Comment l'Égypte a tourné la page avec un retour sur la scène régionale

Vue générale de véhicules pris dans un embouteillage au milieu de vendeurs de rue dans le quartier d'Attaba, au centre du Caire, la capitale égyptienne, sur cette photo prise le 22 février 2021. (Fichier/AFP)
Vue générale de véhicules pris dans un embouteillage au milieu de vendeurs de rue dans le quartier d'Attaba, au centre du Caire, la capitale égyptienne, sur cette photo prise le 22 février 2021. (Fichier/AFP)
Nabil Fahmy, ancien ministre égyptien des Affaires étrangères, s'exprimant en marge de la World Policy Conference à Abu Dhabi. (Photo Fournie)
Nabil Fahmy, ancien ministre égyptien des Affaires étrangères, s'exprimant en marge de la World Policy Conference à Abu Dhabi. (Photo Fournie)
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Publié le Mardi 26 octobre 2021

Comment l'Égypte a tourné la page avec un retour sur la scène régionale

  • L'Égypte sort d'une décennie de bouleversements qui a commencé avec le renversement de Moubarak
  • De la Libye à la paix arabo-israélienne, Le Caire réaffirme son autorité sur la scène régionale

BOGOTA/ABU DHABI: L'Égypte a connu une décennie de bouleversements depuis le renversement de Hosni Moubarak en 2011, confrontée à deux révolutions, des pressions environnementales, et plus récemment les défis économiques de la Covid-19.

Et pourtant, ce pays arabe, le plus peuplé, à cheval sur les continents africain et asiatique, est sorti de cette agitation avec une détermination nouvelle et le désir d'un plus grand engagement avec la région et avec le monde.

Il a été annoncé que l'Égypte était nominée pour accueillir la conférence des Nations unies sur le climat COP27 en 2022 – une distinction qui semblait impensable il y a à peine quelques années.

Ce mois d'octobre marque non seulement le 48e anniversaire de la guerre de 1973 avec Israël; il y a quarante ans, le 6 octobre, le président Anouar Sadate a été assassiné au Caire par des extrémistes islamistes lors du défilé annuel commémorant cette victoire.

Nombreux sont ceux qui, au Moyen-Orient, pensent que l'héritage positif de Sadate se poursuit encore: le processus de paix égypto-israélien, le développement économique et la libéralisation politique de l’Égypte, le processus de paix palestinien ainsi que le défi de l'extrémisme violent.

«J'ai récemment observé, au cours de cette dernière année en particulier, que l'Égypte est beaucoup plus engagée à essayer de définir l’action sur les questions régionales», a déclaré Nabil Fahmy, ancien ministre égyptien des Affaires étrangères, lors d'un débat au cours de la World Policy Conference qui s’est tenue au mois d’octobre à Abu Dhabi.

«L'Égypte a fait face à divers obstacles. Mais regardez la force de son système. Je suppose franchement que très peu de pays de la région, et d’autres à l'étranger, auraient pu survivre à deux révolutions en trois ans et s'en relever ainsi.»

Les dernières prévisions économiques montrent que l'Égypte entre maintenant dans la phase de la reprise économique, à la suite des effets de la pandémie de Covid-19. «Il y a des preuves évidentes de progrès économique», a précisé Fahmy. «Même après la pandémie, nous envisageons une croissance de 4 à 5% pour l’année prochaine, ce qui est très significatif.»

Ses commentaires ont été repris par la politicienne et universitaire égyptienne Mona Makram-Ebeid lors de la même conférence.

«Une lueur d'espoir émerge et se présente actuellement sous la forme de la découverte de gaz naturel, avec le potentiel de stimuler l'économie boiteuse de l'Égypte et de construire une nouvelle alliance commerciale avec les pays de la Méditerranée orientale et Israël.

«L'Égypte a décroché le jackpot en 2015 avec la découverte d'un champ gazier géant connu sous le nom de Zohr, qui est devenu l'un des plus grands gisements de gaz au Moyen-Orient.

À ce jour, Zohr est le plus grand gisement de gaz découvert dans la région méditerranéenne, avec près de 30 trillions de pieds cubes de réserves. Le champ, qui est exploité par la compagnie italienne Eni, a commencé sa production en décembre 2017.

De toute évidence, il y a eu des progrès significatifs dans d’autres domaines. L'Égypte fait également des progrès au niveau des réformes institutionnelles en renforçant l'état de droit et en répondant aux préoccupations internationales concernant son bilan en matière de droits de l’homme.

«Il y a trois semaines à peine, nous avons publié une nouvelle doctrine des droits de l’homme», a affirmé Fahmy. «Ce n'est pas parfait. Partout dans le monde, les doctrines et les applications des droits de l’homme ne sont pas parfaites. Mais c'est un progrès énorme. Et c'est une réflexion que nous voulons faire avancer.

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Les gens faisant leurs achats sur un étal où sont vendues des lanternes du Ramadan le long de l’une des rues principales de la banlieue nord de Shoubra (qui abrite une importante population chrétienne) de la capitale égyptienne, Le Caire, le 12 avril 2021, au début du mois du Ramadan, mois du jeûne sacré musulman. (Fichier/AFP)

 

«À court terme, ce sera un défi. À moyen terme, je suis beaucoup plus confiant. Mais, en tant qu'Égyptiens, étant donné notre poids dans la région, étant donné le rôle que nous avons à jouer, je veux aussi que nous puissions regarder à long terme et agir en collaboration avec nos voisins.»

Makram-Ebeid a fait l'éloge de la nouvelle doctrine, affirmant qu'elle aurait un impact positif sur plusieurs aspects de la vie égyptienne.

«Cela donnera accès à des opportunités d'emploi, à l'instruction, aux soins de santé et aux libertés religieuses», a-t-elle déclaré.La dernière décennie de bouleversements en Égypte a commencé le 25 janvier 2011, lorsque des milliers de manifestants sont descendus dans les rues du Caire pour exiger un changement. Les méthodes agressives de la police pour réprimer les manifestations ont abouti à des appels à la destitution de Moubarak.

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Des manifestants égyptiens déchirant un portrait du président Hosni Moubarak lors d'une manifestation contre sa gestion du pays, dans la ville portuaire d'Alexandrie, au nord du pays, le 25 janvier 2011. (Fichier/AFP)

Lorsqu’il a été finalement renversé, les jeunes Égyptiens ont estimé que le moment était venu de créer une société plus juste. En réalité, ce n'était que le début d'une nouvelle période de mécontentement et d'incertitude. Le pays a été secoué par de nouveaux désastres économiques et l'arrivée au pouvoir de Mohammed Morsi, un homme politique islamiste affilié aux Frères musulmans désormais interdits.

La «deuxième révolution égyptienne» a eu lieu en 2013, un an après l'investiture de Morsi. À la suite de la reprise des manifestations de rue cet été-là, Morsi a été démis de ses fonctions et les Frères musulmans ont été considérés comme une organisation terroriste.

L'année suivante, le ministre de la Défense de Morsi, Abdel Fattah al-Sissi, a remporté l'élection présidentielle et a prêté serment.

«Le défi fondamental entre les Frères musulmans et le reste du système égyptien concernait notre identité», a déclaré Fahmy lors de l'événement WPC.

«Sommes-nous des Égyptiens, incluant des Frères musulmans, ou sommes-nous des Frères musulmans incluant certains Égyptiens? C'est une menace existentielle, et c'est la raison pour laquelle l'affrontement s'est produit rapidement. Non seulement les influenceurs politiques, mais également la classe moyenne étaient contre le modèle de gouvernement qui était en train d'être formé par les Frères musulmans lorsqu'ils sont arrivés au pouvoir.

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Le président islamiste égyptien Mohammed Morsi se trouvant derrière les barreaux de la cage des accusés, lors d'un procès devant le tribunal de l'Académie de police du Caire, le 5 novembre 2014. (Fichier/AFP)

 

Le mouvement des Frères musulmans a été fondé en 1928 en Égypte par Hassan al-Banna et s’est ensuite propagé dans tout le Moyen-Orient jusqu'au Soudan, en Syrie, en Palestine et au Liban ainsi que dans toute l'Afrique du Nord, où ses partisans ont connu des degrés de succès variables.

«Le mouvement des Frères musulmans est né en Égypte, créant ainsi des tendances en Égypte. Mais la réalité est que lorsque l’on essaie de construire l'avenir, nos jeunes veulent alors s'engager dans le monde», a déclaré Fahmy.

«Une idéologie dogmatique ne convient pas à l'Égypte. Nous devons collaborer avec le monde entier, et je pense que cette idéologie représente une menace pour la modernité.

«L'influence des Frères musulmans a fortement diminué aujourd'hui en Égypte, et le gouvernement actuel – que l'on soit d'accord ou pas avec certains détails de sa politique n'a pas d'importance – est un gouvernement d’action qui tente de répondre aux besoins fondamentaux et immédiats du peuple.»

L'accent mis par l'Égypte sur l'engagement régional et mondial a été évident ces derniers mois. Outre les récents pourparlers avec de hauts responsables irakiens et syriens, l'Égypte a également fait des progrès diplomatiques avec ses rivaux. «Nous avons engagé un dialogue avec la Turquie», a affirmé Fahmy. «C'est lent, alors ne soyez pas trop optimistes.»

L'un des fronts diplomatiques où l'Égypte a fait des progrès notables au cours de l'année dernière est la Libye qui, au cours de la dernière décennie, est devenue un refuge pour les passeurs de clandestins et les extrémistes religieux.

Au cours de la même vague révolutionnaire qui a renversé Moubarak, le peuple libyen s'est soulevé contre son dirigeant de longue date Mouammar Kadhafi. Cependant, une décennie après sa chute, le pays riche en pétrole reste embourbé dans le chaos et l'impasse politique.

Comme les deux pays partagent une frontière désertique poreuse, les extrémistes basés en Libye ont, à maintes reprises, réussi à mener des attaques contre les forces de sécurité égyptiennes et contre les chrétiens.

Ces derniers mois, l'Égypte s'est engagée avec les parties libyennes en conflit pour s'assurer que les élections nationales seront tenues en décembre comme prévu. Le Caire pense que des élections justes et transparentes aideront à mettre son voisin déchiré par la guerre sur la voie de la stabilité et du redressement.

Fahmy affirme qu'il y a eu des progrès sensibles sur la question de la Libye, mais il doute que les élections prévues le 24 décembre par le Gouvernement d'unité nationale récemment établi dans le pays se déroulent comme prévu. «J'aimerais bien que l'on me prouve le contraire», a-t-il dit.

Fahmy est bien perçu après ses années de carrière diplomatique et universitaire. Il est le doyen fondateur de la School of Global Affairs and Public Policy et professeur d'université émérite dans la pratique de la diplomatie internationale à l'Université américaine du Caire. Il a consacré de nombreuses années d'études à la diplomatie arabo-israélienne, ce qui a fait de lui une autorité de premier plan dans le processus de paix.

L'été dernier, les Émirats arabes unis sont devenus le premier pays arabe à signer les accords d'Abraham, une série d'accords diplomatiques négociés par les États-Unis entre Israël et des pays arabes. La signature du 13 août 2020 marquait la première fois qu'un pays arabe établissait publiquement des relations avec Israël, depuis l'Égypte en 1979 et la Jordanie en 1994.

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Le président égyptien Anwar al-Sadate (à gauche), le Premier ministre israélien Menachem Begin (à droite) et le président américain Jimmy Carter (au centre) se serrant la main après une conférence de presse dans l'East Room de la Maison Blanche, le 17 septembre 1978. (Fichier/AFP)

 

Bien que les accords aient montré un certain potentiel, les critiques affirment qu'ils n'ont pas fait grand-chose pour que les Palestiniens puissent jouir d'un État. Tandis que plusieurs gouvernements adoptaient les accords d’Abraham, la normalisation des liens avec Israël a été plus difficile à faire admettre à la population arabe.

«Vous ne pouvez pas trop insister sur le fait que la question palestinienne, en soi, est une question très émotionnelle dans tout le monde arabe, et les réactions à ce sujet ont donc tendance à être très fortes dans les deux sens», a affirmé Fahmy.

«Mon point de vue est le suivant – je l'ai dit à mes collègues palestiniens: je comprends votre inquiétude, je comprends votre peur, mais concentrez-vous sur la construction de votre dossier plutôt que sur la critique de quelqu'un. Parce que, dans le cas de ceux qui ont signé les accords, même si nous ne sommes pas d'accord avec eux, ils se sont tous engagés à aider à établir et à soutenir un État palestinien.

«Mes recommandations aux Arabes sont donc les suivantes: soyez un peu sensibles dans vos démarches. Vous devrez faire face au fait que le sujet est sensible et que vous serez critiqués.»

«Je dirais à mes collègues arabes, je dirais aux Palestiniens, trouvez des idées sur la façon d’avancer politiquement et ne laissez pas mourir le processus politique.»

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Mona Makram Abed avec le président Al-Sissi, le 4 décembre 2016. (Facebook)

Compte tenu de la présence confirmée à nouveau de l’Égypte sur la scène régionale, Fahmy espère que d'autres pays arabes suivront l'exemple de l'Égypte et viendront à la table des négociations pour parler ouvertement de la voie à suivre. «Les Arabes sont forts dans leur capacité à s'entendre. Notre problème est notre incapacité à être en désaccord», a-t-il précisé.

«Permettez-moi de saisir cette occasion pour lancer un appel à l'Égypte et aux pays arabes: nous devrions tous parler beaucoup plus de notre vision de l'avenir, de la région, et de ce que nous voulons voir concrètement pour le Moyen-Orient dans son ensemble.

«Nous n’avons pas à être d’accord, mais nous devons engager un dialogue et voir quel degré d’accord et quel degré de désaccord nous avons. Parce que permettre aux autres de définir l'ordre du jour est très dangereux.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban : le Hezbollah organise les funérailles de son chef devant une foule immense

Une bannière géante portant les portraits du leader assassiné du Hezbollah, Hassan Nasrallah (à gauche), et de Hachem Safieddine, qui avait été choisi pour lui succéder avant d'être également tué, est suspendue sur une scène devant des rangées de chaises dans la cité sportive Camil Chamoun de Beyrouth, le 22 février 2025. (Photo Ibrahim AMRO / AFP)
Une bannière géante portant les portraits du leader assassiné du Hezbollah, Hassan Nasrallah (à gauche), et de Hachem Safieddine, qui avait été choisi pour lui succéder avant d'être également tué, est suspendue sur une scène devant des rangées de chaises dans la cité sportive Camil Chamoun de Beyrouth, le 22 février 2025. (Photo Ibrahim AMRO / AFP)
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  • Près de cinq mois après, le Hezbollah organise dimanche les funérailles de son ancien chef Hassan Nasrallah en présence de dizaines de milliers de personnes attendues.
  • Les funérailles, qui devraient paralyser le pays avec l'afflux de dizaines de milliers de personnes venant du Liban et de l'étranger, commenceront à 13 heures dans le stade de la Cité sportive, en périphérie sud de Beyrouth.

BEYROUTH : Près de cinq mois après la mort de Hassan Nasrallah dans une frappe israélienne dévastatrice sur Beyrouth, le Hezbollah organise dimanche les funérailles de son ancien chef en présence de dizaines de milliers de personnes attendues.

Hassan Nasrallah, figure emblématique du Hezbollah durant 32 ans, a été tué le 27 septembre à l'âge de 64 ans dans une frappe israélienne sur la banlieue sud de la capitale libanaise, bastion du mouvement armé chiite.

Dès samedi, des partisans du Hezbollah sont arrivés en voiture depuis le sud et l'est du pays, agitant le drapeau du mouvement, et envahissant les routes déjà embouteillées.

Ces funérailles sont le premier événement populaire organisé par le Hezbollah depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu fin novembre, après plus d'un an de conflit avec Israël qui a affaibli le mouvement. Malgré le cessez-le-feu, Israël continue de mener des frappes sporadiques contre le Liban.

Les funérailles, qui devraient paralyser le pays avec l'afflux de dizaines de milliers de personnes venant du Liban et de l'étranger, commenceront à 13 heures (11 heures GMT) dans le stade de la Cité sportive, en périphérie sud de Beyrouth.

D'immenses portraits de Hassan Nasrallah et Hachem Safieddine, son cousin et également tué dans une frappe israélienne en octobre après avoir été choisi pour lui succéder, ont été affichés dans le stade. Ses funérailles sont également célébrées ce dimanche.

Selon les organisateurs, plus de 23 000 sièges ont été installés sur la pelouse, en plus des 55 000 places sur les gradins.

Des écrans seront également déployés dans les rues avoisinantes, où 35 000 sièges sont prévus pour les hommes et 25 000 dans un secteur réservé aux femmes.

Selon la télévision du Hezbollah, al-Manar, 70 points d'accueil offriront de l'eau, de la nourriture et même un hébergement aux voyageurs.

Après la cérémonie, les participants se dirigeront vers le lieu de l'enterrement, près des deux routes menant à l'aéroport.

Le corps de Hassan Nasrallah avait été enterré secrètement dans un lieu inconnu, en attendant la fin de la guerre.

- « Démonstration de soutien » -

« Nous voulons faire de ces obsèques une démonstration de soutien », a déclaré Naïm Qassem, le chef du Hezbollah, qui doit prononcer un discours et a appelé à une « participation massive ».

Le Hezbollah a invité les responsables libanais à assister aux obsèques, où près de 79 pays seront représentés, selon les organisateurs.

L'Iran a confirmé sa participation « à un haut niveau ». Selon des médias iraniens, le président du Parlement, Mohammad-Bagher Ghalibaf, devrait être présent.

Des représentants des factions irakiennes pro-iraniennes et d'autres alliés du Hezbollah au sein de l'« axe de la résistance » contre Israël sont également attendus.

4 000 soldats et membres des forces de l'ordre libanaises sont mobilisés, selon une source des services de sécurité, tandis que 25 000 hommes du Hezbollah assureront la sécurité à l'intérieur du stade, selon la chaîne de télévision al-Manar.

Le trafic aérien à l'aéroport sera suspendu entre 12 h et 16 h. L'ambassade des États-Unis et le consulat français ont demandé à leurs ressortissants d'éviter la zone.

- « Un jour difficile » -

Les organisateurs ont exhorté les citoyens à éviter les tirs en l'air, habituels lors des funérailles au Liban, alors que les licences de port d'armes sont gelées du 22 au 25 février.

L'armée libanaise a interdit les prises de vue par drones jusqu'à dimanche soir.

Hassan Nasrallah avait acquis une stature régionale après le retrait israélien du Liban en 2000 et durant la guerre de 2006 contre Israël, mais sa popularité s'est érodée après l'implication du Hezbollah en Syrie aux côtés de l'ancien président Bachar el-Assad.

Sa mort a été un choc pour ses partisans, comme Maryam Chourba, 80 ans, qui compte assister aux funérailles.

« C'est un jour difficile », dit-elle depuis la banlieue sud de Beyrouth. « Sayyed (Nasrallah) nous était très cher, et quoi que nous fassions, nous ne pourrons jamais lui rendre justice. »

Le Hezbollah, qui a dominé la scène politique libanaise pendant des années, est cependant contesté par de nombreux Libanais qui lui reprochent d'être « un État dans l'État ».


Israël retarde la libération de Palestiniens pour des raisons de « cérémonies humiliantes » imposées aux otages

L'otage israélien Tal Shoham est guidé par des militants palestiniens du Hamas avant d'être remis à la Croix-Rouge lors de sa libération à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 22 février 2025. Des militants masqués ont fait défiler Tal Shoham et Avera Mengistu sur scène dans la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, avant de les remettre à des représentants de la Croix-Rouge. (Photo Omar AL-QATTAA / AFP)
L'otage israélien Tal Shoham est guidé par des militants palestiniens du Hamas avant d'être remis à la Croix-Rouge lors de sa libération à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 22 février 2025. Des militants masqués ont fait défiler Tal Shoham et Avera Mengistu sur scène dans la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, avant de les remettre à des représentants de la Croix-Rouge. (Photo Omar AL-QATTAA / AFP)
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  • Israël a annoncé reporter les libérations de prisonniers palestiniens, prévues dans le cadre du fragile cessez-le-feu en vigueur à Gaza, en attendant que le Hamas garantisse qu'il mettra fin aux « cérémonies humiliantes » pour les otages libérés.
  • Comme les précédents, l'echange a été marqué par des mises en scène du Hamas qui a exhibé cinq otages sur des podiums, face à la foule, avant de les remettre au Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

JERUSALEM : Israël a annoncé dimanche reporter les libérations de prisonniers palestiniens, prévues dans le cadre du fragile cessez-le-feu en vigueur à Gaza, en attendant que le Hamas garantisse qu'il mettra fin aux « cérémonies humiliantes » pour les otages libérés.

Le Hamas a effectivement libéré six otages. Mais cet échange a été assombri par la confusion qui a régné sur le sort de l'otage Shiri Bibas, finalement confirmée morte samedi matin. Comme les précédents, l'echange a été marqué par des mises en scène du Hamas qui a exhibé cinq otages sur des podiums, face à la foule, avant de les remettre au Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Alors que la libération de 620 prisonniers palestiniens était prévue, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a confirmé à l'issue d'une réunion sécuritaire qu'elle n'aurait pas lieu.

« Il a été décidé de retarder la libération des terroristes (prisonniers palestiniens, ndlr) qui était prévue samedi, jusqu'à ce que la libération des prochains otages soit assurée sans cérémonies humiliantes », a déclaré M. Netanyahu dans un communiqué de son bureau dans la nuit.

Le Hamas a accusé Israël de « violation flagrante » de l'accord de trêve.

Dans la bande de Gaza comme en Cisjordanie, occupée par Israël, des familles attendaient pourtant avec impatience la libération de leurs proches et sont reparties bredouilles.

« Notre Seigneur nous donnera la patience et nous attendrons simplement jusqu'à la libération de nos fils », a réagi auprès de l'AFP Oumm Alaa, après avoir attendu en vain la libération de son fils à Ramallah, en Cisjordanie occupée.

Samedi, lors des premières libérations à Rafah, où des combattants en treillis s'étaient déployés, Tal Shoham, un Israélo-Italo-Autrichien de 40 ans enlevé le 7 octobre 2023, a été contraint de prononcer quelques mots.

À ses côtés se tenait, l'air hagard, Avera Mengistu, 38 ans, otage depuis plus de dix ans à Gaza. Il avait été filmé en 2014 alors qu'il escaladait la barrière séparant le territoire d'Israël.

Le même scénario s'est répété à Nousseirat, dans le centre de Gaza, pour la libération d'Eliya Cohen, Omer Shem Tov et Omer Wenkert, âgés de 22 à 27 ans, enlevés au festival de musique Nova. Les trois hommes sont apparus souriants après 505 jours de captivité.

Ces mises en scène ont été dénoncées à plusieurs reprises par Israël, l'ONU et la Croix-Rouge.

Samedi soir, la branche armée du Hamas a également publié une vidéo apparemment tournée dans la journée à Nousseirat, montrant deux otages regardant la libération des trois Israéliens et suppliant Benjamin Netanyahu de les libérer.

Le Forum des familles d'otages a qualifié la vidéo de « dérangeante », y voyant une « démonstration de cruauté particulièrement écœurante ».

Malgré ces scènes, des centaines d'Israéliens ont suivi en direct à Tel Aviv, sur la « place des otages », la retransmission des libérations, entre sanglots et explosions de joie.

Depuis le début de la trêve le 19 janvier, 29 otages israéliens, dont quatre ont été retrouvés décédés, ont été remis à Israël, en échange de plus de 1 100 détenus palestiniens.

Selon le Hamas, seuls quatre otages morts devront encore être rendus à Israël avant la fin de la première phase de l'accord.

Le mouvement a déclaré qu'il était prêt à libérer « en une seule fois » tous les otages qu'il détient encore durant la deuxième phase, censée mettre fin définitivement à la guerre.

Cependant, les négociations indirectes sur cette deuxième étape ont été retardées à la suite d'accusations mutuelles de violations de la trêve.

Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a averti samedi que le Hamas serait « détruit » s'il ne libérait pas « immédiatement » tous les otages.

Benjamin Netanyahu avait de son côté juré vendredi de faire payer au Hamas le prix fort de sa violation « cruelle » du cessez-le-feu, après avoir affirmé qu'un corps restitué la veille n'était pas celui de l'Israélienne Shiri Bibas, comme annoncé initialement.

Symbole du drame des otages, cette femme avait été capturée le 7 octobre 2023 avec ses deux fils Kfir et Ariel, alors âgés de huit mois et demi et quatre ans.

La dépouille de Shiri Bibas a finalement été restituée dans la nuit de vendredi à samedi. Et l'autopsie de Shiri Bibas et de ses deux enfants n'a révélé aucun indice de blessure causée par un bombardement, a déclaré samedi soir Chen Kugel, chef de l'Institut national de médecine légale.


Le musée de Jeddah organise un spectacle culturel pour mettre à l'honneur le patrimoine

Le Tariq Abdulhakim Center Museum de Jeddah fait partie des institutions culturelles qui célèbrent avec style la Journée de la fondation de l'Arabie saoudite. (Photo Fournie)
Le Tariq Abdulhakim Center Museum de Jeddah fait partie des institutions culturelles qui célèbrent avec style la Journée de la fondation de l'Arabie saoudite. (Photo Fournie)
Le Tariq Abdulhakim Center Museum de Jeddah fait partie des institutions culturelles qui célèbrent avec style la Journée de la fondation de l'Arabie saoudite. (Phot Fournie)
Le Tariq Abdulhakim Center Museum de Jeddah fait partie des institutions culturelles qui célèbrent avec style la Journée de la fondation de l'Arabie saoudite. (Phot Fournie)
Le Tariq Abdulhakim Center Museum de Jeddah fait partie des institutions culturelles qui célèbrent avec style la Journée de la fondation de l'Arabie saoudite. (Phot Fournie)
Le Tariq Abdulhakim Center Museum de Jeddah fait partie des institutions culturelles qui célèbrent avec style la Journée de la fondation de l'Arabie saoudite. (Phot Fournie)
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  • Cette célébration de trois jours, supervisée par la Commission des musées, offre une riche expérience artistique et culturelle, mettant en valeur le patrimoine du Royaume et renforçant l'identité nationale.
  • L'un des points forts de la manifestation était la promenade de la mode traditionnelle organisée par Al-Mugasap, une marque de mode saoudienne.

JDEDDAH : Le musée du centre Tariq Abdulhakim de Jeddah fait partie des institutions culturelles qui célèbrent avec style la Journée de la fondation de l'Arabie saoudite.

Cette célébration de trois jours, supervisée par la Commission des musées, offre une riche expérience artistique et culturelle, mettant en valeur le patrimoine du Royaume et renforçant l'identité nationale.

Les festivités ont débuté par un accueil des visiteurs avec du café saoudien traditionnel, servi en quatre variétés distinctes, conformément aux directives de la Journée de la fondation.

Tayeb Abdullh Altayeb, directeur du musée du centre Tariq Abdulhakim, a déclaré : « L'idée est de célébrer notre nation et ses composantes culturelles, que nous reflétons à travers les différentes offres du musée. Notre principal objectif est de préserver le patrimoine musical et les arts du spectacle saoudiens.

« Tariq Abdulhakim était lui-même un champion de la culture. Il a soutenu la création de la fanfare militaire et a remporté un prix de l'UNESCO pour la préservation de l'identité saoudienne. Il est normal que, à l'occasion de la Journée de la fondation, nous soulignions ses efforts et que nous alignions notre secteur culturel sur la Vision 2030. »

Un responsable du musée a déclaré : « Nous voulons nous assurer que tout le monde a accès aux aspects culturels de l'Arabie saoudite, en particulier lors de la Journée de la fondation. Notre mission est d'être un centre d'activation à faible coût, offrant des programmes pour le public et les enfants afin de les éduquer sur notre patrimoine et nos traditions. »

Les responsables ont noté que le musée sert également de plateforme aux groupes traditionnels, aux artistes et aux écoles pour présenter leurs arts, et ont ajouté que les espaces du musée sont conçus pour accueillir tous les âges, y compris les personnes handicapées.

La journée d'ouverture de la célébration comprenait un défilé artistique interactif et un atelier d'arts du spectacle alliant artisanat et performances en direct. L'un des points forts de la manifestation était la promenade de la mode traditionnelle organisée par Al-Mugasap, une marque de mode saoudienne. L'exposition présentait des vêtements traditionnels provenant des principales régions du Royaume, offrant ainsi aux visiteurs un aperçu de l'histoire et de la civilisation de l'Arabie saoudite.

Sari Salem Hariri, cofondateur et directeur général d'Al-Mugasap, a déclaré : « Nous avons sélectionné des vêtements traditionnels provenant de diverses régions du Royaume. Ils ont été exposés dans des boîtes spéciales pour mettre en valeur la beauté et l'élégance de leurs motifs, ajoutant ainsi de la valeur à notre patrimoine culturel. »

L'événement comprenait également plusieurs sections consacrées à la nourriture traditionnelle et à l'artisanat, ainsi que des jeux interactifs, des spectacles musicaux en direct et une chorale scolaire qui a interprété avec enthousiasme des chansons nationales, symbolisant ainsi l'attachement de la jeune génération au patrimoine du Royaume.

Des artistes traditionnels de tout le Royaume, dont un groupe de Taif, dont Tariq Abdulhakim a été membre, ont également participé à l'événement.

Khalid Jammali, manager du groupe, a déclaré à Arab News : « C'est l'une des plus grandes célébrations en Arabie saoudite : « Il s'agit de l'une des plus grandes célébrations en Arabie saoudite. Nous sommes ici pour représenter la région de Najd, et Tariq Abdulhakim a joué un rôle majeur dans la création de cet héritage. Ses idées ont permis d'élever la qualité et les normes de ces spectacles ».

La célébration s'achèvera par un concert sur le patrimoine national le 23 février, avec un mélange de chansons nationales traditionnelles et modernes. Cette grande finale réunira des artistes et des créateurs de divers domaines, créant un pont entre le passé et le présent tout en célébrant la riche histoire du Royaume et sa vision de l'avenir.

Ghada Shehri, une visiteuse, a déclaré : « L'événement n'était pas seulement divertissant, mais aussi profondément éducatif. J'ai habillé mes enfants avec des vêtements traditionnels saoudiens et ils étaient ravis de voir d'autres personnes habillées de la même manière.

« C'était une occasion merveilleuse de leur faire découvrir notre patrimoine et notre culture de façon amusante et attrayante. La promenade de la mode traditionnelle a été un moment fort pour nous. En voyant les différents styles vestimentaires régionaux, mes enfants ont pris conscience de la diversité de notre Royaume.

Salman Mohammed, un autre visiteur, a déclaré : « Le musée a fait un travail incroyable en présentant le patrimoine saoudien à travers la musique, la nourriture et l'art. Mes enfants ont été particulièrement fascinés par le spectacle de la chorale de l'école. Cela m'a fait chaud au cœur de les voir si engagés et curieux de notre culture. »

Nawwaf Al-Harbi, propriétaire de Dokhan Ahjar Precious Metals and Gemstones, a présenté l'art du polissage des pierres précieuses, avec des pierres provenant de diverses régions d'Arabie saoudite, à l'occasion de la Journée de la fondation.

« Nous polissons ces pierres pour les sertir dans de l'or ou de l'argent, afin de mettre en valeur la beauté des pierres précieuses naturelles de La Mecque, de Médine et d'ailleurs. Notre objectif est de faire découvrir cet artisanat traditionnel et nous nous engageons à transmettre le savoir-faire à un large public », a-t-il déclaré.

Les visiteurs peuvent s'inscrire à l'avance via la plateforme WeBook.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com