PARIS: Le patron des députés LREM Christophe Castaner a rappelé à l'ordre ses troupes mardi, sur leur nécessaire présence dans l'hémicycle alors que le vote, la semaine dernière, en première lecture du controversé texte "vigilance sanitaire" a failli tourner au couac, a appris l'AFP auprès de sources parlementaires.
Visiblement excédé, M. Castaner qui avait déjà alerté les députés "marcheurs" en réunion de groupe, la semaine dernière, sur l'importance de la mobilisation en séance, a cette fois-ci ciblé les absents lors de l'examen en première lecture de cet énième texte destinée à juguler l'épidémie de covid.
"Nous avons failli perdre sur l’article 2 suite à un coup du rideau. Je remercie tous les présents, je sais que ce n’est pas toujours facile avec les obligations en circonscription. Mais je dois aussi vous dire qu’on ne peut pas avoir certains députés de permanence ou des commissions concernées qui considèrent leur présence comme accessoire ou qui ne répondent pas au groupe", a déclaré Christophe Castaner en réunion de groupe, selon des propos rapportés auprès de l'AFP et également cités dans le Parisien.
Il a notamment demandé la liste des députés présents, celle des élus de permanence mais absents, et celle des députés n'ayant jamais répondu aux sollicitations du groupe, a précisé l'une de ces sources.
"Il a rappelé que le collectif entier compte sur les députés qui doivent être là sinon ça met en danger la majorité et donc aussi le gouvernement et le président de la République", a fait valoir une autre source parlementaire.
"Jusqu’à présent, on n'avait jamais fait de listes nominatives, je ne suis pas pour le "name and shame" mais il ne faut pas non plus que ça pèse toujours sur les mêmes députés. On intégrera aussi la prise en compte de la présence réelle lors du choix des questions au gouvernement (QAG)", a mis en garde le président du groue LREM.
L'examen du projet de loi "vigilance sanitaire" qui prévoit notamment l'extension jusqu'à fin juillet 2022 du pass sanitaire, a failli tourner au fiasco pour la majorité, dans la nuit de mercredi à jeudi, avec des votes très serrés.
L'article 2 qui constitue le coeur du texte avec notamment les dispositions controversées sur le pass, a été adopté par seulement une voix d'écart (74 voix pour et 73 contre).
Trois députés LREM avaient par ailleurs voté contre.
Le vote final avait également été serré avec juste dix voix d'écart (135 pour, 125 contre et une abstention).
Il faut que "les députés tiennent mieux le banc", a jugé un membre du gouvernement.
Selon l'organisation interne au groupe, environ 90 députés sont de permanence lors de chaque séance, en plus des députés de la commission concernée par le texte en discussion en séance.