Myriam Shuman : « Au Liban, la créativité ne tarit pas »

Myriam Shuman lors de la vente aux enchères au profit de l'Agenda Culturel. (Fourni)
Myriam Shuman lors de la vente aux enchères au profit de l'Agenda Culturel. (Fourni)
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Publié le Dimanche 31 octobre 2021

Myriam Shuman : « Au Liban, la créativité ne tarit pas »

  • Plus de 500 personnes, des amateurs d’art et de culture, mais aussi des collectionneurs se sont pressés aux portes de « Beit Beirut » pour venir célébrer et soutenir l'action du magazine
  • L’évènement était réellement placé sous le signe de la solidarité et a donné l’occasion aux beyrouthins de renouer, le temps d’une soirée, avec « la vie d’avant »

BEYROUTH: Lancé en 1994, l’Agenda Culturel est le seul magazine spécialisé dans la promotion des activités culturelles au Liban. Media de référence qui répertorie les activités qui animent la vie culturelle du pays, il vient de fêter ses 27 ans (25+2). L’occasion pour le magazine de célébrer cet anniversaire lors d’une soirée « d’Art et de Culture » entouré d’amis, d’artistes et de supporters à Beit Beirut dans la capitale libanaise. À cette occasion, Arab News en Français a rencontré sa directrice Myriam Shuman.

Vous célébrez aujourd’hui le 27ème anniversaire de l’Agenda Culturel, comment se sont déroulées les festivités, notamment la vente aux enchères qui a eu lieu en soutien au magazine

L’évènement a été un grand succès. Plus de 500 personnes, des amateurs d’art et de culture, mais aussi des collectionneurs se sont pressés aux portes de « Beit Beirut » pour venir célébrer cet anniversaire avec nous et soutenir notre action. La vente aux enchères, brillamment menée par le commissaire-priseur Edward Rising venu de Londres pour l’occasion était certainement le clou de la soirée. 88% des œuvres ont trouvé acquéreur.  Mais le reste des activités autour de « l’invitée d’honneur » - qui n’était autre que la pomme libanaise ! - , la prestation des étudiants de l’ALBA, le lancement du premier NFT lors d’une vente au Liban et la réception servant des produits à base de pommes sur le roof top de Beit Beirut furent aussi un beau moment.

L’évènement était réellement placé sous le signe de la solidarité et a donné l’occasion aux beyrouthins de renouer, le temps d’une soirée, avec « la vie d’avant ».

 

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Le commissaire-priseur Edward Rising lors de la vente aux enchères au profit d el'Agenda Culturel

 

Pouvez-vous nous parler de votre nouvelle publication phare ?

En effet, l’Agenda culturel est maintenant disponible en anglais. Le site web mymagenda.com informe sur les évènements culturels au Liban, mais aussi dans tous les pays du Moyen Orient. Conçu sur le même système facile et direct de recherche d’information que l’Agenda Culturel, c’est aussi une plateforme qui rassemble et rapproche les acteurs de la vie culturelle de notre région, que ce soit les artistes, organisateurs d’événements, public, lecteurs et tous les professionnels de ce milieu.

Pendant la période du coronavirus, alors que le secteur culturel libanais était en berne, vous avez réussi à lancer de nombreux projets pour dynamiser le magazine. D’où vous est venue cette énergie ?

Notre énergie vient du fait que nous ne voulons pas laisser de place au défaitisme et nous estimons qu’il y a toujours des moyens de continuer à enrichir notre plateforme et de faciliter la communication au sein de notre famille culturelle !

Vous avez accompagné la scène culturelle libanaise pendant de nombreuses années, comment la décrivez-vous aujourd’hui alors que le Liban traverse une crise économique sans précédent ?

Je le décrirais comme une mer un jour d’orage ! La surface est très houleuse, la plupart des protagonistes de la scène culturelle se posent des questions quant à leur avenir, mais dans les profondeurs, dans le calme, des projets se forment, la créativité ne tarit pas. Les artistes dans tous les domaines cherchent de nouvelles pistes à l’étranger ce qui donnera au final beaucoup plus de visibilité à l’art et la culture libanaise.

Puis quand l’orage se calmera, les projets verront le jour et ce sera à nouveau le foisonnement culturel !

Vous décrivez votre activité comme une « mission », pouvez-vous nous en dire plus ?

Nous considérons notre travail comme une mission parce que nous estimons que quoiqu’il arrive, nous continuerons à mettre en avant tout évènement culturel qui se déroule dans le pays et ainsi donner une visibilité aux artistes, acteurs, écrivains, musiciens etc.

La deuxième facette de notre mission, et c’était celle qui était très chère au cœur de mon père, Emile Nasr, fondateur de l’Agenda Culturel, c’est de rendre la culture accessible à tous. Et cette mission est indispensable aujourd’hui car devant les nombreux problèmes que rencontrent les libanais, ils auraient tendance à oublier la liberté que peut offrir l’évasion par la culture. 

Un message pour nos lecteurs ?

Gardez toujours une petite place pour la culture dans votre emploi du temps !

 

 

 


La commission saoudienne des musées lance son programme de transformation du secteur

Créée en 2020 et placée sous la tutelle du ministère de la culture, la Commission des musées a pour objectif de cultiver un paysage culturel dynamique et évolutif. (Fourni)
Créée en 2020 et placée sous la tutelle du ministère de la culture, la Commission des musées a pour objectif de cultiver un paysage culturel dynamique et évolutif. (Fourni)
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  • La première « Open Talk » de l’année a marqué le lancement par la Commission des Musées d’Arabie saoudite de son programme de transformation du secteur
  • L’événement virtuel, organisé via Webex, a également mis en avant les rôles, responsabilités, réalisations et perspectives futures de la commission

RIYAD : La première « Open Talk » de l’année a marqué le lancement par la Commission des Musées d’Arabie saoudite de son programme de transformation du secteur des musées du Royaume.

L’événement virtuel, organisé via Webex, a également mis en avant les rôles, responsabilités, réalisations et perspectives futures de la commission.

Mona Khazindar, conseillère auprès du ministère de la Culture saoudien, a souligné le rôle essentiel de la commission dans la documentation et la préservation du patrimoine culturel du pays pour les générations futures. Elle a également mis en avant son engagement à créer des expériences muséales percutantes, à la fois éducatives et inspirantes.

Khazindar a aussi insisté sur la volonté de la commission de soutenir les artistes locaux et de promouvoir l’art saoudien sur la scène internationale.

La discussion a été animée par Jana Jabbour, directrice de la communication et des médias de la Commission des Musées, et comprenait des présentations clés détaillant les initiatives stratégiques de l’organisation.

Ibrahim Al-Sanousi, directeur général du Département du développement des musées et des actifs culturels, a dévoilé la feuille de route du développement muséal, qui comprend cinq musées opérationnels et 19 autres actuellement en construction à travers le Royaume.

Khaled Baassiri, directeur général du Département des partenariats et du développement des affaires, a présenté des stratégies novatrices pour les partenariats public-privé et à but non lucratif, visant à améliorer l’expérience des visiteurs et à favoriser une croissance durable du secteur.

Perihan Kutbi, responsable du Département des licences, a expliqué les procédures et exigences pour l’octroi de licences aux musées privés, ouvrant ainsi la voie à une plus grande implication du secteur privé dans le paysage culturel.

Taghreed Al-Saraj, directrice du Département de l’éducation et du développement des talents, a mis en lumière des programmes complets de formation et de développement des compétences, garantissant un avenir prometteur au secteur muséal grâce à des professionnels qualifiés et passionnés.

Créée en 2020 et opérant sous l’égide du ministère de la Culture, la Commission des Musées a pour mission de favoriser un paysage culturel dynamique et en constante évolution.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


«A Complete Stranger»: Timothée Chalamet remarquable dans son interprétation de Bob Dylan

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  • Chalamet est captivant dans le rôle de Dylan, capturant la nonchalance et le charisme de l'auteur-compositeur-interprète
  • Chalamet imite sa voix distincte, rauque et grinçante, mais Dylan en tant qu'homme est toujours aussi insaisissable

DUBAÏ: Dans le film «A Complete Unknown» (Un parfait inconnu), Bob Dylan (interprété par Timothée Chalamet) et Joan Baez (Monica Barbaro) chantent «It Ain't Me Babe» sur la scène du Newport Folk Festival. Il s'agit d'une performance extraordinaire et électrisante, qui résume la clarté musicale et la puissance émotionnelle de ce biopic brillant mais imparfait.

Le premier quart du film de James Mangold est riche en moments de ce style: un Dylan jeune et insouciant chantant «Song to Woody» pour son héros Woody Guthrie; sa première rencontre avec Baez à Gerde's Folk City en 1961; la joie visible de Pete Seeger (joué par Edward Norton) lorsque Dylan interprète «The Times They Are A-Changin'» à Newport en 1963; et l'attention ravie des enfants de Seeger lorsque Dylan chante un matin dans leur maison familiale. Ces scènes ne sont peut-être pas très rigoureuses en ce qui concerne les faits historiques, mais elles débordent de splendeur.

«A Complete Unknown», coécrit par Mangold et le scénariste Jay Cocks, est basé sur le livre d'Elijah Wald «Dylan Goes Electric!» Il suit Dylan depuis son arrivée à Greenwich Village en 1961 jusqu'à sa performance sismique au Newport Folk Festival en 1965. Cette dernière, accompagnée d'une foule braillarde et de projectiles hostiles, constitue le final explosif du film, alors que Dylan rejette le carcan du folk acoustique traditionnel en faveur de l'expérimentation électrique.

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Monica Barbaro et Timothée Chalamet dans «A Complete Unknown». (Photo fournie)

Chalamet est captivant dans le rôle de Dylan, capturant la nonchalance et le charisme de l'auteur-compositeur-interprète, bien que l'artiste lui-même reste en grande partie un mystère. Bien sûr, nous voyons ses cheveux ébouriffés, ses manières excentriques et son amour de la cigarette, et Chalamet imite sa voix distincte, rauque et grinçante, mais Dylan en tant qu'homme est toujours aussi insaisissable. En dehors des pièces musicales, de l'écriture des chansons et de quelques moments intimes avec Baez et sa petite amie Sylvie (Elle Fanning, qui incarne Suze Rotolo, la compagne de Dylan dans la vraie vie), il ne reste qu'un artiste lunatique, marmonnant et largement désagréable, aux prises avec le fardeau de la célébrité.

Cela dit, la reconstitution fidèle de Greenwich Village et de la scène folk new-yorkaise du début des années 1960, les performances des acteurs – en particulier Seeger interprété par Norton et Baez par Barbaro – et la nature addictive de la bande-son font de ce film non seulement un hommage à l'influence durable de Dylan, à la fois en tant qu'artiste et icône culturelle, mais aussi un film d'époque magnifiquement rendu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Décès de la chanteuse britannique Marianne Faithfull, voix singulière du rock

L'icône de la pop britannique Marianne Faithfull se produit sur scène lors d'un concert le 15 mars 2007 à Châlons-en-Champagne, dans l'est de la France. La chanteuse et actrice britannique Marianne Faithfull, surtout connue pour son tube "As Tears Go By", est décédée à l'âge de 78 ans, a annoncé un porte-parole le 30 janvier 2025. (AFP)
L'icône de la pop britannique Marianne Faithfull se produit sur scène lors d'un concert le 15 mars 2007 à Châlons-en-Champagne, dans l'est de la France. La chanteuse et actrice britannique Marianne Faithfull, surtout connue pour son tube "As Tears Go By", est décédée à l'âge de 78 ans, a annoncé un porte-parole le 30 janvier 2025. (AFP)
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  • La chanteuse et actrice britannique Marianne Faithfull, icône folk-rock à la voix singulière et à la vie mouvementée, est décédée jeudi à l'âge de 78 ans
  • Mick Jagger et Keith Richards ont exprimé leur tristesse sur les réseaux sociaux

LONDRES: La chanteuse et actrice britannique Marianne Faithfull, icône folk-rock à la voix singulière et à la vie mouvementée, est décédée jeudi à l'âge de 78 ans, une disparition qui a aussitôt suscité l'hommage des Rolling Stones.

Mick Jagger et Keith Richards ont exprimé leur tristesse sur les réseaux sociaux. "Elle était une merveilleuse amie, une magnifique chanteuse et une grande actrice", a écrit Jagger, qui a partagé sa vie. "Elle va me manquer", a aussi réagi Richards.

Un peu plus tôt, un porte parole de la chanteuse avait annoncé son décès. "Elle s'est éteinte paisiblement à Londres aujourd'hui, en compagnie de sa famille", indique un communiqué transmis à l'AFP.

La chanteuse Carla Bruni-Sarkozy a dit "au-devoir à sa très chère amie Marianne". "Repose en paix, Marianne", a écrit l'autrice J.K. Rowling.

A l'époque du "Swinging London" dans les années 1960, la chanteuse blonde est repérée lors d'une soirée par le manager des Stones, Andy Oldham. Mick Jagger et Keith Richards lui proposent de chanter leur titre "As Tears Go By" (1964), avec lequel elle entre dans le Top 10 britannique à seulement 17 ans.

Viennent ensuite d'autres succès: "Come and Stay With Me", "This Little Bird" et "Summer Nights".

Marquée par des hauts et des bas liés à des problèmes de toxicomanie, sa carrière l'a aussi menée au théâtre et au cinéma.

Marianne Faithfull est née le 29 décembre 1946 à Londres d'un père officier, espion de Sa Majesté, et d'une aristocrate autrichienne.

Mariée à 18 ans avec le galeriste John Dunbar, elle le quitte bientôt pour Mick Jagger, dont elle sera la compagne et la muse entre 1966 et 1970.

En 1968, elle joue le rôle d'une motarde nue sous sa combinaison en cuir dans "La motocyclette" de Jack Cardiff, avec Alain Delon.

C'est l'époque où elle est entraînée dans ce qu'elle appellera le "cirque permanent" des Rolling Stones, et devient progressivement accro à l'héroïne.

 

- Renaissance musicale -

 

Sa relation avec Mick Jagger et leurs frasques, qui font la Une des tabloïds britanniques, auraient inspiré les tubes "Wild Horses" et "You Can't Always Get What You Want".

S'ensuivent une tentative de suicide, la fin de leur relation, la perte de la garde de son fils né de sa précédente union, et une descente aux enfers dans les squats et les rues de Soho, à Londres.

Elle survit de justesse à une overdose, mais les drogues dures et la nicotine ont marqué sa voix, devenue rocailleuse.

Elle confiait à l'AFP en 2014: "honnêtement, certains de mes souvenirs des années 60 sont merveilleux et d'autres sont horribles".

Elle traverse ensuite une période punk, pendant laquelle elle chante des textes mordants et désabusés comme "Why D'Ya Do It?" ou "Working Class Hero" de John Lennon. L'album "Broken English" (1979), qui signe son retour, est considéré comme un classique.

Elle prend ensuite un tournant plus jazz et blues, avec son album "Strange Weather". Dans les années 1990, une cure de désintoxication lui permet de remonter la pente.

Au cinéma, elle apparaît dans "Intimité" de Patrice Chéreau ou Marie-Antoinette (2006) de Sofia Coppola, où elle interprète Marie-Thérèse d'Autriche.

Ces dernières années, la chanteuse avait souffert de multiples problèmes de santé, dont un cancer du sein et une maladie pulmonaire causée par des années de tabagisme.

Elle avait collaboré avec des artistes comme PJ Harvey et Nick Cave, qui l'ont décrite comme une de leurs sources d'inspiration.

En 2020, elle avait été sévèrement affectée par le Covid-19 et hospitalisée, au point où les médecins ont cru qu'elle n'y survirait pas. Mais la chanteuse était allée au bout de son 21e et dernier album, "She Walks in Beauty".

"Cette pandémie m'a salement touchée, j'ai failli mourir", avait-elle confié à l'AFP en 2021, craignant "ne plus pouvoir chanter un jour".

Marianne Faithfull, qui a vécu à Paris, était rentrée à Londres depuis quelques années pour se rapprocher de son fils et de ses petits-enfants.