Le concours Lépine, l'avenir du quotidien depuis 120 ans

Un casque "Chindogu" présenté au concours Lépine de 2013 à Paris. Chindogu signifie objet bizarre. (AFP).
Un casque "Chindogu" présenté au concours Lépine de 2013 à Paris. Chindogu signifie objet bizarre. (AFP).
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Publié le Jeudi 28 octobre 2021

Le concours Lépine, l'avenir du quotidien depuis 120 ans

  • Pour les 120 ans du concours, quelque 300 inventions sont en compétition
  • Celles jugées les plus innovantes par un jury de 53 personnes, professionnelles et bénévoles, sont récompensées par une série de prix purement honorifiques

PARIS: Paillasson pour fauteuil roulant, voiture volante ou stylo à bille ? Depuis 1901, le prix du concours Lépine, décerné dimanche à Paris, est devenu une pépinière d'inventeurs d'objets du quotidien: le presse-purée a fait florès dans l'industrie, d'autres sont tombés dans l'oubli.


Pour les 120 ans du concours, quelque 300 inventions sont en compétition, de la bague intelligente à la bâche solaire en passant par un dispositif rusé permettant d'atteler n'importe quel fauteuil roulant à une trottinette électrique.


Celles jugées les plus innovantes par un jury de 53 personnes, professionnelles et bénévoles, sont récompensées par une série de prix purement honorifiques. Le plus prestigieux, le prix du président de la République, reçoit un vase de Sèvres.


Ingénieurs visionnaires ou bricoleurs de génie, les candidats et quelques plus rares candidates ont pour particularité d'être farouchement "indépendant(e)s", souligne l'organisation du concours. Mais le cliché du savant isolé faisant fortune en créant un appareil révolutionnaire relève plus aujourd'hui du "mythe" que de la réalité.


"De 1901 à 1960, le concours Lépine a vraiment été dans l'invention indépendante sur des objets de masse à industrialiser: le stylo à bille, ancêtre du Bic en 1919, ou le fer à repasser à vapeur de Constantin Caroni en 1921", indique Barbara Dorey, qui fait partie de l'organisation.


Depuis les années 60, le concours "consacre plus la réponse à un besoin particulier" qu'à une fabrication de masse, admet-elle.

Inspiration pandémie ou climat

Néanmoins, longtemps avant la mode du "fabriqué en France" récemment promu par l'Elysée, le concours célébrait la créativité française. La première édition en 1901 avait été créée par le préfet de Police Lépine qui souhaitait répondre à un marasme économique et encourager la fabrication française.


En 2021, la pandémie et son cortège de contraintes ont stimulé l'imagination des candidats avec un masque supprimant la buée sur les lunettes, ou une poignée de porte à ouvrir avec le coude. 


Le réchauffement climatique et la transition écologique aussi: une bâche solaire pour recharger une voiture stationnée en extérieur est présentée, ainsi que des boitiers de contrôle de consommation d'eau.


Plus loin, un "centre aquatique mobile" est présenté: une piscine installée dans un poids lourd qui se gare dans les villes où les enfants ne peuvent pas apprendre à nager par manque d'équipement.


Les gadgets ménagers sont fidèles au rendez-vous: cabine de douche pliable, barbecue vertical ou balai lavant qui promet de ramasser la poussière tout en lavant le sol d'un seul geste. Beaucoup ont fini aux oubliettes comme le tartineur de beurre ou le mange-macaronis automatique.


Et aucun Géo Trouvetout du Lépine n'a encore connu la postérité des inventeurs de Hewlett Packard aux Etats-Unis, dans leur garage de Palo Alto devenu l'emblème de la créativité numérique de la Silicon Valley.


Mais certains sont devenus industriels.


Le plus célèbre d'entre eux est Jean Mantelet, récompensé en 1931 pour son presse-purée, qui a ensuite créé Moulinex.


Edmond Dujardin, primé en 1956 pour son "jeu des 1000 Bornes", a continué sa carrière en créant la maison d'édition de jeu Dujardin.

Industrialiser ou vendre des licences?

Plus récemment, dans le domaine médical, André Emerit, primé en 1983 pour sa seringue d'aspiration du venin de vipère, a créé la société Aspi-Venin.


Parcours entrepreneurial plus actuel, celui du fondateur de la petite société d'expertise en marquage de produits Mobilead, Laurent Tonnelier. Il a remporté le Prix du président de la République en 2019 pour son appli de détection des allergènes dans les aliments, dans la catégorie "univers connecté".


Ancien de la Silicon Valley lui-même, il n'a pas choisi d'industrialiser sa découverte, mais propose ses licences à la vente "à un prix raisonnable", explique-t-il à l'AFP, "pour ne pas s'épuiser, et pour diffuser au maximum". Ce qui lui laisse le temps de se concentrer sur d'autres innovations.


L'Institut national de la Propriété Industrielle (INPI) qui délivre les brevets est partenaire du concours.


Si l'INPI affirme "difficile de quantifier le nombre de brevets" issus de la manifestation, l'organisme y décerne chaque année des prix.


Lutte contre le narcotrafic: le Conseil d'Etat suggère quelques modifications aux amendements de Darmanin

Le Conseil d'Etat a suggéré d'apporter quelques modifications à deux amendements à la proposition de loi pour lutter contre le narcotrafic qui sera examinée à partir de lundi à l'Assemblée nationale, concernant le régime carcéral d'isolement prévu pour les détenus les plus dangereux et la généralisation de la visioconférence. (AFP)
Le Conseil d'Etat a suggéré d'apporter quelques modifications à deux amendements à la proposition de loi pour lutter contre le narcotrafic qui sera examinée à partir de lundi à l'Assemblée nationale, concernant le régime carcéral d'isolement prévu pour les détenus les plus dangereux et la généralisation de la visioconférence. (AFP)
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  • La haute juridiction administrative avait été saisie pour avis par le ministre de la Justice Gérald Darmanin, à l'origine de ces deux amendements
  • Le premier prévoit de créer des quartiers de lutte contre la criminalité organisée en prison, dans lesquels seraient affectées les personnes issues de la criminalité organisée les plus dangereuses, sur décision du garde des Sceaux

PARIS: Le Conseil d'Etat a suggéré d'apporter quelques modifications à deux amendements à la proposition de loi pour lutter contre le narcotrafic qui sera examinée à partir de lundi à l'Assemblée nationale, concernant le régime carcéral d'isolement prévu pour les détenus les plus dangereux et la généralisation de la visioconférence.

La haute juridiction administrative avait été saisie pour avis par le ministre de la Justice Gérald Darmanin, à l'origine de ces deux amendements.

Le premier prévoit de créer des quartiers de lutte contre la criminalité organisée en prison, dans lesquels seraient affectées les personnes issues de la criminalité organisée les plus dangereuses, sur décision du garde des Sceaux et pour une durée de quatre ans renouvelable.

Le régime qui y serait appliqué prévoit des fouilles intégrales systématiques, des parloirs hygiaphones, une interdiction d'accès aux unités de vie familiale et parloirs familiaux, ou encore une restriction de l'accès au téléphone.

Des dispositions très strictes jugées liberticides par plusieurs observateurs.

Dans son avis rendu jeudi et consulté vendredi par l'AFP, le Conseil d'Etat estime que pour remédier aux "risques d'inconstitutionnalité et d'inconventionnalité", "plusieurs aspects du régime doivent être aménagés". Il recommande, par ailleurs, certaines "améliorations rédactionnelles".

En particulier, il considère que la durée d'affectation fixée à quatre ans n'est "pas proportionnée" et estime qu'une durée de deux ans, renouvelable sous conditions, est "préférable".

Concernant les parloirs hygiaphones et la restriction de l'accès au téléphone, il juge que ces dispositions sont conformes aux exigences constitutionnelles. Sur les visites, il suggère toutefois au gouvernement d'examiner notamment l'opportunité d'introduire une "possibilité d'aménagement pour répondre à des circonstances familiales exceptionnelles".

Sur les restrictions des appels téléphoniques, la haute juridiction estime qu'elles ne doivent pas s'appliquer aux échanges entre les détenus et leurs avocats.

Concernant la généralisation de la visioconférence dans les informations judiciaires, destinée à éviter les extractions judiciaires et donc le risque d'évasion des détenus, le Conseil d'Etat suggère de limiter ce dispositif "aux seules personnes détenues ayant fait l'objet d'une décision d'affectation au sein d'un quartier de lutte contre la criminalité organisée, ce qui devrait concerner, selon le gouvernement, 800 personnes au maximum à terme".

La haute juridiction appelle, par ailleurs, le gouvernement à "déployer les moyens suffisants pour s'assurer que les moyens de télécommunications audiovisuelles" mis en oeuvre permettent de garantir les droits de la défense.


Nucléaire: Macron fera lundi un point d'étape des projets de petits réacteurs innovants

Emmanuel Macron présidera lundi un conseil de politique nucléaire qui se penchera sur les projets de petits réacteurs innovants, pour "concentrer" le soutien de l'Etat sur "les plus prometteurs", ainsi que sur l'approvisionnement en uranium dans un contexte mondial de retour en grâce de l'atome, a annoncé vendredi l'Elysée à la presse. (AFP)
Emmanuel Macron présidera lundi un conseil de politique nucléaire qui se penchera sur les projets de petits réacteurs innovants, pour "concentrer" le soutien de l'Etat sur "les plus prometteurs", ainsi que sur l'approvisionnement en uranium dans un contexte mondial de retour en grâce de l'atome, a annoncé vendredi l'Elysée à la presse. (AFP)
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  • Celle-ci, lundi matin, doit faire un "point d'étape important" sur les "petits réacteurs innovants", aussi appelés SMR ("small modular reactors") ou AMR ("advanced modular reactors"), a précisé l'Elysée
  • Mais plus d'une dizaine de projets ont émergé, avec des "technologies extrêmement variées", créant une "vraie dynamique", s'est félicitée la présidence

PARIS: Emmanuel Macron présidera lundi un conseil de politique nucléaire qui se penchera sur les projets de petits réacteurs innovants, pour "concentrer" le soutien de l'Etat sur "les plus prometteurs", ainsi que sur l'approvisionnement en uranium dans un contexte mondial de retour en grâce de l'atome, a annoncé vendredi l'Elysée à la presse.

Il s'agira de la quatrième réunion de ce genre depuis le discours du président fin 2022 à Belfort, qui avait fait du nucléaire, une énergie bas carbone, un axe majeur de la politique énergétique française pour réduire les émissions de gaz à effet de serre responsables du changement climatique.

Celle-ci, lundi matin, doit faire un "point d'étape important" sur les "petits réacteurs innovants", aussi appelés SMR ("small modular reactors") ou AMR ("advanced modular reactors"), a précisé l'Elysée. Le chef de l'Etat veut en faire un pilier de sa stratégie et a fixé l'objectif d'en avoir deux en France à l'horizon 2030.

Mais plus d'une dizaine de projets ont émergé, avec des "technologies extrêmement variées", créant une "vraie dynamique", s'est félicitée la présidence.

Sur la base des expertises des derniers mois, au sujet des contraintes en matière de combustibles ou des sites d'implantation, le conseil va étudier les "projets le plus prometteurs", "qui ont le plus de chances d'arriver rapidement et d'avoir le meilleur effet d'entraînement", a expliqué un conseiller de M. Macron. Objectif: "concentrer" sur ces projets le soutien financier de l'Etat.

La réunion doit aussi permettre une "rapide revue" du programme de construction de six nouveaux gros réacteurs EPR2, en vue de "lancer assez rapidement" les discussions sur le plan de financement avec la Commission européenne. L'Elysée a relevé que Bruxelles avait validé le financement de la centrale tchèque de Dukovany essentiellement par un prêt de l'Etat à taux zéro, semblant y voir une source d'inspiration.

Enfin, le conseil doit analyser les "tensions importantes" sur la demande d'uranium, combustible des réacteurs nucléaires, en raison de la dynamique de cette filière.

"Les principaux fournisseurs d'uranium au monde aujourd'hui sont au Canada, en Afrique et en Asie centrale", et "il est important de donner les moyens aux entreprises du secteur français et notamment à Orano (ex-Areva) de poursuivre une politique qui garantisse l'approvisionnement en uranium du pays", a affirmé la présidence. "On a des stocks", mais il faut "se donner de la visibilité sur dix, vingt ou trente ans" pour "garantir la souveraineté de l'ensemble de la filière", a-t-elle fait valoir.


Un collectif de binationaux déplore de devoir «sans cesse prouver leur appartenance» à la France

Il y a une dizaine de jours, le recteur de la Grande mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz, avait déjà dénoncé les "faiseurs de peurs" qui nourrissent "une éternelle mise en procès" de l'immigration algérienne. (AFP)
Il y a une dizaine de jours, le recteur de la Grande mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz, avait déjà dénoncé les "faiseurs de peurs" qui nourrissent "une éternelle mise en procès" de l'immigration algérienne. (AFP)
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  • Fin février, le Premier ministre français François Bayrou a menacé de "dénoncer" l'accord de 1968 qui donne un statut particulier aux Algériens en France, si l'Algérie ne reprenait pas ses ressortissants en situation irrégulière
  • Le dirigeant centriste a par ailleurs évoqué la nécessité début février d'un large débat sur ce que "c'est qu'être Français"

PARIS: Un collectif de binationaux, parmi lesquels le recteur de la Grande mosquée de Paris, déplore les débats "normalisant l'idée que certains Français devraient sans cesse prouver leur appartenance" à la nation, dans une tribune publiée vendredi dans le quotidien Le Monde.

"Aujourd'hui, des voix s'élèvent pour faire de l'identité une forteresse (...) Ces voix ne sont pas seulement celles de l'extrême droite ; elles s'infiltrent insidieusement dans le discours public, normalisant l'idée que certains Français devraient sans cesse prouver leur appartenance, alors que d'autres en seraient les dépositaires naturels", écrit cette vingtaine de personnalités, pour la plupart franco-algériennes, en pleine crise diplomatique entre Alger et la France.

"Les polémiques autour de l'immigration, de la laïcité, de l'identité nationale ne cessent de nous rappeler que notre présence dérange, que nos noms, nos visages, nos traditions sont perçus comme des fissures dans l'unité du pays", écrivent les signataires, parmi lesquels les ex-ministres Fadila Khattabi et Tokia Saïfi.

Fin février, le Premier ministre français François Bayrou a menacé de "dénoncer" l'accord de 1968 qui donne un statut particulier aux Algériens en France, si l'Algérie ne reprenait pas ses ressortissants en situation irrégulière.

Le dirigeant centriste a par ailleurs évoqué la nécessité début février d'un large débat sur ce que "c'est qu'être Français".

"Devons-nous, pour être pleinement français, renier nos origines (...) ? Devons-nous nous soumettre à un patriotisme d'exclusion, à une fraternité à géométrie variable, où nous serions toujours les derniers invités ? Non", s'insurgent les auteurs de la tribune signée par des médecins, avocats, recteurs ou responsables du monde associatif. "Notre identité n’est pas un fardeau, mais une richesse".

Il y a une dizaine de jours, le recteur de la Grande mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz, avait déjà dénoncé les "faiseurs de peurs" qui nourrissent "une éternelle mise en procès" de l'immigration algérienne.