Angela Merkel reconnaît que la Grèce a payé un lourd tribut pendant la crise de la dette

La chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis tiennent une conférence de presse après leur rencontre à Athènes le 29 octobre 2021. (AFP)
La chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis tiennent une conférence de presse après leur rencontre à Athènes le 29 octobre 2021. (AFP)
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Publié le Samedi 30 octobre 2021

Angela Merkel reconnaît que la Grèce a payé un lourd tribut pendant la crise de la dette

  • La crise grecque était «une période d'hystérie», selon le journal allemand «Der Spiegel», estimant que «la Grèce a été sauvée, mais pas l'idée européenne»
  • Pendant ses quatre mandats consécutifs, Angela Merkel a côtoyé huit premiers ministres grecs. Elle reste peu appréciée des Grecs

ATHENES: La chancelière allemande Angela Merkel a achevé vendredi sa dernière visite officielle à Athènes, en reconnaissant que les Grecs avaient payé un lourd tribut pendant la crise de la dette. 


Au terme de ses seize années à la Chancellerie allemande, Angela Merkel a redit qu'elle avait "conscience des contraintes et des défis auxquels les Grecs avaient été confrontés" pendant la cure d'austérité destinée à consolider la stabilité de l'euro. 


Mais la chancelière a aussi noté que l'ajustement aurait été moins brutal si la Grèce et un certain nombre d'autres États de l'Union européenne avaient entrepris des réformes clés en période de prospérité.


"L'une des femmes les plus détestées de Grèce", selon le tabloïd allemand Bild, Angela Merkel avait déjà confié en septembre que "le moment le plus difficile de son mandat a été lorsqu'elle avait tellement demandé à la Grèce".


La crise grecque était "une période d'hystérie", selon le journal allemand "Der Spiegel", estimant que "la Grèce a été sauvée, mais pas l'idée européenne". 


"Je pense que nous avons tous été très choqués par la fragilité de l'euro face à la spéculation extérieure", a admis Mme Merkel vendredi, au sortir d'une rencontre avec le Premier ministre conservateur grec Kyriakos Mitsotakis.


Pour la chancelière sortante, la relation gréco-allemande "a toujours eu une bonne base" malgré les "moments difficiles".


En 2012, au plus fort de la crise de la dette, la chancelière était accueillie en Grèce par un large rassemblement anti-austérité avec des croix gammées nazies et des caricatures la représentant avec une moustache d'Hitler.


Dès 2010, elle avait réclamé au Premier ministre socialiste d'alors, George Papandréou, des mesures d'austérité pour réduire les déficits publics du pays. Dès lors, elle a été considérée en Grèce comme la "dame de fer" de l'Europe qui demande des efforts inconsidérés aux Grecs.


Avec son ministre des Finances de l'époque, Wolfgang Schäuble, Angela Merkel avait exigé d'Athènes des coupes budgétaires et des hausses d'impôts drastiques en échange de trois plans de sauvetage internationaux de plus de 300 milliards d'euros. 


Les retraites ont été diminuées, le salaire minimum réduit à quelque 500 euros, les privatisations lancées à tour de bras, les services publics et notamment les hôpitaux ont subi des coupes claires en effectifs et en équipements. 

«Un pays différent»
"La Grèce est un pays différent de celui que vous avez connu lors de la précédente décennie. Ce n'est plus une source de crises et de déficits", a affirmé vendredi M. Mitsotakis, s'adressant à la responsable allemande.


Angela "Merkel était la voix de la raison et de la stabilité à Berlin et à Bruxelles. Parfois injuste, mais décisive aux moments cruciaux", comme en 2015, lorsqu'elle a refusé la sortie de la Grèce de l'Union européenne, a ajouté le Premier ministre. 


La présidente grecque Katerina Sakellaropoulou, lors d'une rencontre séparée, a salué l'aide de l'Allemagne pendant la crise migratoire de 2015, lorsque près d'un million de réfugiés avaient débarqué sur les îles grecques, en soulignant que ce moment avait "contribué à la compréhension mutuelle".

Bras de fer avec Tsipras 
Avec l'élection du leader de gauche radicale, Alexis Tsipras, en janvier 2015, un véritable bras de fer s'était enclenché.


Le Premier ministre d'alors souhaitait lors de sa campagne électorale "déchirer les mémorandums" et appelait "Merkel à rentrer chez elle". Athènes, menacée d'être exclue de la zone euro, avait fini par céder sous la pression à ses créanciers et s'était résolue à de nouvelles mesures d'austérité.


Dans un article de l'hebdomadaire allemand Die Zeit le mois dernier, Alexis Tsipras a déclaré que "l'honnêteté" avait "renforcé le climat de confiance" entre la chancelière et lui, malgré leurs divergences politiques.


Pendant ses quatre mandats consécutifs, Angela Merkel a côtoyé huit premiers ministres grecs. Elle reste peu appréciée des Grecs. Selon un sondage réalisé dans 16 pays par le Pew Research center, seulement 30% des Grecs disent avoir confiance en elle, contre une moyenne de 77% dans les autres pays.


Droits de douane: une «pause fragile», l'UE doit continuer à «mobiliser tous les leviers disponibles» affirme Macron 

Emmanuel Macron a donc rappelé que l'objectif de la Commission européenne était "simple: négocier pour faire retirer ces tarifs injustes et obtenir un accord équilibré, sans asymétrie", car cette pause de trois mois représente "90 jours d'incertitude pour toutes nos entreprises, d'un côté comme de l'autre de l'Atlantique et au delà". (AFP)
Emmanuel Macron a donc rappelé que l'objectif de la Commission européenne était "simple: négocier pour faire retirer ces tarifs injustes et obtenir un accord équilibré, sans asymétrie", car cette pause de trois mois représente "90 jours d'incertitude pour toutes nos entreprises, d'un côté comme de l'autre de l'Atlantique et au delà". (AFP)
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  • "Avec la Commission européenne, nous devons nous montrer forts: l'Europe doit continuer de travailler sur toutes les contre-mesures nécessaires", a-t-il déclaré après l'annonce de Donald Trump mercredi d'une pause dans la hausse de droits de douanes
  • Il a notamment alerté sur la nécessité pour l'Union européenne de se protéger "des flux de pays tiers", en particulier la Chine, qui reste taxée au maximum, et dont l'afflux de produits pourrait "déséquilibrer notre marché"

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a prévenu vendredi que le rabaissement des droits de douane américains à 10% étaient "une pause fragile" et estimé que l'Europe devait continuer de "mobiliser tous les leviers disponibles pour se protéger", dans un message posté sur X.

"Avec la Commission européenne, nous devons nous montrer forts: l'Europe doit continuer de travailler sur toutes les contre-mesures nécessaires", a-t-il déclaré après l'annonce surprise de Donald Trump mercredi d'une pause dans la hausse de droits de douane, limitée à 25% pour l'acier, l'aluminium, les automobiles, et 10% pour les autres produits.

Il a notamment alerté sur la nécessité pour l'Union européenne de se protéger "des flux de pays tiers", en particulier la Chine, qui reste taxée au maximum, et dont l'afflux de produits pourrait "déséquilibrer notre marché".

Emmanuel Macron a donc rappelé que l'objectif de la Commission européenne était "simple: négocier pour faire retirer ces tarifs injustes et obtenir un accord équilibré, sans asymétrie", car cette pause de trois mois représente "90 jours d'incertitude pour toutes nos entreprises, d'un côté comme de l'autre de l'Atlantique et au delà".

"Nous avons raison de nous battre, ce sont des emplois et la vie de nos territoires qui sont ici en jeu", a encore insisté le président français.

Son Premier ministre François Bayrou devait se rendre vendredi matin à la foire aux fromages et aux vins de Coulommiers (Seine-et-Marne) pour précisément apporter son soutien à des filières susceptibles d'être impactées par des droits de douane.


La Bourse de Paris célèbre la suspension des droits de douane de Trump

a Bourse de Paris s'envolait de concert avec les autres principaux indices européens, euphoriques après la suspension annoncée par Donald Trump de ses droits de douane colossaux contre le reste du monde, à l’exception de la Chine. (AFP)
a Bourse de Paris s'envolait de concert avec les autres principaux indices européens, euphoriques après la suspension annoncée par Donald Trump de ses droits de douane colossaux contre le reste du monde, à l’exception de la Chine. (AFP)
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  • Vers 10H30 heure de Paris (08H30 GMT), l'indice vedette CAC 40, s'envolait (+5,36%), s'établissant à 7.230,69 points, soit un bond de 367,67 points. Depuis le 1er avril, il cède toutefois plus de 2%
  • A Francfort, le Dax décollait de 6,28%, Londres de 4,55%, Milan de 6,96% et la Bourse suisse de 5,27%

PARIS: La Bourse de Paris s'envolait de concert avec les autres principaux indices européens, euphoriques après la suspension annoncée par Donald Trump de ses droits de douane colossaux contre le reste du monde, à l’exception de la Chine.

Vers 10H30 heure de Paris (08H30 GMT), l'indice vedette CAC 40, s'envolait (+5,36%), s'établissant à 7.230,69 points, soit un bond de 367,67 points. Depuis le 1er avril, il cède toutefois plus de 2%.

A Francfort, le Dax décollait de 6,28%, Londres de 4,55%, Milan de 6,96% et la Bourse suisse de 5,27%.

Donald Trump a annoncé mercredi dans une spectaculaire volte-face qu'il allait ramener provisoirement à 10% les droits de douane imposés à la plupart des pays, si ces derniers n'ont pas riposté, à l'exception notable de la Chine.

"Les investisseurs espèrent que cette trêve de 90 jours donnera aux pays le temps de renégocier, de réorganiser les chaînes d'approvisionnement et d'atténuer le choc" des droits de douane, commente Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.

"C’est fondamentalement positif - que les droits de douane soient finalement appliqués ou non", poursuit-elle, "mais il ne faut pas encore sabrer le champagne".

Face à la Chine, les Etats-Unis s'enfoncent dans une guerre commerciale qui enfle de plus en plus. Donald Trump a annoncé mercredi durcir les surtaxes visant Pékin en raison d'un supposé "manque de respect", les portant à un niveau vertigineux de 125%, contre 104% auparavant.

Les incertitudes devraient ainsi "persister", même si le rebond actuel "repose sur des bases solides", affirme Mme Ozkardeskaya.

Les bancaires au beau fixe

Très attaquées lors de la débâcle boursière des derniers jours, les valeurs bancaires caracolent désormais en tête avec le retour de l'appétit des investisseurs pour le risque.

Elles sont aussi portées par la stabilisation des taux d'emprunts longs des Etats après une flambée massive, un phénomène favorable à leurs marges.

Société Générale s'envolait de 9,14% à 37,50 euros, BNP Paribas décollait de 9,60% à 69,90 euros et Crédit agricole de 5,18% à 15,75 euros vers 10H30 heure de Paris.

L'industrie surfe sur la vague

La suspension des droits de douane de Donald Trump a aussi apporté un soulagement immédiat aux valeurs industrielles, l'aéronautique en tête, un cinquième des exportations de la France vers les Etats-Unis étant lié au secteur.

Airbus flambait ainsi de 7,57% à 143,58 euros, Dassault Aviation gagnait 3,69% à 292,60 euros.

Les entreprises de matériaux de constructions profitent aussi de la dynamique, avec ArcelorMittal qui s'envolait de 7,99% à 23,65 euros, et Saint-Gobain de 9,48% à 83,82 euros.

 


Arabie saoudite: croissance de 89% des installations touristiques autorisées

Le palais de Salwa à Turaif, site du patrimoine mondial de l'Unesco, illuminé la nuit, à Diriyah, en Arabie saoudite. (Shutterstock)
Le palais de Salwa à Turaif, site du patrimoine mondial de l'Unesco, illuminé la nuit, à Diriyah, en Arabie saoudite. (Shutterstock)
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  • Le porte-parole officiel du ministère du Tourisme, Mohammed Al-Rasasimah, a qualifié cette augmentation de «remarquable»
  •  Il ajoute que cette expansion s'inscrit dans le cadre d'un essor significatif du secteur touristique du Royaume

RIYAD: Le secteur du tourisme en Arabie saoudite a connu une croissance significative en 2024, le nombre d'établissements d'accueil autorisés ayant augmenté de 89% pour atteindre 4 425 dans les différentes régions du Royaume.

Dans un message publié sur X, le porte-parole officiel du ministère du Tourisme, Mohammed Al-Rasasimah, a qualifié cette augmentation de «remarquable», ajoutant qu'elle reflétait les efforts déployés «pour soutenir la croissance du secteur et renforcer son attractivité en matière d'investissement».

Il ajoute que cette expansion s'inscrit dans le cadre d'un essor significatif du secteur touristique du Royaume, stimulé par un afflux de voyageurs et par l'engagement du ministère à favoriser un environnement d'accueil de classe mondiale.

Le ministère a indiqué en mars que le nombre d'établissements hôteliers agréés à La Mecque atteindrait 1 030 à la fin de 2024, soit une augmentation de 80% par rapport à l'année précédente.

Cette augmentation place la province en tête du Royaume pour le plus grand nombre d'installations et de chambres autorisées, soulignant l'engagement de la région à améliorer l'expérience des visiteurs, a rapporté l'Agence de presse saoudienne (SPA).

Cette mesure renforce également l'engagement du ministère à protéger les droits des visiteurs et des pèlerins de la Omra qui utilisent les services d'accueil à La Mecque, dans le cadre de ses efforts continus pour améliorer la qualité des services.

«Les équipes d'inspection du ministère effectuent des visites de contrôle et d'inspection régulières tout au long de l'année pour s'assurer que tous les établissements respectent les exigences en matière de licence, détecter les violations et imposer des amendes en vertu de la loi sur le tourisme et de la réglementation des établissements d'hébergement touristique», a déclaré SPA.

Le secteur de l'hôtellerie en Arabie saoudite se développe au-delà de La Mecque. À la fin du troisième trimestre 2024, le nombre total d'établissements d'accueil autorisés dans le Royaume dépassait 3 950, soit une augmentation de 99% par rapport au troisième trimestre 2023. Le nombre de chambres autorisées a atteint 443 000, soit un bond de 107% par rapport aux 214 000 chambres enregistrées un an plus tôt.

Selon CoStar, un fournisseur mondial de données immobilières, La Mecque et Médine auront respectivement 17 646 et 20 079 chambres à divers stades de développement en 2025.

Cela intervient alors que l'Arabie saoudite a enregistré 30 millions de touristes entrants en 2024, contre 27,4 millions en 2023, selon les données du gouvernement. Le Royaume vise à attirer 150 millions de visiteurs par an d'ici à 2030 et prévoit d'augmenter la contribution du secteur du tourisme au produit intérieur brut de 6 à 10%.

L'expansion dynamique de l'Arabie saoudite dans le domaine de l'hôtellerie et du tourisme souligne son ambition de se positionner en tant que plaque tournante mondiale du voyage, en s'adressant aux visiteurs religieux et aux touristes de loisir.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com