PARIS : "Aucun des partis d'opposition n'a pris le temps de réfléchir" depuis l'élection présidentielle de 2017, tacle le patron des députés LREM Christophe Castaner dans un entretien samedi à L'Express où il considère que Marine Le Pen reste la "première adversaire" d'Emmanuel Macron.
"Sur le régalien, la droite nous ressort du Nicolas Sarkozy d'il y a quinze ans mais je suis convaincu que même lui a évolué en la matière - puisque la société aussi", affirme l'ancien ministre de l'Intérieur.
"Ceux qui se revendiquent de la famille politique de Nicolas Sarkozy ont une vision très classique de la sécurité, par exemple. Personne ne parle des nouveaux risques, à commencer par la cybercriminalité, les ingérences étrangères, le cyberharcèlement ou la criminalité environnementale", dit encore M. Castaner, qui égratigne tout autant son ancienne famille politique socialiste, dont la candidate annoncée, la maire de Paris Anne Hidalgo, doit se lancer officiellement dimanche matin à Rouen.
"Avant d'aller en province, il faudrait déjà qu'elle s'arrête de l'autre côté du périphérique et qu'elle parle avec les habitants d'Ile-de-France. Finalement, quelle est la différence entre Benoît Hamon et elle ? Et puis quelle est sa ligne politique ?", interroge le député des Alpes-de-Haute-Provence.
"C'est le problème du PS depuis quatre ans: il n'a pas pris le temps de réfléchir ni à ce qui s'était passé ni au projet politique qu'il souhaite désormais porter. Ils n'ont pas eu d'idées nouvelles", affirme l'ancien maire de Forcalquier.
Quant à Marine Le Pen, Christophe Castaner "considère encore qu'elle est notre première adversaire. (...) Nous aussi, nous avons perdu les régionales mais nous pouvons gagner l'élection présidentielle", reconnaît-il.
M. Castaner égratigne également le polémiste Eric Zemmour, dont les intentions pour la présidentielle font l'objet de spéculations. "C'est un objet médiatique avant d'être un objet de campagne, qui porte une vision rance de la France."
"Politiquement, Eric Zemmour n'est rien. Il se cache derrière une non-campagne et des idées nauséabondes. S'il est candidat, il devra se présenter avec un projet autre que celui de la peur", dit-il encore.