Séjour à l'hôpital, annulations : un octobre difficile pour la reine Elizabeth

Le 14 octobre la reine Elizabeth se déplace à Cardiff pour un discours à l'occasion de l'ouverture de la nouvelle session du Parlement gallois, avant une journée passée aux courses d'Ascot le 16 (Photo, AFP)
Le 14 octobre la reine Elizabeth se déplace à Cardiff pour un discours à l'occasion de l'ouverture de la nouvelle session du Parlement gallois, avant une journée passée aux courses d'Ascot le 16 (Photo, AFP)
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Séjour à l'hôpital, annulations : un octobre difficile pour la reine Elizabeth

  • Après un début de mois chargé, la reine Elizabeth, 95 ans, n'a plus été vue du grand public depuis le 19 octobre
  • Le 27 octobre: elle tient son point hebdomadaire avec le Premier ministre Boris Johnson par téléphone

LONDRES: Après un début de mois chargé, la reine Elizabeth, 95 ans, n'a plus été vue du grand public depuis le 19 octobre, mise au repos par ses médecins et contrainte d'annuler ses engagements.  

Voici un récapitulatif de ce mois éprouvant pour la plus vieille monarque régnante, à la santé jusque là remarquable.  

- Entre le 6 et 19 octobre : elle tient plusieurs audiences au chateau de Windsor, se rend au Palais de Buckingham pour le lancement du relais du Bâton des Jeux du Commonwealth (le 7), assiste à une célébration à l'abbaye de Westminster (le 12) où elle s'aide d'une canne pour marcher, pour la première fois depuis 2004.  

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La reine se rend au Palais de Buckingham pour le lancement du relais du Bâton des Jeux du Commonwealth, le 7 octobre 2021 (Photo, AFP)

- Le 14 octobre elle se déplace à Cardiff pour un discours à l'occasion de l'ouverture de la nouvelle session du Parlement gallois, avant une journée passée aux courses d'Ascot le 16.  

- Le 19 octobre, elle est tout sourire à une réception organisée au château de Windsor, avec notamment le fondateur de Microsoft Bill Gates, l’envoyé spécial américain pour le climat John Kerry, le Premier ministre britannique Boris Johnson, et les princes Charles et William.  

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La reine est tout sourire à une réception organisée au château de Windsor, le 19 octobre 2021 (Photo, AFP)

 

«Tournant»   

Monarque depuis près de 70 ans, la reine, qui doit célébrer l'année prochaine son jubilé de platine, affichait encore récemment une très bonne forme en public.  

Après ses traditionnelles vacances d'été à Balmoral, en Ecosse, elle a participé quasi quotidiennement à des engagements officiels, renouant avec son rythme pré-pandémie: 295 engagements en 2019. Sans compter le travail moins visible d'examens des documents gouvernementaux et ses entretiens quasi-hebdomadaires avec le Premier ministre.   

Elizabeth II a été vue récemment en train de marcher avec une canne, une première depuis 2004. Selon The Sun, la monarque a aussi arrêté ces derniers jours de promener ses chiens corgis.    

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La reine Elizabeth II à Londres, le 4 octobre 2021 (Photo, AFP)

« C'est un peu un tournant », estime Penny Junor, spécialiste de la famille royale. « Elle a travaillé au rythme de quelqu'un de 20 ans plus jeune, et je pense que le public doit ajuster ses attentes et reconnaître qu'elle a 95 ans ».  

Un sentiment partagé par des Britanniques interrogés. La reine devrait « passer de plus en plus au second plan et prendre enfin la retraite heureuse qu'elle mérite », estime ainsi Suzanne Foutain, 68 ans.  

Pour elle, Elizabeth II avait « besoin de continuer à travailler après la perte de son mari » Philip, décédé à 99 ans en avril, et en a trop fait.  

« Elle a besoin de ralentir », renchérit Michelle Hall, « un peu inquiète ». 

- Le 20 octobre, elle annule à la dernière minute et « à regret » un voyage de deux jours prévu en Irlande du Nord, au motif que ses médecins lui ont demandé de se reposer.  

- Le 21 octobre, le Palais de Buckingham, contraint et forcé par une révélation du quotidien the Sun, reconnaît qu’elle a passé la nuit précédente à l’hôpital pour des « examens préliminaires » sur lesquels aucun détail n'est donné.  

La reine est de retour à Windsor pour le déjeuner, a « bon moral » selon le Palais qui ajoute qu'elle a repris à son bureau des « activités légères ».  

- Le 24 octobre, elle manque la messe à Windsor.   

- Le 26 octobre, première réapparition virtuelle, par lien vidéo, pour recevoir les lettres de créance des ambassadeurs de Corée du sud Gunn Kim, et de Suisse, Markus Leitner. Des photos la montrent souriante dans une robe jaune à l'encolure flottante, l'une à son bureau regardant les ambassadeurs dans son écran, l'autre telle que les ambassadeurs l’ont vue, à travers un autre écran.  

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Le 26 octobre, première réapparition virtuelle, par lien vidéo, pour recevoir les lettres de créance des ambassadeurs de Corée du sud Gunn Kim, et de Suisse, Markus Leitner (Photo, AFP)

    Quelques heures plus tard, elle annule encore « à regret », pour se reposer, son déplacement très attendu à Glasgow pour la conférence des Nations Unies sur le climat (CPO26). Elle devait notamment y participer à une réception le 1er novembre. Le Palais de Buckingham précise que la reine enregistera son allocution par vidéo.  

- Le 27 octobre: elle tient son point hebdomadaire avec le Premier ministre Boris Johnson par téléphone. 

Davantage d'événements par visioconférence ?

Pour Penny Junor, la souveraine fera à l'avenir « moins d'apparitions en personne ». Et « quand elle apparaîtra, ca sera en tant que spectatrice, plutôt que pour rencontrer des dizaines de personnes lors de réceptions ».  

C'est son fils Charles, héritier de la couronne, qui délivrera le discours d'ouverture de la COP26. Le prince de 72 ans, moins aimé des Britanniques, la représente déjà à l'étranger depuis qu'elle ne s'y rend plus. La reine pourra aussi compter sur son petit-fils le prince William, troisième dans l'ordre de succession et bien plus populaire que son père. 

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La reine Elizabeth II à Londres, le 6 octobre 2021 (Photo, AFP)

 Richard Fitzwilliams s'attend aussi à voir Elizabeth II participer à plus d'événements par visioconférence: « C'est formidable la façon dont elle parvient à communiquer virtuellement », estime-t-il, citant ses adresses à la nation en temps de pandémie. 

De quoi rassurer Linda Smart, Londonienne de 73 ans.  

« Elle est plus forte que tout. Elle a encore quelques années devant elle, c'est certain ». 

(Avec AFP)


Sécurité européenne, Ukraine : réunion des ministres européens de la Défense lundi

Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
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  • Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien
  • Cette réunion des ministres de la Défense s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

PARIS : Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien et de renforcer la sécurité du Vieux continent, a-t-on appris dimanche auprès du ministère français des Armées.

Cette réunion, qui se tiendra dans l'après-midi à l'initiative de l'Estonie et de la France, rassemblera également les ministres de la Défense de Lituanie, de Lettonie, de Norvège, de Finlande, de Suède, du Danemark, des Pays-Bas, d'Allemagne, d'Italie, de Pologne et du Royaume-Uni, selon cette source.

À cette occasion, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, se rendra à Tallinn aux côtés de son homologue estonien Hanno Pevkur, après avoir participé aux célébrations de la fête nationale estonienne.

La France déploie environ 350 militaires en Estonie dans le cadre d'un bataillon multinational de l'OTAN.

Cette réunion des ministres de la Défense, trois ans jour pour jour après l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie, s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

La semaine passée, plusieurs chefs de gouvernement européens avaient été conviés à Paris par le président Emmanuel Macron. D'après un résumé obtenu de sources parlementaires, ils se seraient accordés sur la nécessité d'un « accord de paix durable s'appuyant sur des garanties de sécurité » pour Kiev, et auraient exprimé leur « disponibilité » à « augmenter leurs investissements » dans la défense.

Plusieurs pays membres avaient en revanche exprimé des réticences quant à l'envoi de troupes européennes en Ukraine, dans l'hypothèse d'un accord mettant fin aux hostilités.


Le ministre russe des Affaires étrangères effectue une visite en Turquie lundi

Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
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  • La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.
  • Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

ISTAMBUL : Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est attendu en Turquie lundi, jour du troisième anniversaire du déclenchement de l'invasion russe de l'Ukraine, ont annoncé dimanche des sources diplomatiques turques.

M. Lavrov doit s'entretenir à Ankara avec son homologue turc Hakan Fidan, ont indiqué ces mêmes sources, précisant que les deux hommes discuteraient notamment d'une solution au conflit ukrainien.

Dimanche, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a confirmé à l'agence Tass qu'une délégation menée par Sergueï Lavrov devait se rendre prochainement en Turquie pour y discuter d'« un large éventail de sujets ».

La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.

Mardi, en recevant son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

Toutefois, ces dernières semaines, Moscou et Washington ont entamé un dialogue direct, alors que les relations se réchauffent entre Donald Trump et Vladimir Poutine.

Mardi, Russes et Américains se sont rencontrés en Arabie saoudite pour entamer le rétablissement de leurs relations, une réunion dénoncée par Volodymyr Zelensky qui redoute un accord sur l'Ukraine à leur insu.

M. Lavrov, dont la dernière visite en Turquie remonte à octobre, doit se rendre dans la foulée en Iran, un allié de la Russie.

La Turquie, qui est parvenue à maintenir ses liens avec Moscou et Kiev, fournit des drones de combat aux Ukrainiens mais n'a pas participé aux sanctions occidentales contre la Russie.

Ankara défend parallèlement l'intégrité territoriale de l'Ukraine et réclame la restitution de la Crimée du Sud, occupée par la Russie depuis 2014, au nom de la protection de la minorité tatare turcophone de cette péninsule.


Selon une source ukrainienne , Zelensky ne serait pas prêt à signer un accord sur les minerais avec Washington

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky n'est « pas prêt » à signer un accord avec les États-Unis qui leur offrirait un accès préférentiel aux minerais du pays, a affirmé samedi à l'AFP une source ukrainienne proche du dossier, alors que les deux pays sont en pleines tensions.

Donald Trump réclame depuis plusieurs semaines l'équivalent de 500 milliards de dollars de terres rares, en guise de dédommagement, selon lui, du soutien américain à Kiev face à l'invasion russe, une condition qu'Ukraine ne peut accepter pour l'instant.

« Le président ukrainien n'est pas prêt à accepter le projet dans sa forme actuelle. Nous essayons toujours de faire des changements de manière constructive », a expliqué cette source ukrainienne qui a requis l'anonymat.

« Ils veulent nous soutirer 500 milliards de dollars », a-t-elle accusé.

« Quel genre de partenariat est-ce là ? (...) Et pourquoi devons-nous donner 500 milliards, il n'y a pas de réponse », a-t-elle encore dit, affirmant que Kiev avait « proposé des amendements. Ils ont été soumis ».

Depuis l'appel entre Donald Trump et Vladimir Poutine le 12 février, Moscou et Washington ont exprimé leur volonté de repartir sur de nouvelles bases, et le président américain a complètement renversé la position de son pays concernant la guerre en Ukraine, en reprenant la rhétorique du Kremlin sur la responsabilité de Kiev.

Le 24 février 2022, l'Ukraine a été envahie par la Russie, le Kremlin affirmant agir pour protéger le pays contre la menace de l'OTAN et empêcher un élargissement de l'organisation.

Donald Trump souhaite négocier un accord avec l'Ukraine afin d'obtenir un accès à 50 % de ses minerais stratégiques, en guise de compensation pour l'aide militaire et économique déjà fournie à Kiev.

Le conseiller à la sécurité nationale de M. Trump, Mike Waltz, s'est montré très pressant vendredi.

« Le président Zelensky va signer cet accord, et vous le verrez à très court terme, et c'est bon pour l'Ukraine », a-t-il insisté lors d'un rassemblement de conservateurs près de Washington.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rejeté avec vigueur la première proposition américaine d'accord, arguant qu'il ne pouvait « pas vendre » son pays.

Il a toutefois laissé la porte ouverte à des « investissements » américains en échange de telles garanties.

De son côté, Donald Trump affirme que les États-Unis ont dépensé 350 milliards de dollars pour s'engager dans une guerre qui ne pouvait pas être gagnée. Or, selon l'institut économique IfW Kiel, l'aide américaine globale à l'Ukraine, financière, humanitaire et militaire, a atteint 114,2 milliards d'euros (près de 120 milliards de dollars au cours actuel) entre début 2022 et fin 2024, dont 64 milliards d'euros en assistance militaire.

Le 1er février, M. Zelensky a assuré que l'Ukraine n'avait reçu à ce stade que 75 des 177 milliards de dollars d'aide votée par le Congrès américain.