Comment l'Égypte a tourné la page avec un retour sur la scène régionale

Vue générale de véhicules pris dans un embouteillage au milieu de vendeurs de rue dans le quartier d'Attaba, au centre du Caire, la capitale égyptienne, sur cette photo prise le 22 février 2021. (Fichier/AFP)
Vue générale de véhicules pris dans un embouteillage au milieu de vendeurs de rue dans le quartier d'Attaba, au centre du Caire, la capitale égyptienne, sur cette photo prise le 22 février 2021. (Fichier/AFP)
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Publié le Mardi 26 octobre 2021

Comment l'Égypte a tourné la page avec un retour sur la scène régionale

  • L'Égypte sort d'une décennie de bouleversements qui a commencé avec le renversement de Moubarak
  • De la Libye à la paix arabo-israélienne, Le Caire réaffirme son autorité sur la scène régionale

BOGOTA/ABU DHABI: L'Égypte a connu une décennie de bouleversements depuis le renversement de Hosni Moubarak en 2011, confrontée à deux révolutions, des pressions environnementales, et plus récemment les défis économiques de la Covid-19.

Et pourtant, ce pays arabe, le plus peuplé, à cheval sur les continents africain et asiatique, est sorti de cette agitation avec une détermination nouvelle et le désir d'un plus grand engagement avec la région et avec le monde.

Il a été annoncé que l'Égypte était nominée pour accueillir la conférence des Nations unies sur le climat COP27 en 2022 – une distinction qui semblait impensable il y a à peine quelques années.

Ce mois d'octobre marque non seulement le 48e anniversaire de la guerre de 1973 avec Israël; il y a quarante ans, le 6 octobre, le président Anouar Sadate a été assassiné au Caire par des extrémistes islamistes lors du défilé annuel commémorant cette victoire.

Nombreux sont ceux qui, au Moyen-Orient, pensent que l'héritage positif de Sadate se poursuit encore: le processus de paix égypto-israélien, le développement économique et la libéralisation politique de l’Égypte, le processus de paix palestinien ainsi que le défi de l'extrémisme violent.

«J'ai récemment observé, au cours de cette dernière année en particulier, que l'Égypte est beaucoup plus engagée à essayer de définir l’action sur les questions régionales», a déclaré Nabil Fahmy, ancien ministre égyptien des Affaires étrangères, lors d'un débat au cours de la World Policy Conference qui s’est tenue au mois d’octobre à Abu Dhabi.

«L'Égypte a fait face à divers obstacles. Mais regardez la force de son système. Je suppose franchement que très peu de pays de la région, et d’autres à l'étranger, auraient pu survivre à deux révolutions en trois ans et s'en relever ainsi.»

Les dernières prévisions économiques montrent que l'Égypte entre maintenant dans la phase de la reprise économique, à la suite des effets de la pandémie de Covid-19. «Il y a des preuves évidentes de progrès économique», a précisé Fahmy. «Même après la pandémie, nous envisageons une croissance de 4 à 5% pour l’année prochaine, ce qui est très significatif.»

Ses commentaires ont été repris par la politicienne et universitaire égyptienne Mona Makram-Ebeid lors de la même conférence.

«Une lueur d'espoir émerge et se présente actuellement sous la forme de la découverte de gaz naturel, avec le potentiel de stimuler l'économie boiteuse de l'Égypte et de construire une nouvelle alliance commerciale avec les pays de la Méditerranée orientale et Israël.

«L'Égypte a décroché le jackpot en 2015 avec la découverte d'un champ gazier géant connu sous le nom de Zohr, qui est devenu l'un des plus grands gisements de gaz au Moyen-Orient.

À ce jour, Zohr est le plus grand gisement de gaz découvert dans la région méditerranéenne, avec près de 30 trillions de pieds cubes de réserves. Le champ, qui est exploité par la compagnie italienne Eni, a commencé sa production en décembre 2017.

De toute évidence, il y a eu des progrès significatifs dans d’autres domaines. L'Égypte fait également des progrès au niveau des réformes institutionnelles en renforçant l'état de droit et en répondant aux préoccupations internationales concernant son bilan en matière de droits de l’homme.

«Il y a trois semaines à peine, nous avons publié une nouvelle doctrine des droits de l’homme», a affirmé Fahmy. «Ce n'est pas parfait. Partout dans le monde, les doctrines et les applications des droits de l’homme ne sont pas parfaites. Mais c'est un progrès énorme. Et c'est une réflexion que nous voulons faire avancer.

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Les gens faisant leurs achats sur un étal où sont vendues des lanternes du Ramadan le long de l’une des rues principales de la banlieue nord de Shoubra (qui abrite une importante population chrétienne) de la capitale égyptienne, Le Caire, le 12 avril 2021, au début du mois du Ramadan, mois du jeûne sacré musulman. (Fichier/AFP)

 

«À court terme, ce sera un défi. À moyen terme, je suis beaucoup plus confiant. Mais, en tant qu'Égyptiens, étant donné notre poids dans la région, étant donné le rôle que nous avons à jouer, je veux aussi que nous puissions regarder à long terme et agir en collaboration avec nos voisins.»

Makram-Ebeid a fait l'éloge de la nouvelle doctrine, affirmant qu'elle aurait un impact positif sur plusieurs aspects de la vie égyptienne.

«Cela donnera accès à des opportunités d'emploi, à l'instruction, aux soins de santé et aux libertés religieuses», a-t-elle déclaré.La dernière décennie de bouleversements en Égypte a commencé le 25 janvier 2011, lorsque des milliers de manifestants sont descendus dans les rues du Caire pour exiger un changement. Les méthodes agressives de la police pour réprimer les manifestations ont abouti à des appels à la destitution de Moubarak.

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Des manifestants égyptiens déchirant un portrait du président Hosni Moubarak lors d'une manifestation contre sa gestion du pays, dans la ville portuaire d'Alexandrie, au nord du pays, le 25 janvier 2011. (Fichier/AFP)

Lorsqu’il a été finalement renversé, les jeunes Égyptiens ont estimé que le moment était venu de créer une société plus juste. En réalité, ce n'était que le début d'une nouvelle période de mécontentement et d'incertitude. Le pays a été secoué par de nouveaux désastres économiques et l'arrivée au pouvoir de Mohammed Morsi, un homme politique islamiste affilié aux Frères musulmans désormais interdits.

La «deuxième révolution égyptienne» a eu lieu en 2013, un an après l'investiture de Morsi. À la suite de la reprise des manifestations de rue cet été-là, Morsi a été démis de ses fonctions et les Frères musulmans ont été considérés comme une organisation terroriste.

L'année suivante, le ministre de la Défense de Morsi, Abdel Fattah al-Sissi, a remporté l'élection présidentielle et a prêté serment.

«Le défi fondamental entre les Frères musulmans et le reste du système égyptien concernait notre identité», a déclaré Fahmy lors de l'événement WPC.

«Sommes-nous des Égyptiens, incluant des Frères musulmans, ou sommes-nous des Frères musulmans incluant certains Égyptiens? C'est une menace existentielle, et c'est la raison pour laquelle l'affrontement s'est produit rapidement. Non seulement les influenceurs politiques, mais également la classe moyenne étaient contre le modèle de gouvernement qui était en train d'être formé par les Frères musulmans lorsqu'ils sont arrivés au pouvoir.

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Le président islamiste égyptien Mohammed Morsi se trouvant derrière les barreaux de la cage des accusés, lors d'un procès devant le tribunal de l'Académie de police du Caire, le 5 novembre 2014. (Fichier/AFP)

 

Le mouvement des Frères musulmans a été fondé en 1928 en Égypte par Hassan al-Banna et s’est ensuite propagé dans tout le Moyen-Orient jusqu'au Soudan, en Syrie, en Palestine et au Liban ainsi que dans toute l'Afrique du Nord, où ses partisans ont connu des degrés de succès variables.

«Le mouvement des Frères musulmans est né en Égypte, créant ainsi des tendances en Égypte. Mais la réalité est que lorsque l’on essaie de construire l'avenir, nos jeunes veulent alors s'engager dans le monde», a déclaré Fahmy.

«Une idéologie dogmatique ne convient pas à l'Égypte. Nous devons collaborer avec le monde entier, et je pense que cette idéologie représente une menace pour la modernité.

«L'influence des Frères musulmans a fortement diminué aujourd'hui en Égypte, et le gouvernement actuel – que l'on soit d'accord ou pas avec certains détails de sa politique n'a pas d'importance – est un gouvernement d’action qui tente de répondre aux besoins fondamentaux et immédiats du peuple.»

L'accent mis par l'Égypte sur l'engagement régional et mondial a été évident ces derniers mois. Outre les récents pourparlers avec de hauts responsables irakiens et syriens, l'Égypte a également fait des progrès diplomatiques avec ses rivaux. «Nous avons engagé un dialogue avec la Turquie», a affirmé Fahmy. «C'est lent, alors ne soyez pas trop optimistes.»

L'un des fronts diplomatiques où l'Égypte a fait des progrès notables au cours de l'année dernière est la Libye qui, au cours de la dernière décennie, est devenue un refuge pour les passeurs de clandestins et les extrémistes religieux.

Au cours de la même vague révolutionnaire qui a renversé Moubarak, le peuple libyen s'est soulevé contre son dirigeant de longue date Mouammar Kadhafi. Cependant, une décennie après sa chute, le pays riche en pétrole reste embourbé dans le chaos et l'impasse politique.

Comme les deux pays partagent une frontière désertique poreuse, les extrémistes basés en Libye ont, à maintes reprises, réussi à mener des attaques contre les forces de sécurité égyptiennes et contre les chrétiens.

Ces derniers mois, l'Égypte s'est engagée avec les parties libyennes en conflit pour s'assurer que les élections nationales seront tenues en décembre comme prévu. Le Caire pense que des élections justes et transparentes aideront à mettre son voisin déchiré par la guerre sur la voie de la stabilité et du redressement.

Fahmy affirme qu'il y a eu des progrès sensibles sur la question de la Libye, mais il doute que les élections prévues le 24 décembre par le Gouvernement d'unité nationale récemment établi dans le pays se déroulent comme prévu. «J'aimerais bien que l'on me prouve le contraire», a-t-il dit.

Fahmy est bien perçu après ses années de carrière diplomatique et universitaire. Il est le doyen fondateur de la School of Global Affairs and Public Policy et professeur d'université émérite dans la pratique de la diplomatie internationale à l'Université américaine du Caire. Il a consacré de nombreuses années d'études à la diplomatie arabo-israélienne, ce qui a fait de lui une autorité de premier plan dans le processus de paix.

L'été dernier, les Émirats arabes unis sont devenus le premier pays arabe à signer les accords d'Abraham, une série d'accords diplomatiques négociés par les États-Unis entre Israël et des pays arabes. La signature du 13 août 2020 marquait la première fois qu'un pays arabe établissait publiquement des relations avec Israël, depuis l'Égypte en 1979 et la Jordanie en 1994.

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Le président égyptien Anwar al-Sadate (à gauche), le Premier ministre israélien Menachem Begin (à droite) et le président américain Jimmy Carter (au centre) se serrant la main après une conférence de presse dans l'East Room de la Maison Blanche, le 17 septembre 1978. (Fichier/AFP)

 

Bien que les accords aient montré un certain potentiel, les critiques affirment qu'ils n'ont pas fait grand-chose pour que les Palestiniens puissent jouir d'un État. Tandis que plusieurs gouvernements adoptaient les accords d’Abraham, la normalisation des liens avec Israël a été plus difficile à faire admettre à la population arabe.

«Vous ne pouvez pas trop insister sur le fait que la question palestinienne, en soi, est une question très émotionnelle dans tout le monde arabe, et les réactions à ce sujet ont donc tendance à être très fortes dans les deux sens», a affirmé Fahmy.

«Mon point de vue est le suivant – je l'ai dit à mes collègues palestiniens: je comprends votre inquiétude, je comprends votre peur, mais concentrez-vous sur la construction de votre dossier plutôt que sur la critique de quelqu'un. Parce que, dans le cas de ceux qui ont signé les accords, même si nous ne sommes pas d'accord avec eux, ils se sont tous engagés à aider à établir et à soutenir un État palestinien.

«Mes recommandations aux Arabes sont donc les suivantes: soyez un peu sensibles dans vos démarches. Vous devrez faire face au fait que le sujet est sensible et que vous serez critiqués.»

«Je dirais à mes collègues arabes, je dirais aux Palestiniens, trouvez des idées sur la façon d’avancer politiquement et ne laissez pas mourir le processus politique.»

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Mona Makram Abed avec le président Al-Sissi, le 4 décembre 2016. (Facebook)

Compte tenu de la présence confirmée à nouveau de l’Égypte sur la scène régionale, Fahmy espère que d'autres pays arabes suivront l'exemple de l'Égypte et viendront à la table des négociations pour parler ouvertement de la voie à suivre. «Les Arabes sont forts dans leur capacité à s'entendre. Notre problème est notre incapacité à être en désaccord», a-t-il précisé.

«Permettez-moi de saisir cette occasion pour lancer un appel à l'Égypte et aux pays arabes: nous devrions tous parler beaucoup plus de notre vision de l'avenir, de la région, et de ce que nous voulons voir concrètement pour le Moyen-Orient dans son ensemble.

«Nous n’avons pas à être d’accord, mais nous devons engager un dialogue et voir quel degré d’accord et quel degré de désaccord nous avons. Parce que permettre aux autres de définir l'ordre du jour est très dangereux.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un nouveau programme pour renforcer les compétences technologiques des dirigeants saoudiens

Le programme d'études couvre des domaines clés tels que l'intelligence artificielle, la science des données, la cybersécurité et la transformation numérique, des domaines de plus en plus demandés. (SPA)
Le programme d'études couvre des domaines clés tels que l'intelligence artificielle, la science des données, la cybersécurité et la transformation numérique, des domaines de plus en plus demandés. (SPA)
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  • Le programme d'études couvre des domaines clés tels que l'intelligence artificielle, la science des données, la cybersécurité et la transformation numérique.
  • La Tuwaiq Academy cherche à développer un leadership national dans les technologies modernes grâce à des programmes professionnels et à des bootcamps.

RIYAD : d'après l'agence de presse saoudienne, la Tuwaiq Academy a lancé le programme Future Tech Leaders, un cours de six mois conçu pour améliorer les compétences techniques des professionnels occupant des postes de direction.

Parrainé par le Programme national de développement technologique et le ministère des Communications et des Technologies de l'information, ce programme est mené en partenariat avec l'université de Californie à Berkeley. 

Il utilise une approche d'apprentissage pratique pour doter les PDG et les responsables informatiques des compétences nécessaires pour suivre le rythme des technologies émergentes, d'après la SPA.

Le programme d'études couvre des domaines clés tels que l'intelligence artificielle, la science des données, la cybersécurité et la transformation numérique, des domaines de plus en plus demandés.

La Tuwaiq Academy cherche à développer un leadership national dans les technologies modernes grâce à des programmes professionnels et à des bootcamps.

Elle s'associe à des leaders mondiaux tels qu'Apple, Meta, Microsoft et l'université Stanford pour former des professionnels qualifiés dans divers secteurs.

L'académie propose également des programmes supplémentaires pour différents groupes d'âge, disponibles sur le site tuwaiq.edu.sa.

Cette initiative vise à combler l'écart entre l'évolution rapide des technologies modernes et les besoins du marché du travail.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  


Au Caire, le président français déclare que le Hamas ne devait pas participer à la gouvernance de la ville de Gaza

Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors d'une conférence de presse après sa rencontre avec le président égyptien au palais présidentiel du Caire, le 7 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / POOL / AFP)
Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors d'une conférence de presse après sa rencontre avec le président égyptien au palais présidentiel du Caire, le 7 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / POOL / AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron a affirmé que le mouvement islamiste palestinien Hamas « ne devait avoir aucune part » dans la gouvernance de la bande de Gaza.
  • Il a exprimé son opposition à « toute annexion de Gaza comme de la Cisjordanie ».

LE CAIRE : Lundi, au Caire, le président français Emmanuel Macron a affirmé que le mouvement islamiste palestinien Hamas « ne devait avoir aucune part » dans la gouvernance de la bande de Gaza, et a dit par ailleurs son opposition à « toute annexion de Gaza comme de la Cisjordanie ».

Accompagné de son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, M. Macron a réitéré son « plein soutien au plan de reconstruction pour Gaza » endossé par la Ligue arabe.

« Je salue ici le travail crucial de l'Égypte sur ce plan, qui offre une voie réaliste à la reconstruction de Gaza et qui doit aussi ouvrir la voie à une nouvelle gouvernance palestinienne dans l'enclave, dirigée par l'Autorité palestinienne », a-t-il ajouté.

« Le Hamas ne doit avoir aucune part à cette gouvernance, ne doit plus constituer une menace pour Israël », a-t-il poursuivi.

Le président français a également affirmé s'opposer « fermement aux déplacements de populations et à toute annexion de Gaza comme de la Cisjordanie ».

« Il s'agirait d'une violation du droit international, d'une menace grave pour la sécurité de toute la région, y compris celle d'Israël », a-t-il déclaré.


Le ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis a mis l'accent sur la cause palestinienne lors de sa rencontre avec son homologue israélien

Cheikh Abdullah bin Zayed Al Nahyan, ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis (R) recevant son homologue israélien, Gideon Saar, à Abou Dhabi dimanche. (X : @OFMUAE)
Cheikh Abdullah bin Zayed Al Nahyan, ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis (R) recevant son homologue israélien, Gideon Saar, à Abou Dhabi dimanche. (X : @OFMUAE)
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  • Le cheikh Abdullah bin Zayed Al Nahyan a souligné la nécessité de mettre fin à "l'aggravation de la crise humanitaire dans la bande de Gaza".
  • Cette réunion intervient alors qu'Israël continue d'intensifier ses opérations à Gaza.

DUBAI/RIYADH : Le ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis a insisté dimanche sur la nécessité d'un cessez-le-feu dans le conflit de Gaza lors d'une réunion à Abou Dhabi avec son homologue israélien, a déclaré le ministère des Affaires étrangères des Émirats arabes unis dans un communiqué.

Le cheikh Abdullah bin Zayed Al-Nahyan, qui est également vice-premier ministre des Émirats arabes unis, et le ministre israélien des affaires étrangères Gideon Saar ont discuté de "l'aggravation de la crise humanitaire dans la bande de Gaza" et des efforts déployés pour parvenir à un cessez-le-feu, selon le communiqué publié sur le site Web du ministère.

Saeed Mubarak Al-Hajeri, ministre adjoint des Émirats arabes unis chargé des affaires économiques et commerciales, et Mohamed Mahmoud Al-Khaja, ambassadeur des Émirats arabes unis en Israël, ont assisté à la réunion.

Saar a écrit sur la plateforme X qu'il s'agissait de sa deuxième rencontre avec le cheikh Abdullah.

Les Émirats arabes unis et Israël ont établi des relations en 2020 dans le cadre des accords d'Abraham négociés par les États-Unis. Mais il y a eu peu de contacts bilatéraux depuis le début de la guerre de Gaza en octobre 2023, après les attaques du Hamas contre Israël.

"Le cheikh Abdullah a souligné la priorité d'œuvrer en faveur d'un cessez-le-feu et de la libération des otages, ainsi que l'importance d'éviter une nouvelle escalade du conflit dans la région", indique le communiqué.

Le cheikh Abdallah a également "réitéré le besoin urgent d'avancer un horizon politique sérieux pour la reprise des négociations afin de parvenir à une paix globale basée sur la solution des deux États", ajoute le communiqué.

"Il a réaffirmé la position fraternelle et historique de longue date des Émirats arabes unis en faveur du peuple palestinien, soulignant l'engagement inébranlable du pays à soutenir le peuple palestinien et son droit à l'autodétermination.

Le ministre des affaires étrangères des Émirats arabes unis a en outre "souligné l'importance de mettre fin à l'extrémisme, aux tensions croissantes et à la violence dans la région".

La réunion a eu lieu alors qu'Israël continue de pilonner Gaza, détruisant des maisons et tuant davantage de civils lorsqu'il a repris son offensive militaire le mois dernier, après avoir ignoré une trêve que les États-Unis avaient aidé à négocier.

Selon le dernier décompte du ministère de la santé du territoire dirigé par le Hamas, plus de 1 330 personnes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a repris l'offensive.

Le nombre total de morts depuis le début de la guerre s'élève désormais à 50 695, selon le ministère.

La guerre a commencé lorsque des militants du Hamas ont attaqué Israël le 7 octobre 2023, tuant environ 1 200 personnes et en prenant 251 en otage. Cinquante-neuf otages sont toujours détenus à Gaza, dont 24 seraient encore en vie.

Parmi les dernières victimes du ciblage délibéré des civils par Israël figurent 15 médecins du Croissant-Rouge, dont les corps ont été retrouvés une semaine seulement après l'incident au cours duquel ils ont été tués. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com