressiste indépendant Bernie Sanders.


C'est pourtant le cas de nombreux Américains.


Maria Hernandez, aide-soignante à domicile de 53 ans à Washington, n'a pas d'assurance dentaire et ne peut pas payer elle-même les soins.


Elle s'est fait soigner dans une clinique gérée par l'organisation Bread for the City, qui fournit de la nourriture et des soins aux communautés défavorisées de la capitale américaine.


Selon Maria Hernandez, une de ses amies, également sans couverture dentaire mais qui ne connaissait pas l'association, souffrait tellement à cause d'une de ses dents qu'elle a tenté de se l'arracher toute seule.

«Déchirant»
"La situation est vraiment mauvaise, beaucoup de gens qui vivent dans le sud (de Washington) ne peuvent pas payer des soins qui sont très, très chers", dit à l'AFP cette femme imposante aux cheveux gris en parlant des quartiers pauvres de la ville.


"Nous avons des petits salaires, nous ne pouvons pas payer", répète-t-elle.


Selon une étude récente de la fondation Kaiser Family, 24 millions d'Américains, soit près de la moitié des bénéficiaires de Medicare, n'ont pas de couverture dentaire.


Les assurances privées peuvent être très coûteuses et les frais dentaires sont excessivement chers si les patients paient eux-mêmes: plusieurs centaines de dollars pour un contrôle de routine, et jusqu'à plusieurs milliers pour un plombage.


Près de la moitié des patients Medicare ne sont pas allés chez le dentiste en 2020, souligne la fondation Kaiser.


Ce taux est encore plus élevé parmi les minorités: il s'élève à 68% pour les Afro-Américains et 61% pour les hispaniques. Un autre exemple des inégalités raciales dans le système de santé américain, mises en évidence par la pandémie de Covid-19.


L'autre programme public de santé pour les personnes à faibles revenus, Medicaid, offre une couverture fragmentée. De nombreux Etats n'intègrent pas les soins dentaires et seulement 43% des dentistes font partie du programme.


Au-delà de la douleur physique et des risques de complications sur l'état de santé général, avoir une mauvaise dentition a des effets psychologiques. Les enfants n'osent pas sourire ou s'exprimer en classe, les adultes ne trouvent pas de travail, notamment dans le secteur des services.


"Quand les gens se font mettre des prothèses, voir leur fierté de pouvoir sourire, c'est déchirant", affirme Randi Abramson, responsable médicale pour Bread for the City.


"Ils sont stupéfaits, ils ont plus confiance en eux, ils peuvent de nouveau sourire. Et ça fait une différence énorme dans la vie de quelqu'un", ajoute-t-elle.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.